Avec sa « voix d’outre-tombe », DSK agace au PS

6.11.2017
by A.R.

L’ancien directeur du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn est sorti de sa réserve samedi 4 novembre, en marge d’une table ronde à la World Policy Conference de Marrakech.
L’ex-ministre PS de l’Economie a pu confier lors d’une interview tout le bien qu’il pense d’Emmanuel Macron, selon lui « en train d’agir étonnamment bien ». Si le chef de l’Etat « saisit bien sa chance, il peut faire en cinq ans beaucoup de changements en France qui n’ont pas existé pendant les trente précédentes années », a-t-il dit.

« Il est temps que le PS disparaisse »
Dominique Strauss-Kahn s’est toutefois montré plus réservé sur l’avenir du PS, qu’il souhaitait représenter à la présidentielle de 2012 :
« Ce parti qui est le mien – et je le dis avec tristesse, mais c’est comme ça –, n’a pas su accompagner la mondialisation, se transformer quand le monde se transformait et donc il est temps qu’il disparaisse. »
Il est « temps qu’une autre force peut-être avec une partie des mêmes membres, apparaisse », a-t-il ajouté.
Sans surprise, la prophétie n’a pas franchement séduit à gauche.
Boris Vallaud, député PS des Landes, a ainsi répondu sur France 2 qu’il n’avait « pas pour habitude de commenter les commentaires, et en particulier quand c’est des voix d’outre-tombe ».

« Guidé par la rancœur »
« C’est toujours gênant d’entendre des gens qui sont guidés plus par la rancœur que par la raison », a de son côté tancé le président du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée nationale, Olivier Faure, ajoutant :
« Si Dominique Strauss-Kahn n’a pas pu concourir à l’élection présidentielle, le Parti socialiste n’y est pas pour grand-chose. Aujourd’hui, le voir éteindre la lumière en partant parce qu’il n’est plus lui-même dirigeant de ce parti, ça a quelque chose de très triste, parce que c’est une intelligence, un talent, et qu’il est aujourd’hui dans une forme de nihilisme qui est difficilement compréhensible. »
Et de demander : « Qui était le PS ces dernières années ? Qui a conduit le PS jusqu’ici ? Dominique Strauss-Kahn et d’autres. Donc voir cette génération expliquer que finalement elle a échoué, et que parce qu’elle a échoué on doit tout arrêter, ça a quelque chose de très difficile à comprendre. »
Et de tweeter, avec une pointe de perfidie :

Même constat chez le sénateur Rémi Féraud, cité par « le Figaro » :
« Je partage son constat quand il dit que le PS n’a pas su se transformer mais ce qui m’indigne, c’est qu’il veuille qu’il disparaisse parce que lui-même n’a pas réussi à le réformer. »
Dans les colonnes du même quotidien, Luc Carvounas, député du Val-de-Marne, conclut : « Qu’il nous laisse tranquilles il nous avait déjà suffisamment écœurés en 2011. »