Carlos Ghosn : « Nous avons vu bien avant tout le monde le potentiel du Maroc »

LesEco.ma

Écrit par Jalil BENNANI

Publication : 27 octobre 2018

Dans l’agenda de sa visite au Maroc, Carlos Ghosn a participé aux travaux de la World Policy Conference, avant de rencontrer quelques médias triés sur le volet, dont Les Inspirations ÉCO. Un échange intéressant même en l’absence de toute grande annonce.

En marge de son intervention dans la World Policy Conference (WPC) qui se poursuit actuellement à Rabat, Carlos Ghosn a tenu une table ronde restreinte en présence des représentants d’une demi-douzaine de médias, dont Les Inspirations ÉCO. Le grand patron du Groupe Renault (et de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi) a notamment commenté la grande annonce faite à l’occasion de son déplacement à savoir, le doublement capacitaire de la Somaca qui produira 160.000 véhicules à l’horizon 2022.

«Somaca a fait tous les efforts nécessaire pour être compétitif et le Gouvernement Marocain a facilité cette compétitivité. Le Gouvernement qui était inquiet que le développement de l’usine de Tanger se fasse au détriment de la Somaca et qui nous a souvent dit qu’il fallait à tout prix maintenir les deux sites et c’est ce que nous avons fait de bonne foi», a expliqué M. Ghosn.

Carlos Ghosn a profité de cet échange pour souligner l’importance du travail fait par les Pouvoirs Publics et en particulier le ministère de l’Industrie. «Ce qui me paraît très important et fondamental, c’est que ce partenariat où le Gouvernement Marocain s’assure de la compétitivité de son industrie et nous, en tant qu’industriel, nous nous assurons de la compétitivité de nos usines, constitue la condition de base du succès de nos deux usines (…) c’est un partenariat gagnant-gagnant», dixit Ghosn.

Répondant à une question sur le taux d’intégration locale, Carlos Ghosn a rappelé que son groupe était engagé dans cet effort. «Puisque nous voulons une industrie pérenne au Maroc, nous avons tout intérêt à localiser au Maroc et tirer profit de tout ce que le royaume peut offrir», a-t-il dit dans ce sens, martelant «notre taux d’intégration va augmenter».

Tanger, une usine moderne

S’agissant de l’usine tangéroise de son groupe, le président de Renault est tout aussi ambitieux et visionnaire. «Pour ce qui est de Tanger, la capacité est de 340.000 voitures et nous allons l’utiliser», a-t-il déclaré, ajoutant «n’importe quel bruissement supplémentaire sur les marchés internationaux, va poser la question de l’expansion de l’usine de Tanger».

À la question de savoir si cette usine produira un jour autre chose que des Dacia, la réponse est plutôt équivoque : «Tanger est une usine moderne et dans laquelle nous avons beaucoup investi (…) Tanger fera des produits modernes et ces produits modernes, nous les définissons, mais c’est le client qui les appelle».

Ghosn entretient également le flou (et le mystère) en disant : «Tanger est d’abord un site Renault, donc il y a une priorité à ses marques Dacia et Renault, mais c’est aussi un site qui est tout à fait capable de servir à n’importe qu’elle marque de l’Alliance». L’allusion est ici faite à Nissan, mais aussi à Mitsubishi, mais il ne s’agit que là d’une hypothèse.

La concurrence arrive…    

S’agissant de l’arrivée d’autres constructeurs automobile concurrents, le président de Renault s’est dit «favorable», n’ayant «aucune objection que d’autres constructeurs viennent s’installer (…) car plus il y a de constructeurs, plus il y aura des fournisseurs qui viennent».

Interpellé plus d’une fois sur les projets de PSA (usine, moteurs…), Ghosn déclare et rappelle : «nous sommes contents que la concurrence arrive, mais nous, nous avons vu bien avant tout le monde le potentiel du Maroc». En même temps, «le Maroc est une base industrielle très importante pour Renault (…) c’est une base qui va être moderne, compétitive et nous allons dans le sens de la localisation ensemble».

Enfin, s’exprimant sur la conjoncture mondiale et une éventuelle baisse des ventes, le même homme ne remet pas en cause la globalisation, mais estime «qu’elle doit être assise sur des accords équilibrés et qui soient mieux acceptés par les différentes parties». Dans ce contexte actuel de la mondialisation, le groupe n’est pas appelé à changer de stratégie selon Ghosn qui a formulé : «on ne change pas de plan de marche, mais on s’adapte et on se prépare à s’adapter».

11è WPC : Le Maroc, une “success story” en matière de politique migratoire

Publié par: Maroc diplomatique avec MAP

Date : 27 octobre 2018

La politique migratoire adoptée par le Maroc est une « success story » qui sert de modèle aux autres pays, ont souligné, vendredi à Rabat, les intervenants à la 11-ème édition de la World Policy Conference (WPC).

Le Maroc est une expérience réussie en matière de gestion des questions liées à la migration internationale, en accueillant un nombre important d’immigrés et en veillant à faciliter leur intégration, s’est félicité le sénateur polonais Bogdan Klich, ancien ministre de la défense et membre du parlement européen, lors d’un débat sur les migrations et l’avenir du multiculturalisme.

Le Maroc, en collaboration avec l’Espagne et l’Union européenne (UE), a favorisé l’instauration d’une situation de paix migratoire et a largement contribué au contrôle des flux migratoires, a-t-il relevé, appelant à renforcer davantage cette coopération de migration et de sécurité entre les deux rives de la Méditerranée.

« Nous sommes conscients des défis auxquels fait face le Maroc pour contrôler la situation et des efforts déployés pour protéger la frontière européenne« , a-t-il dit, notant qu’après la fermeture de la route entre la Libye et l’Italie, le Maroc est devenu la cible numéro un et sera confronté à de sérieux menaces, notamment le transit des groupes terroristes.

Il a, de même, évoqué l’élargissement des perspectives de coopération entre le Maroc et l’UE, ainsi que les réalisations communes dans différents domaines, ajoutant que la question migratoire et la lutte contre le terrorisme figurent à la tête des préoccupations.

Il a regretté, en ce sens, la propagation inquiétante du populisme en Europe centrale qui risque de mettre en danger le processus démocratique dans la région.

De son côté, l’ancien ministre français du Budget, Jean François Copé, maire de Meaux et avocat au barreau de Paris, a salué l’expérience remarquable du Maroc dans le domaine de l’immigration, ainsi que les progrès accomplis dans plusieurs secteurs.

Sur la crise migratoire eu Europe, il a souligné la nécessité d’harmoniser la vision européenne, de trouver une solution européenne collective et un terrain d’entente et de concilier les positions et ce, en étroite collaboration avec les autres pays de la Méditerranée.

Pour gérer la situation, il a appelé à une politique de voisinage basée sur des partenariats permanents et à miser sur la réussite du parcours d’intégration, ajoutant que dans les pays d’accueil les migrants doivent être acceptés à la différence de leur background et de leurs cultures…

Pour sa part, Jim Hoagland, Conseiller de la rédaction du Washington Post, a relevé que la migration a une double facette: elle contribue à la croissance économique et démographique mais peut engendrer une crise humanitaire.

Il faut reconnaître les différences culturelles et sociales et non pas les utiliser pour diviser et créer des tensions, a-t-il insisté, notant que l’arrivée au pouvoir des populistes n’a pas apporté des solutions à la question migratoire comme attendu mais au contraire elle a produit un changement malsain.

Quant au ministre hongrois de la justice, Laszlo Trocsanyi, il est revenu sur l’installation des partis populistes à la tête des pays de l’Europe centrale et les retombées de cette vague de populisme sur la démocratie.

Il a également appelé à accroître la solidarité entre les pays européens et à travailler ensemble pour faire face aux défis migratoires.

Cette 11-è WPC, qui réunit plus de 250 personnalités de haut niveau de divers horizons, venus de plus de 40 pays, est l’occasion d’échanger les réflexions, préoccupations et solutions autour des bouleversements incessants que connaît le monde.

Fondé en 2008 par Thierry de Montbrial, président de l’Institut français des relations internationales (Ifri), cet événement international a été classé 3-ème meilleure conférence de think tank au monde en 2017, d’après le Global Go-To Think Tanks Index de l’Université de Pennsylvanie.

Parmi les thèmes inscrits au programme de la WPC-2018, initiée sous le thème de la gouvernance mondiale (25-28 octobre), figurent également les futurs de la Russie, la religion et la politique en Chine, l’impact d’un monde connecté sur la gouvernance mondiale, les migrations et l’avenir du multiculturalisme, l’avenir de l’euro, les conséquences de Trump, l’initiative One Belt One Road, les enjeux stratégiques de l’Europe et le problème de la Corée du Nord.

Les travaux de cette onzième édition porteront également sur les enjeux du commerce international, l’éducation, le développement de l’Afrique, les questions énergétiques et le climat, l’état de l’économie mondiale et bien d’autres sujets.

UNE PLACE DE CHOIX POUR L’AFRIQUE À LA WORLD POLICY CONFERENCE

26.10.2018

Afrique Confidentielle 

Les travaux de la 11ème édition de la World Policy Conference (WPC) se sont ouverts, vendredi matin à Rabat, avec la participation d’un aréopage d’acteurs politiques, économiques, académiques et médiatiques représentant plus de 40 pays. L’Afrique occupe une place de choix dans l’édition de cette année.

Afro-positivisme

« L’Afrique, qui a vu son image s’améliorer considérablement, dispose de bases solides pour devenir un pilier de la croissance et de la prospérité mondiale », c’est ainsi que le premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly voit le continent. Prenant part aux travaux d’ouverture de la 11e édition de la World Policy Conference à Rabat, le responsable ivoirien a décliné devant les participants sa recette pour assurer le développement de l’Afrique.

Dans ce sens, le responsable a assuré que l’accent doit être mis sur sept priorités en Afrique. Il s’agit de la stabilité politique, la paix et la sécurité, la réduction du « gap » en infrastructures, l’éducation et la formation des jeunes, l’amélioration du climat des affaires, l’industrialisation du continent, le maintien d’un cadre macroéconomique robuste, ainsi que l’accélération de l’intégration régionale afin de permettre aux entreprises d’accéder à des marchés « de plus grande taille ».

Une Afrique qui bouge

Le continent africain a réalisé durant les deux dernières décennies des progrès remarquables dans différents domaines à travers notamment une croissance économique annuelle au-dessus de la moyenne mondiale avec des taux oscillant entre 7 et 10% dans certains pays. Selon le chef de gouvernement ivoirien, le continent a pu également réduire le taux de l’extrême pauvreté qui est passé de 57% en 1990 à 35% en 2015. Un renforcement de la démocratie et des libertés individuelles a été également réalisé, a souligné M. Gon Coulibaly à l’ouverture de la 11ème édition de la World Policy Conference (WPC).

Initiée du 26 au 28 octobre, cette conférence aborde des thèmes ayant trait notamment aux défis économiques majeurs des cinq prochaines années, l’avenir de la Russie, la religion et la politique en Chine, l’impact d’un monde connecté sur la gouvernance mondiale, les migrations et l’avenir du multiculturalisme, l’avenir de l’euro, l’initiative « One Belt One Road », les enjeux stratégiques de l’Europe et le problème de la Corée du Nord.

Năm 2019 : Mỹ và Trung Quốc, thống trị thế giới lưỡng cực

26.10.2018

Minh Anh, RFI Vietnam

Cuối tuần này, 250 chuyên gia về quan hệ quốc tế tụ họp tại Rabat, thủ đô Maroc tham dự Hội nghị Chính Trị Quốc tế (World Policy Conference). Theo các chuyên gia, thế giới dường như đang được tái cấu trúc thành hai cực, tập trung xung quanh Hoa Kỳ và Trung Quốc, trong khi mà châu Âu đang tìm kiếm cho mình một chỗ đứng.

Nhân sự kiện này mục Quốc tế nhật báo kinh tế Les Echos (26/10/2018) dành hai trang báo lớn đưa ra các dự phóng về những thách thức địa chính trị cho năm 2019. RFI Tiếng Việt xin điểm lại các ý chính.

Đầu tiên hết, Les Echos ghi nhận « Một trật tự thế giới bị đảo lộn đang được tái định hình với tốc độ chóng mặt ». Bởi vì, các luật chơi quốc tế đang thay đổi cùng với sự xuất hiện của vô số yếu tố phức tạp đan xen lẫn nhau. Từ sự phân đôi các tác nhân tập trung xung quanh sự đối đầu giữa Mỹ và Trung Quốc, cho đến mối họa khủng bố thường trực cũng như cuộc chiến tin học đang lan rộng đe dọa các nền dân chủ và nhiều định chế quốc tế.

Châu Âu và cơn sóng thần « dân túy »

Tại châu Âu, nhà báo Catherine Chatignoux khẳng định « Chủ nghĩa dân túy đang thắng thế ». Ngay từ năm 2014, những phong trào chống hệ thống, chống di dân và chống Liên Hiệp Châu Âu đã đánh dấu một sự trỗi dậy đáng kể tại Nghị viện Châu Âu.

Gần như không một nước nào không bị tác động. Làn sóng dân túy lan từ những nước Nam Âu như Ý, vốn dĩ « bị nghiền nát » vì cuộc khủng hoảng kinh tế sang đến cả những nước Bắc Âu, thịnh vượng hay đang trên đà hồi phục kinh tế như Thụy Điển, Đan Mạnh và Áo chẳng hạn.

Việc dồn phiếu cho phe cực hữu phản ảnh rõ một sự chối bỏ làn sóng di dân được cho là quá tải, nỗi sợ hãi hay thực tế của tình trạng xuống cấp kinh tế trước hiện tượng toàn cầu hóa. Đó còn là một sự tìm kiếm bản sắc mà ở đó các đảng truyền thống đã không thể đem lại một lời giải đáp.

Giờ đây, cơn sóng thần « dân túy » này đang ngấp nghé trước cửa Nghị Viện Châu Âu trong kỳ bầu cử vào tháng 5/2019 tới đây, được đại diện bởi ba thế lực chính : Phong trào Liên Đoàn Phương Bắc của ông Matteo Salvini ở Ý, cùng với hai đảng cực kỳ bảo thủ mang tư tưởng chủ quyền lãnh thổ và « phi tự do », PiS (Quyền và Công Lý) tại Ba Lan và Fidesz (Liên minh dân sự) của thủ tướng Hungary Victor Orban.

Trung Quốc : Chủ nợ mới của thế giới

Tại châu Á, Trung Quốc, ngoài việc được nhìn nhận như là một cường quốc quân sự, kinh tế, còn được các nhà quan sát ví như là một ông « chủ nợ mới của các nước mới trỗi dậy ». Sự hào phóng về tài chính của Trung Quốc đẩy nhiều nước rơi vào tình trạng nợ quá mức.

Bà Christine Lagarde, tổng giám đốc Quỹ Tiền Tệ Quốc Tế IMF, tại một cuộc hội thảo ở Bắc Kinh đã phải lên tiếng cảnh báo các nước được Ngân hàng Phát triển Hạ Tầng châu Á của Trung Quốc cho vay là chớ có tin rằng đó là những « suất ăn miễn phí ».

Tuy điều kiện cho vay của Trung Quốc ít ngặt nghèo hơn so với của Ngân hàng Thế giới WB hay IMF, nhưng đến một ngày nào đó Bắc Kinh sẽ chìa « tờ hóa đơn ». Do vậy, phải cảnh giác trước nguy cơ bị « mắc siêu nợ ».

Nợ công tại vùng châu Phi hạ Sahara chiếm đến 45% Tổng sản phẩm quốc nội GDP vào cuối năm 2017, tăng 40% trong vòng 3 năm. Nhìn trong tổng thể, Trung Quốc chưa phải là chủ nợ hàng đầu. Nhưng khi tuyên bố mất khả năng trả nợ, Mozambique đã thừa nhận một khoản nợ khác gần 2 tỷ đô la vay ở nhiều doanh nghiệp Trung Quốc.

Tình trạng này đang gia tăng ở châu Phi và tại một số nước Đông Nam Á. Điều đó cho thấy là Trung Quốc đang tạo ra các sự lệ thuộc. Angola chấp nhận vay hai tỷ đô la, hoàn trả bằng khí đốt. Tương tự, Venezuela vay của Trung Quốc nhiều tỷ đô la và phải chấp nhận trả bằng dầu khí.

Với chiến lược « Con đường tơ lụa mới », Trung Quốc đã thành lập nhiều cơ chế tài chính đa phương và một hệ thống quản lý thay thế để cạnh tranh với phương Tây. Mục tiêu là trong dài hạn, Trung Quốc có thể trở thành một cực đối thủ cạnh tranh với Hoa Kỳ. Vì vậy, mỗi nước có liên quan phải tự chọn cho mình một phe để theo.

Hồ sơ Bắc Triều Tiên : « Nói nhiều, làm ít »

Tại châu Á, lãnh đạo Bắc Triều Tiên năm 2018 đã có những bước đi ngoại giao ngoạn mục. Không những Kim Jong Un đã có được một cuộc gặp thượng đỉnh với Donald Trump mà thượng đỉnh lần hai cũng đang được chuẩn bị.

Tương lai bán đảo Triều Tiên như thế nào chưa rõ. Chỉ biết rằng bất chấp các nỗ lực của tổng thống Hàn Quốc, Moon Jae In, sau ba lần gặp thượng đỉnh và trong vòng công du châu Âu vừa qua để vận động các nước mà ông đi qua hậu thuẫn cho quá trình phi hạt nhân hóa Bắc Triều Tiên, phương Tây vẫn tỏ ra nghi ngờ sự thành tâm của Bình Nhưỡng.

Hiện tại, tất cả các bên có liên quan đều tuyên bố tìm mọi cách để mang lại hòa bình cho bán đảo. Trong một cử chỉ tỏ thiện chí, bộ trưởng Quốc Phòng Mỹ James Mattis và đồng nhiệm Hàn Quốc, Jeong Kyeong-Doo, đã quyết định hủy cuộc tập trận thường niên « Vigilant Ace » được tổ chức vào tháng 12 tại Hàn Quốc. Hai bên giải thích cùng muốn « mang lại cơ hội để tiếp tục theo đuổi tiến trình ngoại giao (với Bắc Triều Tiên) ».

Iran ngạt thở vì Hoa Kỳ

Nếu như Bình Nhưỡng đang dần tìm cách thoát khỏi các lệnh trừng phạt của quốc tế thì Teheran ngược lại vướng phải vòng kim cô của Mỹ. Kể từ ngày 04/11/2018, lệnh trừng phạt của Mỹ nhắm vào xuất khẩu dầu hỏa, nguồn thu chính của Iran, bắt đầu có hiệu lực. Văn bản này nghiêm cấm tất cả các nước, các doanh nghiệp có giao dịch với Iran.

Với lệnh cấm này, lượng dầu thô xuất khẩu của nước Cộng hòa Hồi giáo có thể sẽ bị giảm đến hơn một nửa so với con số 2,8 triệu thùng dầu mỗi ngày, tính đến tháng 4/2018. Vì vậy, những ngày tháng sắp tới, đất nước Iran sẽ phải sống những tháng ngày khó khăn, trong khi mà lạm phát đã vượt mức 45% và đồng tiền quốc gia mất giá kỷ lục. Bất ổn xã hội và phản đối chính trị có nguy cơ bùng nổ.

Thế giới Hồi giáo và những cuộc chiến không hồi kết

Trong khi đó, « Thế giới Hồi giáo chìm đắm trong những cuộc nội chiến triền miên ».

Giới quan sát nói đến một mùa xuân Ả Rập dở dang. Bởi vì, trong năm nước có liên quan bởi cơn chấn động này bắt đầu từ tháng 01/2010, ba nước bị xâu xé vì nội chiến : Yemen – 15.000 người chết và một cuộc khủng hoảng nhân đạo, Syria – hơn 450 nghìn người bỏ mạng và một đất nước bị tàn phá và Libya 25.000 người tử vong.

Giới chuyên gia cho rằng khó có hy vọng tìm ra một giải pháp để vãn hồi hòa bình cho các cuộc xung đột tại ba nước trên.

Donald Trump và nửa nhiệm kỳ còn lại đầy « rủi ro »

Nếu đúng theo dự đoán kết quả bầu cử giữa kỳ, đảng Dân chủ sẽ chiếm đa số ở Quốc Hội, nửa nhiệm kỳ còn lại của tổng thống Donald Trump được dự báo là nhiều « sóng gió ».

Quốc Hội Mỹ sẽ « bùng nổ » các ủy ban, được thành lập để điều tra các vụ bê bối. Từ các khoản chi tiêu xa hoa của Scott Pruitt ở Cơ Quan Môi Trường do thiếu đạo đức nghề nghiệp cho đến những lợi nhuận không rõ ràng mà ông có được từ những hoạt động của gia đình Trump hay trực tiếp từ những thương vụ của cô con gái Ivanka Trump.

Rồi những nghi vấn trốn thuế của « vương triều bất động sản » Donald Trump. Hay như đòi mở lại điều tra thẩm phán Kavanaugh vừa được bổ nhiệm vào Tòa Án Tối Cao.

Nhất là, sau kỳ bầu cử giữa kỳ, công tố viên đặc biệt Robert Mueller sẽ phải công bố kết quả điều tra nghi án ban vận động tranh cử của Donald Trump thông đồng với Nga và cho biết liệu tổng thống Mỹ có đã tìm cách cản trở điều tra hay không.

Nhưng có một điều chắc chắn, bất kể kết quả bầu cử giữa kỳ có ra sao, 2020 đang là đích nhắm chính của ông Donald Trump. Tổng thống Mỹ cũng muốn nối gót Harry Truman, Bill Clinton hay Barack Obama, vẫn đắc cử nhiệm kỳ hai, cho dù đã mất đa số ở Quốc Hội vào giữa nhiệm kỳ đầu.

Châu Mỹ Latinh : Thuyền ngả sang hữu

Nhìn xuống phía Nam, tại các châu Mỹ Latinh, người dân vì tức giận chống lại những chính đảng truyền thống tham ô, đã chọn các ứng viên ngoài hệ thống. Nhà báo Michel de Grandi buồn bã nhận định « Châu Mỹ Latinh ngả theo cánh hữu ».

Từ Chilê, Colombia cho đến Brazil, phe cực hữu đang thắng thế tại vùng châu lục đang gặp khủng hoảng. Bởi vì, các chính sách phát triển của nhiều chính phủ cánh tả trong những năm gần đây đã thất bại và tạo cơ hội cho phe cực hữu trỗi dậy, được cử tri xem như là một giải pháp thay thế.

Tin tặc Nga : Kẻ thù của phương Tây

Cuối cùng, Les Echos dự đoán năm 2019 sẽ còn là một trận quyết chiến « tin học » giữa Nga và Phương Tây. Brexit, bầu cử tổng thống Mỹ, hay như vụ đầu độc cựu điệp viên Serguei Skripal tại Anh, phương Tây đều tin rằng có bàn tay của điện Kremlin, cho dù Matxcơva vẫn luôn phủ nhận.

Câu hỏi đặt ra : Liệu Phương Tây đã có đủ phương tiện kỹ thuật, ý chí chính trị để ngăn chận Vladimir Putin tiếp tục điều khiển các chiến dịch xâm nhập và gây bất ổn ngoài các hành động gián điệp thông thường trong thời bình hay không ? Thực hư thế nào chưa rõ, chỉ biết rằng phương Tây đã bắt đầu hành động.

11e édition de la World Policy Conference – Amadou Gon Coulibaly séjourne à Rabat depuis hier

26.10.2018

Guy-Assane Yapy, Fraternité Matin 

Le chef du gouvernement ivoirien est dans le royaume chérifien pour prendre part aux assises sur la gouvernance mondiale. C’est à 15h57, heure locale, que le premier ministre, ministre du Budget et du portefeuille de l’état, Amadou Gon Coulibaly a foulé le sol marocain hier, en provenance d’Abidjan par vol spécial.Il était accompagné par les ministres Raymonde Goudou-Coffie de la Modernisation de l’administration et de l’Innovation du service public et Souleymane Diarrassouba du Commerce, de l’Industrie et de la promotion des PME. À sa descente d’avion à l’aéroport de Rabat Salé, le chef du gouvernement et sa délégation ont été accueillis par l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Maroc, Idrissa Traoré et les membres du corps diplomatique. Le premier ministre est à Rabat pour représenter le président de la république à la 11ème édition de la World Policy Conference (WPC), qui a ouvert ses portes aujourd’hui. Et ce, jusqu’au 28 octobre, à l’hôtel Sofitel de Rabat. Il s’agit d’une rencontre de haut niveau qui traitera des enjeux de la gouvernance au niveau du commerce international, de l’éducation, du développement, des questions climatiques, énergétiques et de l’état de l’économie mondiale. À la cérémonie d’ouverture aujourd’hui, Gon Coulibaly livrera un important message devant un parterre de personnalités sur le thème ‘’Forces et faiblesses de l’Afrique d’aujourd’hui’’. Ce forum qui vise à promouvoir un monde plus ouvert, plus prospère et plus juste, offre ainsi l’occasion au premier ministre ivoirien de partager la vision du président de la république, Alassane Ouattara et du gouvernement sur le développement social et économique de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique. Ce sont environ 350 personnalités de haut niveau, des dirigeants politiques et économiques, des chercheurs et experts de plus de 40 pays des cinq continents qui se retrouvent dans la capitale politique et administrative du royaume chérifien. Ils y sont dans un seul esprit : prôner la tolérance pour la recherche du bien commun. Les assises de Rabat ont aussi une orientation stratégique qui est d’aider tous les dirigeants publics à réfléchir à l’adaptation pacifique de l’organisation des rapports interétatiques à tous les niveaux, dans le respect de la culture et des intérêts fondamentaux de chaque nation.

Rabat : C’est parti pour la World Policy Conference 2018

26.10.2018

Mohammed Zainabi, L’Observateur du Maroc et d’Afrique

La World Policy Conference (WPC) se tient cette année du 26 au 28 octobre 2018 à Rabat. Cette onzième édition réunit plus de 250 personnalités de haut niveau, de plus de 40 pays et de divers horizons, qui vont échanger leurs réflexions, préoccupations et solutions autour des bouleversements incessants que connaît le monde.

Fondé en 2008 par Thierry de Montbrial, président de l’Institut français des relations internationales (Ifri), cet événement international a été classé 3emeilleure conférence de think tank au monde en 2017 d’après le Global Go-To Think Tanks Index de l’Université de Pennsylvanie.

Parmi les thèmes inscrits au programme de la WPC 2018 : les défis économiques majeurs des cinq prochaines années, les futurs de la Russie, la religion et la politique en Chine, l’impact d’un monde connecté sur la gouvernance mondiale, les migrations et l’avenir du multiculturalisme, l’avenir de l’euro, les conséquences de Trump, l’initiative One Belt One Road, les enjeux stratégiques de l’Europe, le problème de la Corée du Nord.

Les travaux de cette onzième édition porteront également sur les enjeux du commerce international, l’éducation, le développement de l’Afrique, les questions énergétiques et le climat, l’état de l’économie mondiale et bien d’autres sujets.

Politiques publiques: Rabat accueille la 11e édition de la World Policy Conference

26.10.2018

Medias 24 

Coup d’envoi ce 26 octobre de la onzième édition de la World Policy Conference (WPC), organisée par l’Institut français des relations internationales (IFRI) et l’OCP Policy Center. La conférence, qui se tient jusqu’au 28 octobre à Rabat, vise la réflexion sur les bouleversements incessants que connaît le monde actuellement, les solutions pour y parer, et le développement de liens durables entre ses participants.

Parmi les thématiques phares abordées: les défis économiques majeurs des cinq prochaines années, l’impact d’un monde connecté sur la gouvernance mondiale, les migrations et l’avenir du multiculturalisme… Des discussions tenues sur fond d’inquiétudes et incertitudes liées à la montée des tendances protectionnistes à travers le monde, et à la pérennité des accords commerciaux et de libre échange entre différents pays et zones commerciales.

Cette conférence internationale rassemble des acteurs politiques, économiques, académiques et médiatiques issus de plus de 40 pays -les grandes puissances ainsi que les moyens et petits pays, y compris les pays émergents.

Plus de 250 personnalités de haut niveau y participent, parmi lesquelles Jean-Paul Agon (Président Directeur Général de L’Oréal), Olivier Blanchard (Ancien économiste en chef du FMI), Nasser Bourita (ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale), et Karl Brauner (Directeur Général adjoint de l’OMC).

Rendez-vous incontournable dans l’agenda de la gouvernance mondiale, la WPC s’est distinguée comme troisième meilleure conférence de think tank au monde en 2017, d’après le Global Go-To Think Thank Index de l’Université de Pennsylvanie.

Ci-après une retransmission en live de la séance inaugurale de la conférence, ainsi que du premier panel portant sur les défis économiques majeurs des cinq prochaines années.

Le Brexit coûte déjà un milliard d’euros à Airbus et à ses sous-traitants

26/10/2018

Sophie Fay, Le Nouvel Obs

Lors du Salon aéronautique de Farnborough, au sud-ouest de Londres, en 2016. (ADRIAN DENNIS/AFP)

Pour anticiper la sortie du Royaume-Uni de l’UE et ne pas souffrir d’un manque de pièces, l’avionneur constitue des réserves, qui coûtent à lui et ses sous-traitants un milliard d’euros.

A la question « Quels sont les défis économiques majeurs des cinq prochaines années ? », posée en ouverture de la 11e World Policy Conference organisée par l’Institut français des relations internationales du 26 au 28 octobre à Rabat (Maroc), Patrick de Castelbajac a répondu très clairement : le Brexit. Le directeur général délégué à la stratégie et à l’international d’Airbus est ensuite entré dans le détail, en prenant son entreprise en exemple.

Le groupe aéronautique est sans doute la société la plus intégrée sur le plan européen, mais ses inquiétudes sont partagées presque à l’identique par les constructeurs automobiles (Volkswagen, BMW et Toyota en tête) et par les entreprises pharmaceutiques qui utilisent les mêmes méthodes de production, décentralisées sur tout le continent.

D’abord, l’avionneur s’inquiète pour la circulation des personnes. Le groupe emploie 14.000 personnes au Royaume-Uni et comptabilise 80.000 aller-retours par an entre le continent et l’île britannique. Mais la vraie préoccupation, c’est l’approvisionnement en composants indispensables pour la construction des Airbus.

« Très inquiets du niveau d’impréparation »

Pour l’instant, personne ne sait comment se passeront les contrôles aux frontières. Mais si chaque camion est contrôlé, ne serait-ce que deux minutes, cela générera des bouchons de 30 à 50 kilomètres. « Nous sommes très inquiets du niveau d’impréparation », insiste Patrick de Castelbajac.

« Pour faire un avion, il faut 2 millions de pièces. Nous sortons 3 avions par jour. Si nous prenons une semaine de retard parce qu’il manque une pièce, nous ne pouvons pas la rattraper et nous perdons un milliard d’euros. »

Brexit : ce qui se passerait en cas de « no deal »

L’avionneur, qui a publié en juin un mémo soulignant les graves risques d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sans accord, prend donc sans attendre ses propres précautions. Le dirigeant détaille :

« Nous faisons des réserves, des stocks tampons. Cela nous coûte un milliard d’euros. Une somme qui pourrait peut-être être utilisée à des projets plus utiles. »

Ces coûts sont répartis entre Airbus et ses sous-traitants. Et ils pèsent surtout sur la partie anglaise… Le Royaume-Uni était jusqu’à présent le pays le plus compétitif de l’univers Airbus, il ne le sera plus.

La question de la certification des pièces

« Nous ne sommes pas les seuls à avoir cette préoccupation, insiste Patrick de Castebajac. Aujourd’hui, tout le monde cherche des capacités et des locaux de stockage dans le nord de la France. »

Airbus a beau expliquer aux élus britanniques qu’ils doivent répondre à l’urgence et au danger de la situation pour leur industrie, rien n’y fait : les Britanniques ne semblent pas mesurer l’ampleur du danger potentiel pour leur économie.

La question de la certification des pièces post-Brexit n’est pas non plus encore résolue. Pour que les pièces soient certifiées, il faut appartenir à l’Agence européenne de la sécurité aérienne ; et pour cela, il faut reconnaître l’autorité de la Cour de justice de l’Union européenne. Ce dont ne veulent plus les « Brexiters », qui en ont fait un point de fixation, obsédés par la souveraineté et le slogan « take back control » (« reprenons le contrôle »). Un beau sac de nœuds en perspective si c’est la version « no deal » qui l’emporte.

WORLD POLICY CONFERENCE – L’ESPACE D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN AU RENDEZ-VOUS DE LA 11ÈME ÉDITION À RABAT

26/10/2018

CNES

Vendredi 26 octobre 2018, Jean-Yves Le Gall, Président du CNES, a participé à la 11ème édition de la World Policy Conference (WPC) à Rabat, dans le cadre d’un échange avec Jim Hoagland, éditorialiste au Washington Post. L’événement a été ouvert par Sa Majesté Mohammed VI, Roi du Maroc, Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre de la Côte d’Ivoire et Thierry de Montbrial, Président-fondateur de la WPC. Lors de son intervention, Jean-Yves Le Gall est revenu sur les trois enjeux de l’espace d’aujourd’hui et de demain : l’innovation, le climat et l’exploration.

L’innovation est aujourd’hui au centre des politiques spatiales conduites dans le monde entier. En ce qui concerne le CNES, l’innovation fait depuis sa création partie de son ADN, ce qui a permis à la France et à l’Europe de toujours être compétitives face aux défis des nouveaux acteurs du secteur. La part des technologies issues du spatial dans de nombreux domaines est considérable afin de satisfaire les besoins des citoyens (santé, sécurité, agriculture, pêche, aménagement du territoire, météo…).

 

Le climat et la lutte contre le changement climatique est désormais résolument d’actualité. Le 12 décembre 2015, 195 pays se sont engagés par l’Accord de Paris à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre pour contenir la hausse de la température globale. Depuis, le Président de la République a lancé le « One Planet Summit » dont les deux premières éditions, à Paris et à New York, ont mis en évidence le rôle fondamental des satellites dans ce combat du siècle. A cet égard, le CNES se positionne comme l’agence spatiale du climat et a fait de cette cause sa priorité. Il est investi dans de multiples coopérations internationales et a lancé en 2017 la création du « Space Climate Observatory ».

 

L’exploration est le fil conducteur de l’activité du CNES en 2018. Trois grandes missions jalonnent l’année : Hayabusa2-Mascot qui étudie l’astéroïde Ryugu, BepiColombo qui est en route vers Mercure et InSight-SEIS qui atterrira le 26 novembre sur Mars. Et le programme des années à venir n’est pas en reste avec les missions ExoMars 2020 dans le cadre de l’ESA et Mars 2020 en coopération avec la NASA.

 

En guise de conclusion, Jean-Yves Le Gall est revenu sur la coopération spatiale franco-marocaine. Les liens entre les deux pays se sont très fortement développés au cours des dernières années et conduiront à l’organisation par l’International Astronautical Federation (IAF) d’un Colloque sur l’eau, à la fin du mois d’avril 2019.

 

Thierry de Montbrial : « L’Europe ne peut pas se construire contre les nations »

26/10/2018

Virginie Robert, Les Echos

Thierry de Montbrial, président-fondateur de l’Ifri et de la World Policy Conference, qui réunit à Rabat cette fin de semaine 250 experts des relations internationales. – World Policy Conference

 

« Le déficit de l’Europe n’est pas un déficit démocratique mais un déficit d’efficacité », estime Thierry de Montbrial, pour qui l’avenir de la construction européenne revêt un enjeu mondial. La vision court-termiste de Donald Trump va susciter une prise de distance générale vis-à-vis des Etats-Unis.

Le XXIe siècle va-t-il s’articuler sur la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine ?

 

C’est une certitude pour les trente prochaines années. Nous serons alors en 2049, c’est-à-dire le centenaire de l’avènement de Mao Zedong au pouvoir. Depuis Xi Jinping, les communistes chinois ont cessé de faire profil bas et  affichent leur intention de devenir la première puissance mondiale . Ils cherchent à se doter de tous les moyens à cette fin, en particulier technologiques et militaires. Ils ont durci très fortement leurs positions, comme sur la mer de Chine méridionale. La compétition entre les Etats-Unis et la Chine va donc dominer ces trente prochaines années. Ce n’est pas vraiment une surprise. Quand George W. Bush a été élu, le premier dossier que le patron de la CIA lui a remis concernait la rivalité avec la Chine. Cette priorité est passée au second plan après les attentats du 11 septembre 2001.

Est-ce que le président américain parvient à recréer de l’équilibre avec la Chine avec sa guerre tarifaire ?

Trump a choisi l’attaque frontale sur le plan commercial.  Il utilise la politique économique comme une arme . Mais il n’obtiendra que des résultats de court terme. Tous les pays sont en train de se rendre compte qu’ils se sont beaucoup trop mis sous la dépendance américaine. Les Chinois, dans l’affaire ZTE, ont dû supplier les Américains de les exempter de sanctions faute de quoi ils n’avaient plus accès aux semi-conducteurs.

Ne doutons pas qu’ils voudront s’organiser pour diminuer beaucoup plus vite que prévu leur dépendance vis-à-vis des Etats-Unis. L’autre aspect est monétaire. Cette prise de conscience, dont le système Swift est une facette, que toutes les transactions en dollars passent un moment ou un autre par un segment qui les met sous la dépendance du droit américain, fait que tout le monde va vouloir en sortir. Même les Européens. Ma prévision, c’est la mort du dollar comme monnaie de réserve unique dans le monde. Cela prendra peut-être vingt ou trente ans. Il faudra du temps. Mais ce sera la conséquence inéluctable de la guerre commerciale tous azimuts, de la mise en péril du multilatéralisme économique,  de l’utilisation de plus en plus systématique du dollar comme une arme , par exemple pour soumettre les alliés des Etats-Unis à une politique qu’ils désapprouvent sur l’Iran. La dénonciation unilatérale de l’accord de 2015 sape la crédibilité américaine sur le long terme. On risque de le voir au sujet de la Corée du Nord. Le moment venu pour conclure un traité, Kim Jong-un, à qui je décernerais le prix Nobel de la stratégie s’il existait, demandera des gages sur la qualité de la signature américaine. La loi du plus fort peut donner l’apparence que Trump est gagnant, en tout cas à court terme, mais à long terme ses effets seront désastreux. Le problème de Trump, c’est que sa vision est étroite.

La Corée du Nord a-t-elle une stratégie cohérente ?

Sa stratégie vient de loin. Après la mort de son père, Kim Jong-un élimine physiquement ses adversaires, y compris son demi-frère. Cela a d’ailleurs fait enrager les Chinois car ce demi-frère était leur solution de rechange. Acte II, il démontre pendant des mois qu’il a de vraies capacités nucléaires et de projection, même si elles sont loin d’être parfaites. Ayant jugé ses objectifs atteints, il se dit prêt à parler. Après avoir échangé tous les noms d’oiseaux avec Trump, les deux hommes engagent une discussion. Kim Jong-un devient persona grata. Il a eu une chance, c’est  l’arrivée de Moon Jae-in à la tête de la Corée du Sud, un homme qui veut à tout prix résoudre le problème de la péninsule coréenne . Leur entente neutralise Trump. Kim Jong-un peut maintenant prendre son temps. La Chine le courtise de nouveau. La Corée est entourée géographiquement par trois mammouths : la Chine, la Russie et le Japon. Auxquels se sont ajoutés les Etats-Unis. Les Coréens savent manipuler les géants et jouer les uns contre les autres. Séoul et Pyongyang jouent actuellement de concert. Une des conséquences est que, pour rester dans le jeu, Tokyo devra financer une partie importante de la reconstruction de la Corée du Nord. Sur le long terme, le processus conduira à une certaine marginalisation des Etats-Unis en Asie de l’Est. En tout cas, le risque géopolitique sur la Corée du Nord a beaucoup reculé.

Dans ce monde bipolaire, quel peut-être le rôle stratégique de l’Europe ?

Si la construction européenne devait commencer à se défaire, ce serait un drame pour les membres de l’Union mais aussi au niveau mondial. Il n’y a que l’Europe de l’Ouest dont la construction régionale puisse apparaître comme un contrepoids, ou à tout le moins comme une entité porteuse d’espoir pour échapper à un monde qui redeviendrait bipolaire. Voilà pourquoi l’enjeu européen est très important, pour le monde entier. Je constate que l’Europe reçoit aujourd’hui beaucoup plus d’attention que naguère.

Mais elle est fragilisée de l’intérieur par une poussée populiste…

Il faut mettre le mot populisme en italique. Il y en a plusieurs sortes. Ce qui est sûr, c’est qu’ils sont largement la conséquence de nos propres erreurs. Prenez la question de l’immigration. On peut sur le long terme considérer qu’en effet il y a un déficit démographique en Europe. Mais faire entrer en un an 800.000 immigrés en Allemagne ne pouvait qu’avoir des conséquences politiques néfastes . Quant aux pays d’Europe de l’Est, à peine sortis des fourches soviétiques, je ne vois pas au nom de quoi on pourrait les contraindre à absorber des réfugiés dont ils ne veulent pas. L’idée d’imposer des quotas me paraît personnellement mauvaise. La construction européenne doit respecter la réalité nationale. A travers mes voyages, je suis de plus en plus sensible à l’hétérogénéité des cultures nationales. Cela vaut aussi pour l’Europe du Sud, comme l’Italie. L’Europe ne peut pas se construire contre les nations.

Mais comment mieux intégrer ce que vous appelez les cultures nationales ?

Le déficit de l’Europe n’est pas un déficit démocratique mais un déficit d’efficacité. Sur le long terme, un régime politique ne peut pas rester légitime s’il n’est pas efficace. Il faut aussi prendre en compte la notion de dignité. De plus, la démocratie ne doit pas se confondre avec des modalités particulières. L’Union européenne doit réinventer les siennes.

Il faut mieux situer les problèmes. Si l’on n’avait pas élargi l’UE aux pays de l’Est, il est vraisemblable que les extrêmes droites seraient arrivées plus rapidement au pouvoir. L’évolution de la Pologne est inquiétante . Mais la situation en Hongrie est à mon avis différente. L’expression de démocratie illibérale doit être regardée à la lettre. La démocratie se définit par deux principes : la séparation des pouvoirs et des élections périodiques et non manipulées. Au début de la Constitution hongroise, on trouve une invocation à Dieu et au peuple hongrois. Cela peut choquer certains Français, mais on ne peut pas dire que cette Constitution n’est pas démocratique. Au fond, elle dit que l’individu n’est pas l’unique valeur et que le groupe existe aussi en tant que tel. Il faut réfléchir davantage à ces questions avant de lancer des anathèmes.

C’est-à-dire reconnaître les spécificités de chacun, comme celle de la Hongrie, par exemple, et en même temps aller vers un gouvernement européen plus efficace ?

Je pense que l’hétérogénéité des cultures est un fait. On ne peut pas le nier. Cela fait quarante-cinq ans que je fréquente assidûment les Allemands et je ne cesse de prendre davantage conscience de leurs différences. Il s’agit de faire vivre ensemble des peuples qui ne se confondent pas, sur une base volontaire et non pas par la contrainte comme dans les empires multiethniques d’autrefois. L’approche de la construction européenne doit être beaucoup plus réaliste et mieux tenir compte des sensibilités nationales. Et puis il faut s’attaquer aux problèmes de gouvernance : Schengen apparaît aujourd’hui comme une construction précipitée et en tout cas mal appliquée. Même s’agissant de l’euro, l’histoire aurait été différente si les règles de base avaient été respectées. Il y a beaucoup à réparer.

Est-ce qu’avec l’affaire Khashoggi, la modernisation de l’Arabie saoudite est un projet en péril, ou, à tout le moins, dont on voit les limites ?

MBS [Mohammed ben Salmane, NDLR] a été très largement propulsé par Donald Trump. Quand ce dernier a été élu, fin 2016, le Congrès cherchait à mettre l’Arabie saoudite au ban à cause du 11 septembre. Ce pays a soudain cessé d’être considéré comme un pays terroriste. Le décor a changé brutalement et on est passé à une alliance entre Etats-Unis, Arabie saoudite, Egypte et Israël. Cependant, MBS s’est singularisé par des actions peu réfléchies au Yémen, par la séquestration du Premier ministre libanais Hariri, par le maltraitement d’une partie de la famille royale et on le soupçonne maintenant d’avoir commandité  l’élimination de Khashoggi . Personne n’osait plus soulever la question des droits de l’homme en Arabie saoudite. Malgré la realpolitik, cela va changer. Quant au plan Vision 2030, il a été conçu par McKinsey et je ne suis pas sûr que la société saoudienne soit prête à une telle révolution en à peine plus de dix ans ! Sur le long terme, peut-être. On s’interroge sur le rôle du roi Salmane. Mon hypothèse est qu’il n’a pas entièrement perdu la main. Espérons que cette tragédie débouchera sur un changement de comportements. Il faut le souhaiter, car personne n’a intérêt à une crise majeure en Arabie saoudite.

 

PM Ivoirien : « L’Afrique dispose de bases solides pour devenir un pilier de la croissance mondiale »

26/10/2018

Intellivoire

L’Afrique, qui a vu son image s’améliorer considérablement, dispose de “bases solides pour devenir un pilier de la croissance et de la prospérité mondiales”, a affirmé vendredi à Rabat le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly.

Le contient africain a réalisé durant les deux dernières décennies des progrès remarquables dans différents domaines, à travers notamment une croissance économique annuelle au dessus de la moyenne mondiale, avec des taux oscillant entre 7 et 10% dans certains pays, a souligné Amadou Gon Coulibaly, à l’ouverture de la 11ème édition de la World Policy Conference (WPC).

“Il est de la responsabilité des dirigeants africains de mettre en place des politiques et des stratégies capables de relever les défis qui s’imposent dans un monde en perpétuelle mutation”, a-t-il estimé, notant que l’accent doit être mis sur sept priorités, à savoir la stabilité politique, la paix et la sécurité, la réduction du “gap” en infrastructures, l’éducation et la formation des jeunes, l’amélioration du climat des affaires, l’industrialisation du continent, le maintien d’un cadre macroéconomique robuste, ainsi que l’accélération de l’intégration régionale afin de permettre aux entreprises d’accéder à des marchés “de plus grande taille”.

Le secteur privé a un rôle important à jouer et devrait améliorer sa productivité et ses performances pour tirer le meilleur parti des opportunités en Afrique, et il faut mettre l’accent sur l’innovation technologique et travailler avec les gouvernements en vue de trouver les solutions aux facteurs qui “entravent sa capacité à produire et à exporter des biens”, a souligné Amadou Gon Coulibaly.

 

Pour sa part, le président de la WPC, Thierry de Montbrial, a mis l’accent sur la complexité du monde actuel, les dangers qui le guettent à de nombreux égards ainsi que l’importance de la tolérance dans un tel contexte, assurant que cette valeur “est centrale dans la vision politique et la tradition religieuse du Maroc”.

L’objectif de la WPC est d’inciter à réfléchir de manière “réaliste et généreuse pour maintenir un monde raisonnablement ouvert et à l’écart des passions les plus extrêmes”, a rappelé, M. de Montbrial, qui est également président de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

La WPC a pour mission la réflexion sur les bouleversements incessants que connaît le monde actuel, sur les solutions pour y parer, et le développement de liens durables entre ses participants.

Organisée du 26 au 28 octobre à Rabat, au Maroc, cette 11ème édition portant notamment sur les défis économiques majeurs des cinq prochaines années, les futurs de la Russie, l’impact d’un monde connecté sur la gouvernance mondiale, les migrations et l’avenir du multiculturalisme, etc.

Les participants devraient également aborder le développement de l’Afrique, les questions énergétiques et le climat.

Gouvernance mondiale : ‘’l’Afrique a son mot à dire’’, soutient le premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly

26/10/2018

Agence ivoirienne de presse

Abidjan, 26 oct (AIP) – Le Premier Ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, intervenant à la cérémonie d’ouverture de la “World Policy Conference”, vendredi, à Rabat (Maroc), a indiqué la nécessité pour l’Afrique de prendre part aux réflexions sur les problématiques de gouvernance mondiale.

 

« L’Afrique doit faire entendre sa voix et apporter ses pistes de solutions à la réflexion sur les problématiques liées à la gouvernance mondiale », a soutenu le Premier Ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, rapporte un communiqué de la Primature.

D’autre part, pour le Chef du gouvernement ivoirien, la solidarité internationale est importante dans la résolution des questions économiques, politiques, sociales, etc. Cependant, la responsabilité individuelle des Etats reste capitale.

« L’Afrique doit assumer sa responsabilité face aux enjeux socioéconomiques du continent, en terme de gouvernance et de développement; tout en étant un membre à part entière de la communauté internationale », a dit Amadou Gon Coulibaly.

Pour faire face aux défis de développement du continent, le Premier Ministre recommande une meilleure formation des ressources humaines, en tirant partie des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

En Côte d’Ivoire, a-t-il précisé, l’Etat ivoirien a compris cela. Ce qui l’a conduit à consacrer environ 6% de son budget à l’éducation, afin de garantir les compétences à même de soutenir la croissance économique du pays.

La World Policy Conference ou la Conférence sur la politique mondiale se tient du 26 au 28 Octobre 2018 sur le thème : « Forces et faiblesses de l’Afrique d’aujourd’hui » dans un cadre de réflexion associant les décideurs, experts et leaders pour l’organisation d’une gouvernance mondiale adaptée aux réalités du XXIe siècle.

 

 

Démarrage des travaux de la World Policy Conference à Rabat

26/10/2018

Ayoub Lahrache, Le Matin

Les travaux de la conférence internationale « World Policy Conférence » ont démarré aujourd’hui à Rabat. Prévue du 26 au 28 octobre, cette onzième édition réunit plus de 250 personnalités.

Défis économiques majeurs, migrations, avenir de l’euro… le temps est à la réflexion à Rabat. Prenant part aux travaux de la World Policy Conference (WPC), quelques 250 personnalités de haut niveau, issues de plus de 40 pays et de divers horizons, ont entamé aujourd’hui les échanges autour des différentes thématiques prévues lors de cette 11e édition.

Présidant les travaux d’ouverture de cette Conférence, le président de l’Institut français des relations internationales (Ifri), Thierry de Montbrial a fait le tour des principales thématiques de cette édition. Donnant la parole au premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, le fondateur de la WPC a insisté sur l’importance de la participation africaine lors des différentes éditions de cette Conférence.

De son côté, le responsable Ivoirien est revenu sur les défis de l’économie africaine durant les prochaines années. Stabilité politique, réduction des gaps de l’infrastructure, éducation, amélioration du climat des affaires… les enjeux sont multiples selon le responsable qui n’a pas caché son optimisme en ce qui concerne l’avenir du continent.

Pour rappel, la cérémonie d’ouverture de cette conférence international a connu également la lecture de deux messages envoyés respectivement par l’archevêque de Constantinople, Sa Sainteté Bartholomée 1er et par le président libanais, le Général Michel Aoun.

World policy conference 2018 : le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly indique des stratégies pour le maintien de la dynamique de croissance en Afrique

26/10/2018

Agence ivoirienne de presse

Abidjan, 26 oct (AIP) – Le Premier Ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly a indiqué des stratégies devant permettre à l’Afrique de maintenir sa dynamique de croissance, selon communiqué de la Primature.

« Il est de la responsabilité des dirigeants africains de mettre en place des politiques et stratégies capables de relever nos défis », a indiqué le Premier Ministre ivoirien à l’ouverture de la 11ème édition de la “World Policy Conference”, vendredi, à Rabat, au Maroc.

Pour Amadou Gon Coulibaly, les gouvernements africains pourraient mettre l’accent sur sept priorités à savoir la stabilité politique pour la paix et la sécurité, la réduction du gap en infrastructures, l’éducation et la formation des jeunes, l’amélioration du climat des affaires.

Ensuite, l’industrialisation pour assurer la transformation structurelle de l’économie africaine, le maintien d’un cadre macroéconomique robuste pour gagner et consolider la confiance des investisseurs et l’accélération de l’intégration régionale pour permettre aux entreprises d’avoir accès à des marchés de grande taille et faciliter les échanges.

Il a invité à une synergie d’actions pour faire de l’Afrique un des piliers de l’économie mondiale. « Les gouvernements ne pourront y arriver seuls. Le secteur privé a un grand rôle à jouer. Il reste le moteur de la croissance en Afrique », a-t-il conclu.

La World Policy Conference 2018 qui a pour thème : « Forces et faiblesses de l’Afrique d’aujourd’hui », a lieu du 26 au 28 octobre 2018.

أكد مشاركون في الدورة ال 11 لمؤتمر السياسة العالمية، اليوم الجمعة بالرباط، أن سياسة الهجرة التي يتبناها المغرب هي « قصة نجاح » تشكل نموذجا بالنسبة لباقي الدول.

Maghress  26 – 10 – 2018

وأشاد السيناتور البولندي بوغدان كليش، وزير الدفاع الأسبق وعضو في البرلمان الأوروبي، خلال نقاش حول الهجرة ومستقبل التعددية الثقافية، بتجربة المغرب الناجحة في مجال إدارة القضايا المتعلقة بالهجرة الدولية، وذلك من خلال إيواء عدد كبير من المهاجرين وضمان اندماجهم.

وأشار إلى أن المغرب، وبالتعاون مع إسبانيا والاتحاد الأوروبي، حفز إيجاد وضع للهجرة السلمية وساهم إلى حد كبير في السيطرة على تدفقات الهجرة، داعيا إلى تعزيز هذا التعاون بشكل متزايد في مجال الهجرة والأمن بين ضفتي البحر الأبيض المتوسط.

وقال « إننا على دراية بالتحديات التي تواجه المغرب من أجل السيطرة على الوضع والجهود المبذولة لحماية الحدود الأوروبية »، مشيرا إلى أنه بعد إغلاق الطريق بين ليبيا وإيطاليا، أضحى المغرب المستهدف الأول، وسيواجه تهديدات خطيرة، بما في ذلك عبور الجماعات الإرهابية.

وأشار أيضا إلى توسيع آفاق التعاون بين المغرب والاتحاد الأوروبي، وكذا الإنجازات المشتركة في مختلف المجالات، مضيفا أن إشكالية الهجرة ومكافحة الإرهاب يوجدان على رأس الانشغالات.

وفي هذا الصدد، أعرب عن أسفه حول الانتشار المقلق للشعبوية في أوروبا الوسطى، والذي يهدد المسار الديمقراطي في المنطقة.

من جانبه، أشاد وزير الميزانية الفرنسي الأسبق جان فرانسوا كوبي، عمدة مدينة مو ومحام بمكتب باريس، بتجربة المغرب المتميزة في مجال الهجرة، وكذلك التقدم المحرز في العديد من القطاعات.

وبخصوص أزمة الهجرة في أوروبا، شدد على الحاجة إلى تنسيق الرؤية الأوروبية، قصد إيجاد حل أوروبي مشترك وأرضية مشتركة وتوحيد المواقف، وذلك بتعاون وثيق مع باقي دول الحوض المتوسطي.

ولتدبير هذا الوضع، دعا إلى سياسة جوار قائمة على شراكات دائمة والتركيز على نجاح عملية الاندماج، مضيفا أنه يجب قبول المهاجرين في البلدان المضيفة بغض النظر عن اختلاف خلفياتهم وثقافاتهم.

من جهته، أشار جيم هوغلاند، المستشار التحريري لصحيفة واشنطن بوست، إلى أن للهجرة جانبا مزدوجا، فهي تساهم في النمو الاقتصادي والديموغرافي، ولكنها قد تولد أزمة إنسانية.

وقال إنه من الضروري الاعتراف بالاختلافات الثقافية والاجتماعية وعدم استخدامها للتفرقة وإحداث التوترات، مشيرا إلى أن الوصول إلى قوة الشعبويين لم يقدم حلولا لمسألة الهجرة كما هو متوقع ولكنه، على العكس من ذلك، أحدث تغييرا غير سليم.

من جانبه، تطرق الوزير الهنغاري، لازلو تروسكاني، إلى صعود أحزاب شعبوية إلى قيادة بلدان أوروبا الوسطى، كما أشار إلى تداعيات هذه الموجة من الشعوبية على الديمقراطية، داعيا إلى زيادة التضامن بين الدول الأوروبية والعمل معا للتصدي لتحديات الهجرة.

وتشكل الدورة ال 11 لمؤتمر السياسة العالمية، التي تعرف مشاركة نخبة من الفاعلين السياسيين والاقتصاديين والأكاديميين والإعلاميين من أزيد من 40 بلدا، مناسبة للتفكير بشأن الاضطرابات المتواصلة التي يعرفها العالم، وكذا في الحلول الرامية للتصدي لها.

وقد تم اختيار هذا المؤتمر، الذي تأسس سنة 2008 من قبل تييري دي مونتبيريال، رئيس المعهد الفرنسي للعلاقات الدولية، كثالث أفضل لمجموعة تفكير في العالم سنة 2017 بحسب مؤشر جامعة بنسلفانيا لتصنيف مراكز البحوث العالمية (غلوبال غو تو ثينك ثانك إندكس).

ويتطرق هذا المؤتمر الذي ينظم في الفترة ما بين 25 و28 أكتوبر الجاري، لمواضيع تتعلق بالخصوص بمستقبل روسيا، والدين والسياسة بالصين، وتأثير الأنترنيت على الحكامة العالمية، والهجرات ومستقبل التعددية الثقافية، ومبادرة « وان بيلت وان راود »، ومستقبل الأورو والرهانات الاستراتيجية لأوروبا، ومشكل كوريا الشمالية.

كما تركز أشغال الدورة ال 11 لهذا المؤتمر على رهانات التجارة الدولية، والتربية والتعليم، وتنمية إفريقيا، وقضايا الطاقة والمناخ، وحالة الاقتصاد العالمي، إلى جانب مواضيع أخرى.

Message de Aoun à l’ouverture, ce matin, de la WPC 2018 à Rabat

26/10/2018

Michel Touma, à Rabat | L’Orient Le Jour

C’est aujourd’hui, vendredi, que s’ouvre à Rabat la Conférence sur la gouvernance mondiale (World Policy Conference, WPC) organisée par l’Institut français des relations internationales (IFRI). Cette onzième session de la WPC s’étendra jusqu’à dimanche 28 avril et portera comme chaque année depuis 2008 sur les grands dossiers qui marquent l’actualité internationale sur les plans géopolitique, diplomatique, sociétal, et économique.

L’un des principaux invités d’honneur de cette conférence cette année est le président Michel Aoun qui sera représenté par le ministre sortant de la Justice, Salim Jreissati, lequel donnera lecture à la séance inaugurale d’un message du chef de l’État. L’invitation adressée par le président de l’IFRI (et initiateur des WPC), Thierry de Montbrial, avait été transmise personnellement au président Aoun par Riad Tabet, membre du directoire de l’IFRI.

Dans une lettre qu’il avait adressée le 21 septembre dernier à M. de Montbrial, le président Aoun avait souligné son « attachement » aux travaux de l’IFRI, « notamment à la réponse qu’ils pourraient apporter à des questions essentielles dans un monde en pleine crise et un Moyen-Orient en prise à des transformations historiques et cruciales ». « Plus que jamais, avait ajouté le chef de l’État dans son message à Thierry de Montbrial, le Liban demeure déterminé à jouer son rôle en faveur de la réaffirmation des valeurs de dialogue, du vivre-ensemble et du respect des différences dans un monde de paix et de solidarité ».

La 3e meilleure conférence de think tank au monde

Dans un communiqué de presse, la WPC indique que cette conférence internationale « a pour mission la réflexion sur les bouleversements incessants que connaît le monde, sur les solutions pour y parer et le développement de liens durables entre ses participants ». Le communiqué précise que la WPC rassemble « des acteurs politiques, économiques, académiques et médiatiques venant de plus de 40 pays » (…), assurant ainsi « une diversité et une pluralité de débats ». Notons dans ce cadre que la WPC s’est distinguée comme 3e meilleure conférence de think tank au monde en 2017, d’après le Global Go-To Think Index de l’université de Pennsylvanie.

Fidèle ainsi à sa tradition, la WPC 2018 planchera cette année sur plusieurs dossiers et thèmes en rapport avec les développements enregistrés dans le monde au cours des derniers mois. Des panels sont ainsi prévus pour débattre des principaux thèmes suivants : le futur de la Russie, la religion et la politique en Chine, l’impact d’un mode connecté sur la gouvernance mondiale, les migrations et l’avenir du multiculturalisme, l’avenir de l’euro, les conséquences de la politique du président Donald Trump, les enjeux stratégiques de l’Europe, le problème de la Corée du Nord, les enjeux de l’éducation (notamment la formation des jeunes pour les préparer à l’accès au marché de l’emploi), le développement de l’Afrique, les questions énergétiques et le climat …

Plus de 250 personnalités de haut rang, des responsables officiels, des experts, des universitaires et des journalistes de grands organes de presse et médias, mais aussi plusieurs ministres et chefs de la diplomatie, sont attendus à Rabat pour cette conférence. Le ministre Salim Jreissati, notamment, devrait intervenir aujourd’hui, vendredi, sur la question de brûlante actualité, et qui intéresse au plus haut point le Liban, à savoir « les migrations et l’avenir du multiculturalisme ». La délégation libanaise comprend en outre Riad Tabet, Alain Bifani, directeur général du ministère des Finances, Samir Nasr, directeur général et fondateur du bureau Études et consultations économiques (ECE). L’Orient-Le Jour et le Nahar sont, au plan libanais, partenaires médias de cette conférence.

انطلاق أشغال الدورة الـ11 لمؤتمر السياسة العالمية بالرباط

26-10-2018

Alkhabar Press

انطلقت أشغال الدورة الـ11 لمؤتمر السياسة العالمية، اليوم الجمعة بالرباط، بمشاركة نخبة من الفاعلين السياسيين والاقتصاديين والأكاديميين والإعلاميين يمثلون أزيد من 40 بلدا.

ويلتئم مؤتمر السياسة العالمية الذي ينظم في الفترة ما بين 26 و 28 أكتوبر الجاري، للتفكير بشأن الاضطرابات المتواصلة التي يعرفها العالم، وكذا في الحلول الرامية للتصدي لها، وتعزيز الروابط المستدامة بين المشاركين.

وبحسب مؤشر جامعة بنسلفانيا لتصنيف مراكز البحوث العالمية (غلوبال غو تو ثينك ثانك إندكس)، تم اختيار هذا المؤتمر كثالث أفضل مؤتمر لمجموعة تفكير في العالم سنة 2017.

للإشارة، فإن أشغال الدورة الـ11 لهذا المؤتمر، تركز على رهانات التجارة الدولية، والتربية والتعليم، وتنمية إفريقيا، وقضايا الطاقة والمناخ، وحالة الاقتصاد العالمي، إلى جانب مواضيع أخرى.

Une délégation ivoirienne de haut niveau à la 11ème World Policy Conference au Maroc

25/10/2018

Infos Plus Gabon

 

Abidjan, Côte d’Ivoire, 25  octobre (Infosplusgabon) – Le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, conduira une délégation de haut niveau pour participer à la 11ème édition du World Policy Conférence (WPC), qui se tient à partir de ce jeudi, jusqu’au 28 octobre à Rabat, au Maroc, sur le thème forces et faiblesses de l’Afrique d’aujourd’hui « .

 

 

  1. Gon Coulibaly interviendra, lors de la cérémonie d’ouverture de cette conférence, sur ce thème, afin de partager la vision du président ivoirien, Alassane Ouattara, et de son gouvernement sur le développement social et économique de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique, en général.

 

La WPC a été lancée en 2008 par l’Institut français de relations internationales (IFRI) sur l’initiative de son fondateur et président, Thierry de Montbrial.

 

Il s’agit d’une conférence annuelle sur la gouvernance mondiale, qui vise à promouvoir un monde plus ouvert et plus prospère, et réunit des décideurs, des experts et des leaders d’opinions de haut niveau.

 

En 2017, dans le classement mondial des Think Tanks de l’université de Pennsylvanie, aux Etats-Unis, la WPC a obtenu le troisième rang de meilleure conférence de Think Tank.

 

FIN/INFOSPLUSGABON/BPM/GABON 2018

 

 

LE PREMIER MINISTRE IVOIRIEN, AMADOU GON COULIBALY, A RABAT POUR LA WORLD POLICY CONFERENCE (WPC)

25/10/2018

Primature Côte d’Ivoire

Abidjan, le 25 octobre 2018 – Le Premier Ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, est arrivé ce 25 octobre 2018 à Rabat (Maroc) où il participe à la 11ème édition de la World Policy Conference (WPC). Le Chef du gouvernement ivoirien y représente le Président de la République Alassane Ouattara.

La rencontre discutera des enjeux du commerce international, de l’éducation, du développement de l’Afrique, des questions climatiques, énergétiques et de l’état de l’économie mondiale.

Le thème de la conférence est : « Forces et Faiblesses de l’Afrique d’Aujourd’hui ». A la cérémonie d’ouverture de ce forum qui vise à promouvoir un monde plus ouvert, plus prospère et plus juste, le Premier Ministre ivoirien partagera la vision du Président de la République et du gouvernement sur le développement social et économique de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique.

Le Chef du gouvernement ivoirien est accompagné à cette rencontre des ministres Raymonde Goudou-Coffie de la Modernisation de l’Administration et de l’Innovation du Service Public et Souleymane Diarrassouba du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME.

La conférence qui se tiendra du 25 au 27 octobre 2018, réunit 250 personnalités de haut niveau de plus de 40 pays.

World Policy Conference : Plus de 250 personnalités de plus de 40 pays refont le monde à Rabat

24.10.2018

Mohammed Zainabi, L’Observateur du Maroc et d’Afrique

La World Policy Conference (WPC) se tient cette année du 26 au 28 octobre 2018 à Rabat. Cette onzième édition réunit plus de 250 personnalités de haut niveau, de plus de 40 pays et de divers horizons, qui vont échanger leurs réflexions, préoccupations et solutions autour des bouleversements incessants que connaît le monde.

Fondé en 2008 par Thierry de Montbrial, président de l’Institut français des relations internationales (Ifri), cet événement international a été classé 3emeilleure conférence de think tank au monde en 2017 d’après le Global Go-To Think Tanks Index de l’Université de Pennsylvanie.

Parmi les thèmes inscrits au programme de la WPC 2018 : les défis économiques majeurs des cinq prochaines années, les futurs de la Russie, la religion et la politique en Chine, l’impact d’un monde connecté sur la gouvernance mondiale, les migrations et l’avenir du multiculturalisme, l’avenir de l’euro, les conséquences de Trump, l’initiative One Belt One Road, les enjeux stratégiques de l’Europe, le problème de la Corée du Nord.

Les travaux de cette onzième édition porteront également sur les enjeux du commerce international, l’éducation, le développement de l’Afrique, les questions énergétiques et le climat, l’état de l’économie mondiale et bien d’autres sujets.

Un mini Davos en perspective

Parmi les participants étrangers attendus cette année à la WPC, Jean-Paul Agon (président- directeur général de L’Oréal), Olivier Blanchard (ancien économiste en chef au FMI), Josep Borrell (ministre des Affaires étrangères d’Espagne), Karl Brauner (directeur général adjoint de l’OMC), Patrick de Castelbajac (directeur général délégué à la stratégie et à l’international d’Airbus), Ronnie Chan (président de Hang Lung Group Ltd), Chang Dae-whan (président de Maekyung Media Group), Amadou Gon Coulibaly (Premier ministre de Côte d’Ivoire), Tsakhia Elbegdorj (ancien président de Mongolie), Laurent Fabius (président du Conseil constitutionnel, ancien ministre des Affaires étrangères ), Ichiro Fujisaki (président du Nakasone Peace Institute), Carlos Ghosn (président-directeur général de Renault- Nissan-Mitsubishi), Salim Jreissati (ministre de la Justice du Liban), Karin Kneissl (ministre des Affaires étrangères d’Autriche), Jean-Yves Le Gall (président du CNES), Staffan de Mistura (envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie), Nobuo Tanaka (ancien directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie), Aminata Touré, (ancien Premier ministre du Sénégal), Jean-Claude Trichet (ancien président de la BCE), László Trócsányi (ministre de la Justice de Hongrie), Hubert Védrine (ancien ministre des Affaires étrangères), Wang Jisi (président de l’Institut des études stratégiques et internationales de l’Université de Pékin) et Lionel Zinsou (ancien Premier ministre du Bénin)

11ème édition de la World Policy Conference – Rabat, Maroc – du 26 au 28 octobre

23.10.2018

Moëz Bhar, La revue de l’Afrique 

Fondée en 2008 par Thierry de Montbrial, président de l’Institut français des relations internationales (Ifri), la World Policy Conference (WPC) tiendra sa onzième édition du 26 au 28 octobre 2018 à Rabat, au Maroc. La WPC a pour mission la réflexion sur les bouleversements incessants que connaît le monde actuel, sur les solutions pour y parer, et le développement de liens durables entre ses participants. Cette conférence internationale rassemble des acteurs politiques, économiques, académiques et médiatiques issus de plus de 40 pays – des grandes puissances à de moyens et petits pays, y compris des pays émergents, en assurant ainsi une diversité et une pluralité de débats. Rendez-vous incontournable dans l’agenda de la gouvernance mondiale, la WPC s’est distinguée comme 3e meilleure conférence de think tank au monde en 2017 d’après le Global Go-To Think Tanks Index de l’Université de Pennsylvanie.

La World Policy Conference (WPC) a pour mission de contribuer à promouvoir un monde plus ouvert, plus prospère et plus juste. Cela suppose un effort permanent pour comprendre la réalité des forces en jeu et leurs interactions, et pour réfléchir à l’adaptation pacifique de l’organisation des rapports interétatiques à tous les niveaux, dans le respect de la culture et des intérêts fondamentaux de chaque nation.

De riches thèmes abordés

Parmi les thèmes qui seront abordés : les défis économiques majeurs des cinq prochaines années, les futurs de la Russie, la religion et la politique en Chine, l’impact d’un monde connecté sur la gouvernance mondiale, les migrations et l’avenir du multiculturalisme, l’avenir de l’euro, les conséquences de Trump, l’initiative One Belt One Road, les enjeux stratégiques de l’Europe, le problème de la Corée du Nord.

Les travaux de cette onzième édition porteront également sur les enjeux du commerce international, l’éducation, le développement de l’Afrique, les questions énergétiques et le climat, l’état de l’économie mondiale et bien d’autres sujets.

Plus de 250 personnalités de haut niveau se réuniront, parmi lesquelles : Jean-Paul Agon (président directeur général de L’Oréal), Olivier Blanchard (ancien économiste en chef au FMI), Josep Borrell (ministre des Affaires étrangères d’Espagne), Nasser Bourita (ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Royaume du Maroc), Karl Brauner (directeur général adjoint de l’OMC), Patrick de Castelbajac (directeur général délégué à la stratégie et à l’international d’Airbus), Ronnie Chan (président de Hang Lung Group Ltd), Chang Dae-whan (président de Maekyung Media Group), Amadou Gon Coulibaly (Premier ministre de Côte d’Ivoire), Tsakhia Elbegdorj (ancien président de Mongolie), Laurent Fabius (président du Conseil constitutionnel, ancien ministre des Affaires étrangères ), Ichiro Fujisaki (président du Nakasone Peace Institute), Carlos Ghosn (président-directeur général de RenaultNissan-Mitsubishi), Salim Jreissati (ministre de la Justice du Liban), Karin Kneissl (ministre des Affaires étrangères d’Autriche), Jean-Yves Le Gall (président du CNES), Staffan de Mistura (envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie), Nobuo Tanaka (ancien directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie), Aminata Touré, (ancien Premier ministre du Sénégal), Jean-Claude Trichet (ancien président de la BCE), László Trócsányi (ministre de la Justice de Hongrie), Hubert Védrine (ancien ministre des Affaires étrangères), Wang Jisi (président de l’Institut des études stratégiques et internationales de l’Université de Pékin), Lionel Zinsou (ancien Premier ministre du Bénin).

THE MIDDLE EAST REDISCOVERS THE NATION STATE

01.12.2017

By Renaud Girard

This last Tuesday, November 28, a new session of talks between the opposition and the Syrian government opened in Geneva, under the auspices of the UN. The aim is to find a political solution that puts an end to a six-year civil war.

There are so many obstacles on the road to peace that it is reasonable to be pessimistic. The opposition, meeting in Riyadh on November 24, showed that it was still handicapped by its divisions, its quarrels of ego, its over-reach. Supported by the major Western powers, Turkey and Saudi Arabia, the opponents want to establish a transitional government in Damascus – with Bashar al-Assad quickly dismissed.

Assad, supported by the Iranians and the Russians, has a very different objective: to stay in power and regain control of the entire Syrian territory. We do not even know if he would be ready to give some of his opponents what De Gaulle once called a “peace of the brave”. Too many hatreds separate the two camps to allow reasonable dialogue. In the eyes of the rebels, the Syrian president ‘massacred his people’ in order to stay in power; in the eyes of Bashar al-Assad, the insurgents are terrorists who are determined to destroy the Ba’athist state.

It is nearly seven years since the start of the Arab Spring: first Tunisia, then Egypt, then Yemen, then Libya, then Syria. These old military dictatorships were swallowed up by two successive ideological waves. The first was that of democratic ideology and power to the people.

It enthused Western observers, who, in their intoxication, did not see the second wave coming – that of those who believed that the Law of God was superior to the Laws of Man. This was the wave of the Muslim Brotherhood, which proclaimed “Islam is the solution!” Better organised than the secular democrats, the Islamists rushed unto the breach of freedom that the first wave had opened.

Seven years later, it is clear that neither of these two ideologies has managed to seize the Middle East. The democratic ideology – which cannot live without the establishment of an effective rule of law – has not triumphed anywhere. After conquering important areas in Mesopotamia, Syria and North Africa, Islamist ideology is declining everywhere.

The 24 November Sinai massacre of more than three hundred worshipers praying in a Sufi mosque is only a short-term media success for ISIS. Green totalitarianism has begun to ebb. Despite its campaign of terror, it will never seize Egypt. Just as it has failed to seize Syria and Iraq. Jihadism is nesting in areas of chaos and trafficking. But faced with a strong state, it cannot survive very long.

As the exciting World Policy Conference recently held in Marrakech by Thierry de Montbrial has shown, the most striking political phenomenon in the Middle East today is not ideological in nature. It’s the return of the nation. To strengthen their respective nation states, we see powers collaborating with each other in spite of their cultural, ethnic and religious differences. Sunni Turkey and Shi’ite Iran collaborate because of their shared aversion to Kurdish autonomy.

In this game where the old states of the Middle East are strengthening, the Kurds, undermined by their tribal divisions, have lost their chance to create a state of their own. After their victory in Mosul, the Iraqi special forces took over the Kurdish oil city of Kirkuk, occupied since 2014. A failure attributable to the ‘betrayal’ of the pro-Iranian Kurds.

In Beirut, the Hariri affair has shown that there is a Lebanese nationalism capable of transcending confessional borders. The same national pride has triumphed in little Qatar which refused to submit to the dictates of its Saudi and Emirati neighbors.

As in Westphalian Europe, alliances can be formed between very dissimilar countries. The ‘Shi’ite’ Tehran-Baghdad-Damascus-Beirut axis allows Persia to secure an outlet to the Mediterranean. Ranged against it is the unlikely axis of Tel-Aviv-Cairo-Riyadh-Abu Dhabi. Which, in turn, is challenged by the Ankara-Doha mini-axis.

In Europe, the twentieth century taught us that nation states were political units resilient to ideological swings. On November 26, Saudi Crown Prince Mohammed Bin Salman closed a conference in Riyadh of more than forty Muslim states willing to co-operate with each other to kill the jihadist ideology. We will need to wait this worthwhile project to be completed before any form of democratic ideology can have any chance of returning to Middle Eastern societies.

This article was first published in Le Figaro.

The fourth industrial revolution is upon us

22.11.2017

Par Jim Hoagland

MARRAKESH, Morocco

Driverless cars and trucks rule the road, while robots “man” the factories. Super-smartphones hail Uber helicopters or even planes to fly their owners across mushrooming urban areas. Machines use algorithms to teach themselves cognitive tasks that once required human intelligence, wiping out millions of managerial, as well as industrial, jobs.

These are visions of a world remade — for the most part, in the next five to 10 years — by technological advances that form a fourth industrial revolution. You catch glimpses of the same visions today not only in Silicon Valley but also in Paris think tanks, Chinese electric-car factories or even here at the edge of the Sahara.
Technological disruption in the 21st century is different. Societies had years to adapt to change driven by the steam engine, electricity and the computer. Today, change is instant and ubiquitous. It arrives digitally across the globe all at once.

Governments at all levels on all continents are suddenly waking up to how social media and other forms of algorithms and artificial intelligence have raced beyond their control or even awareness. (See the Trump campaign and Russia, 2016, for one example.)

This realization that American lives are on the cusp of technological disruptions even more sweeping than those of the past decade was driven home to me by being part of a research project on technology and governance at the Hoover Institution at Stanford University this year. “Autonomous” (i.e., driverless) cars, the cloud, and swarming drones that deliver goods to your doorstep or transform naval and ground war-fighting strategy are well-known concepts. But the reality that they are breathing down my — and your — neck came as something of a surprise.

So did the startling visions of change outlined in the cozy confines of Silicon Valley that were also on the agenda here on Africa’s Atlantic shoulder when France’s Institute of International Relations held its annual World Policy Conference this month.

The usual suspects — global balance-of-power politics, the European Union’s woes, President Trump’s foreign-policy brutishness, Brexit — shared pride of place with the Internet of Cars (the on-wheels version of the Internet of Things) and the vulnerability of the 5,000 military and civilian satellites now in orbit.

These were not abstract subjects for the conference’s host country. Morocco this month became the first African nation to launch a spy satellite into space. And the kingdom is a key player in U.N.-sponsored efforts to organize a global containment strategy for climate change.

China’s policies toward Taiwan and India were not dwelled upon here. Instead it was noted that China produces more electric-powered automobiles than the rest of the world combined in a determined campaign to reduce pollution. “China is becoming a global laboratory as well as a global factory,” said one speaker, pointing to Beijing’s surging development of artificial intelligence in all civilian and military forms.

The world’s major powers offer sharp contrasts in harnessing technological change to their national interests and histories. The result is a new bipolar world based on technology rather than nuclear arsenals. Today’s superpowers are the United States and China.

The U.S. government has kept out of the way and let market forces develop giant technology companies with global reach. China has chosen to compete head to head, keeping Facebook, Google and others out of its markets while capturing U.S. intellectual property for its national firms. Europe lets U.S. technology companies in and regulates them rather than competing. Russia has weaponized information technology, adding social media to its arsenal of troops, missiles and tanks.

Diplomats and strategists have begun to patrol this expanding intersection of technology and international affairs, hoping to find ways to adapt the Cold War rules of deterrence and arms-control agreements to threats from cyberspace. Some experts shudder at the thought of artificial intelligence being incorporated into national command-and-control systems, further reducing the time humans have to respond to hostile missiles— or laser beams.

There were also calls for governments to begin to grapple with urgent earth-bound problems created by the disruptive impact of technology on domestic labor markets and increasingly fragile political systems.
The jobs that artificial intelligence and automation create while destroying outmoded ones often require constant retraining and multiple career and location changes. U.S. employers report that 6.1 million jobscurrently sit vacant largely because applicants lack either the skills or mobility needed.

And there was clear recognition from Palo Alto, Calif., to Marrakesh that the communication revolution embodied in social media has hollowed out the political parties in democracies, enabling demagogues to whip up mobs by remote control.

The world turns, as always. But now it turns on a dime, or rather a computer chip.

Sekou Koureissy Condé : « L’Europe n’est plus le centre du monde et se rapproche de l’Afrique »

20.11.2017

By MOËZ BHAR

Lors du rassemblement World Policy Conference, qui s’est tenu du 3 au 5 novembre 2017 à Marrakech, au Maroc, nous avons rencontré Sekou Koureissy Condé, qui a notamment été ministre de la Sécurité en République de Guinée. Aujourd’hui président de l’African Crisis Group, à Ouagadougou, Sekou Koureissy Condé est aujourd’hui reconnu comme un expert de la prévention et de la résolution des conflits en Afrique. Le Guinéen nous répond en tant qu’ambassadeur de paix.

Revue-Afrique : En tant qu’acteur de la société civile africaine, lors de la World Policy Conference, quel message adressez-vous à tous vos collègues africains ?

La World Policy Conference est un espace de rencontres. Je voudrais dire aux organisations civiles de la société civile africaine et aux citoyens africains que l’Afrique aborde en ce moment une phase importante, nouvelle et décisive de son évolution.Le centre du monde s’est déplacé. L’Europe n’est plus le centre du monde, l’Amérique n’est plus le centre du monde. Le centre du monde c’est aujourd’hui l’Asie et, du coup, l’Europe s’approche un peu plus de l’Afrique. Cela nous met tous d’une certaine manière en banlieue du monde et nous devenons des partenaires. Et qu’est-ce que l’Afrique offre à cet égard ? Nous offrons la démographie. Un capital humain important et immense des ressources humaines expérimentées et valorisées. Aujourd’hui, plus qu’en 1945 ou que pendant la guerre froide, nous conservons et préservons les ressources naturelles que nous avons. L’Afrique, aujourd’hui, avec un 1 milliard — et bientôt 1,5 milliard — d’habitants comptera, dans 35 ans, 2 milliards d’habitants. Et au regard des parcours des États africains, il manque la présence des organisations de la société civile. Donc je voudrais appeler ces organisations de la société civile africaine à la mobilisation, au rassemblement, à la citoyenneté, et au panafricanisme. C’est-à-dire faire de l’Afrique les États-Unis d’Afrique, les citoyens unis de l’Afrique.

L’Afrique a de gigantesques ressources, des richesses que nous pouvons mettre à disposition afin de nous préparer pour la fin du millénaire. L’Afrique doit donc être au rendez-vous. Il faut que les organisation de la société civile africaine abordent les questions africaines, les questions de paix, les questions de développement, les questions d’éducation, les questions de protection de l’environnement, de santé publique et d’autres questions de façon transfrontalière et transnationale. Il faut aujourd’hui considérer l’Afrique comme une et indivisible.

« La montée du terrorisme n’est pas l’apanage des pays africains »

Vous êtes le président de l’African Crisis Group, groupe africain de gestion de crises reconnu dans le domaine de la médiation en Afrique. Que pensez-vous de la montée du terrorisme en Afrique et quelle solution proposez-vous aux leaders africains ?

La montée du terrorisme n’est pas l’apanage des pays africains mais c’est la violence qui semble embraser le monde, nous « unir », d’une certaine manière, montrer que l’être humain est fragile et que la solidarité réelle est nécessaire et indispensable. Qu’est-ce que les occidentaux offrent ? Ils offrent la haute technologie, le renseignement sophistiqué, et les conditions de vie très améliorées. Par rapport à ça, qu’est-ce que l’Afrique offre ? L’Afrique offre l’énergie sociale, les liens sociaux, les réalités culturelles et traditionnelles, et ceci est une réalité qui n’a pas été suffisamment exploitée. Donc les frontières africaines sont fragiles, et le fonctionnement des États en Afrique porte des germes de conflit et l’administration dont nous avons hérité du droit positif les porte aussi, avec notamment le système politique et la démocratie africaine.

Ceci étant dit, la violence qui est liée à la pauvreté, qui est une forme de corruption des valeurs, est en train de se multiplier. Les leaders africains doivent prendre conscience du rôle du social, du rôle de l’Homme, du capital humain dans la résolution des conflits et la lutte contre le terrorisme. Il faut revaloriser les familles, l’école, les systèmes de régulation informels, il faut se parler, il faut du dialogue, et il faut faire de l’éducation civique et morale une priorité des gouvernements, il faut que les personnes se parlent. Nous sommes devenus très égoïstes et individualistes, et finalement les malfaiteurs en profitent. L’Afrique a une solution ! Cette solution est sociale, il faut le regroupement et le rassemblement des organisation de la société civile autours de cette priorité, c’est pourquoi pendant la World Policy Conference j’ai proposé deux choses.

La première, c’est l’organisation et la mise en place d’un parlement ouest-africain des organisations de la société civile qui est une innovation en termes de recommandation, qui sera un parlement qui ne légifère pas, proposant des solutions innovantes. Nous avons fait un premier pas, nous avons rencontré la société civile sénégalaise, nous sommes en train de continuer les consultations, et le moment venu, nous déciderons ensemble la formes que cela prendra. Et d’ici là, nous nous réunirons de façon consultative et volontaire dans les différents endroits, et nous allons aussi élargir à d’autres parties de l’Afrique, étape par étape. C’est une innovation que j’ai présentée et qui a été saluée.

La deuxième chose, c’est la rencontre africaine des organisations de la société civile que j’ai appelée la « RISCA ». Il faut que ces organisations africaines prennent le temps pour se retrouver comme les gouvernements se retrouvent, comme les ministres des Affaires étrangères aussi, et comme les représentants des armées se retrouvent quand il y a des conflits, et pas seulement à travers les think-tanks que nous saluons et que nous allons promouvoir, mais aussi en termes de rencontres formelles pour choisir des thématiques que nous allons étudier, examiner et discuter pour dispatcher au niveau des différents pays et permettre à la société civile d’être au même palier et niveau d’information.

« La question de la jeunesse est une question de formation, d’éducation et de suivi »

La population africaine est majoritairement jeune. Mais nous assistons à un trouble et un manque de repère de cette jeunesse. Qu’en pensez-vous ?

La jeunesse est notre avenir, elle est aussi notre devenir. Vous avez parfaitement raison, aujourd’hui la jeunesse a un manque de repères. C’est un problème de leadership. Nos gouvernants ne prennent pas le temps de projeter une vision qui puisse promettre et faire rêver les jeunes. Lorsque vous prenez par exemple les sociétés occidentales, vous allez voir qu’elles n’ont rien inventé. Elles ont hérité d’une culture, d’une architecture, d’un mode de vie et de situations qu’elles ont améliorées et progressivement renforcées et consolidées, et c’est ça qui manque chez nous en Afrique. C’est l’État qui doit s’emparer de ces questions.

La question de la jeunesse est une question de formation, d’éducation et de suivi. Aujourd’hui c’est la consommation d’abord avant l’éducation et la formation. Il y a à peine 15 ans, c’était la l’éducation, l’instruction et la formation. Le monde africain était encore dans la résistance. Aujourd’hui les jeunes sont plus performants, sont dans la globalisation à travers les outils informatique et numérique. Ils font des effortds énormes par rapport à d’autres générations, mais je dis bien qu’il manque un encadrement et un accompagnement des États, et ceci constitue une véritable menace. La vraie menace c’est l’abandon de la jeunesse à elle-même, et c’est le manque d’encadrement et le renforcement des capacités d’apprentissage des jeunes en vue de construire une Afrique positive et valorisée.

Interview de Moëz Bhar pour Afrika-News.

Modèle de développement: quelles pistes pour le Maroc? Des experts internationaux répondent

9.11.2017
by challenges.fr

En deux interventions, d’abord au CESE puis à la World Policy Conference de Marrakech, l’ancien directeur du FMI a soufflé le chaud et le froid sur le début de quinquennat d’Emmanuel Macron. Une manière de revenir au centre du jeu politique? Ses proches jurent qu’il n’est pas intéressé.

À quoi joue Dominique Strauss-Kahn ? L’ancien directeur du FMI qui se cantonnait au rôle d’expert « économique » depuis son explosion en plein vol au Sofitel de New York en mai 2011, vient de marquer la rentrée politique de son empreinte avec deux interventions millimétrées, d’abord au CESE début octobre pour une cérémonie en l’hommage de l’ancienne sénatrice socialiste décédée Nicole Bricq, et ce week-end à Marrakech en marge de la World Policy Conference où il a estimé qu’ »il était temps que le PS disparaisse ».

Celui qui fut un temps le grand favori de l’élection présidentielle de 2012 en a profité pour livrer son sentiment sur le début de quinquennat d’Emannuel Macron : la première fois en adressant un message sur les valeurs de la gauche, une manière subtile de rebondir sur le ni droite ni gauche porté par le président de la République ; et la seconde fois en se disant persuadé que le nouveau chef de l’État « peut faire en cinq ans beaucoup de changements en France qui n’ont pas existé pendant les trente dernières années ».

Il ne veut pas revenir en politique

Que recherche l’ancien hiérarque socialiste ? En distribuant bons et mauvais points à Emmanuel Macron, il semble vouloir se replacer au centre du jeu politique. Pourtant ses proches jurent qu’il n’a pas envie de remettre une pièce dans la machine. « Il n’a pas du tout l’intention de revenir en politique, assure l’ancienne vice-présidente de la région Île-de-France Michèle Sabban, une des rares ex-socialistes à lui être restée fidèle.

Les politiques français ne le méritent pas. Il dit et il dira ce qu’il pense ». Ancien très-proche de DSK, le frondeur Laurent Baumel affiche le même scepticisme : « Je ne peux pas croire une seule seconde que son intervention puisse être prise autrement qu’au premier degré. Il ne faut pas sous-estimer son affection pour le Parti socialiste, où il a agi de longues années. Il dit des choses qui correspondent à ce qu’il pense, et avec lesquelles je suis en désaccord, mais qui sont les paroles d’un acteur retiré du jeu politique. Penser qu’il puisse revenir en politique, c’est vraiment un truc de journaliste ».

« Je ne pense pas qu’il faille l’interpréter comme un geste politique, analyse Arnaud Mercier, professeur en communication politique à l’université Paris II Assas. Il y a plus certainement une dimension psychologique, au sens qu’il doit estimer qu’une partie de sa traversée du désert est derrière-lui et qu’il peut enfin reprendre la parole. Et il en profite pour régler ses comptes avec le PS car la vengeance est un plat qui se mange froid… Mais ce n’est certainement pas calculé comme le début d’un retour en politique. Il ne s’y prendrait pas comme ça. On le voit avec Nicolas Sarkozy, qui avait progressivement publié plus de contenu sur sa page Facebook, ou François Hollande en ce moment qui essaie de revenir par petites touches, DSK lui il arrive et il tape comme un sourd sur son ancienne formation politique. Ce n’est pas la stratégie habituelle. D’autant que même le timing choisi, en plein contexte Weinstein-balancetonporc, n’est pas idéal ».

Une offre de service ?

Pour Marc Vanghelder, de l’agence de communication politique Leaders&Opinion, le retour de l’ancien candidat à la primaire socialiste de 2006 s’apparente plutôt à une « offre de service ». « DSK arrive et tape sur tout ce qui peut être gênant pour Emmanuel Macron : le PS, le centre gauche. C’est presque un geste d’allégeance. Après avoir soufflé le chaud et le froid sur l’action du gouvernement, il propose d’une certaine manière ses services, il montre qu’il se tient prêt à aider ».

Mais peut-on vraiment imaginer Emmanuel Macron collaborer avec le socialiste déchu ? « Il y a les missions officielles et… il y a les missions officieuses, souligne l’expert en communication. Ce n’est un secret pour personne que Dominique Strauss-Kahn passe beaucoup de temps au Maroc, et qu’il entretient des relations privilégiées avec le roi Mohammed VI. Il se tient également très proche de l’Afrique subsaharienne, un carrefour stratégique des années à venir… On pourrait très bien imaginer que le gouvernement français lui confie une mission de cet ordre-là ».

Son entourage demeure sceptique. « Il n’a pas besoin de mission s’il doit agir ou aider à réussir », indique Michèle Sabban. Une chose est sûre : le futur politique de Dominique Strauss-Kahn ne s’inscrira pas au Parti socialiste. L’ancien directeur du FMI a rendu sa carte du PS, comme la plupart de ceux qui lui sont restés fidèles.

Donald Trump. Facteur d’instabilité

15.11.2017
by Le Télégramme

« Trump voulait être dur avec la Chine, mais la bureaucratie l’a freiné », analyse l’ancien ambassadeur, Alexander Panov.

«L’onde de choc Trump» a rebattu les cartes à l’international. Un an après son élection à la Maison Blanche, les experts mesurent le phénomène : ce président imprévisible et volontiers provocateur ajoute au facteur d’instabilité de la planète.

Des menaces de guerre resurgissent au vu d’événements déstabilisant la gouvernance mondiale. Ces défis étaient au centre des débats réunissant début novembre, à Marrakech (Maroc), 400 experts en géopolitique, anciens ministres, conseillers ou industriels sous la houlette de Thierry de Montbrial, président de l’Institut français des relations internationales (IFRI), un « think tank » fêtant le 10e anniversaire de la World Policy Conference (WPC).

Un an après la conférence de Doha, les analystes avaient un peu plus de recul pour mesurer le phénomène Trump étrennant sa première année à la Maison Blanche. « L’élection de Trump n’a toujours pas été comprise par les démocrates aux États-Unis et les forces de gauche, en général. Lesquelles pensaient qu’il ne fallait plus s’occuper des classes moyennes mais des minorités de toutes sortes », selon l’ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, distinguant les pays qui s’en réjouissent (Chine, Iran, Israël…) de ceux qui s’en inquiètent (Corée du Sud, Japon, Europe, Australie).

Sans oublier ceux qui s’en accommodent, telles la Russie ou la France dont le président Macron y voit un moyen de se différencier d’Angela Merkel.

« Reagan, lui, écoutait »

À l’évidence, comme l’exprimait John Sawers, l’ancien patron des services secrets britanniques, le fameux MI6 : « Je suis heureux que Trump ait limité les dégâts et pas mécontent que la diplomatie ait été confiée à des généraux (appelés les « adultes », à Washington). Mais nous ne devons plus compter que sur nous pour nous défendre car la couverture américaine n’est plus garantie », a-t-il ajouté, reprenant les propos de la chancelière allemande. Et l’ancien ambassadeur américain en Allemagne, Richard Burt, de renchérir : « La différence entre Reagan et Trump, c’est que Reagan, lui, écoutait ».

Quoi qu’il en soit, si le scénario de l’impeachment paraît aujourd’hui exclu, il est peu probable que le chef de la Maison Blanche professionnalise son action d’autant que son électorat adore ses provocations. L’une des conséquences de cette évolution est résumée par l’ancien ambassadeur, Alexander Panov : « Trump voulait être dur avec la Chine mais la bureaucratie l’a freiné, du coup, il s’est retourné contre la Russie, contrainte de se rapprocher de la Chine ». La conséquence de ces maladresses est une perte d’influence de la première puissance mondiale, source d’instabilité globale.

LA WORLD POLICY CONFERENCE FÊTE DIX ANS DE QUÊTE D’UNE MEILLEURE GOUVERNANCE MONDIALE

15.11.2017
by ANWAR CHERKAOUI

Pour SM le Roi, les grandes aspirations des citoyens ne peuvent se concrétiser qu’à travers des programmes de développement humain et économique inclusifs qui s’inscrivent dans une dimension régionale ou continentale. L’ouverture du Maroc sur le monde, notamment le continent africain, a été saluée par les participants.

C’est avec des débats riches et constructifs sur les grandes problématiques mondiales que la World Policy Conference (WPC) a célébré son dixième anniversaire. Organisé à Marrakech du 3 au 5 novembre, sous le haut patronage de SM le Roi, ce Sommet, qui a vu le jour en octobre 2008 à Evian, a connu la participation de personnalités mondiales issues d’horizons divers : décideurs politiques, hommes d’affaires, analystes, religieux… Objectif : débattre des grands enjeux régionaux et internationaux et contribuer à améliorer la gouvernance dans ses dimensions de réflexion, de décision et de contrôle afin de promouvoir un monde plus ouvert et plus respectueux de la diversité. Pas moins de 16 sessions plénières ont eu lieu sur des thématiques variées : L’avenir de l’Europe du Sud-Est, Investir en Afrique, Tendances au Moyen-Orient, l’Amérique et le monde un an après l’élection de Donald Trump, l’Union européenne et le monde…, en plus de 4 ateliers sur la Finance et l’Economie, l’Energie et le Climat, la Chine et la Russie.

Selon Thierry De Montbrial, président et fondateur de la WPC, «dans sa quête continue, réaliste mais humaniste, d’une meilleure gouvernance mondiale, la WPC a un avantage comparatif potentiel dans l’axe Nord-Sud qui englobe l’Europe et l’Afrique, évidemment sans exclusive aucune vis-à-vis vis des autres continents, puisque notre but est de contribuer au maintien d’un monde raisonnablement ouvert. En rappelant cet objectif de nature géopolitique au sens large, je tiens à exprimer ma gratitude au Royaume du Maroc qui nous reçoit pour la troisième fois en dix ans».

Réfléchir à de nouveaux cadres d’échanges et de partenariats

Evénement marquant lors de la cérémonie d’ouverture de cette dixième édition de la WPC, la lecture d’un message royal adressé aux participants par le Conseiller de SM le Roi, Yassir Znagui. Dans ce message, qui a mis un accent particulier sur l’importance de l’Afrique à l’échelle internationale, le Souverain a souligné le rôle d’un débat constructif dans l’émergence d’idées nouvelles et de solutions susceptibles d’améliorer encore le modèle de développement de nos pays. «Certes, la voie vers la prospérité est un processus complexe et de longue haleine. Néanmoins, les grandes aspirations des citoyens, notamment africains, ne peuvent se concrétiser qu’à travers des programmes de développement humain et économique inclusifs qui s’inscrivent dans une dimension régionale ou continentale», a fait savoir SM le Roi avant de poursuivre : «Africain convaincu, je plaiderai donc, une nouvelle fois, pour l’accompagnement de cette Afrique qui a su se forger sa propre destinée, à la faveur de réformes structurelles audacieuses engagées, à moyen et long termes, dans de multiples secteurs. Il est de notre devoir de promouvoir des stratégies novatrices et des politiques ambitieuses, fondées sur les succès d’ores et déjà acquis et s’inspirant d’initiatives mondiales réussies, adaptées à la diversité de nos réalités sociales, économiques et culturelles. Il s’agira, notamment, de renforcer le fonctionnement des institutions, de conforter la bonne gouvernance et d’améliorer substantiellement la qualité de l’utilisation des fonds publics». Le Souverain a également appelé à reconfigurer les priorités stratégiques de la Communauté internationale en reconsidérant l’apport de l’Afrique et a invité les participants à réfléchir à de nouveaux cadres d’échanges et de partenariats, au service d’un meilleur avenir des populations, et ce, au-delà des partenariats traditionnels, Sud-Sud ou Nord-Sud.

Autre événement marquant, la lecture par l’ambassadeur de France au Maroc d’un discours du président Emmanuel Macron qui n’a pas manqué de souligner que «l’Ouverture du Maroc sur le monde, notamment l’Afrique, se renforce chaque année, recoupant les efforts français d’un lien d’intégration plus intense entre l’Europe et le continent africain». Pour le Président français, réfléchir aux moyens de conserver une gouvernance mondiale raisonnablement ouverte, capable d’absorber les chocs tout en facilitant les changements désirables, fait partie des priorités de son mandat. Il a donc invité les participants à cette dixième édition de la WPC, qu’il juge capables de produire les meilleures idées et politiques et faire avancer le débat, de lui faire part de leurs recommandations à l’issue des délibérations.

Dominique Strauss-Kahn salue l’action de Macron et souhaite la ‘disparition’ du PS

12.11.2017
by Dogan Presse

L’ex-directeur du FMI, qui fonde beaucoup d’espoir sur l’actuel quinquennat, s’est montré sévère envers son ancien parti, a rapporté « Le Parisien », dimanche.
L’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn (DSK), est sorti de sa réserve. Interrogé samedi 4 novembre par un journaliste anglo-saxon en marge d’une table ronde à la World Policy Conference à Marrakech (Maroc), l’ancien ministre de l’économie n’a pas tari d’éloges sur la politique d’Emmanuel Macron, a rapporté Le Parisien, dans son édition de dimanche.

« Il est en train d’agir étonnamment bien », estime celui qui s’est retiré de la vie politique depuis 2011, émettant toutefois une réserve sur sa ligne politique. « Macron n’est ni gauche ni droite. Je voudrais qu’il soit de gauche et de droite (…) et c’est une bonne chose que les deux puissent travailler ensemble », a ajouté DSK.

L’ancien président du FMI fonde par ailleurs beaucoup d’espoir sur cette présidence, y voyant une « période des grandes transformations ». « [Si] Emmanuel Macron saisit bien sa chance, il peut faire en cinq ans beaucoup de changements en France qui n’ont pas existé pendant ces trente précédentes années. »

À l’inverse, DSK se montre beaucoup plus pessimiste à propos de Donald Trump, qui célébrera, mercredi, le premier anniversaire de son élection à la Maison Blanche. « Je ne crois pas obligatoirement qu’il faille toujours avoir des politiciens, mais il faut quand même respecter les règles, les codes, ce que Trump ne fait pas. La planète ne peut être entre les mains de quelqu’un d’aussi imprévisible », s’inquiète-t-il.

La mort annoncée du Parti socialiste
Lors de cette interview, celui qui aurait pu porter les couleurs du Parti socialiste (PS) lors de la présidentielle de 2012, avant d’être mis de côté à cause d’un scandale sexuel, se montre sévère envers son ancien parti. « Je crois qu’il n’y a pas d’avenir pour le PS », argue-t-il, ajoutant « et c’est une bonne chose. Le temps est venu de renouveler le centre gauche français. »

Il va même plus loin, en expliquant que « l’élection d’Emmanuel Macron a créé une sorte de tremblement de terre dans la politique française. Et ce parti, qui est le mien – et je le dis avec tristesse – n’a pas su accompagner la mondialisation. » Sa sentence est sans appel : « Il est temps qu’il disparaisse. »

Depuis la victoire de M. Macron, le PS vit une période difficile. Son siège historique de la rue de Solférino a été mis en vente, et un plan de départs contraints va supprimer plus de la moitié des postes de permanents.

Source : Le Monde.fr avec AFP