Akinwumi Adesina : « L’Afrique est un marché sûr, compétitif et rentable »

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a rassuré les investisseurs américains : l’Afrique est un marché sûr, compétitif et rentable. C’était à l’occasion du Sommet des affaires Afrique- Etats-Unis, à Marrakech, au Maroc, sur le thème « Building forward together (Bâtir l’avenir ensemble »). Un sommet Etats-Unis-Afrique se tiendra du 13 au 15 décembre à Washington. 
Ont pris part à l’événement, le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, la directrice générale du Millennium Challenge Corporation américain, Alice Albright, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc, Chakib Ali, et la directrice générale du Népad, l’agence de développement de l’Union africaine, Nardos Bekele-Thomas, ainsi que 450 représentants d’entreprises et de gouvernements. Ils ont échangé sur le renforcement des liens commerciaux, d’investissement et de commerce entre les États-Unis et l’Afrique. Dans son discours d’ouverture, le patron de la diplomatie marocaine, Nasser  Bourita, a rappelé que jamais le moment n’avait été aussi opportun pour renforcer la coopération entre l’Afrique et les États-Unis. « Il est temps pour l’Afrique de récolter les fruits de ses potentialités, de jouer un rôle central et naturel sur la scène internationale et dans les développements majeurs qui se produisent au niveau mondial », a-t-il déclaré.

Le patron de la BAD, Akinwumi Adesina, a exhorté les investisseurs américains à considérer l’Afrique comme une destination d’investissement logique et à s’y engager dans un partenariat gagnant-gagnant. Selon lui, les investissements américains sont essentiels pour accélérer le développement des infrastructures sur le continent. « C’est un moment opportun pour les investissements américains en Afrique, et ce, à grande échelle », a-t-il dit, mais : « Le futur n’attend pas. L’heure de l’Afrique est venue, l’avenir de l’Afrique est radieux. Nous sommes ouverts aux affaires, et nous vous accueillons à bras ouverts », a-t-il rappelé. La vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris,  a déclaré :  « Nous nous concentrons sur le besoin urgent d’augmenter la production et les exportations alimentaires avec et au sein de l’Afrique », soulignant le rôle clé des partenariats public-privé, et du renforcement des relations États-Unis-Afrique : « Le président Biden et moi-même sommes impatients d’accueillir les dirigeants de tout le continent africain à Washington, du 13 au 15 décembre, à l’occasion du sommet des dirigeants États-Unis–Afrique », a-t-elle ajouté.

Akinwumi Adesina a énuméré quelques investissements en Afrique, ce qui témoigne le potentiel du continent, notamment la raffinerie de pétrole et le complexe de production d’engrais du groupe Dangote, au Nigeria, d’une valeur de 20 milliards de dollars, et le groupe MTN d’Afrique du Sud. Malgré la pandémie de Covid-19 et son impact sur les économies, le nombre d’opérations de capital-investissement en Afrique est passé de 230 en 2019 à 255 en 2020, a ajouté le président de la BAD. Malgré les turbulences, les opportunités ne cessent d’abonder en Afrique, a souligné Akinwumi Adesina, précisant que sur les six dernières années la BAD a engagé plus de 44 milliards de dollars dans les infrastructures du continent (transports, énergie, eau et assainissement), reconnaissant toutefois que l’Afrique est toujours confrontée à un déficit annuel de financement des infrastructures de l’ordre de 68 à 108 milliards de dollars.

« Nous sommes tous ici mobilisés pour créer davantage de voies vers la prospérité sur le continent africain », a déclaré Alice Albright, du Millennium Challenge Corporation. Grâce à « Prosper Africa », une initiative des Etats-Unis, lancée il y a deux ans, visant à accroître le commerce et les investissements et à promouvoir le développement durable sur le continent, 800 accords de commerce et d’investissement bilatéraux dans 45 pays d’Afrique ont été signés, pour une valeur estimée à 50 milliards de dollars.

Un sommet Afrique-Etats-Unis aura lieu du 13 au 15 décembre à Washington

L’annonce a été faite par le président américain, Joe Biden, où seront discutés des défis allant de la sécurité alimentaire au changement climatiqueIl promet des « milliards de dollars » d’investissements, avec le secteur privé, qui démontrera « l’engagement durable des États-Unis envers l’Afrique et soulignera l’importance des relations entre les Etats-Unis et l’Afrique et d’une coopération accrue sur des priorités mondiales communes ». Selon un responsable américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat, une cinquantaine de dirigeants africains devraient y participer. Depuis sa prise de fonctions en janvier 2021, Joe Biden ne s’est pas encore rendu en Afrique en tant que président des États-Unis. « Nous pensons que les Etats-Unis offrent un meilleur modèle, mais nous ne demandons pas à nos partenaires africains de choisir », a-t-il précisé. Le sommet de décembre vise « à établir un nouvel engagement économique, à promouvoir la démocratie et les droits humains, à faire progresser la paix et la sécurité et à relever des défis, tels que la sécurité alimentaire et le changement climatique ainsi que la pandémie de Covid-19 », a indiqué Joe Biden.

 

Lire l’article original sur le site de ADIAC Congo.