Thèmes 2008

1. Les États-Unis : qu’attend le monde de l’ « indispensable nation » ?

Le « moment unipolaire » de l’après guerre froide est passé, mais les États-Unis demeurent, à l’horizon prévisible, la puissance de référence. A la veille de la présidentielle, et après une forte érosion du « soft power » américain, qu’attend le monde des États-Unis? Ces derniers sont-ils prêts à redéfinir leur rôle constructivement, par rapport aux autres puissances et aux organisations multilatérales dans un monde en voie de multipolarisation ?

2. Russie : développements internes et politiques extérieures

La Russie est « de retour », en particulier parce que la hausse du prix des hydrocarbures stimule sa croissance économique et multiplie ses cartes internationales. Comment consolider cette croissance qui repose à l’excès sur les matières premières ? Les nouvelles cartes de la Russie vont-elles déterminer une nouvelle capacité de proposition, et de « co-gestion » dans les espaces de ses intérêts stratégiques ? Qu’attend le monde de la Russie – et à travers quelles politiques ? Inversement, qu’attend Moscou de ses partenaires ?

3. Chine : développements internes et affirmation de puissance

Quels effets sur l’émergence économique de la Chine, qu’elle se poursuive ou s’interrompe, aura-t-elle sur les économies de la région et sur le monde dans son ensemble ? Plus largement, est-ce à partir de l’affirmation de la puissance globale de la Chine que peuvent se redéfinir les équilibres de puissance à l’échelle régionale, et à l’échelle mondiale ? Comment rendre compatible la stratégie chinoise et celle des autres acteurs, régionaux ou globaux ?

4. Japon : quelle puissance, quelles stratégies ?

Le Japon, du fait de son économie, de sa force militaire et technologique – et en particulier de son statut de pays « du seuil nucléaire » -, est une puissance de premier plan, insuffisamment considérée comme telle. Tokyo redéfinit aujourd’hui sa surface internationale, en raison de l’évolution de sa société, et de la métamorphose des rapports de force régionaux affectés principalement par l’émergence chinoise. Comment appréhender la place du Japon dans une Asie dont l’organisation régionale et le poids mondial sont en pleine mutation ? Au-delà de l’Asie, que souhaite le Japon, et qu’espère le monde pour le Japon ?

5. Inde : puissance régionale et/ou acteur mondial ?

Des ressorts et des modalités de la croissance indienne, et de ses nouvelles ambitions internationales, dépend en large part la forme de la multipolarité de demain. L’Inde voudra-telle et parviendra-t-elle à jouer à la fois les cartes de l’émergence économique et de la puissance politique ? Elle va devoir redéfinir ses relations régionales (Chine, Pakistan…), et plus globalement dire quelle place elle entend jouer dans les affaires du monde et dans l’élaboration des règles communes.

6. L’Afrique sub-saharienne : implosion ou décollage ?

L’Afrique peut être vue à la fois comme le continent de l’espoir (décollage économique dans certains pays, meilleure organisation régionale, progrès de la démocratie), et comme un espace menacé d’implosion (crise des États, fortes inégalités de développement, multiplication des conflits internes, etc.). Quelles méthodes pourraient mieux valoriser les cartes des pays africains ? Et quel est, quel pourrait être le rôle des acteurs extérieurs ?

7. L’Europe à 27 et plus est-elle viable ?

Une Union européenne à près de trente membres est inévitablement hétérogène. L’UE va demeurer, et s’étendre encore, mais autour de quels projets ? Le projet de puissance politique devra-t-il être complètement abandonné ? Veut-on que l’UE devienne un acteur du nouveau monde multipolaire ? En quel sens ? Et sur quels espaces géographiques et politiques extérieurs pourra peser cette Union ?

8. Israël/Palestine, la question internationale la plus urgente : quels engagements des acteurs extérieurs ?

La plupart des acteurs internationaux s’accordent sur la solution au conflit qu’apporterait la coexistence de deux États. L’urgence commande de réduire ou de marginaliser les forces qui s’y opposent. La perpétuation du statu quo n’est-elle pas porteuse de risques extrêmes ? Quelle part concrète, selon des modalités à définir, les grands acteurs mondiaux ou régionaux (au premier chef les États-Unis, mais aussi les États arabes, la Russie, l’Union européenne, l’ONU, l’OTAN…) peuvent-ils prendre dans la résolution de cette question ?

9. Arc de crise : de l’Irak au Pakistan

Le désastre irakien, qui pourrait déboucher sur l’activation d’un « arc chiite » et/ou sur l’explosion du pays, le blocage officiel des relations entre des grandes puissances occidentales et Téhéran, l’instabilité interne du Pakistan, l’absence de perspective d’une sortie de guerre en Afghanistan : ces éléments font de la région un arc de crise particulièrement préoccupant. Quels moyens de stabilisation internes des sociétés politiques, quels moyens régionaux d’équilibrage ? Quels acteurs peuvent aider à négocier les sorties de crise ?

10. Quelle gouvernance pour quelle stabilité ?

Le « multilatéralisme » développé pendant et après la guerre froide a démontré à la fois ses mérites (contrôle des armements et désarmement, TNP, rôle de l’ONU et des institutions de sécurité régionales, TPI…) et ses limites (gestion des crises internationales, prolifération…). Après la période de « démontage » systématique du multilatéralisme de la part de Washington, et alors qu’émergent de nouvelles puissances, comment concilier « multipolarité » et « multilatéralisme » ? Quelles institutions, quelles procédures sont nécessaires pour aller vers un monde multipolaire organisé ?

11. L’économie de la connaissance mérite encore un effort

L’ « économie de la connaissance » constitue un défi majeur pour l’ensemble des économies, émergentes comme développées. Peu nombreux sont les pays qui ont réussi cette transition. Les gouvernements éprouvent beaucoup de difficultés à transformer l’ambition en réalité. En Europe, le processus de Lisbonne est un échec. Comment organiser plus efficacement les efforts en faveur de l’éducation ? Où faire porter l’effort ? Quelles initiatives prendre pour que l’innovation crée de nouvelles opportunités de croissance ? Comment faciliter l’adhésion du corps social à ces mutations ?

12. Crise du crédit, crise financière, crise économique : que faire ?

La crise actuelle semble être plus grave que celles traversées depuis plus de 20 ans. Pourquoi ? Quels enseignements tirer des erreurs commises ? A-t-on fait preuve d’un zèle excessif en matière de déréglementation ? Quelles initiatives prendre pour en éviter la répétition, même si elles se manifestent sous de nouvelles formes ? Quelles nouvelles règles pour la planète financière.

13. La régulation des migrations, enjeu mondial

Les migrations humaines Sud-Nord, Sud-Sud, ou dans les pays développés constituent une face importante de la mondialisation, mal appréhendée et mal régulée. La question est trop complexe (relations avec le développement, question de la stabilité interne des sociétés « exportatrices », « importatrices » ou de transit…) pour qu’elle puisse relever de décisions purement nationales, ou purement internationales. Un mode de gestion combinant politiques domestiques et extérieures, et faisant sa place aux conceptions et aux intérêts de tous les États, du Nord et du Sud, reste à inventer.

14. Énergie et climat : quels défis diplomatiques ?

L’énergie est toujours un enjeu international de premier plan. C’est un dossier qui connaît des dimensions nouvelles principalement du fait de l’explosion des besoins. Si la rareté des ressources provient de l’insuffisance des investissements, comment les stimuler ? Faut-il remettre le nucléaire à l’ordre du jour ? Comment rendre les intérêts nationaux compatibles ? Par ailleurs, le changement climatique est devenu l’objet d’une préoccupation mondiale. Quelles propositions faire pour créer après Bali la « gouvernance carbone » dont la planète a besoin ? L’Europe pourra-t-elle, et à quel prix, exercer le leadership qu’elle croit avoir tiré de l’accord de Kyoto ?

15. Le Golfe est-il en train de devenir un arc d’espoir ?

Prise entre un développement économique spectaculaire, en partie basé sur la montée du prix des hydrocarbures, et la croissance des risques géopolitiques et géo-économiques résultant principalement de sa position géographique, la péninsule arabique est à la croisée des chemins. S’orientera-t-elle vers la géographie de l’espoir de l’Asie, avec le rêve singapourien, ou dérivera-t-elle vers la géographie de la tension du Grand Moyen Orient ?

16. Crise alimentaire mondiale