Josep Borrell : Ukraine : l’UE redoute l’intégration «de fait» à la Russie des régions non contrôlées par Kiev

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. STEPHANE MAHE / REUTERS

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré lundi redouter une «intégration de fait» à la Russie des régions de l’Ukraine non contrôlées par Kiev. «Je suis de plus en plus préoccupé par la situation dans les régions non contrôlées par Kiev, car elles s’écartent de plus en plus de l’Ukraine et se rapprochent de plus en plus de la Russie», a-t-il expliqué lors d’une audition par la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen.

La région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, pourrait notamment se voir progressivement intégrée «de fait» à la Russie, a expliqué Josep Borrell aux eurodéputés, réunis à Strasbourg pour une session plénière du Parlement. Depuis sept ans, cette zone est déchirée par une guerre entre Kiev et des séparatistes prorusses, et le règlement politique du conflit, prévu par les accords de Minsk de 2015, est dans l’impasse. «La concentration par la Russie de forces à la frontière de l’Ukraine est liée à cette intégration (…) Une attaque massive en Ukraine n’est pas le scénario le plus probable, mais il existe d’autres moyens d’attaquer, comme les cyberattaques», a commenté Josep Borrell.

L’Ukraine a justement été victime, dans la nuit de jeudi à vendredi, d’un vaste piratage informatique ciblant les sites internet de plusieurs ministères. Kiev a assuré dimanche avoir des «preuves» de l’implication de la Russie dans cette cyberattaque. «Nous travaillons sur au moins sept scénarios différents. Je ne pense pas que nous allons immédiatement passer au pire scénario, mais il y en a plusieurs dans lesquels la situation pourrait être suffisamment dangereuse pour nécessiter un état d’alerte permanent», a jugé Josep Borrell.

Les Européens espèrent encore convaincre le président russe Vladimir Poutine de renoncer à une invasion de l’Ukraine, mais ils ont commencé vendredi à préparer de «lourdes» sanctions pour l’en «dissuader», lors d’une réunion informelle jeudi et vendredi à Brest (ouest de la France). Souhaitant affirmer leur crédibilité vis-à-vis de l’allié américain, ils ont rappelé leur mise en garde contre les conséquences d’une nouvelle agression militaire russe contre l’Ukraine. «Elle aura des conséquences et un coût par le biais de sanctions», a souligné Josep Borrell. Ces dernières seront discutées lors d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères le 24 janvier à Bruxelles, a-t-il précisé.

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