World Policy Conference : Le développement de l’Afrique relève de la responsabilité des Africains (Paul Kagame)

14.10.2019

2M.ma

« Il est de notre responsabilité, en tant qu’Africains, de prendre en main nos propres intérêts et de développer notre Continent pour atteindre son plein potentiel », a affirmé, samdi soir à Marrakech, le Président rwandais Paul Kagame.

Dans une allocution prononcée à l’occasion d’un dîner-débat organisé dans le cadre de la 12ème édition de la World Policy Conference (WPC), le président Paul Kagame a souligné que « Nous avons attendu beaucoup trop longtemps, en fait pendant des siècles », ajoutant que « l’Afrique n’est le prix à gagner ou à perdre pour personne ».

Relevant que le commerce contribue grandement à la performance de l’économie de chaque pays, Kagame a indiqué que la recherche d’un avantage comparatif conduit généralement à des gains en termes de compétitivité et de richesses. « C’est pourquoi, à un moment donné, le concept d’aide au commerce a gagné en popularité », a-t-il dit.

L’idée, a-t-il poursuivi, était de renforcer les capacités commerciales d’un pays afin qu’il puisse passer de la dépendance à l’auto-suffisance et enfin à la prospérité. « Cela aurait dû être l’approche depuis le début », a-t-il noté.

Et le président Kagame de soutenir que l’Afrique entretient aujourd’hui de « solides relations commerciales » avec le monde entier, que ce soit avec l’Europe, l’Inde, l’Amérique du Nord ou avec la Chine, précisant que le Continent aspire « à plus d’investissements et d’échanges commerciaux avec tout le monde, car nous en profiterons tous ».

Dans ce cadre, le président rwandais a mis l’accent sur l’importance pour les pays africains de se réunir en tant qu’ensemble régional, faisant remarquer que les barrières intérieures qui entravent la libre circulation et le commerce sur le Continent continuent de tomber, même s’il reste encore beaucoup à faire à ce sujet.

A ce propos, Kagame a noté que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) est maintenant en vigueur et que les échanges commerciaux commenceront en juillet 2020, estimant que cet Accord modifiera radicalement la façon de faire des affaires en Afrique et avec le reste du monde.

Evoquant le « ton d’inquiétude et de défaitisme » qui domine les débats politiques actuels, le président du Rwanda a considéré qu’il s’agit par-dessus tout de « la peur de perdre quelque chose plutôt que de l’ambition de faire plus et mieux ».

« Même la science et la technologie -les moteurs mêmes du progrès humain- sont de plus en plus perçues comme problématiques, comme c’est le cas par exemple avec l’intelligence artificielle ou les cultures génétiquement modifiées », a-t-il enchaîné.

Et Kagame d’affirmer que « ce pessimisme ne résonne pas en Afrique », ajoutant qu’il existe « une détermination à vivre une vie meilleure pour nous-mêmes ».

« Nous avons déjà constaté des signes de progrès considérables en particulier dans les domaines de la santé, de la connectivité, de la gouvernance et des revenus », s’est-il félicité, affirmant qu’il est très essentiel de « retrouver ce sentiment d’espoir et d’optimisme, chaque fois qu’il est perdu ».

Le président rwandais a également expliqué que « Nous pouvons être de meilleurs partenaires, ce qui signifie que nous tous, ici présents et ailleurs, travaillons ensemble ».

« C’est ce qui nous permettra de nous remettre sur la voie d’un monde meilleur où tout un chacun en profite », a-t-il dit en conclusion.

A rappeler que le président Paul Kagame est arrivé samedi après-midi à Marrakech pour participer aux travaux de la 12ème édition de la World Policy Conference (WPC/12-14 octobre).

A son arrivée à l’aéroport international Marrakech-Menara, Kagame a été accueilli par le Chef de Gouvernement, Saad Dine El Otmani ainsi que par l’ambassadeur de la République du Rwanda au Maroc, Mathias Harebamungu.

La 12ème édition de la WPC s’est ouverte, samedi matin, en présence d’un parterre d’éminentes personnalités du monde de la politique, de l’économie et des médias, outre des académiciens, des experts et des chercheurs issus des cinq continents.

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