Ayrault met en garde Trump sur l’isolement des Etats-Unis

20.11.16

Évoquant les relations franco-américaines, Ayrault a affirmé que Paris travaillerait avec Trump « parce que les Etats-Unis sont un pays ami de la France et parce que notre coopération est indispensable ».

Eviter « l’aventure isolationniste ». Par ces mots, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a averti Donald Trump des dangers de positions trop radicales .

« Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est l’aventure isolationniste, l’unilatéralisme ou une forme de rupture avec ce qui constitue (…) un état de droit international », a déclaré le chef de la diplomatie française à l’ouverture à Doha de la 9e édition de la « World Policy Conference », organisée par l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Devant 250 décideurs et personnalités d’une quarantaine de pays, il a appelé à des solutions « collectives » aux problèmes du monde.

L’Américain Donald Trump, qui doit succéder en janvier au président Barack Obama, a suscité de l’inquiétude dans plusieurs pays après avoir porté durant sa campagne électorale un message isolationniste et protectionniste.

« Nous avons besoin d’un partenaire américain ouvert au monde, pleinement engagé, jouant la carte de la coopération avec ses alliés et celle du multilatéralisme », a souligné le patron du Quai d’Orsay.

Évoquant les relations franco-américaines, Ayrault a affirmé que Paris travaillerait avec Trump « parce que les Etats-Unis sont un pays ami de la France et parce que notre coopération est indispensable ».

Dialogue et diplomatie

Il a par ailleurs défendu l’accord international sur le nucléaire iranien, conclu en juillet 2015, et que le candidat Trump a promis, une fois élu président, de « déchirer ».

Par cet accord, « nous avons été capables d’arrêter la course de l’Iran vers l’arme nucléaire », a martelé le ministre français, jugeant « essentiel (…) d’encourager l’Iran à devenir un acteur responsable dans la région ».

Evoquant les crises au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie française a prôné « le dialogue et la diplomatie ».

En Syrie, a-t-il relevé, « le peuple est pris en étau » entre « un régime barbare » et « des groupes terroristes dénués de tout scrupule ».

« Certains prétendent qu’il n’y aurait qu’à choisir entre deux maux le moindre : confier au régime de Bachar al-Assad la tâche de nous débarrasser de Daech », a-t-il déclaré, en faisant allusion à la Russie, principal soutien du régime de Damas.

Il a estimé qu’il faudrait « faire plus pour maintenir une alternative au pouvoir sanguinaire de Bachar al-Assad ».

Dans ce contexte, Jean-Marc Ayrault a plaidé pour que les territoires libérés de l’EI en Irak et en Syrie servent d' »exemples de coexistence pacifique et de gouvernance respectueuse de la diversité ».

Concernant le conflit israélo-palestinien, le chef de la diplomatie française a réitéré l’engagement de Paris à poursuivre son initiative lancée en juin pour l’organisation d’une conférence internationale, afin de « réaffirmer l’attachement collectif à la solution de deux Etats ».

Source AFP

Ayrault: les Etats-Unis doivent éviter l’aventure isolationniste

20.11.16

afp.com

Doha – Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a estimé dimanche que Washington devrait éviter « l’aventure isolationniste » après l’élection du populiste Donald Trump à la présidence américaine.

« Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est l’aventure isolationniste, l’unilatéralisme ou une forme de rupture avec ce qui constitue (…) un état de droit international« , a déclaré M. Ayrault à l’ouverture à Doha de la 9e édition de la « World Policy Conference« , organisée par l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Le ministre, qui s’est exprimé devant 250 décideurs et personnalités d’une quarantaine de pays réunis pour un débat sur les grands enjeux internationaux, a appelé à des solutions « collectives » aux problèmes du monde.

Le républicain Donald Trump, qui doit succéder en janvier au démocrate Barack Obama, a suscité de l’inquiétude dans plusieurs pays après avoir porté durant sa campagne électorale un message isolationniste et protectionniste.

« Nous avons besoin d’un partenaire américain ouvert au monde, pleinement engagé, jouant la carte de la coopération avec ses alliés et celle du multilatéralisme (…), a souligné le chef du Quai d’Orsay.

Évoquant les relations franco-américaines, M. Ayrault a affirmé que Paris travaillerait avec M. Trump « parce que les Etats-Unis sont un pays ami de la France et parce que notre coopération est indispensable« .

Plus tard, interrogé lors d’une conférence de presse sur une éventuelle victoire en France de la candidate d’extrême droite Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2017, le ministre a répondu: « pourquoi vouloir comparer les Etats-Unis à la France alors que chaque pays a ses traditions’ »

« Moi, je respecte le choix du peuple américain mais, en même temps, je fais confiance au peuple français et à son intelligence. Je sais que le peuple français sait aussi que la France reste la France avec ce qu’elle représente dans le monde, ses valeurs et son rôle« .

Le ministre a rejeté l’idée d’une France « qui se replie » et « qui se recroqueville« , se prononçant plutôt pour une France « qui soit le moteur de l’Europe » et qui remplisse pleinement ses responsabilités internationales. « On a besoin de la France« , a-t-il insisté.

– ‘Peuple pris en étau’ –

Il a par ailleurs défendu l’accord international sur le nucléaire iranien, conclu en juillet 2015, et que le candidat Trump a promis, une fois élu président, de « déchirer« .

Par cet accord, « nous avons été capables d’arrêter la course de l’Iran vers l’arme nucléaire« , a dit M. Ayrault, jugeant « essentiel (…) d’encourager l’Iran à devenir un acteur responsable dans la région« .

Evoquant les crises au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie française a prôné « le dialogue et la diplomatie« .

En Syrie, a-t-il relevé, « le peuple est pris en étau » entre « un régime barbare » et « des groupes terroristes dénués de tout scrupule« .

« Certains prétendent qu’il n’y aurait qu’à choisir entre deux maux le moindre: confier au régime de Bachar al-Assad la tâche de nous débarrasser de Daech » (acronyme en arabe du groupe Etat islamique-EI), a-t-il déclaré, en allusion à la Russie, principal soutien du régime de Damas.

Il a estimé qu’il faudrait « faire plus pour maintenir une alternative au pouvoir sanguinaire de Bachar al-Assad« .

Il a, dans ce contexte, plaidé pour que les territoires libérés de l’EI en Irak et en Syrie servent d' »exemples de coexistence pacifique et de gouvernance respectueuse de la diversité« .

Concernant le conflit israélo-palestinien, le chef de la diplomatie française a réitéré l’engagement de Paris à poursuivre son initiative lancée en juin pour l’organisation d’une conférence internationale, afin de « réaffirmer l’attachement collectif à la solution de deux Etats« .

US Under Donald Trump Must Remain ‘Open To World’: French Foreign Minister

20.11.16

DOHA:  French Foreign Minister Jean-Marc Ayrault on Sunday urged the United States to reject isolationism after president-elect Donald Trump takes office and to remain « open to the world ».

Speaking at the World Policy conference in Doha before around 250 decision-makers and delegates, Ayrault became the latest senior Western politician to reveal apparent concern over Trump’s forthcoming presidency.

« We need an American partner open to the world, fully engaged, cooperating with its allies, » said Ayrault.

He added that Washington should « avoid at all costs » any attempts to become isolationist.

France would be working with the newly-elected US president because « the United States is a friend of France and because our cooperation is indispensable », said Ayrault, a former premier who took over the foreign ministry in February.

His comments came just hours after French President Francois Hollande warned that US commitments to reducing climate change and global warming were « irreversible ».

Trump has previously claimed climate change was a « hoax » and promised to cancel the hard-won Paris climate agreement aimed at limiting warming.

Speaking afterwards to reporters, Ayrault shrugged off concerns that a Trump victory could pave the way for a French presidential election victory next year for far-right leader Marine Le Pen.

« Why compare the United States with France when each country has its own traditions? » he asked.

« I respect the choice of the American people but at the same time I trust the French people and their intelligence.

« I know that the French people also know that France remains France with what it represents in the world, its values and its role, » he added.

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Entretiens officiels de Jean-Marc-Ayrault, Ministre des Affaires étrangères et du Développement international

20.11.16

Lors de son déplacement à Doha les 19 et 20 novembre 2016, Jean-Marc Ayrault, Ministre des Affaires étrangères et du Développement international, a eu plusieurs entretiens officiels avec les autorités qatariennes.
Il s’est entretenu avec Cheikh Abdullah bin Nasser, Premier ministre, ministre de l’Intérieur.

Il s’est également entretenu avec son homologue Cheikh Mohammed.

Ayrault: les Etats-Unis doivent éviter l’aventure isolationniste

20.11.16

AFP

Doha (AFP) – Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a estimé dimanche que Washington devrait éviter « l’aventure isolationniste » après l’élection du populiste Donald Trump à la présidence américaine.

« Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est l’aventure isolationniste, l’unilatéralisme ou une forme de rupture avec ce qui constitue (…) un état de droit international », a déclaré M. Ayrault à l’ouverture à Doha de la 9e édition de la « World Policy Conference », organisée par l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Le ministre, qui s’est exprimé devant 250 décideurs et personnalités d’une quarantaine de pays réunis pour un débat sur les grands enjeux internationaux, a appelé à des solutions « collectives » aux problèmes du monde.

Le républicain Donald Trump, qui doit succéder en janvier au démocrate Barack Obama, a suscité de l’inquiétude dans plusieurs pays après avoir porté durant sa campagne électorale un message isolationniste et protectionniste.

« Nous avons besoin d’un partenaire américain ouvert au monde, pleinement engagé, jouant la carte de la coopération avec ses alliés et celle du multilatéralisme (…), a souligné le chef du Quai d’Orsay.

Évoquant les relations franco-américaines, M. Ayrault a affirmé que Paris travaillerait avec M. Trump « parce que les Etats-Unis sont un pays ami de la France et parce que notre coopération est indispensable ».

Plus tard, interrogé lors d’une conférence de presse sur une éventuelle victoire en France de la candidate d’extrême droite Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2017, le ministre a répondu: « pourquoi vouloir comparer les Etats-Unis à la France alors que chaque pays a ses traditions? »

« Moi, je respecte le choix du peuple américain mais, en même temps, je fais confiance au peuple français et à son intelligence. Je sais que le peuple français sait aussi que la France reste la France avec ce qu’elle représente dans le monde, ses valeurs et son rôle ».

Le ministre a rejeté l’idée d’une France « qui se replie » et « qui se recroqueville », se prononçant plutôt pour une France « qui soit le moteur de l’Europe » et qui remplisse pleinement ses responsabilités internationales. « On a besoin de la France », a-t-il insisté.

– ‘Peuple pris en étau’ –

Il a par ailleurs défendu l’accord international sur le nucléaire iranien, conclu en juillet 2015, et que le candidat Trump a promis, une fois élu président, de « déchirer ».

Par cet accord, « nous avons été capables d’arrêter la course de l’Iran vers l’arme nucléaire », a dit M. Ayrault, jugeant « essentiel (…) d’encourager l’Iran à devenir un acteur responsable dans la région ».

Evoquant les crises au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie française a prôné « le dialogue et la diplomatie ».

En Syrie, a-t-il relevé, « le peuple est pris en étau » entre « un régime barbare » et « des groupes terroristes dénués de tout scrupule ».

« Certains prétendent qu’il n’y aurait qu’à choisir entre deux maux le moindre: confier au régime de Bachar al-Assad la tâche de nous débarrasser de Daech » (acronyme en arabe du groupe Etat islamique-EI), a-t-il déclaré, en allusion à la Russie, principal soutien du régime de Damas.

Il a estimé qu’il faudrait « faire plus pour maintenir une alternative au pouvoir sanguinaire de Bachar al-Assad ».

Il a, dans ce contexte, plaidé pour que les territoires libérés de l’EI en Irak et en Syrie servent d' »exemples de coexistence pacifique et de gouvernance respectueuse de la diversité ».

Concernant le conflit israélo-palestinien, le chef de la diplomatie française a réitéré l’engagement de Paris à poursuivre son initiative lancée en juin pour l’organisation d’une conférence internationale, afin de « réaffirmer l’attachement collectif à la solution de deux Etats ».

World Policy Conference 2016 : Discours de Jean-Marc Ayrault, Ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Doha

20.11.16

Discours de M. Jean-Marc Ayrault Ministre des Affaires étrangères et du Développement international France – Forum de Doha, 20 novembre 2016

Excellence,
Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux d’être aujourd’hui parmi vous, à Doha, et d’avoir l’occasion de vous faire part de mes réflexions sur les perspectives du Moyen-Orient, cette région qui concentre, aujourd’hui plus que jamais, la plupart des grands défis auxquels l’ensemble de la communauté internationale fait face.
Je rends hommage à l’Institut Français des Relations internationales pour l’organisation de cette World Policy Conference, qui est devenue en quelques années un rendez-vous important et un moment de promotion d’un monde de dialogue et d’échanges. J’exprime tout particulièrement ma gratitude à Thierry de Montbrial, son président.

Il y a maintenant presque un mois s’est éteint son Altesse Cheikh Khalifa bin Hamad Al-Thani, qui a tant contribué à l’amitié franco-qatarienne. Permettez-moi d’honorer sa mémoire et de vous dire que la France partage la tristesse du peuple qatarien.

Le Qatar et la France sont confrontés, comme la communauté internationale, à un monde incertain. 
Un monde incertain parce que, de plus en plus, les enjeux relèvent d’une logique planétaire où rien n’est possible sans l’action de tous. C’est particulièrement le cas pour la préservation de l’environnement.
Un monde incertain, parce que l’efficacité de chacun dépend de l’action collective : c’est l’interdépendance. Je pense à l’économie, au commerce international, aux enjeux de sécurité.
Un monde incertain, parce que la volonté de quelques Etats de s’affirmer sur la scène internationale ou de renouer avec l’expression d’une puissance passée remet en cause des équilibres qui avaient un peu vite été considérés comme acquis.
Un monde incertain, enfin, parce que soumis à la menace globale d’un terrorisme qui se joue des frontières et impose une guerre nouvelle, qui frappe nos Etats et nos sociétés en leur cœur, en combinant l’idéologie la plus rétrograde et les méthodes les plus barbares aux technologies les plus modernes.
La France, vous le savez, a été frappée à plusieurs reprises et encore le 14 juillet dernier, le jour de sa fête nationale, par des attentats meurtriers. Nous n’oublierons pas l’élan exceptionnel de solidarité venu du monde entier, les rassemblements populaires, les monuments illuminés aux couleurs du drapeau français – comme au Qatar –, les nombreux dirigeants exprimant leur solidarité. Mon peuple a été extrêmement sensible à ces témoignages et j’exprime ma gratitude, depuis Doha, au cœur de ce monde arabe qui paie, de très loin, le plus lourd tribut au terrorisme de Daech.
Car la France n’est bien sûr pas la seule à être frappée. Le terrorisme a touché New York, Boston, San Bernardino ou Orlando. Il a fait des ravages à Paris, Nice, Bruxelles, mais aussi à Istanbul, Kaboul, Bagdad, Dacca, Syrte, Tunis, Bamako, Niamey, Tel Aviv, Ouagadougou ou Abidjan. Cette liste macabre n’est pas exhaustive, même si elle est déjà longue, beaucoup trop longue. Nous en connaissons tout le paradoxe : la majorité des victimes de ces terroristes, qui se revendiquent de l’islam, sont des musulmans.
Cette menace, elle est mondiale. Notre réponse doit l’être tout autant : la France et le Qatar et, avec eux, l’Europe et les pays du Golfe ont, ensemble, un rôle essentiel à jouer dans ce combat.
Face aux désordres du monde, la seule réponse consiste à unir nos forces, à faire preuve de solidarité et à trouver des solutions collectives à des problèmes communs. Nous devons continuer à agir. Agir sans relâche. Agir en restant fidèles à nos principes. Ne jamais nous résigner. C’est la conviction de la France.
Pour cela, nous avons besoin d’un partenaire américain ouvert au monde, pleinement engagé, jouant la carte de la coopération avec ses alliés et celle du multilatéralisme, sans lequel il est illusoire de penser répondre aux enjeux globaux auxquels nous sommes tous confrontés. J’ai cité la lutte contre le terrorisme, mais il y en a tant d’autres : le dérèglement climatique, la gestion des flux migratoires, la sécurité collective, le développement durable.
Nous travaillerons avec le futur Président américain parce que les Etats-Unis sont un pays ami de la France et parce que notre coopération est indispensable. C’est la raison pour laquelle le Président de la République a tenu, dès les premières heures, à établir un dialogue avec Donald Trump. Pour faire en sorte que les doutes nés d’une campagne électorale trop polémique soient rapidement levés. Pour favoriser, malgré certaines divergences, une coopération solide avec la nouvelle administration. Il n’y a pas de temps à perdre et je me réjouis, qu’à l’occasion de son entretien avec François Hollande, Donald Trump ait affiché une volonté claire de travailler avec la France.
Ce qu’il faut à tout prix éviter, c’est l’aventure isolationniste, l’unilatéralisme ou une forme de rupture avec ce qui constitue, en fin de compte, un Etat de droit international. Partout surgissent les nationalismes, qui, à force de glissements progressifs et incontrôlés, pourraient aboutir à des chocs brutaux dont l’histoire nous a enseigné les dangers et les conséquences dévastatrices. Plus que tout autre continent, l’Europe peut en témoigner.

Pour l’Europe, qui demeure, ne l’oublions pas, la première puissance économique au monde, cette incertitude qui accompagne l’arrivée d’une nouvelle administration américaine est un encouragement à prendre encore plus son destin en main. C’est ce que la France souhaite lorsqu’elle plaide pour des avancées dans le domaine de la politique européenne de défense et de sécurité. C’est également son objectif lorsqu’elle est à l’initiative pour que l’Union renforce le contrôle de ses frontières extérieures. Les lignes bougent, comme en témoignent les décisions récentes des ministres européens des Affaires étrangères et de la défense sur la question de la défense européenne.

Ensemble, sur la scène internationale, nous ne sommes pas démunis. Nous ne sommes pas impuissants.L’accord de Paris sur le climat en est l’illustration : lorsqu’il s’agit de répondre aux grands défis universels, nous sommes capables de trouver des solutions responsables. La COP 22 qui s’est achevée vendredi à Marrakech, sous la présidence avisée du Maroc, permet d’engager résolument la mise en œuvre de ce cadre global pour la lutte contre les dérèglements climatiques. C’est avant tout une chance : la chance de transformer nos économies vers un modèle sobre en carbone, la chance de promouvoir l’innovation, la chance de favoriser des comportements plus responsables et plus solidaires au sein de nos sociétés, la chance d’offrir un monde meilleur aux générations futures.
Ce succès nous incite à prendre conscience du besoin de solidarité dans la réponse aux enjeux communs : je pense évidemment à la gestion des flux migratoires et à la lutte contre le terrorisme, mais aussi au développement, à l’éducation, aux droits fondamentaux, à la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Nous avons aussi été capables d’arrêter la course de l’Iran vers l’arme nucléaire en alliant nos forces pour qu’un accord équilibré soit trouvé. Il est essentiel de mettre en œuvre les engagements pris de part et d’autre et d’encourager l’Iran à devenir un acteur responsable dans la région.
Le monde dans lequel nous vivons appelle un nouveau regard. Alors que certains évoquent le retour de la guerre froide, je pense au contraire que le temps des superpuissances est révolu : elles ne peuvent plus faire de notre monde leur terrain de jeu ; elles ne peuvent plus dessiner et redessiner, à leur guise, les frontières, notamment ici au Moyen-Orient. L’avenir de nos sociétés ne se décidera pas sans elles. Nous ne devons pas attendre un hypothétique Yalta ou un nouveau Sykes Picot, qui serait imposé aux populations arabes et à leurs dirigeants. Une telle méthode n’est aujourd’hui plus possible.
La réalité, c’est que la France, l’Europe et le monde arabe sont intimement liés. Et progressivement, cette réalité s’impose à nous : elle découle de cet espace partagé, ouvert, un espace d’échanges sillonné par les hommes et dans lequel s’est forgée, en dépit des vicissitudes de l’Histoire, une communauté de destin. 
Cette communauté de destin s’incarne en particulier dans la relation que la France entretient, depuis toujours, avec le monde arabe. C’est une relation ancienne, multiple, complexe, que l’on ne peut réduire, comme certains voudraient le faire, à ses seuls volets économique et militaire. Cette vision est erronée et ne rend pas justice à la profondeur de nos liens, ni à la richesse de notre histoire commune.
Daech voudrait faire de la France l’ennemie du monde musulman. Ce discours vise bien évidemment à nous séparer. Le terrorisme aveugle promu par cette organisation et les réactions populistes qu’il attise n’ont qu’un but : nous entraîner sur le terrain de l’affrontement des civilisations, dans un manichéisme dévastateur qui voudrait opposer de manière inéluctable l’Orient et l’Occident. La France refuse cette opposition aussi factice que fatale : elle connaît notre histoire commune et sait qu’elle constitue un socle solide sur lequel il est possible de bâtir ensemble.
Dans moins de deux semaines, se tiendra à Abou Dhabi la Conférence sur la préservation du patrimoine culturel en péril. Voilà une illustration concrète de cette communauté de destin. Voilà une preuve de notre capacité à relever les défis et à conjurer les menaces de ce siècle.
Ma conviction, c’est qu’il est possible et nécessaire de construire une relation confiante entre l’Orient et l’Occident. C’est notre responsabilité commune. La France et le monde arabe ont une voix à faire entendre et une expérience à partager. Forts du chemin parcouru ensemble, il leur appartient d’orienter résolument leur partenariat vers l’avenir.
Je pense naturellement à la jeunesse. Le monde arabe connait une vitalité exceptionnelle. Ses jeunes sont nombreux et aspirent à un avenir meilleur. Notre premier devoir est de leur faire confiance et de leur permettre de réaliser leurs projets. En 2011, la jeunesse arabe a fait entendre sa voix. Son message était clair. Nous ne l’avons pas oublié. L’émancipation des peuples est une source d’énergie considérable, une force et une promesse pour l’avenir.
Voilà pourquoi, avec les autorités qatariennes, nous avons décidé d’apporter tout notre appui au gouvernement tunisien. Le succès de la Tunisie démocratique est le plus beau message d’espoir qui puisse être adressé aux jeunesses de cette région. Ce succès passe par une reprise économique qui donnera à chacun ses chances, sa dignité, son avenir.
Car c’est bien dans cette jeunesse qu’il faut investir, investir massivement dans la connaissance et la culture, dans la transition énergétique, dans la diversification et la modernisation économiques. C’est ainsi que le monde arabe pourra assurer son avenir. Les exemples ne manquent pas : des programmes « Vision 2030 » mis en œuvre au Qatar et en Arabie saoudite, au modèle de ville durable à Masdar aux Emirats arabes unis ou au programme Tanfiz en Oman. Tous ces projets – et tant d’autres – sont la preuve éclatante de ce que le monde arabe et le Golfe, en particulier, ne manquent pas d’ambition.
La France se tient à vos côtés et est prête à contribuer à votre réussite. Elle est prête à inscrire sa coopération dans le cadre de cette nouvelle approche que vos pays développement, avec chaque fois la volonté de se doter d’une industrie locale et d’infrastructures efficaces et modernes, de favoriser l’accès de la jeunesse au marché du travail.

Excellence,
Mesdames et Messieurs,

L’ambition du Qatar et des autres pays du Golfe ne doit pas nous faire oublier les tensions qui traversent la région. Les drames qui secouent la Libye, la Syrie, le Yémen, l’Irak, les différences entre Islam chiite et Islam sunnite que les radicaux de tous bords souhaitent ériger en une véritable fracture : ces crises ébranlent le Moyen-Orient et freinent son développement et son intégration économique.
Membre permanent du Conseil de Sécurité, la France s’engage et assume ses responsabilités, avec deux convictions fortes  : la première est qu’il n’y a pas de contradiction entre la lutte contre le terrorisme et le respect des droits de l’Homme. Les groupes terroristes prétendent abolir les frontières et souhaitent imposer partout leur logique totalitaire et destructrice. A cet universalisme de la terreur, la réponse de la France, c’est celle de l’universalisme des droits de l’homme et des libertés fondamentales. La lutte contre les discriminations et les inégalités, la promotion des droits civils, politiques et sociaux, de l’égalité entre les femmes et les hommes, l’affirmation de la liberté de conscience et d’expression, sont nos meilleures armes contre l’idéologie obscurantiste et mortifère que prônent Daech, Al Qaeda, Boko Haram et leurs avatars. C’est vrai en France, en Europe, dans le monde arabe et partout où ces mouvements nous ont déclaré la guerre.

La seconde conviction est qu’il existe un point commun à toutes ces crises : aucune ne pourra être réglée par la seule option militaire ; toutes appellent une solution politique qui ne peut résulter que de la négociation.
Le dialogue, la diplomatie, la confrontation des idées : c’est ainsi que nous sortirons des impasses dans lesquelles la logique de la force nous a bien souvent conduits et que nous ouvrirons des perspectives de paix réelles et crédibles.
Nous assistons en Syrie à la plus grande catastrophe humanitaire de notre temps. Le peuple syrien est pris en étau, supplicié d’un côté par un régime barbare, acculé de l’autre par des groupes terroristes dénués de tout scrupule et de toute conscience humaine. Depuis 2011, le conflit a provoqué la mort de plus de 300 000 personnes. La moitié de la population est réfugiée ou déplacée.
Cet enchaînement tragique se déroule à nos portes. C’est un cercle vicieux que les soutiens de Damas nourrissent en connaissance de cause pour amener la Syrie à un face-à-face morbide entre deux impasses : celle du régime et celle du terrorisme. Ni le régime d’Assad, ni Daech, ni Al-Nosra ne respectent les principes les plus élémentaires du droit international humanitaire et des droits de l’Homme.
Certains prétendent qu’il n’y aurait, au fond, qu’à choisir entre deux maux le moindre. Confier au régime de Bachar Al Assad la tâche de nous débarrasser de Daech. Nous savons que rien n’est plus faux que cette logique délétère consistant à exonérer de leurs crimes ceux-là même qui attisent par leur barbarie d’Etat la barbarie terroriste. Cette erreur est une erreur non seulement morale, mais aussi stratégique.
J’invite à ne pas commettre cette erreur. La France a proposé des solutions qui s’inscrivent dans le cadre fixé par les décisions du conseil de sécurité. La résolution que nous avons portée pour mettre fin au martyre d’Alep n’a été bloquée que par le seul veto russe. Chacun doit désormais prendre ses responsabilités.
Nous devons faire plus pour maintenir une alternative au pouvoir sanguinaire de Bachar Al Assad. La France continuera d’œuvrer pour que le peuple syrien puisse enfin vivre en paix. Elle continuera à tenir ce langage de vérité à ses alliés, à résister à la tentation de baisser les bras et de détourner le regard.
Le retour de la paix en Irak est également capital. La reprise de Mossoul, puis de Raqqah, des mains de Daech privera bientôt, je l’espère, ce pseudo-Etat de son assise territoriale d’où il a distillé, en Irak, en Syrie et jusqu’en Europe, le poison de son obscurantisme et sa folie meurtrière. Mais cette victoire devra nécessairement être suivie d’une réconciliation plus large.
Les fractures attisées au Moyen-Orient ne reposent sur aucune base idéologique ou religieuse et sont instrumentalisées. Beaucoup, dans la région et à l’extérieur, sont tentés par l’amalgame et la simplification. Mais la peur est mauvaise conseillère. Nos efforts doivent tendre vers la réparation du lien entre les communautés. Nous croyons que cela signifie quelque chose en Irak d’être irakien, en Syrie d’être syrien, au Qatar d’être qatarien. La remise en cause des frontières est un jeu dangereux : quelle alternative offre-t-elle aux citoyens arabes, sinon l’effritement du lien social, la promotion de logiques identitaires, ethniques, religieuses, toutes réductrices, toutes destructrices et qui aboutissent, en fin de compte, à la guerre de chacun contre tous ?
Les territoires libérés de Daech doivent être des exemples de coexistence pacifique et de gouvernance respectueuse de la diversité. Car j’en suis sûr, les musulmans, les chrétiens, les juifs, les minorités ethniques et religieuses, quelles qu’elles soient, peuvent vivre ensemble dans un Moyen-Orient en paix, comme elles l’ont fait par le passé. La gestion de l’après-Daech doit permettre de traiter le mal à la racine, en asséchant le terreau sur lequel ce monstre a pu prospérer.
Je n’oublie pas le conflit yéménite, qui a, jusqu’à présent, fait plus de 7 000 morts et 37 000 blessés. Ce sont 21 millions de personnes qui ont besoin d’une assistance médicale et 3 millions d’une aide alimentaire immédiate. La France est très préoccupée par les récents développements sur le terrain. Elle condamne les attaques contre le territoire saoudien, qui menacent la stabilité régionale. Tandis que les violences se poursuivent et que la situation humanitaire se détériore, il est urgent que les parties parviennent à s’entendre sur une sortie de crise. Il est urgent qu’elles cessent leurs attaques contre des civils et contre d’autres Etats. Seule une solution politique, celle que portent aujourd’hui les Nations unies, mettra fin au conflit.
La stabilité de la région, la paix et la sécurité passent aussi par un règlement juste et durable du conflit israélo-palestinien. Nous le savons : le statu quo actuel est un leurre. Sur le terrain, la situation se dégrade de jour en jour. La poursuite de la colonisation et l’absence de toute perspective politique rongent les espoirs des deux peuples. Elle nourrit les frustrations qu’exploitent ceux qui, dans les deux camps, veulent enterrer la solution des deux Etats. Nous ne voulons pas nous résigner. Nous allons donc poursuivre nos efforts et l’initiative que nous avons lancée le 3 juin dernier. Notre constat est inchangé, tout comme notre objectif : l’organisation d’une conférence internationale, qui doit permettre d’envoyer un message en faveur de la paix, de réaffirmer l’attachement collectif à la solution des deux Etats et de montrer ce qu’elle apporterait aux Israéliens comme aux Palestiniens. Notre démarche n’est pas unilatérale. Elle n’est pas guidée par l’ingérence. Elle est au contraire collective, lucide et déterminée. L’enjeu est essentiel, d’abord pour Israël et la Palestine, mais aussi dans toute la région et au-delà.

Excellence,
Mesdames et Messieurs,

Les chefs d’œuvre de la civilisation islamique, de Cordoue à Samarcande, ces chefs d’œuvre que l’on peut admirer ici, au musée d’art islamique de Doha, montrent tout ce que le monde arabe a apporté à l’humanité. Ce qui frappe l’esprit, c’est que ces chefs d’œuvre nous sont familiers. Ils nous parlent et nous touchent, nous Européens, car ils sont aussi une part de notre histoire. Ils sont le symbole de cette communauté de destin que je viens d’évoquer.
Ce qui se joue aujourd’hui en Syrie, en Irak, au Yémen, en Libye, ces spasmes qui secouent le Moyen-Orient, sont sans doute le plus grand défi auquel nous ayons été confrontés, au cours de notre longue histoire commune.
De la réponse que nous apporterons à ces crises sans précédent dépendra bien sûr l’avenir de cette région et l’avenir de l’Europe. Mais le défi dépasse largement nos frontières : il touche la communauté internationale dans son ensemble car il met à l’épreuve notre responsabilité et notre capacité à agir collectivement.
Aux prophètes de malheur, à ceux qui ne croient qu’à la force, la France oppose une autre conviction, qu’elle porte sans relâche : il n’y a pas de fatalité au Moyen-Orient. La guerre n’est pas inéluctable, pas plus que l’instrumentalisation des conflits par ceux qui voudraient faire de cette région le terrain de leurs rivalités. Notre responsabilité, c’est de tout faire pour démontrer qu’il existe une voie de paix, celle qui oppose aux forces d’oppression et de destruction la force du dialogue, de la négociation et de la réconciliation.

Speech by Mr Jean-Marc Ayrault, Minister of Foreign Affairs and International Development, World Policy Conference

20.11.16

Speech by Mr Jean-Marc Ayrault, Minister of Foreign Affairs and International Development France – Doha World Policy Conference 20 November 2016

Your excellency,
Ladies and gentlemen,

I am delighted to be with you here today in Doha, and to have the opportunity to share my thoughts on the prospects of the Middle East with you, on this region which, now more than ever before, is the focal point of most of the major challenges the international community has to face.
I would like to pay tribute to the French Institute for International Relations (IFRI) for organizing this World Policy Conference, which over a few years has become a major event and an opportunity to promote a world of dialogue and discussion. I am particularly grateful to its President, Thierry de Montbrial.
Almost a month ago now, His Highness Sheikh Hamad Bin Khalifa Al-Thani passed away, he who contributed so much to the friendship between France and Qatar. I would like to honour his memory and tell you that France shares the sadness of the Qatari people.

Qatar and France both face, like the international community, an uncertain world. 
Our world is uncertain because, increasingly, issues are part of a global context where nothing is possible without the action of all parties. This is particularly true as regards the preservation of the environment.
It is uncertain because the effectiveness of each of us depends on collective action: that is interdependence. I have in mind the economy, international trade and security issues.
It is uncertain because the desire of certain States to affirm their position on the international stage or to recover the expression of past power undermines the balances that were – rather hastily – considered stable.
Lastly, it is uncertain because it is subject to the global threat of terrorism that plays on borders and imposes a new type of warfare which strikes at the very heart of our States and societies, combining the most retrograde ideology and the most barbaric methods with the latest technologies.

As you know, France has been hit on several occasions and most recently on 14 July this year, our national holiday, by deadly attacks. We will not forget the exceptional wave of solidarity we received from around the world: marches, monuments illuminated in the colours of our flag – as was the case in Qatar – and many leaders expressing their solidarity. My people was very touched by these messages and I would like to express my gratitude, from here in Doha at the very heart of the Arab world which pays by far the heaviest price for the terrorism of Daesh.

For of course, France is not the only one to be hit. Terrorism has struck in New York, Boston, San Bernardino and Orlando. It has wreaked havoc in Paris, Nice and Brussels, and in Istanbul, Kabul, Baghdad, Dhaka, Sirte, Tunis, Bamako, Niamey, Tel Aviv, Ouagadougou and Abidjan. This macabre list is, of course, not exhaustive. But it is already long – far too long. We know the paradox: most of the victims of these terrorists – who claim to represent Islam – are Muslims.

This is a global threat, and our response must be just as global: France and Qatar, along with Europe and the Gulf countries have an essential role to play together in this fight.
Faced with the world’s disorders, the only response is to join our forces, to show solidarity and to find collective solutions to shared problems. We need to continue our action. To act ceaselessly. To act while remaining loyal to our principles. Never to give up. That is France’s conviction.
For that, we need a fully committed American partner that is open to the world, playing its part in cooperation with its allies and in multilateralism. Without that partner, it is illusory to believe we can address the global challenges we all face. 
I have mentioned the fight against terrorism, but there are many more: climate change, management of migration flows, collective security and sustainable development.
We will be working with the American President-Elect because the United States is a friend of France, and because our cooperation is essential. That is why the President of the French Republic was keen, in the very first hours, to establish dialogue with Donald Trump. To ensure that the doubts that grew from an overly controversial election campaign were quickly dissipated. To foster, despite a number of divergences, solid cooperation with the new administration. There is no time to lose, and I am pleased to say that, during his conversation with François Hollande, Donald Trump showed a clear desire to work with France.
What we have to avoid at any cost is a posture of isolationism, unilateralism, or some break away from what is, at the end of the day, an international rule of law. Nationalism is resurgent everywhere, and could, through gradual and uncontrolled shifts, result in brutal clashes of which history has taught us the dangers and devastating consequences. Europe can testify to that, more than any other continent.
For Europe, which remains – it is important to remember – the world’s leading economic power, this uncertainty around the arrival of a new American administration should be an encouragement to take greater control of our own destiny. That is what France wants when it advocates progress in European defence and security policy. That is also its goal when it takes the initiative so that the EU strengthens control of its external borders. Things are in motion, as demonstrated by the recent decisions of the European Foreign and Defence Ministers on the issue of European defence.
Standing together on the international stage, we are not helpless. We are not powerless. The Paris Climate Agreement demonstrates that: when we have to address major universal challenges, we are capable of finding responsible solutions. COP22, which ended on Friday in Marrakesh under the wise Presidency of Morocco, helped resolutely begin the implementation of this global framework to combat climate change. Above all, it is an opportunity. An opportunity to transform our economies towards a low-carbon model; an opportunity to promote innovation; an opportunity to encourage greater responsibility and solidarity in our societies; and an opportunity to leave a better world to future generations.
This success is an encouragement to take note of the need for solidarity in the response to common challenges.I obviously have in mind the management of migration flows and counter-terrorism, but also development, education, fundamental rights, and the promotion of gender equality.
We have also shown ourselves capable to stop Iran’s race to nuclear weapons by joining forces to ensure a balanced agreement was reached. It is essential to implement the commitments made on both sides and to encourage Iran to become a responsible regional player.
The world we live in requires a new perspective. While some talk of a return of the Cold War, I think on the contrary that the time of the superpowers is passed. They can no longer make the world their playground, and they can no longer draw and redraw borders as they like, as they did in the Middle East. The future of our societies will not be decided from outside. We cannot expect a hypothetical Yalta or another Sykes Picot, imposed upon Arab populations and their leaders. Such a method is no longer possible today.
The reality is that France, Europe and the Arab world are closely tied. And this reality has gradually imposed itself: it results from this shared, open space for exchanges crossed back and forth by mankind and in which, despite history’s tribulations, a shared destiny has been forged. 
This shared destiny is embodied in particular in the relationship which France has always had with the Arab world. This is a long-standing, multiform and complex relationship which cannot be reduced, as some would like, to its mere economic and military aspects. This is a mistaken vision and does not do justice to the depth of our ties or the wealth of our common history.
Daesh seeks to portray France as an enemy of the Muslim world. This message obviously seeks to drive a wedge between us. The blind terrorism promoted by this organization and the populist responses it engenders have only one goal: dragging us onto the terrain of a clash of civilizations, in a devastating dichotomy inevitably opposing East and West. France refuses this dichotomy which is as false as it is fatal. We know our common history and are convinced that it is a solid foundation to build on together.
In less than two weeks, the Safeguarding Endangered Cultural Heritage Conference will be held in Abu Dhabi.This is a concrete demonstration of our shared destiny, and proof of our ability to rise to challenges and address the threats of the twenty-first century.
I am convinced that it is possible and necessary to build a relationship of confidence between East and West. That is our shared responsibility. France and the Arab world have a voice to make heard and experience to share. Building on the progress achieved together, it is up to them to resolutely focus their partnership on the future.

I naturally have young people in mind. The Arab world has an exceptional vitality; it has many young people and they aspire to a better future. Our first duty is to trust them and to enable them to achieve their aspirations. In 2011, Arab youth made its voice heard. Its message was clear, and we have not forgotten it. The empowerment of peoples is a considerable source of energy, a strength and a promise for the future.
That is why, along with the Qatari authorities, we have decided to give the Tunisian government our full support. The success of a democratic Tunisia is the best message of hope we can send to the region’s young people. This success requires an economic recovery that ensures opportunity, dignity and a future for all.
For it is in these young people that we need to invest: a massive investment in knowledge and culture, the energy transition, and economic diversification and modernization. That is how the Arab world will ensure its future. There is no shortage of examples: the “Vision 2030” projects implemented in Qatar and Saudi Arabia; the model sustainable city in Masdar, in the United Arab Emirates; and the Tanfiz programme in Oman. All these projects – and many more – are dazzling proof that the Arab world and the Gulf, in particular, have plenty of ambition.
France stands beside you and is prepared to contribute to your success. We are prepared to implement our cooperation in the framework of this new approach your countries are developing, with the constant will to create efficient, modern local industry and infrastructure, and to foster the access of young people to the labour market.

Your excellency,
Ladies and gentlemen,

The ambitions of Qatar and the other Gulf states must not cause us to lose sight of the tensions throughout the region. The tragedies shaking Libya, Syria, Yemen and Iraq, the differences between Shiite and Sunni Islam which the radicals on all sides want to make into a real divide: these crises are weakening the Middle East and hindering its development and economic integration.
As a Permanent Member of the Security Council, France is fully committed to this issue and is assuming its responsibilities, with two strong convictions: 
firstly, that there is no contradiction between fighting terrorism and upholding human rights. Terrorist groups want to do away with borders and impose their totalitarian and destructive regime everywhere. To this universalism of terror, France’s response is universalism of human rights and fundamental freedoms. Fighting discrimination and inequality, promoting civil, political and social rights and gender equality, and affirming freedom of conscience and expression are our greatest weapons against the deadly, obscurantist ideology of Daesh, Al-Qaeda, Boko Haram and related groups. This is true in France, Europe, the Arab World and wherever these movements have waged war on us.

The second conviction is that these crises have one common thread: none can be resolved solely by military force; all require a political solution which can only be reached through negotiations.
It is through dialogue, diplomacy and the exchange of ideas that we will emerge from the deadlocks into which the use of force has often led us and it is in this way that we can open up real and credible prospects for peace.
In Syria, we are witnessing the greatest humanitarian disaster of our times. The Syrian people are trapped, on the one hand tortured by a barbaric regime, and on the other cornered by terrorist groups devoid of all scruples and human conscience. Since 2011, over 300,000 people have died in the conflict. Half of the population are now refugees or have been displaced.
These tragic events are taking place on our doorstep. It is a vicious circle which is being deliberately fuelled by support in Damascus to lead Syria to a morbid confrontation between two dead ends: the regime and terrorism. Neither the Assad regime, nor Daesh, nor Al-Nusra observe the most basic principles of international humanitarian law and human rights.
Some argue that, fundamentally, the solution is to choose the lesser of two evils. To hand the task of eliminating Daesh for us over to the Bashar al-Assad regime. We know that nothing could be further from the truth than this harmful approach of exonerating from their crimes the very people who are fuelling terrorist barbarity by their own State-backed barbarity. This is not just a moral mistake, but also a strategic one.
We must ensure that we do not make this mistake. France has proposed solutions in line with the framework set by the Security Council decisions. The resolution which we put forward to bring an end to the torture in Aleppo was blocked only by the Russian veto. It is now time for each party to face its responsibilities.
We must do more to maintain an alternative to Bashar al-Assad’s bloody regime. France will continue to work hard so that the people of Syria can finally live in peace. It will continue to speak the truth to its allies, and resist the temptation to give up and look the other way.
It is also essential to restore peace in Iraq. Winning back Mosul and then Raqqa from the hands of Daesh will, I hope, soon rid this pseudo-State of its regional stronghold, from where it has spread the poison of its obscurantism and murderous folly to Iraq, Syria and as far as Europe. But this victory must be followed by a broader reconciliation.
The divides which have been stirred up in the Middle East have no ideological or religious basis and have been instrumentalized. Many people, both inside and outside the region, are lured by generalizations and simplifications. But fear is a bad counsellor. Our work must focus on rebuilding the ties between communities. We believe that in Iraq, it means something to be Iraqi, in Syria to be Syrian, in Qatar to be Qatari. Rethinking borders is a dangerous game: what alternative does it offer to Arab citizens, except the erosion of social links, the promotion of approaches based on identity, ethnicity and religion, all of which are simplistic, destructive and ultimately lead to all-out war?
The territories which have been liberated from Daesh must be examples of peaceful coexistence and governance which respects diversity. Because I am certain that Muslims, Christians, Jews and ethnic and religious minorities, whoever they may be, can live together in peace in the Middle East, as they have done in the past. In managing the post-Daesh situation we must address the root of the problem by draining the breeding ground in which this barbarity was able to thrive.
I have not forgotten the Yemeni conflict, which has so far left over 7,000 dead and 37,000 injured. Twenty-one million people are in need of medical assistance, while 3 million require immediate food aid. Recent developments on the ground have been of great concern to France. It condemns the attacks against the Saudi territory, which are threatening regional stability. As the violence continues and the humanitarian situation worsens, the parties must agree on how to end this crisis as a matter of urgency. They must immediately cease their attacks against civilians and other States. Only a political solution, that proposed by the United Nations, can bring an end to the conflict.
Regional stability, peace and security also depend on the fair and lasting settlement of Israeli-Palestinian conflict. As we know, the current situation is an illusion. The situation on the ground is deteriorating by the day. The continued settlement activities and lack of any political prospects are reducing the hopes of both peoples. They are fuelling frustrations which are being exploited by those who, in both camps, want to scrap the two-State solution. We do not want to resign ourselves to this. We will thus maintain our efforts and the initiatives which we launched on 3 June last. Our assessment remains unchanged, as does our goal: to organize an international conference enabling a message of peace to be sent, to reiterate our joint commitment to the two-State solution and to show what it would bring to both Israelis and Palestinians. Our approach is not unilateral. Its purpose is not to interfere. It is, on the contrary, shared, clear and determined. This is an essential issue primarily for Israel and Palestine, but also for the entire region and beyond.

Your excellency,
Ladies and gentlemen,

The masterpieces of Islamic civilization, from Córdoba to Samarkand, these masterpieces which we can admire here today at the Museum of Islamic Art in Doha, fully demonstrate the Arab World’s contribution to humanity.What is striking is that these masterpieces are familiar to us. They are appealing and moving to us Europeans, as they are also part of our history. They are the symbol of this shared destiny to which I have just referred.
The current events in Syria, Iraq, Yemen and Libya, these upheavals which are shaking the Middle East, are without doubt the biggest challenge we have ever faced in our long shared history.
Both the future of this region and of Europe will naturally depend on how we respond to these unprecedented crises. But the challenge far exceeds our borders: it affects the entire international community as it tests our responsibility and our ability to act together.
For the prophets of doom, for those who believe force is the only answer, France holds another unshakeable conviction: the Middle East situation is not inevitable. War is not unavoidable, nor is the instrumentalization of conflicts by those seeking to make this region their battlefield. Our responsibility is to strive to show that a path to peace does exist, by countering the forces of oppression and destruction with those of dialogue, negotiation and reconciliation.

Ayrault: les Etats-Unis doivent éviter l’aventure isolationniste

20.11.16

AFP

Qatar: le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault estime que les Etats-Unis doivent éviter l’aventure isolationniste

Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a estimé dimanche que Washington devrait éviter « l’aventure isolationniste » après l’élection du populiste Donald Trump à la présidence américaine.

« Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est l’aventure isolationniste, l’unilatéralisme ou une forme de rupture avec ce qui constitue (…) un état de droit international », a déclaré M. Ayrault à l’ouverture à Doha de la 9e édition de la « World Policy Conference », organisée par l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Le ministre, qui s’est exprimé devant 250 décideurs et personnalités d’une quarantaine de pays réunis pour un débat sur les grands enjeux internationaux, a appelé à des solutions « collectives » aux problèmes du monde.

Le républicain Donald Trump, qui doit succéder en janvier au démocrate Barack Obama, a suscité de l’inquiétude dans plusieurs pays après avoir porté durant sa campagne électorale un message isolationniste et protectionniste.

« Nous avons besoin d’un partenaire américain ouvert au monde, pleinement engagé, jouant la carte de la coopération avec ses alliés et celle du multilatéralisme (…), a souligné le chef du Quai d’Orsay.

Évoquant les relations franco-américaines, M. Ayrault a affirmé que Paris travaillerait avec M. Trump « parce que les Etats-Unis sont un pays ami de la France et parce que notre coopération est indispensable ».

Plus tard, interrogé lors d’une conférence de presse sur une éventuelle victoire en France de la candidate d’extrême droite Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2017, le ministre a répondu: « pourquoi vouloir comparer les Etats-Unis à la France alors que chaque pays a ses traditions? »

« Moi, je respecte le choix du peuple américain mais, en même temps, je fais confiance au peuple français et à son intelligence. Je sais que le peuple français sait aussi que la France reste la France avec ce qu’elle représente dans le monde, ses valeurs et son rôle ».

Le ministre a rejeté l’idée d’une France « qui se replie » et « qui se recroqueville », se prononçant plutôt pour une France « qui soit le moteur de l’Europe » et qui remplisse pleinement ses responsabilités internationales. « On a besoin de la France », a-t-il insisté.

– ‘Peuple pris en étau’ –

Il a par ailleurs défendu l’accord international sur le nucléaire iranien, conclu en juillet 2015, et que le candidat Trump a promis, une fois élu président, de « déchirer ».

Par cet accord, « nous avons été capables d’arrêter la course de l’Iran vers l’arme nucléaire », a dit M. Ayrault, jugeant « essentiel (…) d’encourager l’Iran à devenir un acteur responsable dans la région ».

Evoquant les crises au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie française a prôné « le dialogue et la diplomatie ».

En Syrie, a-t-il relevé, « le peuple est pris en étau » entre « un régime barbare » et « des groupes terroristes dénués de tout scrupule ».

« Certains prétendent qu’il n’y aurait qu’à choisir entre deux maux le moindre: confier au régime de Bachar al-Assad la tâche de nous débarrasser de Daech » (acronyme en arabe du groupe Etat islamique-EI), a-t-il déclaré, en allusion à la Russie, principal soutien du régime de Damas.

Il a estimé qu’il faudrait « faire plus pour maintenir une alternative au pouvoir sanguinaire de Bachar al-Assad ».

Il a, dans ce contexte, plaidé pour que les territoires libérés de l’EI en Irak et en Syrie servent d' »exemples de coexistence pacifique et de gouvernance respectueuse de la diversité ».

Concernant le conflit israélo-palestinien, le chef de la diplomatie française a réitéré l’engagement de Paris à poursuivre son initiative lancée en juin pour l’organisation d’une conférence internationale, afin de « réaffirmer l’attachement collectif à la solution de deux Etats ».

Le ministre français des AE en visite au Qatar

19.11.16

AFP

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a entamé samedi soir une visite de 24 heures à Doha où il aura des entretiens sur les conflits régionaux au Moyen-Orient, a-t-on indiqué de source diplomatique.
M. Ayrault doit s’entretenir notamment avec son homologue qatari, cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, et rencontrer un responsable de l’opposition syrienne, Riad Hijab, coordinateur du Haut comité des négociations (HCN), a-t-on ajouté de même source.

Dimanche, le ministre prononcera un discours à l’ouverture de la 9e édition de la « World Policy Conference », organisée à Doha par l’Institut français des relations internationales (Ifri).
Cette conférence, à laquelle sont attendus plus de 250 décideurs et personnalités d’une quarantaine de pays pour un débat sur les grands enjeux internationaux, se tient dans le contexte de l’élection aux Etats-Unis du républicain Donald Trump devant succéder en janvier au démocrate Barack Obama, selon les organisateurs.

Qatari, French FMs meet on bilateral ties

19.11.16

DOHA, Nov 19 (KUNA) — Qatari Minister of Foreign Affairs Sheikh Mohammad bin Abdulrahman Al Thani on Saturday met his French counterpart Jean-Marc Ayrault, now on a visit to Qatar.
The two sides discussed the friendly relations between the two countries and ways of enhancing cooperation, official media reported.
They also discussed a number of regional and international issues of common interest.
Sheikh Mohammad expressed Qatar’s desire to further strengthen the bilateral relations with France in various fields.
Yesterday the French minister’s office said in a press release that Ayrault will discuss with his Qatari peer the situations in Iraq, Syria and Yemen.
During his stay, Ayrault is also scheduled to meet Head of the Syrian Higher Negotiation Committee (HNC) of the Syrian Opposition Riyad Farid Hijab, according to the statement.
On Sunday he will address the World Policy Conference, due in Doha on November 20-22.

Qatar – Déplacement de Jean-Marc Ayrault (19-20 novembre 2016)

19.11.16

Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, s’est rendu au Qatar les 19 et 20 novembre.

Il s’est entretenu avec les autorités qatariennes, dont son homologue Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, avec lequel il a fait le point sur les différents volets de notre coopération bilatérale et la situation régionale.

Il a également rencontré Riyad Hijab, coordonnateur du haut comité de l’opposition syrienne.

Il est également intervenu à la conférence internationale « World Policy Conference », organisée par l’institut français des relations internationales (IFRI), qui s’est tenue à Doha du 20 au 22 novembre, et dont il était invité d’honneur.

Demain commence à Doha la 9e édition de la World Policy Conference

19.11.16

Les dernières évolutions au Moyen-Orient seront au cœur de l’intervention du ministre français des Affaires étrangères, attendu demain à la 9e édition de la World Policy Conference.

Le ministre français des Affaires étrangères devrait se rendre demain, dimanche 20 novembre 2016, à Doha pour prononcer un discours à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la neuvième conférence sur la politique mondiale, qui est organisée par l’Institut français des relations internationales (IFRI).

Doivent participer à cette réunion 250 représentants de 40 pays différents.

Selon l’AFP depuis Paris, une source diplomatique française vient de déclarer que le sujet principal qui sera abordé par Jean-Marc Ayrault demain à Doha sera bien les évolutions en cours au Moyen-Orient. Le ministre français aura des échanges avec les autorités qataries sur cette question.

Cette source a ajouté : « Le ministre français des Affaires étrangères doit, lors de ce voyage, rencontrer Cheikh Mohammed Ben Abderrahman Al Thani, son homologue qatari. »

Il est par ailleurs prévu pour le ministre français une rencontre avec Riyad Hijab, un des leaders de l’opposition syrienne et coordinateur du Haut Comité des négociations, qui est donc une personne farouchement opposée à Bachar al-Assad.

La victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine et les importantes évolutions internationales qu’elle est susceptible d’entraîner seront également à l’ordre du jour.

Il est également prévu que le Premier ministre turc, Binali Yildirim, intervienne lors de la séance d’ouverture de la World Policy Conference.

Les rapports de force mondiaux bousculés par Trump et le Brexit

19.11.16

Virginie Robert

L’élection du milliardaire à la Maison-Blanche et le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ont créé de nouvelles incertitudes auxquelles les dirigeants de la planète vont devoir trouver des réponses.

Marqués par une série de scrutins importants, les mois qui viennent testeront la montée du populisme.

Inimaginables il y a quelques mois, la sortie programmée du Royaume-Uni de l’Union européenne et l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis ont crée une série d’incertitudes qui vont peser sur la conduite du monde dans les mois qui viennent. Toutes les relations bilatérales et multilatérales, économiques ou de défense, vont être revues à cette nouvelle aune. « C’est un wake-up call pour l’Europe », affirme dans le grand entretien (page 15) Thierry de Montbrial, fondateur de l’Ifri et de la « World Policy Conference » dont « Les Echos » sont partenaires et qui se tient en début de semaine à Doha avec 250 experts des relations internationales.

Après une année 2015 ensanglantée par des actions terroristes qui se sont poursuivies en 2016, les questions de sécurité vont continuer à prédominer : qui protège qui, à quel coût ? Peut-on défaire l’Etat islamique et combattre le terrorisme? L’alliance Atlantique tiendra-t-elle ? Saura-ton enfin contenir et administrer les masses de réfugiés ? En plus des risques sécuritaires, les risques politiques s’accroissent également. Plusieurs échéances électorales dans les semaines et mois qui viennent (référendum en Italie, élections présidentielles en Autriche et en France, élections parlementaires en Allemagne à l’automne) peuvent confirmer la montée du populisme, constatée partout sur le globe. Et, avec elle, le refus de plus en plus clair des effets de la mondialisation avec un rejet des accords de libre-échange, alors même que la croissance est poussive et que l’on s’apprête à sortir d’une période de trente années de taux bas.

Source : Les Echos

Sébastien Bazin

Président-directeur général, AccorHotels. Il a débuté sa carrière dans la finance en 1985 aux Etats-Unis. Il a rejoint la société d’investissement privée Colony Capital en 1997 pour installer et développer son antenne européenne. Durant ses 15 années chez Colony Capital, il a piloté et participé à de nombreux investissements dans le domaine de l’hôtellerie. Administrateur du Groupe AccorHotels depuis 2005, il a été nommé président-directeur-général en 2013. Il est également vice-président du Conseil de Surveillance de la Fondation Gustave Roussy et membre du Conseil d’administration de GE. Il est diplômé d’une maîtrise de gestion de la Sorbonne.

Saad Sherida Al-Kaabi

Président-directeur général de Qatar Petroleum depuis novembre 2014. Il a rejoint Qatar Petroleum (QP) en 1986 alors qu’il étudiait l’ingénierie pétrolière et gazière à l’Université d’État de Pennsylvanie, États-Unis. Immédiatement après l’obtention de son diplôme, il a rejoint le département exploitation et gestion des réservoirs de QP, où il a occupé différents postes. Il est ensuite devenu responsable du développement gazier et était en charge du développement et de la gestion du gisement gazier de North Field. En 2006, il a pris la tête de la direction du pétrole et du gaz de QP. En septembre 2014, il a été nommé directeur général de QP. Il est diplômé de l’Université d’État de Pennsylvanie, États-Unis.

Les rapports de force mondiaux bousculés par Trump et le Brexit

18.11.16

VIRGINIE ROBERT

L’élection du milliardaire à la Maison-Blanche et le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ont créé de nouvelles incertitudes auxquelles les dirigeants de la planète vont devoir trouver des réponses.
Marqués par une série de scrutins importants, les mois qui viennent testeront la montée du populisme.

Inimaginables il y a quelques mois, la sortie programmée du Royaume-Uni de l’Union européenne et l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis ont crée une série d’incertitudes qui vont peser sur la conduite du monde dans les mois qui viennent. Toutes les relations bilatérales et multilatérales, économiques ou de défense, vont être revues à cette nouvelle aune. « C’est un wake-up call pour l’Europe », affirme dans le grand entretien (page 15) Thierry de Montbrial, fondateur de l’Ifri et de la « World Policy Conference » dont « Les Echos » sont partenaires et qui se tient en début de semaine à Doha avec 250 experts des relations internationales.

Après une année 2015 ensanglantée par des actions terroristes qui se sont poursuivies en 2016, les questions de sécurité vont continuer à prédominer : qui protège qui, à quel coût ? Peut-on défaire l’Etat islamique et combattre le terrorisme? L’alliance Atlantique tiendra-t-elle ? Saura-ton enfin contenir et administrer les masses de réfugiés ? En plus des risques sécuritaires, les risques politiques s’accroissent également. Plusieurs échéances électorales dans les semaines et mois qui viennent (référendum en Italie, élections présidentielles en Autriche et en France, élections parlementaires en Allemagne à l’automne) peuvent confirmer la montée du populisme, constatée partout sur le globe. Et, avec elle, le refus de plus en plus clair des effets de la mondialisation avec un rejet des accords de libre-échange, alors même que la croissance est poussive et que l’on s’apprête à sortir d’une période de trente années de taux bas.

Arthur Stril

Chief Business Officer et membre du comité exécutif de Cellectis. Cellectis est une société de biotechnologie de stade clinique, qui utilise sa technologie pionnière d’édition du génome pour développer des thérapies innovantes pour le traitement de maladies graves. Arthur Stril est membre du conseil d’administration de Primera Therapeutics, une entreprise de biotechnologie qui développe des thérapies géniques centrées sur le patient qui ciblent la cause première des maladies mitochondriales. Il est également membre du comité consultatif de l’organisation à but non lucratif américaine Life Science Cares. Arthur Stril a débuté sa carrière à la direction générale de la concurrence de la Commission européenne, où il supervisait des fusions internationales dans le secteur pharmaceutique. Il a ensuite été nommé responsable du bureau chargé du financement des hôpitaux au sein du ministère de la Santé, où il dirigeait une équipe en charge du budget hospitalier. Arthur Stril est diplômé de l’École normale supérieure et de l’Université de Cambridge, et titulaire d’un diplôme en immunothérapie de l’Université de Paris. Il est également ingénieur du Corps des mines.

Douglas Paal

Distinguished Fellow à la Carnegie Endowment for International Peace. Il a précédemment été vice-président de JPMorgan Chase International (2006-2008) et un représentant non officiel des États-Unis à Taïwan en tant que directeur de l’Institut américain à Taïwan (2002-2006). Il a fait partie de l’administration du Conseil national de sécurité des présidents Reagan et George H. W. Bush entre 1986 et 1993, en tant que directeur des affaires asiatiques puis directeur et assistant spécial du Président. Il a occupé différents postes au sein du bureau de planification de la politique du Département d’État, en tant qu’analyste pour la CIA, et a travaillé dans les ambassades américaines de Singapour et Pékin. Il est l’auteur de nombreuses interventions et publications au sujet des affaires asiatiques et des questions de sécurité nationale.

Willy Kempel

Ambassadeur d’Autriche auprès de l’Etat du Qatar depuis 2016. Il a rejoint le ministère fédéral des Affaires étrangères d’Autriche en 1986. Il a été à la tête de la direction du COREPER I, affaires concernant le marché unique de l’UE et notamment le marché unique numérique et le marché unique de la défense, la technologie ouverte et l’innovation, la recherche en matière de sécurité de l’UE (2012-2016). Il a également été expert national détaché auprès de la Commission européenne de 2003 à 2007. Il a été en poste à Kinshasa, Genève et Tel Aviv entre autres. Il a donné des conférences à l’Université du Danube, à Krems et à l’Université Sigmund Freud, Vienne. Il est diplômé de l’Université de Vienne et de l’Académie diplomatique de Vienne.

Hassan Abdel Rahman

Ancien ambassadeur de l’Autorité nationale palestinienne aux États-Unis (1994-2005) ainsi qu’au Maroc (2005-2009). Il est actuellement président-directeur général et vice-président du Conseil pour les relations entre le Monde arabe l’Amérique latine et les Caraïbes (CARLAC) ainsi que conseiller principal au sein de la Fondation Mondiale pour la Démocratie et le Développement (FUNGLODE). Il a été le vice-représentant de l’OLP auprès des Nations Unies à New-York. Il est un membre actif dans le Processus de Paix au sein du conflit israélo-palestinien, en tant que conseiller politique principal des équipes de négociation palestiniennes à la Conférence de Madrid de 1991, de Wye River et au Sommet de Camp David, en 2000. Il est diplômé de l’Université Pontificale Catholique de Porto Rico et de l’Université de New-York.

Gong Xiaosheng

Envoyé spécial de la Chine pour la question du Moyen-Orient depuis 2014. Après l’obtention de son diplômé, il a travaillé au département Asie de l’Ouest et Afrique du Nord du ministère des Affaires étrangères, à l’ambassade de Chine en Egypte, au bureau des Affaires étrangères du Conseil d’Etat chinois et au sein de la mission permanente de la Chine auprès des Nations unies. Il a été représentant de la Chine auprès de l’Autorité nationale palestinienne (au rang d’ambassadeur), ambassadeur auprès du Royaume hachémite de Jordanie et ambassadeur en Turquie. Il est diplômé de l’Université des langues étrangères de Pékin.

La lettre de l’Expansion

14.11.16

La WPC (World Policy Conference), fondée par Thierry de Montbrial, accueillera Binali Yildirim, Premier ministre de la Turquie, à Doha le 20 novembre pour l’inauguration de la 9e édition de cette conférence internationale. Il sera aux côtés du cheik Abdullah Ben Nasser ben Khalifa Al Thani, Premier ministre du Qatar, et de Jean-Marc Ayrault, qui ouvriront l’édition 2016. Ce lancement sera suivi d’une séance plénière consacrée à l’avenir du Moyen-Orient.

Essa Ali Al-Mannai

Directeur exécutif de Reach Out To Asia (ROTA). Il a rejoint ROTA en tant que directeur des opérations en 2009 et a été promu directeur exécutif en 2010. Depuis lors, il est responsable de mettre en œuvre l’orientation stratégique établie par le conseil d’administration de ROTA. Sous sa direction, l’organisation a mené de multiples initiatives liées à l’Asie et au Qatar dans 13 pays. Il a été membre des comités de pilotage de plusieurs groupes internationaux et locaux dans le domaine du développement et de la responsabilité sociale. Depuis 2010, il est membre du groupe de travail sur les normes minimales du Réseau inter-agences pour l’éducation dans les situations d’urgence (INEE). Au Qatar, il représente ROTA au comité directeur du réseau de bénévoles TAMM, dont ROTA est l’un des membres fondateurs.