Dominique Strauss-Kahn s’assume comme un « brexiteur »

14.10.2019

VIDÉO. L’ancien président du Fonds monétaire international considère, dans « Le Journal du dimanche », que le Brexit est une bonne nouvelle pour les deux camps. Par LePoint.fr

Au mois d’avril dernier, Dominique Strauss-Kahn se revendiquait déjà brexiteur par dépit. Dans une tribune, celui dont la parole est rare regrettait ce qu’il qualifiait alors de « tragicomédie » et invitait les Britanniques à quitter l’Union européenne au plus vite. Six mois plus tard, sa ligne politique ne semble pas avoir évolué, allant désormais jusqu’à mettre en avant les avantages potentiels pour le Royaume-Uni, dans une interview au Journal du dimanche.

C’est depuis la World Policy Conference, dont la 12e édition se déroule jusqu’au 14 octobre à Marrakech, que l’ancien favori à l’élection présidentielle de 2012 a pris la parole. À quelques semaines de la date limite du Brexit et alors que les discussions semblent toujours être dans l’impasse, Dominique Strauss-Kahn considère que le départ des Britanniques sera une bonne chose… pour eux comme pour l’Union européenne. « C’est très bien que les Anglais fassent leur chemin de leur côté. Une bonne partie de la difficulté de construction de l’Europe depuis quarante ans est liée à la présence de nos amis britanniques, qui n’ont jamais voulu jouer le jeu », souligne DSK. Mieux encore, faisant fi des prédictions catastrophiques, celui qui se considère comme un brexiteur estime que c’est avec les Britanniques en partenaire extérieur qu’il sera possible « de faire quelque chose en Europe ».

L’Europe en « seconde division »

L’avenir de l’Europe semble particulièrement l’inquiéter. En effet, il considère que le Vieux Continent est de plus en plus faible. « La grande idée de l’Europe, lors de sa naissance, c’était justement, par son union, d’être un des joueurs de ce monde multipolaire. Ce que je vois aujourd’hui me désespère un peu, moi qui ai consacré beaucoup de ma vie à ce travail. Je crains que l’Europe aujourd’hui ne soit en train de passer en seconde division », regrette l’ancien président du FMI.

À noter que la World Policy Conference fournit régulièrement à Dominique Strauss-Kahn l’occasion de prendre position. C’est déjà lors de ce rendez-vous économique qu’il avait appelé de ses vœux la disparition du Parti socialiste en 2014.

 

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