PS: Faure et Vallaud taclent DSK et ses commentaires «d’outre-tombe»

6.11.2017
by AFP

Des responsables socialistes ont attaqué lundi Dominique Strauss-Kahn, Boris Vallaud assimilant ses «commentaires» à des «voix d’outre-tombe» et Olivier Faure critiquant le «nihilisme» de l’ancien ministre, «guidé plus par la rancœur que par la raison».
L’ancien patron du FMI et ancien dirigeant socialiste avait affirmé samedi qu’il était «temps que le PS disparaisse». «Ce parti qui est le mien – et je le dis avec tristesse, mais c’est comme ça – n’a pas su accompagner la mondialisation, se transformer quand le monde se transformait», avait-t-il déclaré depuis Marrakech où se tenait la World Policy Conference.

«Je n’ai pas l’habitude de commenter les commentaires et en particulier quand c’est des voix d’outre-tombe», a répliqué Boris Vallaud sur France 2.
«C’est toujours gênant d’entendre des gens qui sont guidés plus par la rancœur que par la raison», a de son côté tancé le président du groupe Nouvelle gauche à l’Assemblée nationale, Olivier Faure, ajoutant: «si Dominique Strauss-Kahn n’a pas pu concourir à l’élection présidentielle, le Parti socialiste n’y est pas pour grand chose».

«Aujourd’hui, le voir éteindre la lumière en partant parce qu’il n’est plus lui-même dirigeant de ce parti, ça a quelque chose de très triste, parce que c’est une intelligence, un talent, et qu’il est aujourd’hui dans une forme de nihilisme qui est difficilement compréhensible», a regretté le député.
«Qui était le PS ces dernières années ? Qui a conduit le PS jusqu’ici ? Dominique Strauss-Kahn et d’autres. Donc voir cette génération expliquer que finalement elle a échoué, et que parce qu’elle a échoué on doit tout arrêter, ça a quelque chose de très difficile à comprendre», a-t-il critiqué.

Boris Vallaud a affirmé vouloir «faire le choix de la refondation» plutôt que «des funérailles».«Ce qui m’intéresse, c’est savoir ce que l’on fait après une défaite monumentale (…) et dont on peut se demander si ce n’est pas (la défaite) d’une offre politique, et de la social-démocratie, ce qui est bien plus grave».
«Le problème est peut-être que le Parti socialiste a accompagné la mondialisation, au lieu de se poser la question de ce tournant de la mondialisation, (…) de la réorganisation du capitalisme, qui a fait beaucoup de victimes, car ce qui a gagné dans la bataille politique et culturelle, c’est le néolibéralisme», a regretté M. Vallaud.
Devant des «mutations considérables» du monde du travail, «le grand sujet ce n’est pas la simplification du droit du travail c’est comment on crée des protections nouvelles», a-t-il jugé.

«Il faut une nouvelle génération, y compris sur cette question de la mondialisation, (…) mais on ne peut pas laisser pour acquis le fait que le néolibéralisme l’a emporté définitivement. Il y a eu des combats très difficiles au siècle passé contre le capitalisme, et si aujourd’hui nous avons un modèle qui (…) mêle à la fois l’économique et le social, c’est parce qu’il y a des femmes et des hommes qui ont choisi de se battre, et qui ont réussi à construire un rapport de force avec le capital pour imposer des droits», a de son côté expliqué Olivier Faure.