Une dette à 133% du PIB : faut-il craindre le budget italien ?

02/11/2018

Sophie Fay, Le Nouvel Obs

Le budget 2018 de l’Italie a été rejeté par la Commission européenne. Ni Rome ni Bruxelles ne compte bouger de sa position. Quelle peut être l’issue ? Décryptage.

La Commission européenne et le gouvernement italien se regardent en chiens de faïence. La première a rejeté, mardi 23 octobre, le budget 2019 du second, et ni l’un ni l’autre ne compte bouger de sa position. Quelle peut être l’issue de cette confrontation pour l’instant silencieuse ? La question était dans tous les esprits lors de la 11e édition de la World Policy Conference, organisée par l’Institut français des relations internationales du 26 au 28 octobre à Rabat.

Rejet du budget italien : « Personne ne retranchera un euro de ce budget »

Alors, faut-il avoir peur du budget italien ?

>> Oui. La dette italienne atteint 133% du PIB. La moyenne de la zone euro est à 86,3%. D’où la nécessité pour ce pays de dégager un excédent primaire (avant paiement de ses intérêts) pour cesser de faire grossir cette charge et commencer à la réduire, et l’engagement qu’il a pris de ne pas franchir la barre de 1% de son PIB en déficit de ses finances publiques. Le respect de ces règles européennes a un avantage : il lui permet de bénéficier de taux d’intérêt relativement bas. Sans cela, ces créanciers risquent de lui retirer leur confiance, de vendre sa dette, ce qui fera remonter les taux qu’elle doit payer. Jusqu’où ? On le mesure par le « spread », c’est-à-dire l’écart entre le taux auquel l’Allemagne emprunte sur dix ans (celui d’un pays en excédent avec une dette faible) et celui payé par l’Italie. S’il franchit la barre des 400 points, c’est une alerte rouge

 

 

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