L’EDITO

16.10.2019

Petites phrases

Par Nadia SALAH

La World Policy Conference a posé ses bagages d’été indien à Marrakech (Cf. édito et comptes rendus, L’Economiste édition n°5613 du 14 octobre 2019). Et ce grâce au soutien important mais discret de l’OCP, via son think tank l’OCP Policy Center dirigé par le Pr. Aynaoui.

L ’IFRI, un des plus anciens centres indépendants d’études français, a 40 ans aujourd’hui. Il a été monté par Thierry de Montbrial, dont le carnet d’adresses lui permet d’inviter le Rwandais Paul Kagame ou le ministre des Affaires étrangères qatari… On attendait leurs «petites phrases».

Elles sont sorties de là où on ne les attendait pas, de la CGEM, de son président lui-même. Sans qu’on y accorde attention sur le moment.

Depuis son élection, le président était surveillé de près, par une partie de ses membres, prêts à lui sauter dessus, au moindre écart politique. Les méfiants ont été bien servis. Il est sorti de son mandat sur des sujets sensibles: Algérie, Tunisie, Mauritanie…!

Vingt-quatre heures plus tard, la démission du patron des patrons était signée. Avec en plus un communiqué sévère des Affaires étrangères, dirigées par Nacer Bourita.

Clin d’œil de l’Histoire, c’était Mezouar, ministre des AE en décembre 2016, qui avait expédié à Hamid Chabat, en tant que SG de l’Istiqlal, un message similaire pour «avoir exprimé un avis irresponsable» sur la Mauritanie. L’arroseur arrosé?

Quant à la question algérienne, les moyens y sont tels (trois fois plus de militaires, deux fois mieux équipés selon le centre IRIS) que les officiels marocains redoublent de prudence.

A moins que l’Algérie soit séduite par l’idée d’envoyer son surplus de manifestants vers l’ouest, pour battre de vitesse le nouveau modèle ou les percées africaines?!

Ce qui serait une autre histoire.

La prudence marocaine peut se comprendre. A condition que l’irascibilité algérienne n’impose pas aux Marocains une interdiction de penser ce qu’on veut, de qui on veut.

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