La montée du terrorisme et la crise des réfugiés conduisent les puissances à repenser leurs alliances

20.11.15

Les attaques terroristes à Paris et la volonté de contrer Daech rebattent les cartes des alliances entre les puissances. L’Europe doit gérer la plus grande crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale avec l’exode des réfugiés.

Alors que le monde tente de prendre la mesure du choc provoqué par la série d’attentats terroristes à Paris, à Beyrouth et dans le Sinaï, quelque 250 experts des relations internationales et du monde économique se réunissent du 20 au 22 novembre à Montreux, sur les rives du lac Léman. La World Policy Conference, dont « Les Echos » sont partenaires, se veut un lieu d’échange et de réflexion sur toutes les questions économiques et géopolitiques.

A peine remise de la crise financière grecque, l’Europe doit faire face à l’exode massif de réfugiés des guerres de Syrie et d’Irak. L’Allemagne est en première ligne pour assumer la plus grande partie du fardeau, au risque d’affaiblir la chancelière Angela Merkel. Ces conflits ont amené les grandes puissances à mener des opérations militaires pour bombarder l’Etat islamique et venir en soutien aux peshmergas irakiens comme à l’opposition de Bachar Al Assad. Les dernières actions terroristes les obligent à revoir leurs alliances. Barack Obama et François Hollande ont ainsi ouvert la porte à Vladimir Poutine, mis à l’écart et puni par l’Europe et les Etats-Unis depuis l’annexion de la Crimée (lire ci-contre l’interview d’Hubert Védrine), et qui soutient le régime syrien.

Mais ces crises ne peuvent faire oublier les autres grands dossiers. Le ralentissement de la croissance chinoise met en danger le dynamisme économique de toute la planète. Cette perspective intervient au moment où les prix du pétrole sont bas, pesant lourdement sur les pays producteurs.

L’Europe doit aussi gérer l’hypothèse d’une sortie du Royaume-Uni. Dans les mois qui viennent, le monde connaîtra de nouvelles incertitudes avec un changement de tête à la Maison-Blanche. De même, le retour de l’Iran dans le jeu diplomatique régional et mondial ouvre de nouveaux scénarios. Tour d’horizon des grands enjeux.