Sept personnes ont été tuées vendredi soir aux abords d’une synagogue. 42 suspects ont été interpellés samedi par la police israélienne alors que, toujours samedi, une autre fusillade perpétrée par un Palestinien, âgé de 13 ans, a fait deux blessés supplémentaires. Le monde entier redoute un embrasement.
Depuis vendredi soir et la première fusillade ayant emporté la vie de sept personnes aux abords d’une synagogue, les diplomaties européennes ne cessent d’appeler Israéliens et Palestiniens au calme.
Une position assez différente de celle exprimée dans la nuit de vendredi à samedi par Joe Biden. Le président américain a en effet appelé immédiatement le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
Il l’a assuré du soutien des États-Unis face à cette « atroce attaque terroriste » qu’il a qualifiée d’« attaque contre le monde civilisé ». Lors de cet appel, Joe Biden a rappelé « l’engagement à toute épreuve des États-Unis pour la sécurité d’Israël ».
« Amorcer une désescalade »
À la différence des États-Unis, l’Europe défend une ligne plus distante avec l’État israélien tout en condamnant « fermement » les deux attentats perpétrés par des Palestiniens.
« L’Union européenne reconnaît pleinement les préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité, encore justifiées par les dernières attaques terroristes, mais il convient de souligner que la force létale ne doit être utilisée qu’en dernier recours, lorsqu’elle est strictement inévitable pour protéger la vie », a notamment déclaré Josep Borrell (le chef de la diplomatie de l’UE) dans un communiqué.
« L’UE est très préoccupée par l’aggravation des tensions en Israël et dans le territoire palestinien occupé. Nous appelons les deux parties à faire tout leur possible pour amorcer une désescalade et relancer la coordination en matière de sécurité qui est essentielle pour prévenir de nouveaux actes de violence », a-t-il ajouté.
Dès vendredi soir et la fusillade près d’une synagogue, la diplomatie française avait esquissé la même réaction mesurée. Elle avait dans un communiqué condamné l’« effroyable attaque terroriste contre des civils », la qualifiant de « particulièrement abjecte le jour des commémorations internationales des victimes de la Shoah ». Mais le Quai d’Orsay s’empressait aussi « dans un contexte de tensions croissantes, d’appeler toutes les parties à éviter des actions susceptibles d’alimenter l’engrenage de la violence. »
Après qu’Olaf Scholz s’est dit « bouleversé » par les attaques ciblant les Israéliens, le ministère des Affaires étrangères allemand avait lui aussi estimé qu’un « dialogue et une coopération entre Israël et les autorités palestiniennes sont plus que jamais nécessaires afin d’éliminer la terreur. La spirale de violence qui a déjà causé cette année trop de victimes des deux côtés ne doit pas continuer. »
L’aplomb russe
Fait exceptionnel depuis de longs mois, sur la question du Proche-Orient, Européens et Russes se retrouvent sur la même longueur d’onde diplomatique. La diplomatie russe s’est en effet déclarée samedi « profondément préoccupée par ce déroulement des évènements » et a appelé toutes les parties à la « retenue maximale et à éviter une escalade ultérieure des tensions ».
Pour le ministère russe des Affaires étrangères, « les derniers évènements confirment avec toute évidence la nécessité de relancer un dialogue constructif palestino-israélien et de renoncer aux actions unilatérales ». Moscou, qui ne manque pas d’aplomb, est allé jusqu’à assurer : « On ne peut mettre fin aux violences répétitives que dans le cadre d’un processus de négociations se basant sur les principes du droit international. »
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