L’incertitude domine au Proche-Orient

12.18.2024
L’incertitude domine au Proche-Orient

CHRONIQUE. Comment favoriser le retour à la paix civile en Syrie? Comment profiter de l’affaiblissement de l’Iran pour le pousser à un accord sur le nucléaire? Les deux questions ont été abordées à la World Policy Conference, qui vient de se dérouler à Abu Dhabi et à laquelle notre chroniqueur François Nordmann a eu accès

La Syrie a toujours été le terrain de jeu favori des grandes puissances et des puissances régionales au Moyen-Orient depuis son indépendance, acquise en 1946, sauf peut-être à l’époque de la fusion avec l’Egypte orchestrée par Nasser. Elle a été gouvernée la plupart du temps par des militaires qui se succédaient au pouvoir à la suite de coups d’Etat, jusqu’à ce que Hafez el-Assad impose son autorité. Son fils Bachar n’a pas hérité du sens politique de son père, et le peuple s’est dressé contre lui en 2011. Il s’est maintenu au pouvoir par une répression féroce, en faisant intervenir l’Iran, puis la Russie.

La chute de la maison Assad aujourd’hui ne suffit pas à garantir le retour à la paix civile. Des troupes turques, américaines et israéliennes stationnent sur une partie du territoire syrien. «Israël a surréagi» en occupant le côté syrien du Golan, a déclaré le professeur Itamar Rabinovich, spécialiste de la Syrie et ancien ambassadeur d’Israël à Washington. Il s’exprimait devant la World Policy Conference – organisée chaque année par Thierry de Montbrial, président de l’Institut français des relations Internationales –, qui s’est tenue le week-end dernier à Abu Dhabi. Le jeu de la Turquie lui paraît particulièrement dangereux, Erdogan poursuivant deux objectifs: il veut renvoyer les 3 millions de réfugiés syriens qu’il a abrités sur son territoire; il entend pourchasser les Kurdes vivant en Syrie. Mais ses visées néo-ottomanes ne sont soutenues par personne au Proche-Orient.

[…]

Read full article written by François Nordmann on Le Temps.