Daniel Daianu – EU Continue To Look Into Libra Over Privacy Worries

November 10, 2019 – CryptoDaily

By Robert Johnson

  • EU are doubling down on their commitment to Libra.
  • Will the stablecoin launch in the EU?
  • There isn’t a lot of clairty surrounding the coin at the minute.

The launch of Facebook’s Libra is being seriously looked into by the European Union as they are doubling down on their commitment to block the upcoming stablecoin given the fact that it could deem the project to present “unmanageable or excessive risks.”

Earlier this week a draft document was set to be on the table for discussion at a meeting of European Union’s finance ministers for Friday just gone. Such a document states that “all options should be on the table”. This isn’t limited to just the impediment on the stablecoins very development.

An impossible decision

Prepared by Finland, the document is an original text, which currently holds the six-month rotating presidency of the European Union Council, according to CT.

“Beyond emphasizing that preventing the project’s development remains a possible measure, the document states that Libra and similar initiatives “should not begin operation in the EU” until all challenges and risks have been identified and tackled.”

The document highlights that currently, the lack of ironclad clarity surrounding Libra “makes it impossible to reach definitive conclusions on whether and how the existing EU regulatory framework applies.”

Regulators and lawmakers within the EU have got to act now and quickly but should evenly allow for any new rules being based on ‘sound evidence’ and ‘general principles’ that it would apply to all prospective global stablecoins according to the document.

The president of Romania’s Fiscal Council, Daniel Daianu spoke in an interview earlier this week on Wednesday and classed the Facebook stablecoin as a very dangerous asset, noting that these kinds of entities “are part of the logic of those who believe that there is a need for parallel markets, the disappearance of central banks […] The financial crisis ruined the reputation of governments and central banks, and some think we need other currencies, parallel circuits, non-hierarchical structures […] It is not by chance that libertarians are so attached to this vision.” 

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Thierry de Montbrial – Mur de Berlin: 30 ans après, l’Allemagne se cherche un nouveau destin

07.11.2019 – Challenges

Par Sabine Syfuss-Arnaud et Pierre-Henri de Menthon

INTERVIEW CROISEE – Franziska Brantner, députée verte au Bundestag dialogue avec Thierry de Montbrial, fondateur de l’Institut français des relations internationales sur la place de l’Allemagne, trente ans après la chute du mur de Berlin.

Franziska Brantner et Thierry de Montbrial 

De gauche à droite: FRANZISKA BRANTNER ET THIERRY DE MONTBRIAL

DOMINIK BUTZMANN/LAIF POUR CHALLENGES
Franziska Brantner, députée verte et étoile montante de la politique allemande, partage pour Challenges sa vision du monde avec Thierry de Montbrial, fondateur de l’Institut français des relations internationales.

Challenges – Que reste-t-il de l’enthousiasme de la nuit du 9 novembre 1989?

Franziska Brantner – Il reste encore des différences entre l’est et l’ouest. Certes il y a eu beaucoup d’échanges. Mais on a peu appris les uns des autres. Il y a même de la nostalgie de l’époque précédente. Nous demandons un vrai travail de transparence sur ce passé. Il ne faut pas laisser ce travail de mémoire et d’auto-réflexion à l’extrême droite. Pour beaucoup, la réunification ce sont les enfants qui partent et les petits-enfants qui vivent ailleurs. Le débat sur le devenir des êtres humains ne peut être résumé au taux de chômage aux centres-villes bien rénovés. N’oublions pas qu’il n’y a pas eu de mai 1968 chez nous.

Thierry de Montbrial – C’est un sujet tout à fait passionnant. La nostalgie? Une forme d’idéalisation qui est partout présente, particulièrement en Russie. Elle est liée aux difficultés objectives qui sont celles de l’adaptation à la mondialisation. Tout cela se conjugue.

Les Allemands peuvent-ils à nouveau être fiers d’eux?

[…]

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Daniel Daianu – Fiscal Council president says Libra cryptocurrency is “very dangerous”

06/11/2019 | 08:38

Anca Alexe – Business Review

The Libra cryptocurrency is very dangerous because it would break the monetary system almost irretrievably, as central banks would lose their effectiveness, said on Tuesday Daniel Daianu, the president of the Fiscal Council, cited by Agerpres.

“Cryptocurrencies are highly speculative financial assets, and assets such as Libra – whether they rely on a bunch of assets which are considered safe or on coins – are very dangerous because they are part of the logic of those who believe that there is a need for parallel markets, the disappearance of central banks. There is such a way of thinking. The financial crisis ruined the reputation of governments and central banks, and some think we need other currencies, parallel circuits, non-hierarchical structures. So the discussion is much deeper. It is not only about the monetary system. It is not by chance that libertarians are so attached to this vision. Those who reject central banks would like to return to the world of free-banking. That is why Libra is very dangerous, because it would target billions of users and in fact would almost inevitably fracture the monetary system and central banks would lose their effectiveness,” said Daniel Daianu in a speech at the Romanian Academy.

He also noted that central banks are already having difficulties in formulating and implementing their policies.

Mustapha Bakkoury se félicite du mémorandum d’entente signé avec l’ONUDI

06.11.2019

La Tribune

Le mémorandum d’entente signé, mardi à Abou Dhabi, entre l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen) et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), constitue un nouveau jalon dans les démarches entreprises par le Maroc pour le succès de la coopération Sud-Sud- au niveau africain, a assuré le PDG de Masen, Mustapha Bakkoury.

Ce mémorandum d’entente se veut également l’incarnation de la vision de développement au profit de l’Afrique et des pays qui entretiennent des relations distinguées avec le Royaume sur les plans économique et social, a-t-il déclaré à la MAP.

Cet accord est de nature à élargir les perspectives de partenariat aux niveaux national et continental, d’autant plus qu’il permettra à plusieurs pays africains de bénéficier de projets conjoints avec l’ONUDI, afin de permettre le transfert des expertises et appuyer certains pays dans l’élaboration de leurs propres stratégies, ainsi que de favoriser les innovations pour le développement de nouveaux projets relatifs à l’énergie solaire ou éolienne, a-t-il expliqué.

Il a, dans ce contexte, souligné que ce mémorandum d’entente est de nature à consolider la coopération avec l’ONUDI, qui a débuté à l’occasion de la COP22, dans le cadre des objectifs de l’organisation et conformément à la stratégie marocaine de développement des énergies renouvelables, notant qu’un premier projet de stockage de l’énergie solaire a été mis en oeuvre grâce à ce partenariat.

Selon lui, ce projet a permis à l’ONUDI d’accompagner, de près, la stratégie marocaine en matière d’énergie solaire et l’ambition royale de faire de ce secteur un levier du développement économique et social intégré du Royaume.

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Hubert Védrine sur l’après-guerre froide : « La personnalité des dirigeants a été décisive »

SPÉCIAL MUR DE BERLIN. Selon le porte-parole de l’Elysée de l’époque, ce sont les statures de Gorbatchev, de Bush, de Thatcher, de Mitterrand aussi, qui ont permis une sortie ordonnée de la guerre froide. Mais les vainqueurs ont raté l’intégration de la Russie. Entretien.

Seriez-vous d’accord pour dire que les pays de l’Est comme de l’Ouest ont réussi la sortie de la guerre froide, et raté la construction du monde d’après ?

Oui, les deux sont vrais. Il y a eu une gestion très intelligente et responsable de la fin de la guerre froide, en fait de la décomposition de l’URSS, qui a commencé bien avant l’ouverture du mur de Berlin. Mon souvenir de l’époque comme mon analyse a posteriori sont qu’il y a eu une vraie intelligence collective, même si chacun poursuivait ses propres fins : ça a été bien géré. En revanche après la fin de l’URSS, je pense qu’il y a eu une gigantesque occasion manquée, par les Occidentaux dans un premier temps, par la Russie ensuite.

La qualité des dirigeants de l’époque explique-t-elle la sortie réussie de la guerre froide ?

Je ne pense pas que les dirigeants font seuls l’histoire, mais il y a des moments où la personnalité des leaders est décisive, et c’est le cas ici. Pour des raisons propres à chacun. A commencer par Gorbatchev, il est trop oublié, et trop décrié en Russie. C’est un homme exceptionnel, d’un idéalisme confondant, pour un homme issu de ce système. Pensez qu’il a décidé vers 1986 ou 1987 de ne plus employer la force pour maintenir les régimes au pouvoir en Europe de l’Est, alors qu’il y avait encore quelque 300 000 soldats soviétiques dans la seule RDA ! C’est une décision géante ! Bien sûr, il a sous-estimé les conséquences de ses décisions, y compris pour lui. Vers 1988, il a commencé à dire à Mitterrand […]

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François Barrault – VIDEO: 5G: faut-il toujours se méfier de Huawei ?

François Barrault

06.11.2019

BFM TV

Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse en Chine, a considéré la 5G comme un élement de souveraineté. Si le pays est en avance sur les tests réalisés dans les villes, il ne l’est pas sur l’attribution de la fréquence. Pour suivre le rythme de certains de nos voisins, il faudra s’activer. Que va changer la 5G dans la vie quotidienne ? Quels sont les avantages de cette technologie ? – Avec: François Barrault, président de l’Idate. – 12h l’heure H, du mercredi 6 novembre 2019, présenté par Hedwige Chevrillon, sur BFM Business.

Un entretien majeur avec ceux qui font l’actualité, par Hedwige Chevrillon.

Visionner l’interview sur BFM TV

Tidjane Thiam – Le PDG du Credit Suisse est optimiste quant à l’économie chinoise

Tidjane Thiam

Tidjane Thiam, directeur général du Credit Suisse. Crédit photo : WPC.

Le PDG du Credit Suisse, Tidjane Thiam, est optimiste face à la Chine et voit des opportunités lorsque son économie passe à une économie axée sur le consommateur – la rendant “moins sensible” au commerce.

“Nous avons des attentes très positives sur la Chine à long terme”, a-t-il déclaré lors de la conférence sur l’investissement organisé par le Credit Suisse en Chine à Shenzhen mercredi. “Nous pensons que les fondamentaux qui ont conduit la croissance de la Chine depuis tant d’années sont intacts.”

“Le modèle chinois est en train de passer d’un modèle manufacturier axé sur l’exportation à une économie nationale davantage axée sur le consommateur, qui sera également moins sensible aux problèmes tels que le commerce”, a ajouté Thiam. et la technologie comme deux secteurs dans lesquels il croit.

La Chine est actuellement aux prises avec un différend commercial avec les États-Unis, ce qui a amené les deux parties à imposer des droits de douane sur des marchandises représentant des milliards de dollars. Les deux plus grandes économies mondiales tentent actuellement de conclure un accord commercial de «phase un», qui n’a pas encore été signé.

Au milieu de ces tensions commerciales, les tarifs douaniers ont touché les exportations de la Chine et son économie a de plus en plus décliné. Le pays a annoncé que son PIB au troisième trimestre avait augmenté de 6% plus lentement que prévu. Son PIB a fortement chuté depuis le premier trimestre de 2018, lorsque la guerre commerciale a commencé.

L’avantage est énorme … Nous investissons et continuerons d’investir à long terme pour soutenir l’économie chinoise.

Tidjane Thiam, CEO du Credit Suisse

Le secteur financier est «clé»

Le secteur financier a un “rôle clé” à jouer dans la transformation de l’économie chinoise, a déclaré Thiam.

“Prenons l’exemple des retraites … une opportunité énorme. À mesure que le filet de sécurité sociale se développe, les actifs du secteur des retraites vont fortement croître avec le vieillissement de la population”, a-t-il déclaré, ajoutant que le Credit Suisse était en ” la plus grande coentreprise de gestion d’actifs du pays avec la banque publique chinoise ICBC.

“Nous estimons que la patience et la conviction que nous avons eues à l’égard de l’économie chinoise sont récompensées. L’avantage est énorme … Nous investissons et continuerons à investir à long terme pour soutenir l’économie chinoise”, a-t-il déclaré. .

Beijing a déclaré vouloir ouvrir son secteur financier à davantage d’investissements étrangers et permettre aux entreprises étrangères de faire face à la concurrence sur un pied d’égalité avec leurs entreprises nationales.

L’année dernière, les actions A chinoises – des actions libellées en yuan exprimées en Chine continentale – ont été incluses dans l’indice MSCI Emerging Markets. MSCI a quadruplé la pondération des actions A cette année.

Cette année également, les obligations chinoises ont été incluses dans l’indice Bloomberg Barclays, largement suivi.

Ces développements devraient générer des milliards de dollars de nouvelles entrées étrangères dans l’économie chinoise.

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Renaud Girard: «L’Occident ne peut lâcher les chrétiens de Syrie»

CHRONIQUE – Les Occidentaux doivent assumer cette protection pour se faire respecter par les différentes communautés musulmanes du Moyen-Orient.

Portrait de Renaud Girard, journaliste et grand reporter au Figaro. Rappelons qu’il co-signe avec un philosophe le livre “Que reste-il de l’Occident ?”, aux Editions Grasset.

Donald Trump n’a peut-être pas suffisamment réfléchi avant de prendre sa décision historique du 6 octobre 2019. Ce jour-là, après s’être entretenu au téléphone avec le président de Turquie,il décida de retirer du nord de la Syrie les troupes américaines qui épaulaient les FDS (Forces démocratiques syriennes), composées très majoritairement d’unités kurdes mais aussi d’unités arabes, dont la moitié sont chrétiennes syriaques. Trump donna aussi un blanc-seing à Erdogan pour se constituer une «zone de sécurité» de trente kilomètres de profondeur dans le territoire syrien. Ni le lâchage abrupt d’un partenaire régional qui lui avait permis de démanteler l’État islamique, ni la goujaterie de ne pas prévenir ses alliés français et britanniques (qui avaient envoyé des forces spéciales dans les bases américaines du Kurdistan syrien) n’embarrassèrent le président des États-Unis. Pour lui les choses étaient simples: l’Amérique devait cesser de jouer au policier du Moyen-Orient, région compliquée […]

Lire l’article sur Le Figaro

Josep Borrell, ministre des Affaires étrangères espagnol : “Rien ne justifie les violences en Catalogne”

Dans un entretien accordé à France 24, le ministre des Affaires étrangères espagnol, le Catalan Josep Borrell, revient sur les manifestations indépendantistes et les violences qui ont suivi la condamnation par la Cour suprême de neuf leaders séparatistes à des peines de prison le 14 octobre. Il affirme par ailleurs que les socialistes, s’ils arrivent en tête des législatives de dimanche 10 novembre, excluent toute “grande coalition” avec la droite pour gouverner.

Une émission préparée par Narimène Laouadi et Morgane Minair.

Visionner la vidéo sur France 24

Jean-Paul Agon – La CIIE “est un signe que la Chine s’ouvre à l’économie mondiale”

Jean-Paul Agon, CEO of L'Oréal
Par Chen Chen, Han Qian

PARIS, 5 novembre (Xinhua) — L’Exposition internationale des importations de Chine (CIIE) “est la seule et unique exposition de ce type de produits d’importation dans le monde” et “c’est très important” pour le pays asiatique, “parce qu’elle est un bon signe que la Chine s’ouvre à l’économie mondiale”, estime Jean-Paul Agon, le PDG de L’Oréal, dans une interview exclusive récemment accordée à Xinhua à Paris.

La 2e edition de la CIIE se tient du 5 au 10 novembre à Shanghai et de nombreuses entreprises françaises renommées y sont inscrites. Pour L’Oréal, il s’agira de sa deuxième participation. Le groupe présentera cette année des produits hauts de gamme, des technologies de la beauté ou encore des essais proposés au public chinois en lien avec le développement durable.

La CIIE a pour objectif “bien sûr d’offrir aux consommateurs chinois le meilleur de toutes les inventions, marques et produits du monde entier”, mais ça marche dans le même sens aussi pour L’Oréal, note M. Agon.

Ainsi, “l’année dernière, nous avons été la première entreprise à signer un accord pour participer à la CIIE (…) Un total de plus de 500 produits ont été présentés, ce qui a été un grand succès. Cette fois encore, nous avons été les premiers à nous inscrire à nouveau et nous apportons plus de 1.000 produits”.

Selon le PDG, “la Chine est un marché très important en termes de volume global”. Se souvenant de ses débuts à la filiale de L’Oréal en Chine en 1997, il note : “En vingt ans, nous avons pu faire de la Chine le deuxième plus grand marché de L’Oréal dans le monde”.

Personnellement, M. Agon se dit convaincu que la Chine deviendra très bientôt le premier marché mondial de la beauté pour son entreprise.

Le groupe L’Oréal n’est qu’un des nombreux exposants français puisque qu’ils sont 78 à avoir confirmé à ce jour leur présence à Shanghai cette année. Comme le dit M. Agon, un marché chinois ouvert attire fortement les multinationales.

Cette année marque le 55e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France. Le président français Emmanuel Macron effectue une visite d’Etat en Chine du 4 au 6 novembre, avec notamment un passage à la CIIE.

En tant que l’une des premières entreprises françaises à entrer sur le marché chinois, L’Oréal a la chance d’être un témoin et un bénéficiaire de l’ouverture et du développement de ce pays, estime Jean-Paul Agon.

“En fait, nous avons toujours été intégrés dans les relations franco-chinoises et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir afin de favoriser la coopération économique et commerciale entre les deux pays”, conclut-il.

Lire l’article sur Xinhua 

Interview with Volker Perthes: “Iran will not negotiate its own surrender”

Interview with Middle East expert Volker Perthes

“Iran will not negotiate its own surrender”

Political scientist Volker Perthes on the American strategy in the nuclear row with Iran, the prospects for a regime change and the question of whether Europe can still salvage the deal. Interview by Paul-Anton Kruger

The Europeans have rejected the ultimatum from Iranian President Hassan Rohani, giving them 60 days to implement their promises to protect Iran from U.S. sanctions. Brussels says if Iran is no longer willing to honour to its commitments, EU sanctions will also be inevitable. Is this the beginning of the end of the nuclear deal?

Volker PerthesIt does rather look as if the American government has managed to ruin the nuclear deal. The Europeans and also the Russians and the Chinese have tried to uphold it. It must also be said: the Iranians have also tried to uphold it and fulfilled their obligations. But the moment Iran starts reneging on particular commitments in relation to its nuclear programme, the agreement is no longer of interest to the Europeans.

Iran has accused the Europeans of not fulfilling their obligations to facilitate economic advantages for the country. Could the EU then fulfil these demands if it wanted to?

Perthes: The EU can do what it’s already started doing: it can tell businesses that European companies are not obliged or allowed to adhere to American sanctions. Unfortunately, however, this has no effect. They can say that it doesn’t sanction imports from Iran and allows banks to finance them. But it can’t force businesses to do this. The EU doesn’t have the means to do what the Iranians are hoping for, namely, secure their oil exports.

What the EU is working on is Instex, a kind of exchange mechanism aimed at facilitating trade with Iran without the need for transactions in U.S. dollars or Euros. But there is little hope that many companies will use this channel. The Americans will regard it as a bypassing of their sanctions and take the same action against participating companies as they would if these had purchased oil directly in Iran. In all of this it is absolutely essential that London, Paris and Berlin continue to represent a common stance. This also includes making it very clear to the U.S. that a policy that forces Iran out of the nuclear deal flies in the face of European interests.

But that also means that the American strategy of gradually hollowing out the nuclear deal and forcing Iran into a corner is working pretty well.

Perthes: Yes, unfortunately that is the case. The American strategy has paid off. And all that’s left for the EU are measures, to which the Iranians then say: those are just words. Not that words aren’t important. The Europeans could turn up the volume a little and explain to the Americans that they believe U.S. policy is nonsensical and dangerous and that it is important for us to maintain this deal, even though elsewhere we view Iranian policy just as critically as the United States.

USS Abraham Lincoln (photo: picture-alliance/U.S. Navy/J. Sherman)

Impending military escalation? A few days ago, the Pentagon moved the aircraft carrier USS Abraham Lincoln and a bomber squadron closer to Iran, arguing that it had indications that the country could attack U.S. troops. In addition, the American administration announced the relocation of the USS Arlington and a patriot system to the region

If Iran loses its oil revenues and can no longer import consumer goods, this will result in significant economic and social upheaval in Iran, of the kind that cannot be in our interests.

The U.S. government says the sanctions are proving effective. They have meant that Iran has had to reduce its defence budget and that of the Revolutionary Guard, and that militias and allies controlled by Iran are now receiving less money. Does Trump have greater leverage to force Iran to give in?

Perthes: Washington has greater leverage and is indeed managing to restrict the flow of money into Iran and thereby limit the government’s room for financial manoeuvre. Of that there is no doubt. The question is whether this will actually result in a change in behaviour – for example Iran seeking talks with the United States. Iran will not negotiate its own surrender. I donʹt believe the Americans will succeed in persuading Iran to fundamentally change its policy and the nature of its regime, by responding for example to the twelve demands formulated by Secretary of State Mike Pompeo.

Read the article on Qantara 

PEUT-ON UN PEU OUBLIER LE PÉTROLE ?

Les discours sur la diversification restent peu suivis d’effets, alors qu’il existe pourtant un moyen astucieux de tenir parole sans changer de trottoir : faire monter en puissance d’autres richesses issues des entrailles de la terre

mrb-networks.com  |   Marie-Roger Biloa  |   Publication 08/08/2019

Qu’est-ce qui peut vraiment développer un pays ? À écouter les théoriciens de tout poil, il est difficile de se faire une religion dans un kaléidoscope de recommandations parfois contradictoires. Si l’on peut se réjouir du recul de l’économisme, cette propension à lier le « bonheur » social strictement à des objectifs économiques quantifiables, faisantfi de facteurs immatériels tels que la culture et les plaisirs de l’esprit, il est malaisé d’y renoncer et d’en exempter ceux qui nous gouvernent, pour des raisons évidentes de comptes à rendre…

Alors, qu’est-ce qui produit du vrai développement économique ? Finalement, c’est bien l’emploi, massif et généralisé, résultante d’une chaîne complexe de conditions réunies. Pas l’investissement tout seul : certains capitaux utilisent les pays africains comme de simples mères porteuses dont les fruits sont aussitôt réexportés sans impact significatif pour eux. Ni même la simple croissance, dont la variante « sans emploi » est bien connue. Pour créer du développement, la solution de lancer de grands travaux d’infrastructures a bien quelques résultats, mais ils restent éphémères dans un environnement de chaînons manquants essentiels.

Les atouts de l’Afrique ? Encore et toujours son sol et son sous- sol. Le cas du pétrole ne s’est certes pas révélé probant – lorsqu’il n’a pas carrément fait figure de malédiction. Mais si l’on cessait d’adorer l’or noir comme un veau d’or et de lui sacrifier tout bon sens ? Les discours déterminés sur la nécessaire diversification, notamment dans le secteur agricole, restent peu suivis d’effets dans les pays concernés, alors qu’il existe pourtant un moyen astucieux de tenir parole sans changer de trottoir : faire monter en puissance d’autres richesses issues des entrailles de la terre. Pour une liste impressionnante de minerais, le continent africain reste dans le peloton de tête des réserves connues.

L’Afrique centrale en est une illustration accomplie. En zone Cemac, cinq pays sur six s’enorgueillissent de produire du pétrole. En termes de revenus par habitant, la sous-région est pourtant à la traîne par rapport à des zones nettement moins nanties. Le dividende pétrolier n’a pas seulement failli à entraîner une amélioration collective des niveaux de vie ; il est également voué à un rôle encore plus limité dans l’avenir avec la baisse prévisible des explorations, mais surtout avec le tournant énergétique dont la tendance historique consiste à réduire la part des hydrocarbures. Alors pourquoi continuer à s’accrocher au pétrole comme à une bouée percée quand d’autres produits miniers peuvent rapporter autant ?

Tout en gardant en ligne de mire l’impératif de s’industrialiser, certaines études mettent de nouveau à l’honneur ce qui peut apparaître comme une étape immédiate : « tirer le maximum » des ressources minières, dont les cours continuent leur embellie depuis au moins deux décennies.

En fait, il ne s’agit plus d’opposer la production de matières premières et le développement industriel, doctrine qui semblaitfiger les rôles, réduisant notre continent à un simple réservoir de minerais dans lequel d’autres régions du monde pouvaient puiser pour assurer leur prospérité ; certains spécialistes nous rappellent aujourd’hui que la plupart des nations industrialisées – États-Unis, Canada, Norvège, Australie… – ont d’abord été des exportateurs de matières brutes. L’un n’empêche donc pas l’autre. Intéressant, n’est-ce pas ? De plus, comme on a pu voir une baisse constante des prix des produits manufacturés au bénéfice des matières premières, certains dogmes ont fléchi…

L’initiative du Tchad de dresser son inventaire minier va donc clairement dans le bons sens. C’est un projet estimé à plus de 20 millions d’euros et visant cinq régions du pays. Il devrait se focaliser sur une surface de 85 000 km2 et s’appuyer sur l’expertise de géologues tchadiens… Ayant pris conscience de ne pas être un « pays pétrolier », mais seulement un pays qui a du pétrole, le Tchad tâche de rectifier le tir.

Au Cameroun voisin, où le pétrole reste le principal contributeur au budget de l’État, les activités d’exploration lancées il y a quelques années ont révélé de potentiels gisements de bauxite de plus de 700 millions de tonnes, ce qui pourrait engendrer une production annuelle d’alumine représentant 30 % de ses exportations à moyen terme. Il est également question de consolider la production d’or et de diamants en faisant migrer ses pans artisanaux et informels vers le secteur formel…

Dans l’absolu, les projets d’exploitation minière pourraient placer le Congo-Brazzaville parmi les principaux producteurs de fer du monde dans une décennie. Une évolution similaire est possible avec les engrais (potasse et phosphates) grâce à des coûts mondiaux particulièrement faibles. Sans parler des gisements appréciables de polymétaux non ferreux (cuivre, zinc, plomb).

Le secteur minier du Gabon est encore principalement centré sur l’exploitation du manganèse, les autres ressources naturelles du pays n’étant pas encore exploitées (voire connues), à exception de l’or. La RCA n’est pas vraiment plus avancée, en dépit de son plan minier national qui a identifié au moins 470 indices minéraux, constitués de substances énergétiques, non métalliques, de métaux non ferreux, de diamants et d’or.

Le pays est certes connu pour sa production de diamants d’une qualité exceptionnelle (notamment par des anecdotes impliquant l’ancien « empereur » Bokassa et le président français Giscard d’Estaing), mais peu savent que la quasi-totalité des 500 000 carats annuels sont exploités de manière artisanale. Et ce bref aperçu ne tient pas compte de toutes les matières considérées comme stratégiques (indispensables notamment à l’électronique et à la défense) qui sommeillent encore sous terre.

L’heure du réveil semble sonner à nouveau…

Article de Marie-Roger Biloa, paru en automne 2018 dans plusieurs publications, dont « nouvelhorizon.sn ».

Lire l’article sur Seneplus.com

Jean de Kervasdoué – Nous sommes tous des OGM

CHRONIQUE. Toutes les semences modifiées sont-elles dangereuses ? Le mécanisme de transmission du patrimoine génétique est déjà producteur de diversité !

Par Jean de Kervasdoué 

Publié le  | Le Point.fr

La très grande majorité de ceux qui connaissent la génétique non seulement ne s’oppose pas, sous certaines conditions, à la diffusion de plantes ou d’animaux génétiquement modifiés, mais y voie au contraire la prometteuse solution à de nombreuses questions d’agronomie, dont le moindre recours aux produits phytosanitaires ; autrement dit, et très sérieusement : si on craint les pesticides, on doit être pour les OGM.

La population ne partage pas ce point de vue. Ainsi, à un récent déjeuner d’un colloque scientifique, une des organisatrices voyant des gâteaux dont le glaçage ne devait pas grand…

Lire la suite de l’article sur Le Point

The Great Wealth Tax Debate

Project Syndicate
 

 

Inequality is back at the forefront of economic policy debates, for good reason. A wealth tax is no panacea, and not even an ideal response to growing inequality at the top. But absent a better alternative, it can serve as a reasonable second-best policy.

WASHINGTON, DC – In 1990, 12 advanced economies had a tax on household wealth. Now only four do, after French President Emmanuel Macron scrapped his country’s version in 2017. Yet, a fierce debate has erupted in the United States over the proposal by Senator Elizabeth Warren, a leading Democratic presidential candidate, to introduce a tax of 2% on the wealth of “ultra-millionaires” (and 3% on that of billionaires).

In a new book, economists Emmanuel Saez and Gabriel Zucman of the University of California, Berkeley, who have advised Warren, claim that her tax would tackle growing wealth concentration in the US and yield some $250 billion per year, or 1.2% of GDP. But critics such as Larry Summers, a former US Secretary of the Treasury under President Bill Clinton, and Greg Mankiw, who served as President George W. Bush’s chief economic adviser, argue that a wealth tax would yield little revenue, distort investor behavior, and fail to curb the billionaires’ power. The ongoing controversy over the wealth tax is bound to be a defining one for the Democrats.

The starting point of this debate is fairly clear. As Lucas Chancel of the Paris School of Economics noted at a recent conference on combating inequality organized by the Peterson Institute for International Economics, the increase in wealth concentration is unmistakable, at least in the US. According to Saez and Zucman, the top 1% of US households now own 40% of the country’s wealth, while the bottom 90% hold only one-quarter. Since 1980, the 1% and the 90% have traded places.

Economists are generally reluctant to make normative judgments about wealth inequality, because theory does not provide them with a proper yardstick for doing so. If innovators become immensely rich, it is presumably because their innovation was immensely valuable – in which case their wealth is deserved – or because they have managed to turn their idea into a monopoly rent, which should be addressed via competition policy, not taxation. Although many economists advocate curbing Amazon’s growing monopoly power, for example, most do not propose taxing away the value of Jeff Bezos’s innovation.

Furthermore, wealth taxation itself gives rise to disputes. As Mankiw suggests, consider two high-flying professionals with comparable incomes but different lifestyles. Why should the one who saves and invests be taxed more than the one who uses a private jet to go skiing? Surely, the saver contributes more to collective wellbeing; if anything, the tax burden should fall on the skier.

For that reason, many economists advocate a combination of a progressive income tax and an inheritance tax, rather than a tax on wealth. But there are two problems with this idea. The first is that many of the super-rich have little income. As Saez and Zucman point out, Warren Buffett and Mark Zuckerberg earn little more than they spend. Their wealth increases as a result of capital gains, not saved income. And because such gains are taxable only when the corresponding assets are sold, their annual increase in wealth essentially escapes taxation.

The second obstacle is that inheritance tax is politically toxic. Opinion polls consistently show that while economists love the idea, most voters hate it. Politicians understandably tend to steer clear of what most voters reject.

But if the income tax does not apply to capital gains and the estate tax does not redistribute wealth when someone dies, wealth inequality is bound to increase further. Some will say there is nothing wrong with that, provided capital is put to productive or collectively beneficial use. In Germany, for example, private companies are exempt from inheritance tax so that family-owned Mittelstand firms – which are essential to the country’s prosperity – can be transferred to the next generation.

However, a society of heirs in which a person’s lifetime labor income matters less than the capital they inherit from their parents is morally indefensible, unlikely to be politically sustainable, and may not be economically efficient. Heirs are often poor managers and poor investors.

True, a wealth tax does not come without difficulties. How, for example, should a start-up founder be taxed when their firm has a market value but is yet to generate any income? Should he or she pay the government in shares? And in Europe, which lacks a harmonized tax regime, how can national authorities cope when rich people can simply move to another country? Designing a fair and efficient wealth tax is bound to be more complicated than its proponents typically claim.

At least one thing is clear: the European wealth taxes of the past are not examples to follow. They kicked in at far too low a threshold – €1.3 million ($1.5 million) in the case of France’s impôt de solidarité sur la fortune – and were riddled with loopholes as a consequence. In the French case, a business owner was exempt as long as he or she did not sell the company. That led to successful serial start-up founders being taxed while sleepy entrepreneurs were not. And whereas a moderately wealthy French household’s financial portfolio could easily generate a negative after-tax return, the effective tax rate on the wealth of the country’s 100 richest individuals was a ridiculously low 0.02%.

As Saez and Zucman argue, a wealth tax should treat all assets equally and have a high enough threshold. Warren is proposing a 2% tax on wealth above $50 million. The equivalent threshold in Europe would probably be lower, but certainly not low enough to satisfy Thomas Piketty, who proposes in his latest book a 5% annual tax on wealth of €2 million. Whereas Warren wants to reform capitalism, Piketty would like to end it and eradicate private property as we know it.

Inequality is back at the forefront of economic policy debates, for good reason. A wealth tax is no panacea, and not even an ideal response to growing inequality at the top. But absent a better alternative, it can serve as a reasonable second-best policy. At the very least, the idea does not deserve to be banished as a heresy.

Alleged Israeli Participation at Youth Event in Morocco Prompts Call for Boycott

05.11.2019 – Morocco World News

Safaa Kasraoui

The call followed a similar movement denouncing the participation of a former Israeli official at the 12th annual World Policy Conference (WCP) in Marrakech.

Rabat – The Moroccan campaign to boycott Israel (BDS Maroc)  has called on the youth to abstain from participation at the fifth Forum of Young Leaders, a symposium that will take place in Essaouira from November 15-17.

The condemnatory statement came in response to the possible participation of Israeli youth at the event.

BDS described the move as a “clear normalization [with Israel] and an attempt to show the state of occupation and colonial-Israeli settlement as a natural partner in a forum.”

The campaign emphasized Morocco’s solidarity with the Palestinian people, emphasizing that the “majority of our people absolutely reject normalization” with Israel.

The event is sponsored by the French embassy in Morocco in collaboration with the French Institute.

The  movement said that it is the “first time that the French embassy invited Israel to participate in the form.”

The French embassy in Israel shared a statement in September, calling on Israeli youth, who understand French to apply to participate in the Euro-Mediterranean Young leaders.

Morocco World News contacted the French Institute in Rabat for confirmation of Israeli participation at the event. The institute has not yet responded.

BDS strongly criticized the French embassy, condemning Israeli violations against Palestinians.

“We denounce the fact that the French Embassy seeks to host Israeli youths in Morocco, since the position of the Maghreb people in general, especially the position of Moroccan people has been consistent with” the Palestinian cause.

The call to boycott the event follows a  statement of condemnation from the Moroccan Observatory for Anti-Normalization with Israel in October when former Israeli Minister of Interior Meir Sheetrit who took part in the 12th annual World Policy Conference in Marrakech.

The observatory argued in a statement that “Zionists started considering Morocco as a paradise of normalization.” The statement criticized the Moroccan government for the “intentional confusion between Moroccans” and “the Moroccan diaspora in Israel.”

Morocco is among the Arab countries that have expressed their steadfast support for the Palestinian cause.

In September, Head of Government Saad Eddine El Mothani reiterated Morocco’s position, emphasizing that  the country and King Mohammed VI confirmed their  “clear position that all attempts to undermine the status of Jerusalem are unacceptable.”

Morocco is also one of the countries that rejected the US “Peace Plan” known as the deal of the century.

In letters and statements from King Mohammed VI, Morocco has officially “expressed rejection for the deal of the century once and for all,” El Othmani clarified.

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Multilatéralisme. À l’épreuve du chaos mondial

30.10.2019 – Le Télégramme

Hubert Coudurier

manifestations qui secouent Hong-Kong ont été évoquées par des responsables chinois au congrès de l’Ifri. (Photo AFP)

Tous les ans à l’automne se tient le Congrès de l’Ifri (Institut français des relations internationales) sous l’impulsion de Thierry de Montbrial. Pour cette 12e édition, qui s’achevait il y a une dizaine de jours à Marrakech, les évènements de Hong Kong comme l’imprévisibilité de Donald Trump ou encore les convulsions du Moyen-Orient étaient au menu.

On ne saurait dire si la « World Policy Conference » est à la géopolitique mondiale ce qu’est Davos aux milieux d’affaires internationaux. Mais dans ce club anglais, qui est aussi un club des ex, mené à la baguette par l’ancien créateur du Centre d’analyse et de prévisions du Quai d’Orsay avec beaucoup de flegme et d’humour, on croise d’anciens gouvernants, conseillers du prince, industriels ou maîtres-espions heureux de se retrouver pour échanger à la tribune ou en coulisses.

Cette année, les Chinois ont fait grande impression en évoquant la situation à Hong Kong de façon directe (ce qui n’est guère dans leurs habitudes) et parfois brutale. En gros, ils considèrent que l’ancienne colonie britannique n’a pas plus de pouvoir que la ville de Paris ou Londres et qu’après la crise des gilets jaunes, ils n’ont pas de leçons à recevoir des Français en matière de répression des manifestants. Une prestation chinoise jugée arrogante par certains ou simplement réaliste par d’autres en indiquant qu’il ne fallait pas leur marcher sur les pieds.

« L’Europe conduite à subir »

Pour sa part, Emmanuel Macron ayant compris la nécessité de ne pas pousser les Russes dans les bras des Chinois, les Européens qui l’approuvent espèrent une avancée des discussions avec Moscou sur le Donbass, cette zone frontalière à haute tension entre l’Ukraine et la Russie. Tout comme une ouverture de pourparlers sur le Moyen-Orient. Pas d’inquiétude, selon Artem Malgim, vice-recteur à Moscou de l’université MGIMO : « Il n’y a que vous qui pensez en termes de condominium russo-chinois. Nous sommes vraiment distants de Pékin ». Ce à quoi l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, réplique : « Dans l’idéal, l’Europe ne devrait pas avoir à choisir entre les États-Unis et la Chine, mais adopter sa propre position. Toutefois, si elle n’y arrive pas, elle sera conduite à subir ».

On en revient toujours à la realpolitik de Donald Trump qui se comporte comme un éléphant dans un magasin de porcelaines, fragilise les alliances et le système multilatéral, même si la politique américaine traduit une certaine forme de continuité. Mais les masques sont tombés. « Contrairement à ses prédécesseurs, dont Obama, Trump fut le premier à dire aux Chinois : arrêtez de voler nos technologies », le défend Renaud Girard, grand reporter au Figaro que l’on prendrait volontiers pour un diplomate. John Sawers, ancien patron du MI6, le service de renseignement britannique, physique à la James Bond, complète : « Obama était tellement intellectuel qu’il avait du mal à prendre des décisions. Trump les prend sans réfléchir ».

« Course contre la montre »

Autre question abordée : pourquoi l’Europe reste-t-elle les bras ballants devant cette tentative systématique de pilonner les institutions internationales, dont l’Onu, à laquelle elle ne tente pas de faire contrepoids ? « Parce que l’affrontement americano-chinois arrange les Européens », poursuit Sawers qui pense que malgré ses efforts méritoires, l’influence de Macron est nulle. Sachant que le rêve de Vladimir Poutine serait que le président Erdogan abandonne l’Otan !

Parmi les anecdotes de cette 12e conférence : le « débarquement » impromptu par le « Palais » du patron des patrons marocain, l’ancien ministre des Affaires étrangères qui avait commis l’erreur d’évoquer la situation algérienne, sujet hautement tabou. Ou encore le dîner sous la présidence du Rwandais Paul Kagamé, au physique de héron, dictateur accompli ayant fait de son pays une start-up admirée dans toute l’Afrique. Ou toujours le débat sur le réchauffement climatique entre le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, évoquant une « course contre la montre », et le président de Total, Patrick Pouyané, lui répliquant qu’il est « impossible de stabiliser la croissance énergétique avec une population qui croît ». Fabius qui n’aime guère la contradiction, en aurait été agacé.

© Le Télégramme

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CGEM Elects Mohamed Bachiri as Acting President

29.10.2019 – Morocco World News

Yahia Hatim

The former president, Salaheddine Mezouar, resigned as president of the General Confederation of Moroccan Enterprises on October 13, after his controversial statements about Algeria.

Rabat – The administration council of the General Confederation of Moroccan Enterprises (CGEM) has elected Mohamed Bachiri as acting president. The election took place at the CGEM headquarters, in Casablanca on October 28.

Bachiri is the General Manager of Somaca, a Moroccan car manufacturing company owned by French Renault. He previously served as the president of sectoral dynamics committee within CGEM.

The election of an acting president comes after the resignation of CGEM’s former president, Salaheddine Mezouar. Mezouar stepped down from the presidency after his controversial statements about Algeria drew criticism.

Speaking at the 12th annual World Policy Conference (WCP) in Marrakech, on October 12Mezouar expressed support for the Hirak (protest) movement in Algeria, emphasizing that such political protests “bring hope” to the region.

On October 13, the Moroccan Ministry of Foreign Affairs described Mezouar’s statement as “irresponsible.” Mezouar presented his resignation from chairing CGEM on the same day.

CGEM’s administration council also decided to elect the next president during a general assembly on January 22, 2020. The new president will chair the confederation for the next three years.

The council will accept applications for the position from October 31 to December 13. On December 16, the council will announce its initial shortlist.

The election of Bachiri as acting president did not meet any objections.

Bachiri said that he is “very honored for being designated for this responsibility” and that he is “aware of its importance.”

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VIDÉO. CGEM: VOICI LE NOUVEAU PRÉSIDENT PAR INTÉRIM DU PATRONAT

29.10.2019 – Le 360

Fatima El Karzabi et Khalil Essalak

© Copyright : adil gadrouz

Le Conseil d’administration de la Confédération générale des entreprise du Maroc (CGEM) a désigné, ce lundi 28 octobre, un nouveau président par intérim, en remplacement du président démissionnaire, Salaheddine Mezouar.

Mohamed Bachiri, DG de la Somaca et président de la commission Dynamique sectorielle au sein de la CGEM, a été désigné, lundi 28 octobre, en tant que président par intérim de la confédération.

Sa désignation a eu lieu, au siège de la CGEM, par le Conseil d’administration. Elle semble être passée sans heurt.

La nomination de Bachiri intervient suite à la démission de Salaheddine Mezouar à cause de ses propos sur l’Algérie.

CGEM: après la démission de Mezouar, qui pour le remplacer? 

Salaheddine Mezouar avait démissionné de la présidence de la CGEM, suite à ses propos tenus sur la situation en Algérie lors de la «World Policy Conference de Marrakech».

Un communiqué du gouvernement, tombé le dimanche 13 octobre, l’avait recadré. Suite à quoi, Mezouar a présenté sa démission.

Le même conseil a également décidé de la date de tenue de la prochaine élection du nouveau président de la CGEM. Ce sera le 22 janvier prochain lors d’une assemblée générale élective. Les candidatures sont ainsi ouvertes du 31 octobre au 13 décembre prochain. Elles devront être validées ou rejetées le 16 décembre par le conseil précité.

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Total hesitant to join EU battery project due to China’s rise

21.10.2019 – Nikkei Asian Review

Togo Shiraishi and Maily Pene-Lassus, Nikkei staff writers

CEO Pouyanne wonders if European products can be competitive in Asia

PARIS — French energy giant Total is not yet ready to participate in the Pan-European battery project for electric vehicles, the company’s chief executive said in an interview with the Nikkei Asian Review.

CEO Patrick Pouyanne’s decision will impact the project, which seems to have chosen Total subsidiary plants for pilot production in a market increasingly dominated by Asian companies, especially Chinese.

Pouyanne stressed: “For now, we are thinking about it along with other manufacturers. Decisions are not made yet.” The interview took place at the World Policy Conference from Oct. 12-14 in Morocco.

In 2017, the European Commission launched an initiative to develop its own EV batteries by gathering European companies’ technologies. The EU, led by France and Germany, plans to kick off production in France in 2022 and in Germany in 2024. The project is expected to cost 6 billion euros ($6.66 billion), including around 1.2 billion euros in governmental subsidies. Inspired by the success of aerospace multinational Airbus, the EU has dubbed the project the “Airbus of batteries.”

French Finance Minister Bruno Le Maire announced in September that the EU was expecting to set up a pilot plant in the Nouvelle Aquitaine region in southwestern France by the end of the year. While he did not offer specifics, France is expected to use the factories of Saft, Total’s wholly owned battery-making subsidiary. Total’s prudence may force the EU to think again on the project.

The automotive battery market, which is growing around 9% annually, is dominated by a handful of Asian companies. As of 2017, the market was led by China’s CATL, with a 16% share, Japan’s Panasonic, with 15%, China’s BYD, with 10%, and South Korea’s LG Chem, with 7%, according to Tokyo-based Techno Systems Research.

Patrick Pouyanné, CEO of Total

Pouyanne said it is “obvious” that China’s foothold in the market will grow in the future, helped by state support. “I believe the Chinese have used electric cars and batteries in order to take the lead of the global automotive industry,” he said.

Will the subsidies be enough to change the landscape? “We’ll see. We will answer when we will know how much they are [really] ready to give,” said Pouyanne. “The real question should not be answered by states. The real question is, ‘Do European manufacturers believe that batteries made in Europe can be competitive in China, in South Korea or in Japan?,'” he asked, hinting concern over the project.

As for the feasibility of production in 2022, Pouyanne said: “I don’t know. That’s the word of the minister. States are expressing ideas, and then it is manufacturers that must lead sustainable operations.”

Total is not alone. Germany’s Robert Bosch, the world’s biggest auto parts supplier, has already stopped producing its own EV batteries. Europeans have not forgotten the lessons of the solar panel industry, which has been taken over by Chinese players, despite considerable public support by European countries.

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CGEM: Mohamed Bachiri choisi comme président par intérim

28.10.2019 – HuffPost

Salma Khouja

Ce dernier est directeur général de la Somaca.

ECONOMIE – Suite au départ tonitruant du patron des patrons, il y a presque deux semaines, la CGEM s’est retrouvée face à une situation inédite à laquelle une réunion du Conseil d’administration (CA), ce lundi, a tenté de trouver une sortie.

Le choix de l’organisation qui oscillait, depuis quelques jours, entre deux options: un président par intérim ou un “comité de transition”, s’est finalement porté sur la 1ère option. C’est Mohamed Bachiri, directeur général de la Somaca, qui a été choisi par le CA pour occuper le poste de président de la CGEM pendant quelques semaines, en attendant la tenue de nouvelles élections. Bachiri, au sein de la CGEM, a assuré la fonction de président de la Commission solutions sectorielles.

Au cours d’une conférence de presse tenue par la CGEM à cette occasion, lundi soir, David Toledano, président de la Fédération des industries de matériaux de construction, qui a présidé ce CA, a annoncé que le lancement des appels à candidatures est prévu le 31 octobre. “La date limite de candidature sera le vendredi 13 décembre. Conformément aux statuts, moins de 5 jours après, se tiendra un CA, qui devra valider les candidatures”, a-t-il expliqué à la presse. Et d’ajouter que du 16 décembre au 22 janvier se tiendra une campagne électorale suite à laquelle sera désigné officiellement le nouveau président de la CGEM.

Pour l’instant, le président par intérim se dit “fier et ému” de sa désignation à la tête de la CGEM provisoirement. “C’est un honneur, pour moi”, a-t-il déclaré aux médias, soulignant qu’il “mesure toute la responsabilité qu’il y a derrière cette désignation”. Et de relever la priorité d’assurer “la cohésion de la famille de la CGEM” et de “faire prévaloir l’intérêt général et celui de nos entreprises”.

Plus de temps à perdre, Bachiri s’est engagé à s’atteler à sa tâche “dès demain”, a-t-il promis, estimant urgent que “la CGEM reprenne son fonctionnement normal dès demain”. Urgence dont les membres de la CGEM sont convaincus. “Nous étions dans une situation inédite” a estimé Safia Fassi Fihri, présidente de la Commission juridique. Et d’ajouter que les membres de la confédération s’en sont remis à la compétence générale du CA qui a décidé “la nomination d’une personne éligible”. “Les présidents de fédérations et de régions de la CGEM ne pouvaient pas pourvoir à ce poste, on a donc choisi notre président par intérim auprès des présidents de commissions ayant plus de trois ans d’ancienneté”, a-t-elle précisé.

Bachiri qui entame donc une mission décisive pour la CGEM a pris aussi un “engagement moral”: ne pas convoiter la présidence en janvier prochain. Toutefois, “après les prochaines élections, qui sait?”, plaisante-t-il. Suspense donc, jusqu’à fin janvier 2020.

Pour rappel, le 13 octobre dernier, le désormais ex-président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, avait adressé, par mail, à l’ensemble de ses collaborateurs sa lettre de démission de ses fonctions à la tête du patronat. Une démission inattendue qui intervenait quelques heures après un recadrement cinglant de la part du gouvernement envers le patron des patrons, suite à des propos qu’il a tenus sur la situation actuelle en Algérie, à l’occasion d’une conférence organisée dans le cadre de la World Policy Conference à Marrakech.

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Entretien avec Ana Palacio, avocate internationale et ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères

23.10.2019 – Le Matin

Mohamed Amine Hafidi

Entretien avec Ana Palacio – «Le Maroc est un partenaire indispensable pour les Européens en Afrique subsaharienne»

«Quand les Européens se retrouvent droit au mur, ils réagissent. Aujourd’hui, il est plus que nécessaire de réagir et savoir quelle est notre vraie valeur ajoutée et comment revoir notre copie».

En marge de la World Policy Conference à Marrakech, le Matin-Eco a rencontré Ana Palacio, avocate internationale. L’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères revient dans cet entretien sur le phénomène du protectionnisme et des mouvements nationalistes qui gagnent plusieurs pays développés, ainsi que sur l’évolution des relations maroco-européennes, notamment en lien avec le continent africain.

Le Matin-Eco : Le monde traverse actuellement de nombreux bouleversements géopolitiques et économiques dus, entre autres, à la montée du protectionnisme, notamment en Europe. Quelle est votre lecture de cette situation ?
Ana Palacio 
: Je crois que l’Europe vit actuellement une certaine confusion. Une situation qui, selon moi, doit changer et je demeure optimiste. Vous savez, quand les Européens se retrouvent dos au mur, ils réagissent. Aujourd’hui, il est plus que nécessaire de réagir et de savoir quelle est notre vraie valeur ajoutée et comment revoir notre copie. Dans ce tumulte mondial, je suis convaincue que l’Europe a un rôle à jouer, à condition de conserver les bannières universelles du droit et de l’individu. L’Europe, par exemple, maintient sa position sur la protection des données personnelles, selon laquelle ces données doivent appartenir à l’individu. En revanche, en Chine, ces données appartiennent au gouvernement, et chez les Américains, elles sont du domaine des grandes entreprises qui les achètent implicitement.

Quelle est, selon vous, l’origine de ce mouvement nationaliste qui gagne plusieurs pays développés ?
Après la Deuxième Guerre mondiale, en particulier après la chute du Mur de Berlin, on avançait que la rationalité avait triomphé. Nous avons vécu dans un monde établi par des règles, des institutions et le respect des lois. Aujourd’hui, le nationalisme perce, à travers des personnalités charismatiques. En Europe, les gens suivent ces mouvements, car ils sont bien nostalgiques. Cependant, ce qu’on remarque, c’est que dans ces sociétés, où des personnalités «légitimes», souvent guidées par leurs intérêts personnels, l’irrationnel gagne du terrain. Le meilleur exemple est le Brexit. Est-ce que c’est dans l’intérêt des Britanniques ? Non. Mais ceci n’empêche pas les Britanniques qui scandent «Bring my great Britain back» d’applaudir cette décision, car ils sont évidemment nostalgiques.

Comment entrevoyez-vous l’évolution des relations maroco-européennes ?
Le Maroc jouit d’une position géographique stratégique, ce qui en fait un partenaire indispensable pour les Européens pour offrir de la vraie valeur ajoutée à l’Afrique subsaharienne. Ce rôle est d’autant plus accentué grâce à la politique étrangère volontariste de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Afrique. Aujourd’hui, l’Afrique recèle d’énormes opportunités et l’Europe commence à peine à avoir une vraie politique africaine. On commence à comprendre que l’Afrique doit figurer parmi nos principales priorités. Toutefois, pour des raisons historiques, notamment le colonialisme, nous avons besoin d’un partenaire qui connait et comprend très bien cette région, et c’est là où le rôle du Maroc intervient.

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Mezouar, la gaffe de trop

23.10.2019 – Maroc Hebdo

Wissam El Bouzdaini

Démission du président de la CGEM suite à ses propos sur l’Algérie

En s’exprimant au sujet des protestations en Algérie, le désormais ex-patron des patrons a franchi une ligne rouge.

Pour le moins, les membres du conseil d’administration de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ne s’attendaient sans doute pas à devoir se réunir tard dans la soirée de ce dimanche 13 octobre 2019 au siège de la principale organisation patronale du Royaume, boulevard Mohamed-Abdou à Casablanca. Et pour cause: qui pouvait imaginer, plus tôt dans la journée, la démission de Salaheddine Mezouar de son poste de président? «J’ai le profond regret de porter à votre connaissance que j’ai pris la décision pour des raisons de contraintes personnelles majeures de démissionner de la présidence de la CGEM à compter de ce jour,» avait, ainsi, étayé le désormais ex-patron des patrons dans un mail parvenu aux membres de la confédération peu après les coups de 15h.

“Une démarche irréfléchie”
Personne n’est dupe: s’il est des contraintes, elles ont, évidemment, moins à voir avec la vie privée de M. Mezouar, comme il le prétend, qu’avec la sortie au vitriol qu’il avait, quelques heures plus tôt, essuyée de la part du gouvernement suite à ses commentaires, faits la veille dans la ville de Marrakech, sur la situation interne de l’Algérie. S’exprimant lors de la douzième édition de la World Policy Conference (WPC), une conférence consacrée à la politique internationale avec la participation de parties prenantes venues d’horizons divers, l’intéressé avait, ainsi, avancé que «le pouvoir militaire [algérien] devra accepter de partager le pouvoir»; allusion au mouvement de protestation en cours dans la voisine de l’Est depuis le 16 février 2019. «Ce que j’observe en Algérie est porteur d’espoir. Contrairement à ce que beaucoup pensent, l’Algérie ne reviendra pas en arrière (…). La solution à la problématique algérienne aujourd’hui, c’est d’amener le pouvoir algérien à accepter la solution du partage du pouvoir. Mais il devra composer avec ceux avec lesquels il a mené une guerre interne pendant dix ans. Parce que c’est l’une des rares forces organisées qui restent encore en Algérie. Toutes les formations politiques historiques sont rejetées, structurellement, radicalement, par la population,» avait-il déclaré.

En soi, le diagnostic est, à quelques généralisations près, plutôt juste et est d’ailleurs repris en Algérie même, au sein du mouvement de protestation. Mais pour le gouvernement marocain, il s’agit d’une «démarche irresponsable, maladroite et irréfléchie», qu’il «dénonce» dans le communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidents à l’étranger. «M. Salaheddine Mezouar (…) a cru devoir commenter la situation interne en Algérie (…). Cette déclaration a soulevé des questionnements au niveau de la classe politique et de l’opinion publique quant à son timing et ses véritables motivations,» fustige l’Exécutif. Et de poursuivre que «la CGEM ne peut se substituer au gouvernement de Sa Majesté le Roi dans la prise de positions sur les questions internationales et notamment le développement dans ce pays voisin». Une quinzaine de minutes plus tard, M. Mezouar quittait son poste.

Un diagnostic plutôt juste
Sans doute qu’en connaisseur des rouages de l’Etat, qu’il a servi plus de onze ans durant à différents postes de ministre (Industrie, Commerce et Mise à niveau de l’économie; Économie et Finances; Affaires étrangères et Coopération), il avait compris que ses propos avaient indisposé jusqu’aux plus hautes sphères: l’expression «gouvernement de Sa Majesté», utilisée à deux reprises dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères, est, à cet égard, sans ambages et indique que la réaction de l’Exécutif est, sinon, à mettre au crédit du Palais, du moins qu’elle a été validée par lui. «Il a franchi une ligne rouge,» commente, laconique, une source proche du gouvernement, sans vouloir en dire plus.

  1. Mezouar est, on le sait, habitué des professions de foi à tout le moins hasardeuses: chef de la diplomatie, il avait assuré en octobre 2015, au journal télévisé de la chaîne Médi 1, avoir déstabilisé -le terme original, «faâfaâ», est intraduisible en français-, au cours d’entretiens bilatéraux, son homologue suédoise Margot Wallström, dont le pays discutait à l’époque la possibilité de reconnaître la pseudo «République arabe sahraouie démocratique» (RASD) comme souveraine sur les provinces sahariennes du Royaume.

Attitude de non-ingérence
M. Mezouar aurait même eu droit, une année plus tôt, à une colère du roi Mohammed VI, après avoir attaqué, sans les désigner, les autorités françaises, alors en froid avec le Maroc, lors d’une réunion des partis de la majorité dans la ville de Rabat: le Souverain l’aurait, selon nos sources, vertement tancé lors d’un conseil des ministres qui s’était tenu trois jours plus tard. La question algérienne est, ceci dit, autrement délicate. Déjà, le 16 mars 2019, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait tenu à indiquer que «le Royaume du Maroc a décidé de s’en tenir à une attitude de non-ingérence par rapport aux récents développements en Algérie».

Car il faut dire que toute prise de position publique du Maroc et de ses autorités quant aux protestations algériennes est de nature à créditer les allégations des médias proches de l’armée de la voisine de l’Est d’une présumée tentative marocaine de déstabiliser le pays: c’est d’ailleurs suite à une de ces allégations que M. Bourita s’était prononcé. Ainsi, la junte algérienne peut détourner l’attention pour la diriger contre le Royaume. Le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, avait d’ailleurs mis en cause, le 11 avril 2019, «certaines parties étrangères, partant de leurs antécédents historiques avec notre pays, poussant certains individus au devant de la scène actuelle en les imposant comme représentants du peuple en vue de conduire la phase de transition».

Dans l’absolu, M. Mezouar a bien sûr le droit de donner ses avis et opinions sur ce qui lui chante, du moment qu’il n’engage pas l’Etat marocain: dans les couloirs du gouvernement même, beaucoup s’accordent à ce propos. Mais en même temps, les autorités marocaines ne pouvaient pas ne pas prendre publiquement leurs distances avec lui, car dans le cas contraire on aurait compris que l’aval lui aurait été donné pour épiloguer à sa guise; surtout qu’il s’agit de l’ancien ministre des Affaires étrangères du Royaume. Le principal concerné est, pour sa part, resté injoignable pour nous en dire plus sur les motivations de son retrait. Le plus ironique dans l’histoire est que le ministère des Affaires étrangères avait coup sur coup, en décembre 2016, mis à l’amende l’ancien Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, et l’ancien secrétaire général du Parti de l’Istiqlal (PI), Hamid Chabat, pour avoir respectivement condamné les bombardements russes de l’Est de la ville d’Alep, en Syrie, et pour avoir qualifié la Mauritanie de «province marocaine». A l’époque, le ministre n’était autre que M. Mezouar luimême: le voilà qui fait à son tour les frais de la retenue des autorités marocaines…

Lire l’article sur Maroc Hebdo.

La gouvernance mondiale en débat

23.10.2019 – Maroc Hebdo

Mustapha Sehimi

World Policy Conference à Marrakech

Une bonne dizaine de thèmes couplés à des ateliers sur les défis auxquels est confrontée la mondialisation.

Les travaux de le 12ème édition de la World Policy Conférence (WPC) qui se sont déroulés à Marrakech, du 12 au 14 octobre 2019, ont été centrés sur les multiples hypothèques qui pèsent aujourd’hui sur la mondialisation. Le parterre -les intervenants et les participants, soit quelque 250 éminentes personnalitésa voulu mettre à plat les contraintes actuelles et s’employer à débattre des pistes nouvelles pour les surmonter. Les perspectives économiques sont préoccupantes avec une décélération de la croissance et des tensions géopolitiques. Le commerce international ralentit. La guerre commerciale entre les Etats Unis et la Chine nourrit de fortes incertitudes et constitue une sorte d’accélérateur de la crise.

Règles de jeu communes
Globalement, se pose la question de la gouvernance mondiale; elle se retrouve également dans chaque pays autour de problèmes comme la relance de la croissance, la protection sociale, la résorption d’un chômage structurel et à une répartition plus équitable des fruits de la croissance. Autant de thèmes qui ont articulé les trois jours de travaux de la WPC. Une bonne dizaine de thèmes couplés à des ateliers sur les défis auxquels est confrontée la mondialisation. La Chine constitue aujourd’hui un grand sujet dans cette problématique. Rien d’étonnant que deux sessions plénières lui aient été consacrées.

Depuis la 11ème édition de la WPC, voici un an, les perspectives économiques mondiales se sont assombries. Des chocs politiques se sont ainsi multipliés, surtout du fait de l’aggravation de la guerre commerciale entre Washington et Pékin. Il faut y ajouter d’autres chocs en Iran ou au Brésil, lesquels ne sont pas négligeables. Cette nouvelle situation est-elle lourde, durable pouvant remettre en cause la mondialisation? Il faut ajouter dans cette même ligne que la position chinoise conduit à s’interroger sur la pérennité de la mondialisation. La Chine oeuvre pour une modification des institutions de la gouvernance globale en s’appuyant sur l’évolution intervenue dans les rapports de forces. De Leur côté, les Occidentaux -surtout les Américains- dénoncent les avantages asymétriques dont bénéficie, à leurs yeux, la Chine.

Impérialisme juridique
Un tel état d’esprit pèse sur le commerce, l’investissement direct et le climat de confiance. Le président Donald Trump privilégie le retour au bilatéralisme, qui avantage le plus fort sur le court terme. Mais qu’en sera- t-il sur le moyen et le long termes? L’économie internationale ne peut en effet se développer que dans le respect de règles de jeu communes. La polarisation du système international des paiements autour du dollar a conduit à la soumission à la loi américaine, ce qui porte atteinte à la souveraineté des Etats. Comment s’émanciper de cette situation et conduire à ce que des grandes monnaies (euro, renminbi,…) deviennent à terme des monnaies de réserve à côté du dollar?

Que peut le droit pour conforter la mondialisation? Constitue-t-il une arme efficace? L’application extraterritoriale des lois américaine n’est-elle pas l’expression d’une forme d’impérialisme juridique et l’un des instruments de la guerre économique? Autre fait: l’impact de la quatrième révolution industrielle sur les pouvoirs publics et les systèmes politiques. Leur autorité et leur légitimité ne sont-elles de plus en plus battues en brèche par les changements technologiques de l’ère digitale? Tout se bouleverse sous nos yeux: le marché, les schémas d’emploi, les systèmes commerciaux, les relations humaines. Avec les robots, les voitures autonomes, les réseaux et les médias sociaux, l’intelligence artificielle, l’impression 3D, les algorithmes,…: autant de vecteurs d’un nouveau monde qui n’en finit pas de se transformer. La technologie moderne offre de la praticité et de l’efficience mais n’a-t-elle pas un coût élevé en termes de cohésion sociale et de confiance. Cette révolution de la communication est mise à profit par des courants populistes et des autocrates établis pour enjamber les partis politiques traditionnels et certains médias pour mobiliser et contrôler les réactions Populaires. La gouvernance Trump avec le primat du plébiscite par Twiter traduit bien cette mutation vers un système international démondialisé.

Avec les cyberpuissances et la cybermenace, la WPC s’est interrogée sur ces phénomènes. De plus en plus, différentes menaces se manifestent comme le hacking, les fake news et récemment les deep fake news. Que faire? Qu’est-ce que la cyber- puissance aujourd’hui? Quelles sont ses capacités offensives et défensives? Cette situation pousse en tout cas à faire avancer une nouvelle pensée stratégique.

Importance majeure
Avec le thème du climat et de l’environnement, pour Laurent Fabius, ancien président de la COP 21, le diagnostic n’est guère encourageant. Quatre ans après le grand rendez- vous de Paris, les pays restent tous à la traîne dans la transition énergétique. Il y a eu une prise de conscience universelle en la matière mais le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris a été un coup d’arrêt dans l’application des engagements pris. L’Afrique n’était pas absente avec le problème de la santé, ses défis et ses opportunités. Des régions et des secteurs réussissent mieux en matière de soins que d’autres. Des séances ont été également consacrées aux incertitudes européennes, à la situation actuelle en Amérique latine, au Moyen-Orient ainsi qu’en Afrique du Nord et de l’Ouest. Ces espaces revêtent une importance géopolitique majeure. Les effets de celle-ci sur la mondialisation, pas seulement économique, sont sensibles à la stabilisation du monde arabe huit ans après le «printemps arabe», qui n’est toujours pas assurée ni garantie.

Commerce illicite
La mondialisation subit également les effets du commerce illicite transfrontalier et génère en particulier des situations de déstabilisation. Ce commerce enregistre une croissance annuelle moyenne de 20% et il a été évalué à quelque 700 milliards de dollars. Il pénalise les économies de nombreux pays ainsi que leurs recettes fiscales. Il a su se hisser au stade numérique en se focalisant sur une dizaine d’activités. Il est adossé à des circuits logistiques et commerciaux de produits matériels et immatériels. Autant de questions abordées lors de ces assises de la WPC.

Quelle projection de croissance pour 2020 et au-delà? Comment soutenir l’économie réelle? Ne faut-il pas arrêter et appliquer de nouvelles règles financières accompagnées de règlementations, de principes de précautions, normes et codes? Comment assurer et garantir des conditions de concurrence équitable dans la finance mondiale et arriver à un consensus mondial? Les menaces ne manquent pas dans le monde et elles sont liées à des reclassements géopolitiques et géoéconomiques, à la montée de la Chine ainsi qu’à l’unilatéralisme américain, exacerbé par l’avènement de Donald Trump. La WPC aide pour sa part à mieux comprendre les enjeux et les tendances et à s’interroger sur les nouvelles conduites stratégiques appropriées.

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Patrick Pouyanné se demande si les produits européens peuvent être compétitifs en Asie.

27.10.2019 – Planète Business

Le géant français de l’énergie, Total, n’est pas encore prêt à participer au projet paneuropéen autour des batteries pour véhicules électriques, a déclaré le directeur général de la société dans un entretien au média Nikkei Asian Review.

La décision du directeur général Patrick Pouyanné pourrait avoir un impact sur le projet, qui devait vraisemblablement voir le jour dans les usines d’une filiale de Total dans le cadre d’une production pilote sur un marché de plus en plus dominé par des sociétés asiatiques, notamment chinoises.

Patrick Pouyanné a ainsi déclaré : “Pour le moment, nous y réfléchissons avec d’autres fabricants. Les décisions ne sont pas encore prises.” Son interview a eu lieu lors de la World Policy Conference, organisée du 12 au 14 octobre derniers au Maroc.

En 2017, la Commission européenne a lancé une initiative visant à développer ses propres batteries de véhicules électriques en réunissant les technologies des entreprises européennes. L’UE, dirigée par la France et l’Allemagne, prévoit de démarrer la production en France en 2022 et en Allemagne en 2024. Le projet devrait coûter 6 milliards d’euros, dont environ 1,2 milliard d’euros en subventions gouvernementales. Inspirée par le succès de la multinationale aérospatiale Airbus, l’UE a surnommé ce projet «Airbus des batteries».

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé en septembre que l’UE envisageait d’installer une usine pilote dans la région Nouvelle-Aquitaine, dans le sud-ouest de la France, d’ici la fin de l’année. La France devait utiliser les usines de Saft, filiale de fabrication de batteries détenue à 100% par Total. La prudence de Total pourrait obliger l’UE à repenser le projet.

Le marché des batteries automobiles, qui croît d’environ 9% par an, est dominé par une poignée de sociétés asiatiques. En 2017, le marché était dominé par le chinois CATL (16%), le japonais Panasonic (15%), le chinois BYD (10%) et le sud-coréen LG Chem (7%), selon Techno Systems Research, basée à Tokyo.

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Patrick Pouyanné : “Je ne veux pas que Total finisse comme un dinosaure”

26.10.2019 – Le Journal du Dimanche

Rémy Dessarts

 

Le PDG de Total Patrick Pouyanné détaille comment il transforme le leader mondial pour réduire sa dépendance au pétrole.

Son agenda est planétaire. Nous avons rencontré le patron de Total Patrick Pouyanné à Marrakech où, après avoir dîné avec Paul Kagame, président du Rwanda, il participait à un débat avec Laurent Fabius sur l’avenir de la planète dans le cadre de la World Policy Conference. Juste après notre entretien, il s’est envolé vers New Dehli pour y annoncer un partenariat important dans le gaz naturel. “On nous classifie encore souvent dans la catégorie ‘Big Oil’, mais en réalité nous sommes déjà ‘big energy’ c’est-à-dire une société qui est un grand acteur de l’énergie impliquée dans le pétrole, le gaz et l’électricité”, confie-t-il.

Comment les prix du pétrole vont-ils évoluer?
Il y a plusieurs sources d’incertitude. D’abord, la croissance économique mondiale commence à être endommagée par les guerres commerciales. En raison du conflit avec les États-Unis, l’économie chinoise ne tourne plus au même rythme, or c’était l’un des moteurs majeurs de la croissance économique mondiale depuis 2000. Et il y a en plus aujourd’hui un affrontement entre les États-Unis et l’Europe. On assiste à une remise en question profonde de la globalisation, qui a sous-tendu la prospérité depuis les années 1990 et qui permettait d’aider les populations des pays émergents à sortir de la pauvreté. Par ailleurs, cette croissance plus faible se traduit par moins de demande de matières premières, et notamment de pétrole, du coup ça tire les prix vers le bas.…

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World Policy Conference : déclaration de Cheikh Tidiane Gadio

13.10.2019

Le Matin

“Le monde va mal”, alerte Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, qui reste optimiste quant à la capacité du continent africain de rebondir grâce à ses ressources inépuisables. “Mais au milieu de tout ça, il y a des pays qui donne de l’espoir, comme le Maroc qui enregistre des progrès remarquables grâce au leadership de S.M. le Roi Mohammed VI”, souligne-t-il en marge de sa participation à la 12e édition de la World Policy Conference (WPC) à Marrakech.

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