World Policy Conference 2019 : Ce qu’a dit Mezouar sur l’Algérie…

13.10.2019

Hassan Zaatit, La Tribune

Invité de la 12ème édition de la WPC, le président de la CGEM Salaheddine Mezouar, n’a pas fait dans la dentelle.

Il a tenu à préciser que « contrairement à ce que pense beaucoup, les manifestations pacifiques en Algérie sont porteuses d’espoir et l’Algérie ne fera certainement pas marche arrière. L’Armée en Algérie est invitée aujourd’hui plus que jamais à partager le pouvoir ».

Le patron du patronat marocain estime également que l’unique solution à la crise politique algérienne consiste en l’acceptation du pouvoir militaire algérien du partage du pouvoir avec cette élite politique qui constitue une véritable force structurée et organisée à l’heure notamment où toute la classe politique de l’ancien système est rejetée en bloc par la rue.

Devant une assistance de personnalités d’horizons différents du monde occidental, il a saisi l’occasion pour pointer du doigt l’UE pour ses positions qualifiées d’ambiguës et de timides.

Très critique, l’ex-MAE, a rappelé l’enjeu principal de la COP 22 de Marrakech : « A l’époque et en plein travaux, Donald Trump, à peine élu nouveau Président des Etats Unis, a pris la décision de ne pas signer l’Accod de Paris ». Ce fut alors un signal fort d’un monde qui allait prendre une autre tournure aux risques multiples : « Mais aujourd’hui dans un monde de désordre polaire grave, je suis heureux de voire à côté une force comme la Chine qui rééquilibre, ce qui représente un réel espoir avec qui il est important de composer ».

Et de poursuivre dans le même sens que dans ce monde d’aujourd’hui, la Chine représente pour l’Afrique un réel regain de souveraineté et des opportunités de business et d’emplois.

Et aux Occidentaux présents lors de cette 12ème édition, Mezouar a voulu, apparemment, exprimer sa déception : « Certes l’UE est le partenaire classique de l’Afrique, mais nous observons aujourd’hui que, face à un océan de défis d’ordre politique, climatique, sécuritaire et socio-économique, notre partenaire manque de visibilité et de repères. Un partenaire qui est entrain de suivre le mouvement des intérêts, ce qui ne manque pas d’impacter négativement l’Afrique’’.

Mezouar ne s’est pas arrêté en si bon chemin et a rappelé aux Occidentaux qu’aujourd’hui, les pays du Maghreb « vivent au rythme de changements structurels porteurs d’espoir, ce qu’il incombe à l’UE de prendre en considération’’.

Ceci étant, l’intégration maghrébine constitue aujourd’hui un espace de résistance que les Occidentaux sont également invités à soutenir et appuyer : ‘‘L’intégration maghrébine est une force à même de résoudre les problématiques du Sahel. Alors qu’une Afrique engloutie dans des problématiques profondes reste une menace pour l’Europe’’.

L’UE est appelée à revoir ses cartes à l’heure du Brexit et à l’heure des menaces climatiques et sécuritaires, sans pour autant oublier l’immigration clandestine. La donne Afrique dans cet engrenage ne devrait pas être négligeable. Loin de là. L’Afrique se veut une alliée stratégique pour une UE perdue aujourd’hui. Seulement, le temps presse. La Chine, elle, continue son bon chemin vers une vraie percée économique en Afrique.

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