La World Policy Conference (2013)

Message du President et fondateur

En cette fin d’année 2013, l’état du système international reste fragile. la mondialisation se poursuit, mais le cœur n’y est plus, et l’on voit partout poindre la tentation nationaliste. Sur le plan économique, le déficit de gouvernance reste manifeste. les grands États répugnent à s’appliquer à eux-mêmes les disciplines qu’ils veulent imposer aux autres, et le risque d’une reproduction de chocs comparables à celui de 2007-2008 n’a pas disparu. Le G20 paraît un bien frêle rempart. Du côté des BRICS, ou de certains d’entre eux, le dynamisme s’essouffle. L’Union Européenne continue de marquer le pas. Sur le plan commercial, le multilatéralisme semble moribond, cependant que les motivations d’initiatives comme le TTIP ou le TPP sont au moins autant politiques qu’économiques. en asie de l’est, la sécurité est menacée par de nombreux conflits territoriaux avec un état d’esprit peu ouvert à l’idée de réconciliation. Le Moyen Orient est loin d’avoir trouvé un nouvel équilibre. Un espoir est cependant né du côté de l’Iran.

Dans un tel contexte, la WPC (World Policy Conference) a plus que jamais sa place. Pour préserver les chances d’un monde ouvert, les puissances moyennes doivent faire entendre leur voix. Par puissance moyenne, je comprends toute puissance régionale désireuse et capable d’élargir la définition de ses intérêts pour embrasser la stabilité structurelle du système international dans son ensemble et pour y contribuer. elles sont les véritables piliers de notre WPC, laquelle se voit aussi comme un club de nations responsables et tolérantes, moins soucieuses d’imposer leur idéologie aux autres que de rechercher les voies et moyens d’une coopération au bénéfice de tous, dans le respect de chacun.
Pour sa sixième édition, la WPC reprend des thèmes incontournables comme la gouvernance économique mondiale, l’énergie et l’environnement, la finance inter- nationale, la sécurité alimentaire, les risques émergents ou, sur le plan régional, l’asie, l’afrique et le Moyen-Orient. en ce qui concerne l’europe, nous avons choisi cette année de mettre l’accent sur deux questions essentielles. Tout d’abord : peut-il exister dans la durée un “modèle social“ qui lui soit propre, tout en restant compatible avec la mondialisation ?

Deuxième question : la mise en œuvre du projet d’Union bancaire, comme étape essentielle de la consolidation de l’eurozone et donc de l’Union européenne elle-même. Deux nouveaux thèmes font leur apparition, ou sont repris sous d’autres formes que les années précédentes : les défis du cyberespace, qu’il faut d’abord bien cerner, ce qui n’est peut-être pas encore tout à fait le cas ; les rapports entre politique et religions, puisque dans le monde contemporain, hélas, plus que jamais, les religions sont instrumentalisées dans les conflits et les guerres.
Dans ce monde emportés dans une course folle, nous pouvons parfois nous sentir accablés et impuissants. A quoi peut donc servir une entreprise comme la WPC ? Nous sommes résolus à persévérer, car nous restons convaincus que des initiatives comme la nôtre, si modestes soient-elles, peuvent contribuer à la sauvegarde du monde.

Thierry de MONTBRIAL
Président et fondateur de la WPC Directeur Général
Fondateur de l’Ifri (Institut français des relations internationales)

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