Gouvernements et entreprises appelés à opérer des changements dans les modalités de développement pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris (Laurent Fabius)

13.10.2019

Atlasinfo

Tous les acteurs concernés par la question du climat, dont les gouvernements et entreprises, sont appelés à opérer des changements dans les modalités de développement afin d’espérer atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris, a affirmé dimanche, à Marrakech, l’ancien président de la COP 21, Laurent Fabius.

“Avec les modes actuels de développement, nous nous ne trouvons pas dans une situation conforme à ce qui est attendu et nous n’allons pas vers les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat”, a-t-il dit lors d’une plénière sous le thème “le climat et l’environnement” dans le cadre de la de la 12ème édition de la World Policy Conference (WPC).

Cependant M. Fabius a reconnu que la situation actuelle a beaucoup évolué comparativement à une dizaine d’années auparavant avec une prise en conscience universelle de l’ampleur du phénomène du changement climatique et une augmentation accrue de la part des énergies renouvelables grâce à l’évolution technologique qui permet de produire de l’énergie à moindre coût.

Après avoir souligné l’urgence d’agir pour sauver la planète d’autant plus que le dérèglement climatique impacte notamment les populations vulnérables, M. Fabius a appelé à agir dans tous les domaines, car aucun secteur n’est à l’écart, à agir tous les acteurs et à utiliser tous les outils disponibles.

 

L’actuel président du Conseil constitutionnel français a appelé à ne pas sous-estimer la décision des Etats-Unis de se retirer de l’Accord de Paris étant donné que cette action de la première puissance mondiale a poussé d’autres pays à vouloir abandonner leurs engagements en matière de climat, appelant à limiter l’usage du charbon, qui reste responsable de plus de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Et de noter que la mise en place de règles communes en matière d’environnement permettrait une grande évolution dans ce domaine.

Le président-directeur-général de la compagnie pétrolière et gazière française Total, Patrick Pouyanné, a souligné pour sa part, que dans la situation actuelle, chaque Etat pense la question de l’énergie de façon “égoïste” alors qu’il faut penser global pour être en mesure d’atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat, appelant dans ce cadre à l’adoption d’une approche énergétique européenne unifiée.

Cet économiste a cependant reconnu que la prise en conscience de la question du réchauffement climatique et ses impacts reste moins palpable dans les pays en développement, la priorité étant accordée au développement dans ces pays.

  1. Pouyanné note que contrairement aux engagements des Etats, les investissements dans le charbon, qui reste l’énergie la moins chère, ont augmenté, attribuant la situation contradictoire actuelle aux gouvernements puisque, selon lui, plus de 80 % des entreprises pétrolières et gazières par exemple sont étatiques.

Et de faire savoir que sa compagnie a pris un engagement “réaliste” consistant en la réduction de 15% de ses émissions de CO2 à l’horizon 2030.

Placée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, la 12ème édition de la WPC a pour mission de contribuer à promouvoir un monde plus ouvert, plus prospère et plus juste, ce qui suppose un effort permanent pour comprendre la réalité des forces en jeu et leurs interactions, et réfléchir à l’adaptation pacifique de l’organisation des rapports interétatiques à tous les niveaux, dans le respect de la culture et des intérêts fondamentaux de chaque Nation.

Elle offre également un espace de réflexion et de dialogue essentiel autour des grands enjeux de la gouvernance mondiale, tout en permettant de développer des liens durables.

Les travaux de cette 12ème édition portent notamment sur les enjeux de la technologie dans la société et en politique, les cyberpuissances, la cybermenace, l’énergie et l’environnement, ainsi que sur les perspectives économiques et politiques, le commerce, l’investissement direct et la confiance, mais aussi sur l’avenir du système monétaire international, l’arme du droit et la mondialisation.

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