Maroc: Le Maroc, partenaire incontournable pour régler la question migratoire

30.10.2018

H.T., AllAfrica 

La World Policy Conference débat des approches et partenariats à même de permettre de relever les défis

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’UE et de la Coopération, Josep Borrell, et son homologue marocain, Nasser Bourita, ont convenu de continuer à faire progresser la coopération en matière d’immigration sur la base de la “responsabilité partagée”, et ce dans le cadre d’une réunion tenue samedi à Rabat et au cours de laquelle ils ont examiné différentes affaires internationales.

Selon un communiqué du ministère espagnol des Affaires étrangères relayé par Europa Press, Josep Borrell a participé à la 11ème édition de la World Policy Conference (WPC) tenue sous le thème « Europe: quelques enjeux stratégiques » et organisée du 26 au 28 octobre à Rabat pour débattre des principaux défis auxquels fait face la communauté internationale.

Profitant de ce déplacement, les chefs de diplomatie de l’Espagne et du Maroc ont tenu une réunion bilatérale au cours de laquelle ils ont passé en revue les questions d’intérêt commun « réaffirmant l’engagement de continuer à approfondir les excellentes relations entre l’Espagne et le Maroc et leur caractère stratégique ». Ils ont également convenu de continuer à promouvoir le partenariat entre l’UE et le Maroc et entre l’Europe et l’Afrique.

S’agissant de la question migratoire, Josep Borrell et Nasser Bourita ont lancé un appel à la coopération, tant au niveau bilatéral que multilatéral, sur le “principe de la responsabilité partagée”, notamment dans la perspective du Forum des Nations unies que Marrakech accueillera en décembre.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères a également confirmé que les crises libyenne et syrienne et la question du Sahara marocain figuraient parmi les questions d’intérêt régional abordées lors de ladite réunion.

Dans un entretien avec la MAP, Josep Borrell a indiqué que cette séance de travail a été une occasion de discuter de la migration et de la coopération maroco-espagnole, relevant que la migration en provenance de l’Afrique subsaharienne représente un problème majeur pour l’Europe.

Evoquant le rôle joué par le Royaume en faveur du développement de l’Afrique, il a souligné que l’Europe est tenue de prendre « beaucoup plus » au sérieux le continent africain, notant que « l’Afrique devrait être un objectif fondamental de l’action économique européenne ».

Le ministre espagnol a, à cet égard, mis l’accent sur l’importance de l’entraide pour résoudre le problème migratoire, estimant que la construction de murs frontaliers ne contribue pas à mieux gérer les flux migratoires, tout en se félicitant de l’organisation à Rabat de cette édition du WPC, ce qui « reflète la place qu’occupe le Maroc à l’échelle internationale » dans plusieurs domaines.

Pour sa part, la ministre autrichienne des Affaires étrangères, Karin Kneissl, a déclaré lors d’une séance plénière tenue dans le cadre de la WPC, que la voie choisie par l’Union européenne (UE) s’articule autour de l’établissement de réseaux plus étoffés entre l’UE et ses partenaires.

La ministre a également insisté sur le renforcement des partenariats pour une connectivité durable, notamment avec les pays asiatiques, précisant que cette approche pourrait relever des défis au profit des citoyens, tant en Europe qu’en Asie.

Ainsi et afin d’établir des partenariats stratégiques structurants, elle a insisté sur la nécessité d’appliquer les règles relatives à la transparence, notamment en ce qui concerne les modes de passation des marchés publics, appelant au respect des règles de la concurrence de la propriété intellectuelle et au partage des risques.

Après avoir mis l’accent sur les relations sino-européennes, la ministre autrichienne a estimé que l’Europe et la Chine s’entendent mutuellement sur des principes essentiels, tout en mettant en place une méthodologie qui respecte les intérêts des citoyens, relevant que leur initiative pourra développer la reconstruction d'”un multilatéralisme efficace” pour relever les défis actuels.

Il convient de signaler que la 11ème édition de la World Policy Conference réunit plus de 250 personnalités de haut niveau, provenant de plus de 40 pays et de divers horizons, en vue d’échanger des réflexions, préoccupations et solutions autour des bouleversements incessants que connaît le monde.

Les travaux de cette édition ont porté sur les enjeux du commerce international, l’éducation, le développement de l’Afrique, les questions énergétiques et le climat, l’état de l’économie mondiale et d’autres sujets.

Fondé en 2008 par Thierry de Montbrial, président de l’Institut français des relations internationales (Ifri), cet événement international a été classé 3ème meilleure conférence de think tank au monde en 2017, d’après le Global Go-To Think Tanks Index de l’Université de Pennsylvanie.