Olivier Blanchard : « Une crise des dettes publiques paraît peu probable à court terme »

L’ancien expert du Fonds monétaire international affirme que la « reprise sera peut-être lente » mais qu’on « a vu le fond du trou ». Selon lui, « cette crise renforcera la déglobalisation ».

L’ancien chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), aujourd’hui au Peterson Institute, prévient : le pilotage de la reprise sera très délicat dans les économies industrialisées. Et les défauts seront difficiles à éviter dans les pays émergents, plus fragilisés encore par la pandémie du Covid-19.

A quelle catastrophe historique ou crise passée peut-on se référer pour comprendre les conséquences économiques de cette pandémie ?

Le problème est justement que nous ne disposons d’aucune référence. Il y a bien la grippe espagnole de 1918, mais le contexte d’après-guerre était très particulier, et l’on manque de données sur les stratégies de l’époque.

La dépression économique à laquelle nous assistons sort des schémas observés traditionnellement, à savoir un effondrement de la demande, lorsque les entreprises investissent moins, tandis que la consommation chute. Aujourd’hui, nous assistons au contraire à un choc d’offre, lié à la fermeture des entreprises non essentielles pour freiner la pandémie, avec une contrainte absolue dans certains secteurs, comme le tourisme.

Il convient donc d’utiliser différemment les instruments de soutien économique classiques. Pousser trop la demande si l’offre est limitée ne sert pas à grand-chose. Il faut travailler sur les deux côtés.

Jusqu’où nos économies peuvent-elles s’effondrer ?

Ces dernières semaines, les pays avancés ont enregistré l’essentiel du plongeon, très violent, et commencent un déconfinement progressif. Ce processus s’annonce éminemment complexe, et la reprise sera peut-être lente, mais on a vu le fond du trou.

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