Maroc : Défilé de ministres espagnols et toujours pas de visite d’Etat pour Pedro Sánchez

30.10.2018

Yabiladi 

Chef du gouvernement espagnol depuis juin, Pedro Sánchez attend toujours d’effectuer sa visite au Maroc. En attendant, le royaume assiste à un chassé croisé de ministres espagnols.

Les rencontres et échanges entre le Maroc et l’Espagne, alliés stratégiques, ne cessent de se multiplier. En attestent les nombreuses visites de membres de l’exécutif et de délégations ibériques au Maroc. Ce mardi, la ministre espagnole de la Justice, Dolores Delgado, est en visite dans le pays, pour rencontrer son homologue marocain, Mohamed Aujjar.

Durant son séjour, Delgado s’entretiendra avec le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Mustapha Fares, et le procureur général du roi près la Cour de cassation, Mohamed Abdenabaoui, ainsi que le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki et Hakim Benchemass, président de la Chambre des conseillers.

Pas moins de trois visites en un mois

Selon des sources diplomatiques consultées par l’agence de presse espagnole EFE, la visite de la ministre espagnole intervient à l’occasion du dixième anniversaire d’échange d’informations entre les juges de liaison espagnols et marocains dans les ambassades respectives. Parmi les sujets qui seront abordés, «l’accélération et la résolution de problèmes en matière de coopération judiciaire», précise la même source.

Cette visite intervient quelques jours après la participation de Josep Borrell, ministre espagnol des Affaires étrangères, à la «World Policy Conference» qui s’est tenue à Rabat. Peu avant, ses consœurs, Ana Botella et Consuelo Rumi, secrétaires d’Etat à la migration et à la sécurité, étaient à Essaouira pour la 18e réunion du groupe migratoire mixte maroco-espagnol.

Ces multiples visites se font dans un contexte très tendu. Entre la lutte antiterroriste et la gestion des flux migratoires, les deux pays plaident pour une collaboration plus étroite. L’autre sujet houleux et qui a été abordé à Essaouira par les deux secrétaires d’Etat n’était autre que la surveillance des frontières aux niveaux des deux enclaves espagnoles, Ceuta et Melilla, ainsi que la lutte contre le trafic de migrants.

Toujours dans l’attente d’une visite d’Etat

Depuis l’investiture de Pedro Sánchez, nombreux sont les ministres espagnols qui ont été dépêchés au Maroc. Cependant, le chef du gouvernement ibérique peine toujours à concrétiser cette visite officielle. Les premières semaines après son investiture, Pedro Sánchez a en effet dérogé à la règle en se rendant à Paris pour sa première visite d’Etat. Il avait annoncé avoir accordé à El Othmani la première communication téléphonique depuis son investiture, tout en affirmant à la télévision qu’il ne se rendrait pas tout de suite au Maroc, comme le veut la tradition. Il s’agit d’une première, car depuis 1983, avec Felipe Gonzaléz (président du gouvernement entre 1982 et 1996), se rendre au Maroc comme première visite à l’étranger est devenu une convention.

En août dernier, les médias ibériques spéculaient sur une visite du chef du gouvernement espagnol au Maroc. Selon le quotidien espagnol El Mundo, une intervention de l’ancien chef de l’exécutif ibérique, José Luis Rodriguez Zapatero, aurait même été orchestrée. Des sources proches consultées par le quotidien indiquent que le socialiste, qui a été reçu au Palais Marchane à Tanger à l’occasion de la fête du Trône, se serait même «entretenu avec le roi Mohamed VI pour finaliser la visite officielle de Pedro Sánchez au Maroc». Une visite qui devait faire l’objet de discussions entre Rabat et Madrid, mais qui n’a toujours pas eu lieu.

En septembre dernier, c’était au tour du site El Confidencial d’affirmer que l’exécutif espagnol préparait un déplacement de son chef. La visite aurait été prévue pour «la première quinzaine du mois de septembre», selon des sources consultées par le média. Là encore, les informations se sont avérées erronées.  

Par ailleurs, la visite du roi d’Espagne au Maroc n’a toujours pas été fixée. La dernière date de 2014. Depuis, reports après reports, le Maroc et l’Espagne attendent toujours de se réunir à Rabat.