Thèmes 2013

Session 1. L’état de l’économie mondiale et la gouvernance

Au cours de cette session, d’éminentes personnalités internationales ayant l’expérience des affaires publiques et privées débattront de l’état de l’économie mondiale à la fin de 2013 et de ses fragilités, des améliorations à apporter aux politiques conjoncturelles et structurelles, ainsi que des grands projets en cours comme le TTIP et le TPP. On leur demandera également de s’exprimer sur l’évolution des institutions de la gouvernance comme le G20.

Session 2 & 3. Le Moyen Orient

Alors que la guerre civile fait rage en Syrie et que les pouvoirs ne sont pas stabilisés dans les pays du “printemps arabe“, l’événement majeur des derniers mois sur la scène du Moyen Orient est l’ouverture manifestée par l’Iran à la suite de l’élection du président Rohani en juin 2013. Ces deux sessions examineront les chances de la réintégration de l’Iran dans la “communauté internationale“ et celles d’une consolidation progressive de la région du point de vue de quelque uns de ses principaux acteurs, sans exclure les regards extérieurs.

Session 4. L’Asie : forces et faiblesses

L’asie continue d’être le moteur économique de la planète, mais ses structures de sécurité sont d’une grande fragilité. De nombreux conflits territoriaux peuvent être à l’origine de graves incidents à n’importe quel moment, avec un risque de dégénérescence d’autant plus grand que survivent inimitiés ancestrales et rancœurs héritées de l’histoire du XXe siècle. La question de la péninsule coréenne reste posée avec de lourdes incertitudes. L’objet de cette session, où se retrouveront des personnalités de nationalités diverses reflétant les différents intérêts en cause, politiques et économiques, est de mieux cerner les défis d’une immense région où se jouera pour une grande part l’histoire du XXIe siècle.

Session 5. Les défis du cyberespace

Cette session envisagera les enjeux du cyberespace de trois points de vue :

  1. Les perspectives technologiques et leurs effets possibles ou probables sur l’économie, la société et la compétition internationale (va-t-on vers un monopole politico-industriel américain ou un duopole américano-chinois, en quel sens et avec quelles conséquences ?)
  2. La stratégie américaine en la matière.
  3. Les intérêts européens.

Un aspect particulièrement important de la révolution en cours retiendra notre attention : l’avenir des médias, vu par le patron d’un grand groupe de presse d’une puissance moyenne (la Corée).

Session 6. Le ‘modèle social européen’ est-il condamné ?

Pour les populations du vieux continent dans leur ensemble, la protection sociale reste perçue comme un élément fondamental de la réalité européenne, même si l’ancien concept d’etat providence [Welfare State] et son contenu ont été mis à mal avec la mondialisation. en fait, il existe plusieurs “modèles sociaux“ en europe, et les etats membres de l’Union européenne (UE) ont manifesté d’inégales capacités à se réformer en la matière. est-il dans ces conditions possible de parler, du point de vue prospectif, d’un modèle social européen qui serait durablement constitutif de l’identité de l’UE, et sans lequel, par conséquent, l’existence même de l’Union serait en question ?

Déjeuner-débat du samedi 14 décembre. Le futur de la diplomatie
Sans naturellement transformer les ressorts fondamentaux de la nature humaine dans le domaine de la négociation, la révolution des technologies de l’information et de la communication – qui se poursuit à un rythme accéléré – bouleverse les conditions d’exercice et donc la pratique de la diplomatie. Deux personnalités très expérimentées en la matière, un ancien sous-secrétaire d’etat américain devenu professeur à Harvard et un ancien ministre français des affaires étrangères, débattront des perspectives qui en résultent.

Session 7. Destruction ou métamorphose de l’ordre juridique ?

La mondialisation entraîne désormais de telles interdépendances qu’elle semble atteindre les systèmes de droit dans leur légitimité comme dans leur efficacité. La légitimité est encadrée par l’universalisme des valeurs qui est inscrit dans les instruments de protection des droits de l’homme et de lutte contre les crimes menaçant l’humanité (crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocides) et sous-tend l’émergence des « biens publics mondiaux ». Quant à l’efficacité, elle est affaiblie par la globalisation des flux (flux économiques et financiers, flux d’informations numérisées), des risques (notamment sanitaires et environnementaux) et des crimes (terrorisme, corruption, trafics divers, y compris d’êtres humains ou d’organes).
En pratique les interactions se multiplient entre systèmes de droit. Qu’elles soient horizontales (circulation des normes, dialogue des juges) ou verticales (internationalisation des normes, apparition de juridictions supranationales), elles perturbent la conception traditionnelle qui identifie l’ordre juridique interne à l’État et l’ordre international à un ordre interétatique. Certes l’etat reste sujet fondamental de l’ordre juridique, mais il semble concurrencé par des acteurs non étatiques, comme les organisations internationales, les entreprises transnationales, les organisations non gouvernementales, parfois les experts scientifiques.
Les effets de la mondialisation seraient destructeurs s’ils devaient entraîner :

  • · une dilution des responsabilités par la multiplication des acteurs et des instances, juridictionnelles ou quasi juridictionnelles, aux compétences concurrentes ;
  • · une remise en cause du principe de territorialité dès lors que les frontières sont tantôt transgressées par l’extension de la compétence nationale (extraterritorialité), tantôt intégrées dans un ensemble complexe par superposition de compétences nationales et internationales (multi territorialité) ; tantôt neutralisées par la dématérialisation de l’information ;
  • · enfin un affaiblissement du principe de souveraineté, menacé dans son indépendance.

A moins d’y voir l’amorce d’une triple métamorphose :

  • · de la responsabilité en une «coresponsabilité» qui marquerait le lien entre la détention d’un pouvoir global, qu’il soit exercé par des acteurs étatiques ou non étatiques, et l’obligation de répondre des effets de ce pouvoir ;
  • · de la territorialité en un espace normatif à géographie variable qui appellerait une coordination et parfois une harmonisation des règles de compétence ;
  • · de la souveraineté absolue en une souveraineté dite « partagée », ou plutôt « solidaire » car elle implique moins l’exclusion des compétences traditionnelles que l’inclusion de nouvelles compétences, tendant précisément à intégrer les solidarités liées à l’accroissement des interdépendances. Le terme « métamorphose » exprimant alors une vision évolutive de l’ordre juridique et l’espoir que cette évolution conduise du chaos vers la paix.

Session 8. Compte-rendu des ateliers en parallèle

Session 9. Vers une union bancaire européenne ?

L’une des conséquences de la crise de la zone euro ouverte en 2010 dans le sillage de la grande débâcle financière déclenchée aux etats-Unis en 2007-2008, a été de lancer le projet d’une Union bancaire. Reconnue par beaucoup comme une nécessité pour assurer l’avenir à long terme de l’euro, certains des acteurs concernés manifestent des réticences qui pourraient en compromettre la réalisation. Ce sujet, abordé de façon approfondie dans l’atelier finance, est également très politique, puisqu’il touche à la viabilité de l’Union européenne elle-même. Ceci justifie qu’il soit aussi abordé en séance plénière.

Session 10. L’Afrique

Cette session désormais traditionnelle au sein de la WPC abordera trois questions majeures : l’évolution de la gouvernance interne des etats africains ; les tendances économiques du continent ; la crise régionale des grands Lacs. Une partie des débats portera également sur la politique africaine de la Chine.

Session 11. Politique et religions

La question des rapports entre politique et religions est au cœur de l’histoire universelle, puisque toute religion est aussi source d’identité collective, de culture et d’idéologie, et donc facteur de pouvoir. avec la transformation ou l’effondrement des systèmes communistes et des idéologies laïques qui ont prévalu dans le “tiers monde“ pendant un tiers de siècle après la fin de la seconde guerre mondiale, l’instrumentalisation des religions a progressivement occupé une place prééminente dans la géopolitique des conflits.
L’objet de cette session est d’aborder la question du point de vue de représentants des trois monothéismes, qui devront notamment se pencher sur la contribution des institutions religieuses en vue d’une meilleure gouvernance mondiale.

Session 12. Débat général

Comme chaque année, cette session terminale rassemblera plusieurs personnalités exerçant ou ayant exercé, dans un passé récent, des responsabilités éminentes. elles s’efforceront de tirer quelques enseignements de la conférence, mais aussi d’ouvrir de nouvelles avenues.