Etat islamique : « Le problème est à Damas »

Ancien chef des services de renseignement saoudiens, ex-ambassadeur à Londres et à Washington, le prince Turki Al-Faysal dirige le Centre du roi Faysal pour la recherche et les études islamiques, à Riyad. L’Arabie saoudite fait partie des pays arabes participant à la coalition, sous égide américaine, contre l’Etat islamique (EI). Ses avions de chasse bombardent la Syrie mais ne prennent pas part aux opérations en Irak. Turki Al-Faysal, qui participe cette semaine à l’édition 2014 de la World Policy Conference, à Séoul, revient pour Le Monde sur la position de son pays dans la lutte contre l’EI et sur l’Iran.

Quelles sont les racines de l’Etat islamique ?

Turki Al-Faysal Vous appelez ces gens Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique], moi je les appelle Fahech [un jeu de mot qui fait référence à fahch, qui signifie « péché mortel »], c’est-à-dire le pire du pire. Je ne veux pas leur faire l’honneur de les appeler « Etat ». Ce n’est pas un phénomène nouveau. Avant il y a eu Al-Qaida et, encore avant, les groupes terroristes palestiniens. Mais si l’on ne traite que le symptôme et pas la maladie, il y aura d’autres symptômes. Tout le monde connaît nos problèmes au Moyen-Orient : tant que les territoires palestiniens restent occupés, tant qu’on se tait face au massacre de 200 000 civils en Syrie, tant que l’Irak est divisé selon des lignes confessionnelles, il y aura toujours des gens pour les exploiter.

Quelle est la solution alors ?