Thèmes 2015

Session 1 : L’ordre économique mondial à la croisée des chemins

La révolution des technologies de l’information et la redistribution géographique de la puissance économique, notamment l’émergence de la Chine ou à l’inverse la fragilisation de l’Union européenne, ont conduit à corriger l’ordre économique issu de la seconde guerre mondiale. Notamment avec la montée du G20 à la suite du choc de 2007-2008 ; ou encore avec l’affaiblissement du multilatéralisme en matière commerciale, en faveur des accords bilatéraux ou plurilatéraux.
Beaucoup d’observateurs mettent de plus en plus l’accent sur la « géo-économie », entendue comme l’intersection de l’économie internationale et de la géopolitique.
Ainsi doit-on, par exemple, analyser l’initiative chinoise de la création de l’AIIB (Asian Infrastructure Investment Bank). L’attention nouvelle portée à la « géo-économie » se fonde aussi sur l’importance accrue des sanctions comme moyen d’action dans les relations internationales. Plus profondément, on peut se demander si, malgré les apparences, certains aspects de la mondialisation ne sont pas en péril. Sans négliger les aspects conjoncturels de l’économie mondiale, l’objectif de cette session est prioritairement d’éclairer cette question fondamentale.

Session 2 : L’avenir des banques centrales

Depuis le début de la crise, les banques centrales des grandes économies avancées mènent des politiques monétaires conventionnelles et non conventionnelles très accommodantes. Que signifie la persistance de cette situation, plus de huit ans après le début de la crise des subprimes, et plus de sept ans après la faillite de Lehman Brothers ? Notamment :

  • – Quelles sont les conséquences inattendues sur le plan financier et sur l’économie réelle d’un tel niveau élevé durable de l’orientation accommodante de la politique monétaire dans les économies avancées ?
  • – Quel est l’impact probable, notamment sur la volatilité des marchés financiers mondiaux, sur l’économie globale et sur les économies émergentes, de la suppression progressive des stimuli monétaires en cours aux États-Unis ?
  • – Sommes-nous face à une sorte de « nouvelle politique monétaire normale », rendue nécessaire par les nouvelles caractéristiques structurelles économiques et financières négatives des économies avancées ?
  • – Y a-t-il des « fondamentaux » clés des banques centrales à garder à l’esprit en toutes circonstances (à l’instar de l’indépendance des banques centrales, des objectifs de stabilité des prix à moyen et long terme, de la stabilité financière, etc.) ?

Session 3 : Les accords commerciaux du point de vue des puissances moyennes

L’objectif de cette session est d’analyser plus en détail l’aspect commercial des transformations structurelles examinées dans la session 1, à travers l’expérience de deux « puissances moyennes » : la Corée et le Canada.

Session 4 : Les entreprises ont-elles une nationalité ?

Dans l’enthousiasme des débuts de la mondialisation, la mode était de parler des « entreprises globales » comme des entités dégagées de toute attache politique nationale, comme si par exemple AT&T, Google ou Amazon, Toyota, Samsung, Volkswagen, ou encore Michelin, se déployaient dans un monde irréversiblement dépourvu de frontières. L’objectif de cette session est d’examiner jusqu’à quel point l’idéologie de la mondialisation doit être révisée à cet égard.

Session 5 : L’avenir du Moyen-Orient

La chute de l’Union soviétique et avec elle de l’Empire russe a rouvert le jeu au Moyen-Orient – au sens large, incluant par exemple la Libye. Une accumulation d’erreurs stratégiques a conduit au chaos et à une expansion du terrorisme, dont les premières victimes sont les populations de la région, mais qui affecte aussi directement et fortement les intérêts des puissances extérieures traditionnellement concernées, comme les Européens et la Russie. Parmi les développements récents les plus surprenants et à bien des égards anachroniques, figure l’émergence fulgurante du soi-disant « État Islamique ». La signature de l’accord nucléaire avec l’Iran et les discussions de Vienne sur la Syrie ouvrent la perspective d’un retour de ce pays dans le « concert des nations ». Au cours de cette session, à laquelle quelques uns des principaux protagonistes participeront, on s’efforcera de discerner la tendance : commençons-nous, au Moyen-Orient, à aller vers moins de chaos ?

Session 6 : La sécurité en Asie dans une perspective historique

La montée de la Chine est assurément le principal phénomène géopolitique en Asie et l’expérience historique, abondante en la matière, montre que ce genre de situation conduit souvent à la guerre. Dans le contexte actuel, l’Asie souffre d’un déficit institutionnel en matière de sécurité régionale, d’autant plus fâcheux que les disputes territoriales se doublent de redoutables affrontements psychologiques, notamment entre le Japon et ses voisins chinois et coréens. Au cours de cette session, pendant laquelle d’éminents représentants de la région s’exprimeront, on s’efforcera de prendre un peu de recul et d’examiner les chances d’une réduction des tensions afin de limiter les risques de conflits accidentels potentiellement dévastateurs à l’échelle mondiale.

Session 7 : Coexistence pacifique des religions ?

L’importance politique des religions provient de leur rôle structurant dans l’identité et la culture des peuples. L’histoire contemporaine montre comment, manipulées par des leaders fanatiques, elles peuvent encore de nos jours servir la cause des guerres les plus barbares. Les pays pluriethniques ou pluri-religieux qui parviennent à entretenir un équilibre grâce à un climat de respect et de tolérance méritent donc de retenir l’attention de ceux qui s’interrogent sur les fléaux du monde actuel. Parmi eux, en Afrique, le Bénin constitue à cet égard un exemple remarquable.

Session 8 : La sécurité alimentaire et le problème de l’eau

L’alimentation et l’accès à l’eau potable sont les conditions premières de la santé et du développement. La malnutrition et l’indisponibilité de l’eau en qualité et en quantité suffisantes sont à la racine de conflits meurtriers et de phénomènes migratoires incontrôlables. La solution de ces problèmes ressortit à la géographie politique, mais aussi à l’organisation économique et à la technologie. Cette table ronde examinera tous les aspects de la question, avec une attention particulière, sur le plan géographique, pour l’Afrique.

Session 9 : Dialogue israélo-palestinien

Près de 70 ans après la creation de l’État hébreux, le conflit israélo-palestinien ressemble à une guerre perpétuelle. Existe-t-il une chance de règlement dans un avenir prévisible ?

Session 10 : Les défis mondiaux des technologies numériques

Loin de ralentir, la révolution des technologies de l’information se poursuit au contraire à un rythme effréné. L’internet des objets connectés, la sophistication croissante de la robotisation, les drones, l’impression en trois dimensions, rendent chaque jour un peu plus floue la notion de frontière et ouvrent des perspectives entièrement nouvelles – positives mais aussi négatives – sur la mondialisation, dont il convient sans attendre d’explorer les implications en matière de gouvernance, avec une attention particulière pour les dimensions juridiques et éthiques.

Session 11 : La santé et la gouvernance mondiale

Lors de cette session, complémentaire de la session 8 mais aussi de la session 10, on examinera les perspectives positives ouvertes pour la santé par la révolution technologique et la mondialisation, mais aussi les risques associés et les moyens d’y remédier.

Session 12 : Le climat et l’environnement

Cette session abordera la question du climat dans la perspective immédiate de la COP21, et abordera trois aspects fondamentaux à long terme. D’abord, le rôle des entreprises. Ensuite, la dimension éthique du sujet doit retenir toute notre attention, puisque l’enjeu n’est rien moins que l’action de l’homme sur le devenir de la Terre. Enfin, les négociations sur le climat ne sont certainement qu’un premier exemple face à des situations appelées à se multiplier, où la diplomatie devra s’attaquer d’emblée à des problèmes de plus en plus réellement planétaires. Or, en dépit d’un savoir-faire non négligeable en matière de multilatéralisme, nous manquons encore largement d’expérience face à tant de complexité.

Session 13 : La crise des réfugiés en Europe

Cette crise est comparable, par son ampleur actuelle et potentielle, à celles qui ont frappé ce continent aux lendemains des deux conflits mondiaux du XXe siècle, avec cependant trois différences. D’abord, on y voit plus clairement la conjugaison de causes proprement économiques et de causes géopolitiques. Ensuite, les flux migratoires actuels sont renforcés par le recours aux technologies de la communication. Enfin, les immigrants proviennent d’aires civilisationnelles différentes. A cela s’ajoute le risque d’infiltration d’individus appartenant à des groupes terroristes, en un temps où la menace est élevée en Europe. La présente crise représente donc un défi majeur pour l’Union européenne. La nature de ces causes fait que d’autres parties du monde pourraient connaître des épreuves comparables. Cette session a un lien évident avec la session 5.

Session 14 : Débat final

Cette dernière session, traditionnelle, permettra de tirer quelques conclusions d’ensemble des débats de ces trois journées et de les compléter sur certains points d’actualités insuffisamment traités.