Entre destitution et élection, les Etats-Unis centrés sur leurs enjeux de politique intérieure

11.10.2019

Véronique Le Billon, Les Echos

Spécial WORLD POLICY CONFERENCE – La procédure de destitution engagée contre le président par les démocrates et l’élection de novembre 2020 mobilisent la classe politique américaine. Déjà peu enclin à aller au conflit armé avec les pays ennemis ni à jouer le multilatéralisme avec ses supposés partenaires, Donald Trump devrait se concentrer sur la scène intérieure ces prochains mois.

Les démocrates n’ont pas encore de plate-forme commune, partagés entre une fidélité à l’héritage de Barack Obama, notamment défendue par Joe Biden (photo), et une tendance beaucoup plus réformiste.
John Locher/AP/SIPA

S’il y avait autant de bookmakers qu’en Grande-Bretagne, les paris iraient bon train aux Etats-Unis. Entre la procédure de destitution lancée par les démocrates contre Donald Trump pour avoir tenté de discréditer un adversaire politique (Joe Biden), et la campagne démocrate qui bat déjà son plein alors que la primaire n’aura lieu qu’en juillet, nul ne sait qui sera au Capitole à Washington pour prononcer le discours d’investiture présidentielle en janvier 2021.

L’élection de novembre 2020 est pourtant dans tous les esprits mais le scrutin 2016, qui avait vu Donald Trump l’emporter contre tous les pronostics, suffit à rappeler que la politique, plus encore que l’économie, est une science difficile à prédire.

Déjà peu enclin à  aller au conflit armé avec les pays ennemis ni à jouer le multilatéralisme avec ses supposés partenaires, Donald Trump devrait donc, sauf agression extérieure, se concentrer sur la scène intérieure ces prochains mois. Tant pour se défendre de ses adversaires que pour promouvoir son programme 2020, qui ne se résume pour l’instant qu’à un slogan un peu court (« Keep America Great »). Les démocrates, de leur côté, n’ont pas encore de plate-forme commune, partagés entre une fidélité à l’héritage de Barack Obama (une ligne incarnée par Joe Biden, Pete Buttigieg ou Kamala Harris) et une tendance beaucoup plus réformiste, défendue par Bernie Sanders et l’étoile montante Elizabeth Warren.

La croissance en arbitre

L’un des arbitres sera la croissance économique. Avec 2 % en rythme annuel au deuxième trimestre, elle reste plus vaillante que dans bien d’autres pays, et le chômage est à un plus bas historique (3,5 % de la population active). Mais la progression des revenus et le recul du taux de pauvreté n’ont  pas empêché les inégalités de progresser . Et les signes de ralentissement se multiplient, investisseurs et entreprises s’inquiétant des conséquences de la guerre commerciale menée contre la Chine.

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