Sarah Al Amiri: “UAE chosen to chair UN’s Committee on Peaceful Uses of Outer Space”

Announcement comes as militarisation of space is increasing

The UAE has been chosen to lead a UN committee working to promote peaceful use of space.

The country will lead the UN Committee on the Peaceful Uses of Outer Space, with Omran Sharaf, the Emirati engineer who led its successful Mars mission, serving as the committee’s director for 2022 and next year.

The committee has been in operation since 1959 and is one of the largest at the UN. It has 100 member states and plays an important role in peaceful uses of space, encouraging international co-operation and recommending laws and policies that support space exploration.

President Sheikh Mohamed said he was proud of Mr Sharaf and congratulated him on being elected.

“The UAE continues to make notable contributions to the space sector and we wish Omran every success in his new role,” he said.

Sheikh Mohammed bin Rashid, Vice President and Ruler of Dubai, also expressed his pride over the UAE’s achievement and said it was an honour to have Mr Sharaf appointed.

“I am proud of the UAE’s victory as chairman of the United Nations Committee on the Peaceful Uses of Outer Space,” he said.

“I am proud of the son of the Emirates, Omran, who has honourably held this high international role.

“The youth of the Emirates have brought us to space, are leading global files and are running international institutions.”

News of the UAE’s election comes as some countries seek to use space for military purposes.

It’s a great honour for the Emirates to take the chair of COPUOS
Sarah Al Amiri, chairwoman of the UAE Space Agency

The use of weaponry and military technology in space has caused concern among experts over the years, as countries such as Russia, India and China perform anti-satellite missile tests. Some nations have launched an increasing number of spy satellites.

Sarah Al Amiri, Minister of State for Public Education and Future Technology and chairwoman of the UAE Space Agency, said: “It’s a great honour for the Emirates to take the chair of Copuos, particularly as we founded our space programme on international partnerships and collaboration and continue to place these partnerships at the core of our space sector development.”

Mr Sharaf previously represented the UAE on the outer space committee and on the International Committee on Global Navigation Satellite Systems.

He said this was a “tremendous chance” to serve the global space sector.

“As both a young nation and a relatively new entrant to the space sector, we have benefited from the amazing work of the pioneers who have gone before us,” he said.

“Alongside that heritage, we have also found scope to innovate and challenge what have become accepted norms and we look forward to bringing a spirit of open dialogue and co-operation but also seeking to define solutions and new ways of looking at some of the emerging challenges and opportunities facing our sector and, indeed, humanity.”

The committee is behind one of the most notable space treaties, the Outer Space Treaty of 1967, which has been signed by more than 105 countries so far, including the UAE.

The treaty outlines peaceful uses of space, including low-Earth orbit, the Moon and other space bodies.

However, experts have been voicing concerns for the past few years about some countries using space for the “wrong reasons”.

During the Global Aerospace Summit in Abu Dhabi last week, Maj Michel Friedling, head of the French Space Command, said space was no longer peaceful and immune from politics and war.

“The Outer Space Treaty of 1967 has allowed for the case of peaceful coexistence. And bridges were made between East and West during these decades,” said Mr Friedling.

“But space is and will remain a key factor of economic strategy and military advantage for those who master space and those who know how to use space services.

“So, tensions on Earth will reflect in space and it’s already the case.”

The militarisation includes using weapons in space, carrying out cyber attacks on satellites, using technology that jams communications and possessing a large fleet of intelligence, surveillance and reconnaissance satellites.

Since Russia’s invasion of Ukraine in late February, a number of cyber attacks have been carried out on satellites operating over the country, often disconnecting its internet and communication services and cutting off the Ukrainian people from the wider world.

Elon Musk made his Starlink satellites available to Ukraine but warned that they could become targets.

Anti-satellite missile, or ASAT, tests use military technology to destroy spacecraft. They are a concern because they create high levels of debris that could endanger astronauts and satellites.

They are also considered a threat because such missile technology could be used in an armed conflict.

In November, Russia carried out an ASAT test in which it destroyed one of its satellites, creating thousands of pieces of space debris.

India ordered an ASAT test in 2019 in an operation called the Mission Shakti, resulting in high levels of space debris.

China destroyed one of its satellites in 2007 and the US followed a year later with a similar operation.

But the US government recently committed to ending ASAT tests and has called for a global agreement to urge other nations to follow its lead.

Read the original article on The National.

Patrick Achi : “Partout où l’Afrique aura besoin de la Côte d’Ivoire, elle sera là”

© ABIDJAN.NET PAR DR
LE PREMIER MINISTRE A CLOS MERCREDI 25 MAI 2022 À PARIS LES JOURNÉES AFRICAINES DE L’UNESCO.

Le Premier ministre a clos mercredi 25 mai 2022 à Paris les journées africaines de l’Unesco. Lorsqu’il prend la parole, Patrick Achi, représentant le Chef de l’Etat à la clôture des journées africaines initiées par l’Unesco, venait d’écouter les interventions des organisateurs de la célébration de l’unité et de l’émergence de l’Afrique. Ces deux termes, ils les ont liés à la Côte d’Ivoire, “modèle d’unité et d’émergence”.

L’unité, les initiateurs la rattachent au rôle joué en 1963 par la Côte d’Ivoire à la naissance de l’Organisation de l’Unité Africaine, (0ua), ancêtre de l’Union africaine (UA) et au brassage de nations sur son sol. “La Côte d’Ivoire est à elle seule le prototype de l’unité africaine que nous recherchons. Sur son sol vivent en harmonie plusieurs ressortissants issus de différents pays d’Afrique.” L’ambassadeur Souleymane Jules Diop, président du groupe Afrique, délégué permanent du Sénégal auprès de l’Unesco qui a ouvert le bal des discours.

Pour l’émergence, second élément mis en exergue, l’Unesco a salué les avancées du niveau de vie en Côte d’Ivoire et surtout sa résilience.

Patrick Achi prend donc le micro sous des applaudissements pour son pays tant vanté par ceux qu’ils l’ont précédé au pupitre. Le succès de la Côte d’Ivoire ? Le Premier ministre citera deux noms. ” Deux grands hommes à qui la Côte d’Ivoire doit tout : Felix Houphouët Boigny et Alassane Ouattara”.

Le titulaire d’une maîtrise en mathématique et ingénieur démontre l’équation du succès de son pays par deux identiques bien remarquables : le père fondateur et le père de ‘’Une Côte d’Ivoire solidaire’’.

Le niveau de développement actuel de la Côte d’Ivoire, ce sont les politiques des Présidents Félix Houphouet Boigny et Alassane Ouattara. Ces deux grands hommes ont écrit l’histoire de la Cote d’Ivoire.

Le premier l’a porté sur les fonts baptismaux et le second l’a relevé et mis sur le chemin de l’émergence.

Le développement économique de l’Afrique, thème central de la semaine consacrée au continent justifie bien le choix porté sur la Cote d’Ivoire d’Alassane Ouattara.

L’un des sous thèmes traités lors des journées africaines est la résilience. Patrick Achi, représentant le Président Alassane Ouattara, parrain, était à l’aise à la tribune. La Côte d’Ivoire, grâce à son président, est un modèle en matière de résilience.

2011. Elle se met rapidement et efficacement au travail après une grave crise. Ouattara est aux commandes et le maître mot est le développement. Qui sous-entend d’importants investissements et d’efforts consentis pour la sécurité et la paix. Parfait élève d’Houphouët donc.

2015. Le terrorisme prend pied en Afrique de l’ouest.

La cote d’Ivoire subit même une attaque à Bassam le mars 2013. Le pays prend le problème à bras le corps. La menace existe toujours mais la sécurisation mise en place est efficace. Les djihadistes qui ont tenté de prendre pied aux frontières nord en savent quelque chose.

Dernier exemple, le plan de riposte contre le coronavirus du gouvernement l’apparition du virus en 2020.

Aujourd’hui, le pays est en plein processus d’industrialisation tous azimuts et prêt à jouer un rôle de moteur en Afrique. « Partout où l’Afrique aura besoin de la Cote d’Ivoire, elle sera présente. » dira Patrick Achi au siège de l’Unesco.

La directrice générale de l’Unesco Audrey Azouley a remercié la Cote d’Ivoire d’avoir accepté de parrainé cette semaine africaine et aussi de servir d’exemple sur le continent africain. Une Afrique qu’elle exhorte « à trouver sa voie » et qui peut compter sur le soutien de l’organisation qu’elle dirige.

La semaine africaine qui s’est tenue du 23 au 25 mai 2022 a porté sur « l’autosuffisance, la résilience et le développement économique de l’Afrique et a été marquée par plusieurs activités notamment des conférences, des tables- rondes, des expositions d’art, des projections de documentaires.

C’est la Ministre l’Éducation nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné, qui a procédé au nom du Président de la République, à l’ouverture de la semaine africaine.

A. N avec Sercom

Climat : « Il faut mettre en exergue la spécificité de l’Afrique »

ENTRETIEN. L’Afrique est déjà dans les starting-blocks pour la COP27 prévue en Égypte. Directrice exécutive de la Fondation Mo Ibrahim, Nathalie Delapalme explique comment.

L’Afrique est décidée à prendre à bras-le-corps la question du climat et veut clairement se faire entendre. La preuve : à six mois de la COP27, qui se tiendra en Égypte, la Fondation Mo Ibrahim (MIF) a organisé à Londres, et en ligne, un forum sur le climat. Intitulé « En route vers la COP27 : faire valoir l’Afrique dans le débat sur le climat », le Forum, qui a duré du 25 au 27 mai, a exploré les défis et les les opportunités uniques que la crise climatique engendre sur le continent. Les discussions se sont appuyées sur Forum 2022 – Faits et chiffres, document de la Fondation publié avant l’événement. Nathalie Delapalme, directrice exécutive de la Fondation Mo Ibrahim, s’est confiée au Point Afrique sur la manière dont le continent entend s’y prendre pour mettre en exergue ses spécificités et les faire prendre en compte.

Le Point Afrique : Comment s’est imposé le sujet du climat et de la COP27 pour la Fondation Mo Ibrahim ? Quels sont les principaux enseignements que vous tirez du document de recherche publié par la Fondation, à savoir Forum Facts & Figures 2022.

Nathalie Delapalme : La Fondation Mo Ibrahim se concentre sur les défis majeurs du continent, dont la crise climatique qui l’impacte durement. Ce forum et les discussions qu’il a engendrées se sont réalisés dans le cadre du débat global sur le climat où l’absence de décisions adéquates démultiplie cet impact négatif avec des risques majeurs induits en termes de développement et d’instabilité. C’est pourquoi il nous est apparu important, six mois avant la COP27 qui se tiendra à Charm el-Cheikh en Égypte, de mettre en exergue la spécificité de l’Afrique au sein de ce débat global. Trois points essentiels ont été retenus, qui structurent le rapport et les discussions pour ce Forum.

– Le premier concerne la vulnérabilité particulière du continent avec l’apparition d’un cercle vicieux crise climatique, fragilité de développement, qui engendre instabilités et tensions accrues.

– Le deuxième point concerne la protection du climat et l’accès pour tous à l’énergie afin que les décisions prises pour sauver le climat ne mettent pas en péril le développement de millions d’individus.

– Et le troisième point porte sur la richesse du continent en termes de ressources naturelles et minières susceptibles d’en faire un acteur de premier rang dans le développement d’une économie bas carbone sous réserve de certaines conditions. Cela explique pourquoi nous avons choisi ce thème et que nous le traitons maintenant.

Six mois avant la COP27 en Égypte, l’Afrique peut-elle défendre une position commune et ses spécificités pour peser dans le débat mondial sur le changement climatique ?

C’est absolument essentiel. Ce rapport et ce forum, mais aussi les discussions et les travaux qui vont se poursuivre jusqu’à la COP27, ont pour objectif d’étayer le dossier défendu par le continent. C’est aussi la volonté politique exprimée avec force par le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall, président du Sénégal, lors de l’entretien qu’il a eu, pendant le forum, avec Mo Ibrahim, président de la Fondation éponyme.

À la question de savoir quels sont les attentes et les objectifs pour la COP27, Macky Sall a répondu qu’il souhaitait avoir un vrai débat sur la transition énergétique, un débat qui permette d’avoir une transition juste et équitable, et de faire en sorte que l’Afrique puisse utiliser son propre gaz au bénéfice d’abord de sa population. Il a également insisté sur la nécessité de mettre en œuvre les accords de Paris sur le principe du pollueur-payeur et d’alimenter le Fonds d’adaptation climat afin que les États africains puissent accélérer la mise en œuvre des énergies renouvelables. J’ajoute un point sur la désertification. Ce sujet a été largement abordé lors de la COP15 (contre la désertification) qui vient de se terminer à Abidjan, parce que conjuguer l’impact désastreux après deux ans de Covid, et maintenant celui de la crise ukrainienne, nous amène au bord d’une famine extrêmement grave.

Comment parvenir à faire émerger cette position commune pour l’Afrique, continent de 54 pays et dont les enjeux aussi bien climatiques que de développement peuvent sembler éloignés ?

Côté africain, la volonté de faire émerger une position commune est bien là. Et d’autant plus que la crise du Covid a donné l’opportunité de constater à quel point lorsque les pays africains ont une position politique commune, exprimée par l’Union africaine, cela marchait bien. Dans le fond, la responsabilité et la solution sont en face. Les choses seraient beaucoup plus faciles si le continent africain, via l’Union africaine, disposait d’une représentation spécifique au sein de toutes les grandes institutions de la communauté dite internationale : aux Nations unies, institutions de Bretton Woods, G7 et G20… Cette idée circule beaucoup, et nous l’appuyons totalement. Ce sujet a été longuement évoqué par Macky Sall. Il s’agit d’intégrer l’Union africaine comme membre supplémentaire à part entière du G20 et pas seulement invité, au coup par coup, selon les pays hôtes.

Quels sont les enjeux qui pèsent dans la balance justice climatique et accès à l’énergie. La position sur l’utilisation du gaz naturel par l’Afrique pourrait avoir d’autant plus d’écho que les pays développés, et en particulier l’Europe, cherchent à diversifier leur achat de gaz.

Cela apporte de l’eau au moulin de l’Afrique et de sa volonté de disposer de son propre gaz. La nécessité pour l’UE de diversifier son approvisionnement en gaz et sa volonté de ne plus dépendre du gaz russe redonne de l’intérêt au gaz africain. Or, la décision prise lors de la précédente COP à Glasgow d’arrêter complètement le financement d’énergie fossile a un effet désastreux.

Sur le continent africain, 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité. Cela représente deux fois la population des États-Unis et 1,3 fois la population européenne. C’est absolument considérable ! En plus de cela, plus de 930 millions de personnes n’ont pas accès à des sources propres de combustibles pour faire la cuisine (électricité ou gaz) avec un impact considérable sur la santé des femmes et des enfants. Il y a vraiment un sujet d’accès à l’énergie qu’il faut traiter, sauf à vouloir sacrifier délibérément le développement immédiat et la santé de plusieurs millions de personnes. Le gaz, de ce point de vue, est indispensable.

On ne peut pas compter uniquement sur les énergies renouvelables pour fournir de l’énergie au continent africain, tout du moins dans l’immédiat. Le potentiel est considérable : solaire, éolien, hydraulique. Déjà, pour 22 pays africains, les énergies renouvelables sont la source majeure d’énergie, plus que le bois, le pétrole et le charbon. Cependant, en l’état actuel, tout en accélérant l’adoption des énergies propres, il faut trouver une solution afin de permettre à l’Afrique de disposer de son potentiel gazier pour résoudre cette question immédiate d’accès à l’énergie.

Le gaz est de loin, de toutes les énergies fossiles, le combustible le moins polluant et 18 pays africains en produisent. Bien sûr, il faut traiter un certain nombre de sujets importants comme la disparition dans les meilleurs délais du gaz venté et torché, répondre aux questions du transport, du stockage et de la distribution au consommateur final, ce qui implique des investissements qui doivent être pris en compte dans ce débat global sur le climat. Aujourd’hui, ce sont 600 millions d’Africains sans accès à l’énergie, mais, lorsque vous regardez les tendances démographiques du continent, ce chiffre ne va faire qu’augmenter.

Dans les pays développés dont la croissance démographique ne progresse pas, il est plus facile de parler de décroissance énergétique, de stabilisation de la consommation énergétique. Sur un continent où la croissance démographique continue d’exploser et où le développement n’est pas encore achevé, l’approche ne peut pas être la même. C’est cela qu’il faut arriver à considérer dans des débats globaux comme celui sur le climat.

C’est tout l’objet de ce rapport et du débat que nous avons actuellement. Il s’agit de mettre en exergue cette spécificité du continent africain et d’arriver avec un dossier à la fois complet et convaincant.

Comment rompre la malédiction des ressources naturelles pour l’Afrique ainsi qu’accélérer le développement durable sur le continent et la transition vers une économie mondiale verte et durable ?

C’est un sujet extrêmement important. Le continent dispose d’une extrême richesse en termes de diversité et de minerais. C’est important à la fois pour le patrimoine de la planète et la mise en place d’une économie à bas carbone. L’Afrique détient la moitié des réserves de cobalt indispensables pour la fabrication de batteries, mais aussi de la bauxite, du graphique, du manganèse, du chrome, du cuivre, du lithium… Tous, sans exception, sont des composants indispensables pour développer les énergies vertes et une économie bas carbone. Les perspectives anticipent une hausse de la demande de ces minéraux de 500 % dans les années à venir.

Dans ce contexte, il faut parvenir à éviter cette malédiction des ressources naturelles qui a frappé notamment les pays africains producteurs de pétrole et de diamant. Trois causes principales ont été mises en avant : une mono-dépendance à l’exploitation et l’exportation au détriment du développement d’autres ressources, le fait que le modèle a conduit à exporter des ressources non transformées, sans création d’emplois et de valeurs locales, et enfin, un manque de transparence absolue, un système de vacance fiscale qui n’a pas alimenté les budgets des États concernés et la corruption. Cette exploitation des ressources s’est faite sans retour positif pour les populations des pays concernés.

N’avez-vous pas des craintes du fait que les pays qui détiennent le plus de ressources minières ont aussi les plus mauvais scores de gouvernance, selon les analyses de la Fondation Mo Ibrahim ?

Oui, c’est un sujet majeur. Il est indispensable de renforcer les cadres de gouvernance, de se pencher sur la question de la transparence des contrats, de renforcer les capacités humaines et l’expertise. L’idée est aussi d’aller au-delà de la seule exportation de ressources brutes et de mettre en place des capacités de transformation locales de manière à fournir des emplois locaux. Et à travers l’expertise, je parle aussi des problématiques de conservation des ressources, pour que ces ressources considérables profitent durablement aux pays africains et aux populations concernées, mais aussi à la planète.

Avez-vous en tête des exemples porteurs d’espoirs ?

Si on prend l’exemple de la biodiversité, le Rwanda et l’Ouganda ont réussi à développer un tourisme vert, notamment autour de la protection des gorilles, ce que le Gabon est aussi en train de mettre en œuvre. Incontestablement, de bonnes pratiques se mettent en place. Beaucoup d’exemples existent déjà en matière de protection de la biodiversité et de l’environnement : Rwanda, Ouganda, Congo-Brazza, Gabon. Le projet phare de la Grande Muraille verte, qui dispose déjà de nombreux appuis, est essentiel. Nous espérons encore une fois que ce Forum, six mois avant la COP27, permettra de mettre en exergue la position très spécifique de l’Afrique dans le débat global sur le climat. De fait, lors de la séance de clôture, Mo Ibrahim a « transmis » les principales conclusions de ce Forum à Yasmine Fouad, ministre en charge de la COP27 pour la République arabe d’Égypte. La route est longue, mais le temps est court.

Lire l’article sur le site Le Point Afrique

https://www.lepoint.fr/afrique/climat-il-faut-mettre-en-exergue-la-specificite-de-l-afrique-30-05-2022-2477586_3826.php

Pour un capitalisme équitable

Face à la montée des crises, réformer le capitalisme apparaît plus que jamais nécessaire. Reste à trouver le monde d’emploi pour une économie durable et responsable. La clef réside dans la lutte contre les inégalités. Par Bertrand Badré et Yann Coatanlem (*)

Depuis 20 ans, la fréquence et l’intensité des crises mondiales augmentent, ce qui est un mauvais présage pour l’avenir de l’économie. Selon la Banque mondiale, du fait de la pandémie de COVID-19, la politique de réduction de la pauvreté n’a jamais été autant menacée depuis un quart de siècle. Les inégalités se creusent à l’intérieur des pays et entre eux, ainsi que dans de nombreux secteurs clés, de l’éducation à la santé.

Etant donné l’ampleur de ces problèmes, une politique de réduction des inégalités ne doit pas se focaliser exclusivement sur les revenus et les patrimoines. La situation exige une approche holistique avec un horizon à long terme. Sinon, les futurs gouvernements auront la tentation de procéder à des améliorations à court terme aux retombées politiques immédiates (comme l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages), plutôt que d’investir dans le bien-être à long terme. Il faut quantifier les compromis nécessaires, de telle sorte que les dirigeants politiques puissent expliquer aux électeurs que sacrifier un peu de bien-être aujourd’hui permettra de vivre bien mieux demain.

Il faut aussi faire attention à la manière de mesurer les inégalités

Est-il juste de demander aux pays en développement de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre au même rythme que les pays avancés, alors que la contribution de ces derniers a été beaucoup plus importante que la leur dans le passé ?

Pour les dirigeants politiques, le défi consiste à adopter une stratégie qui soit à la fois internationale et locale, adaptée à un environnement donné. Sinon, les mesures destinées à corriger un type d’inégalités pourraient en générer de nouvelles. Nous pouvons combattre le réchauffement climatique en subventionnant les installations de panneaux solaires, mais il faut alors se préparer aux protestations de ceux qui ont diminué leur empreinte carbone avant l’introduction de ces subventions.

La défense de l’équité dans toutes ses dimensions exige une perspective élargie des inégalités. C’est une conséquence fréquente des dynamiques à somme nulle, de la recherche de rente, des “impôts privés”, du parasitisme, de la corruption, de la discrimination, etc. Les formes les plus saillantes d’inégalité changent au cours du temps, elles évoluent souvent en fonction du contexte juridique. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, on considérait le travail comme un droit fondamental, alors que pendant la pandémie, l’accès à Internet à haut débit et à faible coût est devenu une priorité absolue.

La nature toujours changeante de ces questions exige d’élargir le concept de bien-être social, afin que les décisions politiques ne finissent pas par perpétuer les avantages des initiés. Ce concept doit également devenir plus flexible, de manière à faire face à des défis tels que le changement climatique ou la flambée du prix de l’énergie. Il faut aussi développer de nouveaux outils (par exemple le revenu de base universel) pour aider les personnes défavorisées ou marginalisées à surmonter des obstacles structurels de longue date et à prendre des risques calculés en matière de création d’entreprise (ce qui profite en fin de compte à l’ensemble de la société).

Le concept de rendement social doit guider les décisions politiques

En matière d’éducation par exemple, le développement du capital humain dès la petite enfance offre le meilleur retour sur investissement à long terme. Mais la politique sociale ne passe pas nécessairement par les pouvoirs publics. On peut envisager le recours aux marchés lorsqu’ils apportent une valeur ajoutée. Ainsi en matière de retraite, un pilier de capitalisation peut garantir que le plus grand nombre de personnes bénéficie du rendement généralement élevé des marchés, plutôt que d’en rester aux sommes relativement modestes du système par répartition.

La fiscalité est un autre levier essentiel de la lutte contre les inégalités, car elle génère des recettes permettant de financer des politiques sociales inclusives et de réduire les écarts de revenus et de patrimoine. Il ne s’agit pas de traiter la richesse comme un problème en elle-même, mais plutôt de suivre le Principe de différence du philosophe John Rawls, selon lequel les inégalités ne sont justifiées que si elles profitent aux moins bien lotis. L’économiste Philippe Aghion a montré que l’innovation remplit cette condition : si elle accroît le poids des 1% les plus riches, elle tend aussi à accroître la mobilité sociale, et elle n’augmente pas nécessairement les inégalités dans le reste de la population.

Ceci dit, la structure de la fiscalité pourrait être améliorée pour répondre à des objectifs souhaitables tels que la simplicité, l’efficacité, la stabilité, l’équité (en éliminant les échappatoires qui ne profitent qu’aux riches), de meilleures incitations (à travailler ou à protéger l’environnement) et la neutralité (afin qu’un euro gagné en un an ne soit pas davantage taxé qu’un euro gagné en 10 ans).

Enfin, réformer le capitalisme contemporain exige de revoir les règles de la concurrence. En matière de détermination des prix et de diffusion des informations économiques, le marché est bien plus efficace que tout système centralisé, mais les autorités publiques doivent le superviser et le réguler rigoureusement. La réglementation et le contrôle en faveur d’une concurrence équitable sont devenus d’autant plus importants que les technologies digitales et la robotique ont restructuré les marchés et ouvert la voie à ce que Shoshana Zuboff de la Harvard Business School qualifie de “capitalisme de surveillance“.

Cette pathologie se reflète dans la montée en puissance des inégalités dans les résultats des entreprises. En 2016, le Conseil économique de la Maison Blanche a souligné que “le retour sur investissement des entreprises du 90eme centile est plus de 5 fois supérieur à sa valeur médiane. Il y a un quart de siècle ce ratio était proche de 2“. Par ailleurs, ainsi que le montre Aghion, les 1% des plus grands exportateurs comptent maintenant pour 67% de l’ensemble des exportations, tandis que les 1% des entreprises qui déposent des brevets comptent pour 91% de tous les brevets déposés et pour 98% des citations dans les articles scientifiques (un indicateur des brevets les plus importants). Les bénéfices des 10% des plus grandes entreprises ont augmenté de 35% depuis le début des années 2000, et leur rentabilité a fait un bond de 50%. Ces indicateurs n’ont guère bougé pour la plupart des autres entreprises.

Les réformes proposées ci-dessus pourraient rassembler les voix très nombreuses qui exigent l’équité au nom de l’efficacité. Elles assureraient une véritable égalité des chances, tant pour les individus que pour les entreprises. L’alternative consiste à revenir à une société hiérarchisée de manière rigide, avec moins de liberté, sauf pour ceux au sommet de la pyramide.

Il reste à voir si l’enchaînement des crises financières, écologiques et géopolitiques donnera l’impulsion voulue pour ce type de réformes. Ces crises pourraient tout aussi facilement détourner l’attention, ou pire, devenir une excuse pour le fatalisme et l’autosatisfaction.

______

Bertrand Badré est fondateur et PDG de la société d’investissement Blue Like an Orange Sustainable Capital et ancien directeur général de la Banque mondiale. Il est l’auteur d’un livre intitulé Can Finance Save the World? [Et si la finance sauvait le monde ?] (Berrett-Koehler, 2018). Yann Coatanlem est économiste, PDG d’une start-up spécialisée dans les technologies financières et président du Club Praxis. Il a écrit un livre intitulé Le Capitalisme contre les inégalités (Presses Universitaires de France, 2022).

(traduit de l’anglais par Patrice Horovitz)

Copyright: Project Syndicate, 2022.
www.project-syndicate.org

Lire l’article sur le site de La Tribune

https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/pour-un-capitalisme-equitable-913734.html

Guerre russo-ukrainienne : « Penser aux besoins financiers immédiats de l’Ukraine est urgent »

Cinq universitaires européens, Gabriel Felbermayr, Arancha Gonzalez, Moritz Schularick, Shahin Vallée et Guntram Wolff, proposent dans une tribune au « Monde » de lancer un programme international de financement des besoins budgétaires immédiats de l’Ukraine, qui ont explosé.

Publié le 30 mai 2022 à 11h30 – Mis à jour le 30 mai 2022 à 17h28

L’aide à l’Ukraine a jusqu’à présent été dominée par les livraisons d’armes et le soutien militaire. Au cours du dernier mois a émergé un débat sur l’effort financier nécessaire à la reconstruction de l’Ukraine après la guerre. Les appels à un nouveau plan Marshall largement financé par la communauté internationale, mais peut-être aussi par la saisie des avoirs étrangers de la Russie à des fins de réparation, sont devenus monnaie courante.

Pourtant, bien que ce débat soit essentiel pour l’avenir de l’Ukraine lorsque le conflit prendra fin, il ne répond pas au besoin immédiat d’assistance financière à court terme, auquel la communauté internationale n’a apporté que des réponses partielles.

Ces besoins ont explosé. En mars, le Fonds monétaire international (FMI) estimait déjà que les besoins bruts de financement extérieur de l’Ukraine s’élèveraient à quelque 4,8 milliards de dollars en 2022 (environ 4,46 milliards d’euros). Cette prévision a été largement dépassée par les événements. Même si les sorties de capitaux ont été modestes (en grande partie grâce à la gestion active des flux de capitaux par la Banque nationale d’Ukraine, NBU), le déficit budgétaire est beaucoup plus important que prévu.

Des réserves épuisées dans les six mois

Le déficit mensuel en avril était d’environ 2,8 milliards de dollars, et les estimations pour mai s’élèvent à 4 à 5 milliards de dollars par mois. Avec des réserves de change de quelque 30 milliards et compte tenu du déficit de financement extérieur actuel, les avoirs de la NBU pourraient être épuisés dans les six mois.

Le communiqué des ministres des finances du G7, le 20 mai, à l’issue de leur réunion à Petersberg (Allemagne), constitue une étape importante pour corriger cela. Ils se sont engagés à contribuer à faire ce qui est nécessaire pour stabiliser la situation économique et financière ukrainienne. La Commission européenne s’emploie pour sa part à augmenter son assistance macrofinancière jusqu’à 9 milliards d’euros, mais la mobilisation de ces nouveaux prêts nécessite un programme du FMI.

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement et la Société financière internationale, le bras armé de la Banque mondiale, pourraient réunir ensemble quelque 3,4 milliards de dollars pour soutenir le secteur privé ukrainien, mais cela nécessiterait un programme et un cadre macroéconomique clairs.

Les Etats-Unis viennent d’adopter un paquet ambitieux d’aide à l’Ukraine pour quelque 40 milliards de dollars, dont 8,8 milliards pour un fonds destiné à aider le gouvernement ukrainien à continuer à fonctionner. En outre, ils engagent 4,4 milliards de dollars de subventions pour l’aide internationale en cas de catastrophe, dans le cadre d’un effort visant à endiguer le choc sur les chaînes de production agricole mondiale résultant de la guerre.

Lire le reste de l’article sur le site du Monde

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/30/guerre-russo-ukrainienne-penser-aux-besoins-financiers-immediats-de-l-ukraine-est-urgent_6128185_3232.html

Aminata Touré: “Groups push harder for creation of IACC”

…As 250 eminent individuals, 75 countries append signatures

Henry Uche

As the call for the institutionalisation of International Anti-corruption Court (IACC) is gathering more momentum, Global Civil Society Organizations have expressed optimism for its actualization as more persons and corporates append signatures to this effect.

In its quarterly newsletter, the Integrity Initiatives International (III) – the coordinating campaigner of IACC and its Nigeria Civil Society Partner- HEDA Resource Center has announced a global efforts to strengthen the enforcement of criminal laws to punish and deter corrupt leaders and end impunity for grand corruption.

In his message, the Chair of III, Judge Mark L. Wolf, said Integrity Initiatives International has catalyzed a rapidly progressing campaign to create an International Anti-Corruption Court (IACC) and has been deeply involved with the creation of the Ukraine national anti-corruption court, as well as the selection and training of its judges.

Quoting former U.K. Prime Minister- Gordon Brown, he restated, “Every day Putin continues to hold power, the case for an International Anti-Corruption Court grows.” If the IACC had been established years ago, it is more likely that Putin would now be in prison, rather than criminally killing Ukrainians.

III boss maintained that two recent events gave him even deeper understanding of the urgent importance of III’s mission of strengthening the enforcement of criminal laws against kleptocrats.

III revealed that 40-plus former Countries Presidents and Prime Ministers supported the creation of IACC. “Integrity Initiatives International (III) and Club de Madrid announced that 42 former Presidents and Prime Ministers are now among more than 250 eminent individuals from over 75 countries who have signed the Declaration calling for the creation of an International Anti-Corruption Court (IACC).

He added that the Declaration advocates for a new international court to punish and deter grand corruption – the abuse of public power for private gain by nations’ leaders (kleptocrats) – who thrives in many countries and has devastating consequences for climate change, human rights, human health and international peace and security, as has been made tragically evident by the war in Ukraine and the loss of staggering sums of COVID-19 relief funds to fraud.

“Grand corruption has global dimensions and cannot be combatted by the affected countries alone. This is the main reason why an International Anti-Corruption Court is needed”, said Danilo Türk, President of Slovenia (2007-2012) and President of Club de Madrid.

The campaign to establish the IACC has progressed rapidly since the first 100 world leaders signed the Declaration in June 2021. III is poised to strengthen the enforcement of criminal laws to punish and deter leaders who are corrupt and regularly violate human rights.

“Corruption is a great hindrance to building trusted institutions and a threat to social stability. Fighting corruption requires our strong collective commitments and efforts”, said Prime Minister Aminata Touré, Prime Minister of Senegal (2013-2014) and Member of Club de Madrid.

III also announced in April that a total of 32 Nobel laureates have now endorsed the IACC initiative.

“Integrity Initiatives International joins the legions of vulnerable victims of kleptocrats throughout the world in being deeply grateful to the many former Prime Ministers and Presidents who recognize that an International Anti-Corruption Court is urgently needed and who are energetically striving to make it a reality”, Wolf affirmed.

On his part, the chairman of HEDA, Olanrewaju Suraju reiterated that HEDA would never back out from supporting the birth of IACC, as it would continue to engage like-minds and relevant stakeholders in Nigeria to see IACC realized.

“We organised a conference solely for IACC in Abuja where persons and corporates from the private sector but mostly from the public sector (across MDAs) gave nods. I believe the message has been passed and people can see reasons to support IACC with every resources needed.

“Malfeasances and impunity is becoming unbecoming in Nigeria, even as economic condition festers. But we shall continue the campaign, we will never give up, because corrupt practices have done (in my own words), ‘Irreparable damage’ in every sphere of our national life,” he bemoaned.

Read the article on the Sun website.

Mariam Al Mheiri: “Climate minister inaugurates UAE’s first ‘waste-to-feed’ project”

Black soldier fly larvae are fed leftover food and harvested for animal feed and organic fertiliser

Mariam bint Mohammed Almheiri, Minister of Climate Change and Environment, inaugurated the UAE's first project that will upcycle organic waste into high-quality products. Photo: Waste-to-Feed Project

The UAE‘s first ever project that recycles food waste and turns it into animal feed, organic fertiliser and oil was inaugurated by a top official on Friday.Mariam Al Mheiri, Minister of Climate Change and Environment, signed an agreement to support the pioneering project by Circa Biotech, a company that farms black soldier fly larvae by feeding them leftover food waste.The larvae consume the waste and grow before being turned into high-protein feed for livestock, among other things.

The world is witnessing a rise in capital funding for insect-farming companies
Mariam Al Mheiri, Minister of Climate Change and Environment

“This agreement is part of the UAE’s ongoing drive to enhance food security and sustainability based on innovation, green development and climate change mitigation,” said Ms Al Mheiri after a tour of the company’s headquarters in Masdar City in Abu Dhabi.“The project leverages nature-based solutions to address challenges resulting from the accumulation of organic waste.

“This way, it creates sustainable economic opportunities that strengthen the resilience of our food supply chain while transforming waste from an environmental burden into an economic resource.”Circa Biotech’s project will initially produce 1.5 tonnes of organic fertiliser per month — with the goal of handling 200 tonnes of food waste per day.The company aims to decrease dependence on more expensive fishmeal for livestock feed.“The world is witnessing a rise in capital funding for insect farming companies,” Ms Al Mheiri said.“Circa Biotech’s project follows the principles of circular economy by using organic waste and the nutrients it contains as inputs into the feed production process, thus enhancing food security.”

The animal feed is rich in proteins, fats, minerals and vitamins. The larvae can be harvested every 14 days, due to the short 45-day life cycle and high fertility of the black soldier fly.In addition, this insect does not transmit diseases, nor cause damage or infestations, and is a non-invasive species.

The larvae are reared in an environment with sensors that record real-time temperature, humidity and carbon dioxide levels under special lighting.

All of this together ensures efficient water consumption and has a limited effect on the environment.

“At Circa Biotech, we developed an innovative process to upcycle food waste into protein-rich animal feed using industrial insect farming,” said Haythem Riahi, co-founder and chief executive of Circa Biotech.

“It’s a commercially viable solution to locally produce animal feed with a highly sustainable process. At a full industrial scale, we plan to produce 22,000 tonnes of animal feed per year.”

Circa Biotech has participated in several entrepreneurship competitions across the UAE and its primary goal is improving the management of organic waste in megacities with a focus on saving it from the landfill.

Read the article on The National website.

Kevin Rudd: “How to Avert a Conflict Between China and the US”

In this special episode, Andrew Mueller sits down with the former prime minister of Australia, Kevin Rudd, to discuss the volatile relationship between superpowers China and the United States, the possibility of a catastrophic war between them – and how to avert such a conflict – and what he learned during his lengthy meetings with Xi Jinping.

Listen to the podcast on the Monocle website.

Jean Pisani-Ferry : « Contrairement à une légende tenace, les marchés ne demandent pas l’austérité, mais la clarté »

L’économiste estime, dans sa chronique, à environ 50 milliards d’euros par an les besoins supplémentaires de financement public pour les secteurs de l’éducation, de la santé, de la transition écologique, de la défense…

Publié le 28 mai 2022 à 05h00 – Mis à jour le 28 mai 2022 à 05h00

C’est en vain qu’on chercherait les mots « dette » ou « déficit » dans le programme présidentiel d’Emmanuel Macron. Pendant la campagne, la question des finances publiques n’a pas été posée (sauf, avec le succès que l’on sait, par Valérie Pécresse). Il est temps d’y venir.

Le problème n’est pas l’imminence de la menace. Les récentes prévisions de la Commission européenne estiment une baisse de 5 points du ratio de dette entre 2020 et 2023. Et si les taux ont un peu remonté, ils restent très faibles en termes réels. On doit certes envisager la possibilité d’une vraie récession, et on peut imaginer un retour de l’inquiétude sur les marchés, par exemple en cas de tensions politiques en Italie. Mais, fondamentalement, ce n’est pas cela qui doit nous alarmer.

Le problème n’est pas non plus que le gouvernement mobilise les finances publiques dans la lutte contre l’inflation. Pour hétérodoxes qu’ils soient, tarifs régulés, baisses de TVA et subventions ciblées sont des réponses utiles qui permettent de préserver le pouvoir d’achat et de contenir la montée des anticipations d’inflation. La France a payé plus cher que cela pour restaurer sa compétitivité.

Le problème n’est pas, enfin, le pari sur le plein-emploi. Comme l’a écrit Patrick Artus dans ces colonnes, il est grand temps de cesser de prendre pour une fatalité ce qui, chez nombre de nos voisins, ne l’est plus depuis des lustres. Le sous-emploi de masse est une calamité économique et sociale à laquelle nous nous sommes trop longtemps résignés et dont les effets sont massifs. Imagine-t-on, par exemple, qu’en 2019 la dépense budgétaire pour l’emploi (indemnisation, formation, allégements, incitations) s’est élevée à 144 milliards contre 128 milliards pour l’éducation (de l’école primaire au doctorat) ? En mettant 20 milliards de plus sur l’éducation, de combien améliorerait-on, à terme, la performance sur l’emploi ?

Corriger les travers

La bonne stratégie budgétaire n’est ainsi pas de mettre la cape parce que le temps s’assombrit. Elle est d’investir à bon escient pour corriger nos travers et relever le niveau d’activité. Mais cela ne doit pas empêcher de compter. Et c’est là que le bât blesse.

Dans les vingt prochaines années, la France va devoir dépenser nettement plus pour l’éducation. Plus que les tests PISA, un peu abstraits, les reportages sur la difficulté à recruter des enseignants ou la surprise des enfants ukrainiens face au médiocre niveau mathématique de nos écoles ont souligné l’ampleur de notre retard. Quant à l’université et à la recherche publique, elles sont sinistrées. Combien faudra-t-il ? Certainement plus de 10 milliards par an.

Le Davos d’un monde fragmenté

Le Forum économique mondial se réunissait à Davos pour la première fois depuis plus de deux ans, sans les Russes et les Chinois. La guerre en Ukraine et ses conséquences dévastatrices ont dominé les débats sur fond de craintes de récession. Mais l’optimisme était palpable aussi car de nouveaux flux d’innovation sont en marche.

Par Nicolas BarréJean-Marc Vittori

Publié le 26 mai 2022 à 12:43Mis à jour le 26 mai 2022 à 14:45

C’était un Davos différent. Pour la première fois en un demi-siècle, le Forum économique mondial se tenait en mai (concurrencé par le festival de Cannes, ironisait un Indien) et non en janvier. Deux grandes nations en étaient absentes : la Russie pour cause de guerre, la Chine pour cause d’épidémie. Et il y avait 2.500 participants au lieu de 3.000 , d’où parfois l’impression de flotter dans un costume un peu trop grand.

Ajouté à cela un fort parfum de partition du monde, rappel d’une autre époque. « Lorsque la Russie fait main basse sur le blé ukrainien, cela rappelle la période soviétique », lâche la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Mais si le monde se fragmente, si des menaces se profilent à l’horizon comme celle d’une crise alimentaire , l’ambiance à Davos n’était pas à la déprime car un immense flux d’innovations est dans les tuyaux : vaccins, télétravail, jumeaux numériques, énergies renouvelables. « En 2018, l’armateur Maersk est venu nous demander des navires décarbonés, raconte Jim Snabe, le patron de Siemens. Nous ne savions pas comment faire ça. Mais aujourd’hui, il y en a douze en construction ». Ici, le monde change toujours aussi vite.

La récession demain ?

Chaque année à Davos, un sujet domine les esprits. La « big thing » cette fois-ci, c’est la récession. On joue à se faire peur : le monde va-t-il connaître une récession ? Pratiquement tout le monde répond non… en ajoutant que la question se pose, en tout cas pour l’année prochaine. « 2023 sera compliquée », témoigne le patron d’un grand groupe de biens de consommation.

Il faut dire que le défi n’est pas simple pour les gouvernants : calmer l’inflation qui s’emballe un peu partout sans amputer la croissance. Pendant les quatre jours du Forum de Davos, les représentants des banques centrales ont expliqué comment ils comptaient relever ce défi. Ils ont un plan en deux temps assez simple : tuer l’inflation le plus vite possible en remontant les taux d’intérêt dans les mois qui viennent et s’occuper de la croissance après.

Bien sûr, il y a des nuances. Pour les Européens, la mission de la Banque centrale est d’éviter l’inflation… à tout prix. La croissance n’est pas un objectif. Pour les Américains, les deux sont importants. La croissance l’est même davantage et la récession, insupportable. D’ailleurs, il est recommandé de ne jamais prononcer le mot.

David Rubenstein, 72 ans, le fondateur du grand fonds d’investissement Carlyle, raconte que quand il était conseiller de Jimmy Carter, le chef économiste de la Maison-Blanche, Alfred Kahn, s’était fait incendier par le président démocrate : « Ne prononcez jamais le mot en R, ça déprime les gens et ils finissent par y croire. » C’est pourquoi lorsque Carter lui demanda plus tard comment il voyait les perspectives de l’économie, il lui répondit : « Comme une banane. »

La courbe de la croissance va-t-elle s’infléchir ? « On peut encore l’éviter », estime David Rubenstein. Mais « il y a maintenant trois mots en R : récession, Russie et taux [« rates », NDLR] », ajoute Jane Fraser. Les risques sont là.

L’obsession du « net zéro »

Il faut dé-car-bo-ner. C’est le mot qui est revenu le plus souvent à Davos cette année après l’Ukraine. « Il y a cinq ans, les chefs d’entreprise s’en moquaient, témoigne le patron d’un groupe européen d’équipement. Il y a trois ans, ils ont commencé à basculer. Aujourd’hui, 1.400 entreprises ont défini une stratégie net zéro . »

Les astres se sont alignés : une lente prise de conscience ; la volonté affichée des gouvernements pendant l’épidémie ; la guerre déclenchée par la Russie, qui révèle le péril de la dépendance aux énergies fossiles. La décarbonation est « bonne pour le climat, bonne aussi pour l’indépendance », résume Ursula von der Leyen.

Mais ça ne suffit pas. Il faut aussi beaucoup d’argent – Al Gore, l’ancien vice-président des Etats-Unis, évoque 5.000 milliards de dollars par an. Nombre de techniques émergentes passent mal à grande échelle pour l’instant. « Ce sera possible seulement s’il y a une action publique prévisible, un cadre clair », estime Ignacio Galan, patron de l’énergéticien espagnol Iberdrola. Les permis de construire tardent. Et les résistances sont fortes. « On est parfois passé du NIMBY au BANANA », estime Mads Nipper, le patron du pionnier danois des renouvelables Orsted. Du « Not in my backyard » (« Pas de ça près de chez-moi ») au « Build anything anywhere for anybody », que l’on pourrait traduire par « Ne rien construire, nulle part, pour personne ». Il y a du pain sur la planche.

Le sac à dos des entreprises

Sans confiance, impossible de vacciner à grande échelle. Impossible aussi de profiter pleinement de l’immense potentiel du numérique, alors que les scandales se sont multipliés ces dernières années chez les géants des technologies de l’information.

Le message est ici au fond plutôt rassurant. Car de manière générale, les entreprises rassurent. Le sondage que publie la firme de relations publiques Edelman depuis plus de vingt ans le confirme. 62 % des sondés dans une quinzaine de pays font confiance aux entreprises (53 % en France). Ils attendent même de plus en plus d’elles. Un sur deux estime que les firmes doivent punir les pays qui violent les droits de l’homme et la loi internationale.

Les entreprises ont d’ailleurs quitté en masse la Russie après la déclaration de guerre à l’Ukraine. Elles assument de facto une responsabilité géopolitique. Leur sac à dos ne cesse de s’alourdir, avec des risques pour la légitimité de leur action.

Le vrai problème de la confiance est ailleurs. Elle grandit avec le niveau de revenu. Or c’est le signe d’une société de plus en plus fracturée. A Davos, les images des « gilets jaunes » sont restées dans toutes les têtes. Et les entreprises n’y peuvent pas grand-chose.

Coucou la semaine de quatre jours

A chaque édition, les organisateurs du Forum glissent un débat sur une innovation sociale provocante. Il y a deux ans, c’était le revenu universel. Cette fois-ci, c’est la semaine de quatre jours . Tous les participants – un psychologue, une ministre émiratie, la patronne d’un think tank américain influent, une activiste britannique et le patron du géant de l’intérim Manpower, Jonas Prising – sont à fond pour, même si eux-mêmes admettent travailler six ou sept jours par semaine. L’un rappelle la baisse du temps de travail de Henry Ford il y a plus d’un siècle, l’autre une usine de céréales Kellogg qui avait décidé la semaine de quatre jours dans les années 1930. Davantage de temps pour se reposer, être en famille, faire du sport…

Dans la salle, un chef d’entreprise inconscient ose évoquer le problème de revenus qui pourrait en résulter. L’argument est balayé au nom des gains de productivité engendrés par un travail plus supportable. Un entrepreneur franco-philippin, venu de Manille, évoque les 35 heures en France. Rire dans la salle. Jonas Prising démolit ce dispositif qui n’a permis, selon lui, d’atteindre aucun de ses objectifs. Sa conclusion ? « Un échec cuisant ». Pas si facile, finalement.

Les absents ont toujours tort

L’histoire a fait grand bruit. Depuis la chute de l’Union soviétique, la Fédération de Russie louait chaque année un vaste bâtiment en plein centre de Davos pour y installer sa vitrine, « Russia House » et faire la promotion d’une Russie ouverte au capitalisme. Lorsque la direction du Forum a décidé de ne pas inviter de Russes, le milliardaire ukrainien Victor Pinchuk, un familier du Forum, s’est précipité pour louer l’endroit et le rebaptiser « Russia War Crimes House ». Des milliers de participants ont défilé dans ce bâtiment où étaient exposées des images insoutenables du conflit. Intervenant en vidéo, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a enfoncé le clou : « Il faut aller au-delà de l’embargo. Coupez vos liens avec l’agresseur, vos marques ne doivent pas être associées à des crimes de guerre. » L’intervention a été saluée par une ovation debout.

Très largement absents pour une autre raison, la politique du zéro Covid, « pire décision de Xi Jinping » selon George Soros, les Chinois ont laissé la place aux Indiens, venus en force. Dans la tech, les Infosys, Wipro ou HCL Technologies rivalisent avec les Google, Meta ou Intel. Et les dirigeants de plusieurs grands Etats indiens, Tamil Nadu (67 millions d’habitants), Andhra Pradesh (50 millions), Karnataka (64 millions) – chacun de la taille d’un grand pays européen – étaient tous présents.

« L’Inde connaîtra probablement la plus forte croissance des grandes économies cette année », a estimé Salil Parekh, le patron d’Infosys. Un optimisme qui contraste avec les perspectives chinoises. Pékin annonce officiellement 5,5 % de croissance, le FMI prévoit un point de moins, mais les rares Chinois présents à Davos sont plus circonspects. « Nous serons plutôt proches de notre croissance de 2020 », a lâché l’un d’eux. Soit 2,3 %.

Le coup d’éclat d’Albert Bourla

Le patron de Pfizer, Albert Bourla, n’est pas monté à Davos les mains vides. Il a profité de l’occasion pour frapper un grand coup en annonçant que son groupe allait mettre à la disposition des 45 pays les plus pauvres de la planète tous les médicaments sous licence, actuels et futurs, que son groupe fabrique.

« Nous fournirons tous ces médicaments au coût de leur fabrication, hors frais de recherche. Cela concerne 1,2 milliard de personnes », a-t-il insisté. D’autres grands laboratoires pharmaceutiques pourraient suivre. « J’en suis certain, j’ai parlé à plusieurs dirigeants », ajoute-t-il.

Le patron du labo américain s’est aussi montré optimiste sur les promesses de la technologie de l’ARN messager. « Nous travaillons sur un vaccin unique pour le Covid et la grippe, mais une deuxième vague d’innovations arrive dans le traitement des cancers et une troisième s’annonce dans les maladies génétiques », dit-il. Quant aux risques d’une nouvelle pandémie ? « Il faut s’y préparer sans peur. La science va triompher. Le problème, c’est plutôt de faire en sorte que tout le monde ait accès à l’innovation. Nous en sommes encore très loin. »

Nicolas Barré et Jean-Marc Vittori (Envoyés spéciaux à Davos (Suisse))

Lire l’article sur le site des Echos

https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/le-davos-dun-monde-fragmente-1409563

Is the Syrian front about to witness new disruption?

Turkish President Recep Tayyip Erdogan has threatened a new incursion into the northeast of Syria. He said last Thursday that a decision would be taken on the matter. Turkey today can benefit from the position it acquired due to the Ukraine war to impose its conditions on the different players. On the other hand, Daraa in the southwest borders with Jordan and Israel seems increasingly unstable with the smuggling of arms and drugs.
The incursion has been a goal for Turkey for a while. Last year it had plans for an incursion, however, those hopes were strongly pushed back by the US. Now that Turkey is playing a key role in mediation with Russia and in preventing Russia’s navy from crossing the Bosporus and Dardanelles Strait, the US does not have the luxury to show Turkey a strong stand. Hence, Erdogan can put forward demands that he could not before.
To start with, Erdogan is facing a tough election battle next year. There are two main issues in Turkey regarding Syria: The refugees and the Kurdistan Workers’ Party — the PKK — and its Syrian wing, the People’s Protection Units — the YPG. Erdogan opponents’ main criticism has been the issue of the Syrian refugees. Discontent with the refugees is growing by the day. The Turkish opposition is framing the presence of Syrian refugees as Erdogan’s fault. Turkey, on the other hand,  does not see day and night between the YPG and the PKK, and this perception extends beyond Erdogan; there is general consensus around it.
The YPG empowerment is perceived as a threat for Turkey. Ankara sees that the US is supporting a terrorist organization that has been targeting the Turkish mainland for three decades. Hence the Turkish project of creating the buffer zone through relocating the Syrian refugees who come from all over Syria in the northeast.
However, the project is more of a negotiating card and a publicity stunt than a plausible plan in the pipeline. Internally, this project will diffuse the public anger against refugees and it is a pressure point Turkey can use with the US and the West. Turkey knows that the buffer zone is not viable. To start with, even if Turkey built compounds in the northeast, refugees would not voluntarily leave Turkey and move into them. Also, sending refugees back to other people’s homes is opening a can of worms. It will generate resistance and instability on Turkey’s borders. To add to that, it is a very big task to relocate 1 million people.
Today the US needs Turkey and Russia is too weak to oppose. While everyone was expecting to wake up on Friday to news of a large-scale invasion, this did not happen. It seems Turkey is negotiating for better terms with the Americans. The leverage Turkey has accumulated during the Ukraine crisis is going to be cashed in Syria. Every time Ankara conducted an incursion in Syria, it had before that brokered a deal with the US or Russia.

In the Syrian arena, the main concern is reining in Iran and protecting the borders of Jordan and Israel.

Dr. Dania Koleilat Khatib

Turkey cannot conduct a cross-border operation and threaten the current rapprochement with the US or risk being the target of a new set of sanctions. Chances are Turkey is preparing the ground for a cross-border operation in which it pushes the YPG 30 km away from the Turkish borders. Today, pushing the YPG away from the borders seems to be the prime target of Turkey. Such an operation will create disruption on the Syrian scene.
In addition to the northern front, the southwest is another unstable front.The tactical strikes to keep Iran in line are no longer enough. Israel and Jordan are now on edge. Jordan has tried to strike a deal with Bashar Assad to keep its borders stable.
When King Abdullah met with US President Joe Biden, one main element on the agenda was the rehabilitation of Assad. The logic that Jordan followed was that Assad won and it is better to patch things up with him in order to minimize the damage that could come from his regime.
However, the gesture toward Assad did not make him adopt good behavior with his neighbor. On the contrary, drug and arms smuggling has been on the rise. Jordan recently said that pro-Iran Syrian army units were trying to smuggle drugs worth hundreds of millions of dollars to the Gulf via Jordan.
Jordan and Israel are worried that the void left by Russia in the southwest will be quickly filled by Iran. There is also another concern for the Israelis which are the “smart” weapons coming from Iran to Lebanon via Syria’s borders. This makes the Hezbollah arsenal lethal to Israel, which cannot afford to have any of its critical infrastructure hit.
The US refusal to remove the Islamic Revolutionary Guard Corps from the terrorist list will probably spur Iran to increase its aggressiveness as an act of retaliation. Hence, today, in the Syrian arena the main concern is reining in Iran and protecting the borders of Jordan and Israel, and the US is not in the mood to confront Turkey.
Turkey can use this to get better terms with the US. The Biden administration’s aim was a frozen conflict in Syria. The conflict seemed too complicated to be solved. The US aim was for the Turks to stay where they are in the northwest, to continue supporting the YPG while making sure the Al-Hol camp is under control, and add to that maintaining the security of the borders of Jordan and Israel.
In short, the US policy was keeping the lid on the conflict. However, this policy seems unsustainable as we are heading to a new disruption. The disruption could be another large-scale operation in the northeast or it could be an operation in the southwest. It is difficult to predict how exactly events will play out, but chances are we are heading to new events that will push the US to make some serious decisions on Syria. One thing is for sure: The status quo in Syria is about to be disrupted.

 Dr. Dania Koleilat Khatib is a specialist in US-Arab relations with a focus on lobbying. She is co-founder of the Research Center for Cooperation and Peace Building, a Lebanese NGO focused on Track II.

Read the article o, the website arabnews

https://www.arabnews.com/node/2091491

Jean-Pierre-Cabestan : “Nul ne sait quelle forme prendrait l’engagement américain pour défendre Taïwan”

L’ambiguïté stratégique américaine a été « en partie levée », reconnaît le sinologue, auteur de « Demain la Chine : guerre ou paix ? ». À plusieurs reprises, le président Joe Biden a affirmé que Washington « défendrait » Taïwan en cas d’agression chinoise, ce que ses prédécesseurs n’avaient jamais dit aussi franchement, de peur d’encourager l’indépendance de Taïwan, casus belli pour Pékin. Mais la question de la « défense » de « l’île rebelle » par les États-Unis reste entière, souligne Jean-Pierre Cabestan dans cet entretien accordé à Asialyst. Que pourrait faire Taïwan si les Américains, comme avec l’Ukraine, décidaient de ne pas intervenir directement sur le terrain et de ne pas être « cobelligérants » ?

ENTRETIEN

Jean-Pierre Cabestan est directeur de recherche au CNRS et chercheur associé à Asia Centre (Paris) et au Centre d’étude français sur la Chine contemporaine (Hong Kong). Il est depuis 2007 professeur à l’Université baptiste de Hong Kong et directeur de son département de science politique et d’études internationales. Il a été de 2003 à 2007 directeur de recherche au CNRS, rattaché à l’UMR de droit comparé de l’Université de Paris 1. Il a dirigé de 1998 à 2003 le Centre d’études français sur la Chine contemporaine situé à Hong Kong ainsi que ses publications, Perspectives chinoises et China Perspectives.

Auteur de plusieurs livres sur la Chine, il a publié son dernier ouvrage « Demain la Chine : guerre ou paix » chez Gallimard en septembre 2021.

Le sinologue Jean-Pierre Cabestan. (Source : Les Échos)
Le sinologue Jean-Pierre Cabestan. (Source : Les Échos)

À la lumière des conséquences pour la Russie de la guerre menée en Ukraine depuis le 24 février, le régime de Xi Jinping va-t-il en tirer les enseignements pour Taïwan ?
Oui bien sûr, il en tirera tous les enseignements qui lui semble utiles. Je crois que le gouvernement chinois observe de très près le conflit en Ukraine. Il essaie de voir si l’invasion de l’Ukraine par la Russie présente pour la Chine de nouvelles opportunités concernant Taïwan ou, au contraire, si ce conflit éloigne la perspective d’un règlement, y compris par des moyens militaires, de la question taïwanaise.
Et selon ce que vous savez, cela penche-t-il plutôt d’un côté ou de l’autre ?
Je pense que la guerre en Ukraine conduit Xi Jinping et le gouvernement chinois à réfléchir à deux fois avant de se lancer dans une aventure militaire contre Taïwan. Maintenant, il existe des arguments qui vont dans les deux sens. Le premier argument en faveur d’une invasion évidemment, c’est l’évolution très préoccupante du rapport des forces entre la Chine et Taïwan. Taïwan a des moyens limités pour contrecarrer où résister à une invasion militaire de la Chine. La Chine peut très bien tenter de passer à l’action et d’annexer Taïwan par des moyens militaires, même si le coût de cette invasion s’avère très élevé. Si c’est le cas, Taïwan devra céder et sera contraint, même avant la fin du conflit, d’accepter une forme de règlement politique qui sera évidemment très favorable à Pékin. Le premier argument, c’est l’évolution du rapport des forces militaires qui est cependant beaucoup plus asymétrique que le rapport des forces militaires entre l’armée russe et l’armée ukrainienne, et donc la plus grande faiblesse de l’esprit de défense des Taïwanais par rapport aux Ukrainiens.
L’équilibre des forces militaires en présence avec les Américains et aussi les Japonais ne penche-t-il pas très en faveur de Taïwan ?
Oui, certes. Néanmoins, la réaction américaine à l’agression russe en Ukraine peut inciter les Taïwanais à conclure qu’en cas d’attaque chinoise, les Américains opteront pour un soutien militaire et financier à Taïwan, incluant d’importantes livraisons d’armements pour défendre leur territoire, mais pas d’engagement militaire direct. De même que dans le cas de l’Ukraine, il n’existe pas d’alliance formelle entre les États-Unis et Taïwan. Il y a bien le Taiwan Relation Act par lequel les États-Unis promettent de fournir à Taïwan des armes défensives et de considérer toute atteinte à la stabilité dans le détroit de Taïwan comme un « grave sujet de préoccupation » pour les États-Unis. Mais cette loi ne contraint pas les États-Unis à s’engager dans un conflit direct avec la Chine en cas d’attaque de Taïwan. C’est ce que l’on appelle l’ambigüité stratégique des États-Unis qui reste la position officielle du gouvernement américain. Évidemment, on peut discuter de la signification de cette ambigüité stratégique alors que Washington s’oriente à l’évidence depuis plusieurs années vers une plus grande clarté stratégique. Cette ambiguïté a été en partie levée par un certain nombre de déclarations faites par le président Joe Biden, par les chefs militaires américains. Ces déclarations accréditent l’idée d’une intervention militaire américaine en cas d’agression non provoquée de Taïwan par la Chine. Mais, quelle forme prendra cet engagement ? Nul ne le sait. Et il n’en demeure pas moins que les États-Unis restent très réticents à lever complètement cette ambiguïté stratégique, qui les protège aussi contre toute déclaration unilatérale d’indépendance de Taïwan.
En conséquence, si les Taïwanais doivent se battre seuls contre l’Armée populaire de libération, seulement soutenus sur le plan logistique par les États-Unis et même par le Japon, ils seraient immanquablement dans une position de très grande vulnérabilité. Un autre argument qui est assez inquiétant est le fait que, comme on le sait, nombreux étaient ceux qui refusaient de croire à une invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Or il a pris cette décision, de manière très verticale, sans que personne ne vienne sur son chemin. Xi Jinping, aujourd’hui a quant à lui accumulé tellement de pouvoirs que l’on peut se demander s’il n’est pas dans la même situation. Gonflé par un nationalisme que l’on sait incandescent et soucieux de régler la question taïwanaise avant la génération suivante, Xi pourrait être aussi tenté de passer à l’acte et ceci dans des délais assez brefs. On constate bien qu’il y a un empressement du côté chinois et que l’avenir de la Chine, sa montée en puissance, sa « renaissance » nationale et internationale sont liés à l’unification complète de la patrie et par conséquent à l’annexion complète de Taïwan.
S’il devait perdre cette guerre, serait-ce la fin du Parti communiste chinois ainsi que de Xi Jinping ?
Je n’en suis pas sûr. Je sais bien que certains pensent qu’une défaite militaire chinoise présenterait un risque pour le Parti communiste et sa survie. Or c’est loin d’être certain. Vu la fébrilité extrême du nationalisme en Chine, je suis d’avis que le Parti communiste parviendra à sortir grandi de l’épreuve quelle que soit son issue et donc même s’il devait y avoir un échec partiel ou complet. Car en cas d’échec, quelle force politique est présente en Chine pour menacer le Parti communiste ? On réalise bien que Poutine a su parfaitement recadrer le conflit qu’il a engagé, et en particulier ses objectifs, après que les choses eurent évoluées de manière différente de ses plans initiaux. Si une guerre éclair contre Taïwan devait mal tourner, Xi Jinping peut très bien rendre publics de nouveaux objectifs et dire qu’il a gagné. Et que de toute façon Taïwan finira par céder d’une manière ou d’une autre, ou a minima, fera des concessions. Je ne pense pas que le Parti communiste et le système politique chinois soient menacés directement par un conflit militaire avec Taïwan qui se solderait par un échec. Il n’y a pas d’alternative au PCC en Chine populaire aujourd’hui. Cela ne veut pas dire qu’un échec ne provoquerait pas de divisions au sein du Parti. On peut penser que ces divisions conduiront à l’adoption d’une politique de réunification plus modérée, renouant avec la « stratégie de développement pacifique » des relations à travers le détroit prônée par Hu Jintao, par exemple. Mais je pense que même si parmi les élites, de telles divisions il y a, celle-ci ne sont pas de nature à conduire à un changement de régime.
N’existe-t-il aucun débat dans les sphères dirigeantes à Pékin sur l’opportunité d’une attaque contre Taïwan ?
Je resterai prudent car il existe probablement des responsables du Parti qui sont beaucoup moins chauds, dont les réformistes tels que le Premier ministre Li Keqiang ou le vice-Premier ministre chargé de l’économie Liu He. Même parmi les chefs militaires de l’APL qui seraient les premiers concernés par une telle aventure. Ils doivent être un peu inquiets tout de même de savoir s’ils peuvent atteindre les objectifs militaires que le Parti leur aura assignés, s’ils ont les moyens de les atteindre ou s’il ne vaudrait pas mieux, au contraire, continuer à utiliser ces zones grises entre la guerre et la paix pour créer de plus en plus une zone d’insécurité autour de Taïwan, d’entamer petit à petit le moral des Taïwanais et les obliger à faire des concessions, notamment l’acceptation du principe de la Chine unique dans un premier temps du moins. Une autre question est de savoir si Xi Jinping possède en réalité autant de pouvoir personnel que Poutine. Je n’en suis pas sûr non plus. Evidemment, il a concentré énormément de pouvoir entre ses mains. Néanmoins pour une décision comme celle-ci, une attaque contre Taïwan, il ne peut pas la prendre seul. Comme on le sait, le PCC est constitué d’un ensemble de structures, le Comité permanent du Bureau politique (7 membres), le Bureau politique (25 membres), la Commission militaire centrale (7 membres). Est-ce qu’il peut prendre cette décision seul si une majorité des membres de ces instances sont réservés ? C’est la question que je me pose. Bien sûr, le Comité central (plus de 200 membres) est en dehors du coup. Une telle décision ne concernerait que ces trois instances. Mais je pense que Xi serait obligé d’obtenir leur aval formel.
La perspectives de sanctions économiques occidentales contre la Chine pourrait-elle la dissuader d’agir à Taïwan ?
À mon sens, le verre est à la fois à moitié plein et à moitié vide. Difficile aux pays proches de Taïwan de ne pas en prendre. Or de telles sanctions peuvent malgré tout faire très mal à l’économie chinoise à un moment où celle-ci ralentit, alors qu’il y a des tentatives de découplage qui ne sont pas dans l’intérêt de la Chine.
Que dire de la préparation militaire de Taïwan à une invasion chinoise ?
Non seulement Taïwan est bien armé, mais que les forces taïwanaises sont en train d’améliorer leurs capacités de défense en s’orientant vers une restauration d’un service militaire long, en améliorant la préparation des forces de réserve, en se dotant d’armement beaucoup plus offensifs et aussi en renforçant leur politique et leur stratégie dite du « porc-épic ». Celle-ci consiste à consolider d’une manière générale la protection des installations sensibles et la capacité de dissuasion conventionnelle face à la Chine.
Pékin peut-il passer outre le risque d’un soutien américain en cas d’attaque de Taïwan ?
La Chine ne peut faire abstraction de la forte possibilité d’une intervention des États-Unis, en dépit des risques de nucléarisation du conflit, d’embrasement et de déclenchement d’une troisième guerre mondiale attachés à une telle intervention. Est-ce que la Chine veut vraiment être responsable de tout cela ? Là est la grande différence avec l’Ukraine. L’Ukraine ne fait pas partie du périmètre de sécurité de l’Occident et ne fait pas partie de l’OTAN. En revanche, même si Taïwan n’est pas un allié formel des États-Unis, je vois mal comment les États-Unis peuvent abandonner Taïwan sans fragiliser de manière irréversible leurs alliances dans la zone, notamment avec le Japon, la Corée du Sud, l’Australie, les Philippines et la Thaïlande. Donc c’est toute la crédibilité des États-Unis en Asie-Pacifique qui est en jeu. Si l’on prend la question différemment, pour Joe Biden est-il envisageable de laisser les Chinois l’emporter sur Taïwan ? Ce serait non seulement la fin de la Pax Americana en Asie-Pacifique mais aussi une défaite majeure du monde démocratique face au bloc autoritaire conduit par la Chine et la Russie. Ce serai là un tournant crucial avec des conséquences autrement plus profondes et durables que l’issue du conflit en Ukraine. À ces arguments, on doit ajouter enfin que l’armée chinoise n’a pas été testée depuis très longtemps. On ne sait pas comment elle se comporterait en mer et dans les airs. Car il y aurait une bataille aérienne et une bataille navale. Celui qui contrôle les airs contrôle les mers.
Comment pour la Chine à la fois garder ses distances avec la Russie sans pour autant basculer dans une soumission à l’Occident ?
On voit bien que les autorités chinoises sont en train de louvoyer. Elles s’aperçoivent qu’à être trop alliés de Moscou, elles risquent de payer le prix fort. Donc on les a vu publier une interview du ministre ukrainien des Affaires étrangères. La Chine essaient de se montrer compréhensive à l’égard de l’Ukraine et a surtout très peur pour ses entreprises. Le gouvernement chinois fait donc tout pour que ses entreprises, publiques comme privées, ne tombent pas sous le coup des sanctions américaines. Car ces entreprises pourraient très bien devenir des victimes collatérales des sanctions. La Chine se gardent donc bien de dépasser les lignes rouges imposées par Washington. Cela ne veut pas dire qu’elle a interrompu tous ses échanges économiques avec la Russie, mais à l’évidence, la Chine est extrêmement prudente. Et puis il y a aussi l’image internationale de la Chine. Pékin comprend bien qu’il est préférable d’apparaître neutre, tout en étant dans les faits très aligné sur Moscou. Car cette neutralité de façade lui apporte beaucoup de soutien dans les pays du Sud. Ces pays pensent assez largement que l’Ukraine est une affaire européenne qui ne les concerne pas ou peu. Plus largement, l’intérêt de la Chine est que ce conflit prenne fin le plus tôt possible pour que les prix des matières premières, des céréales, des produits alimentaires et du pétrole baissent à nouveau et retrouvent un niveau plus abordable pour ces pays, comme pour elle. Pour autant, il faut bien garder à l’esprit la déclaration du 4 février qui illustrait un alignement sur la Russie très clair, à la fois en ce qui concerne le régime intérieur, l’ordre mondial, la vision du monde et même l’OTAN.
Plusieurs signes semblent attester du fait que l’économie chinoise est actuellement dans une très mauvaise passe. Une croissance du PUB qui dégringole, des investisseurs occidentaux qui quitte la Chine, une démographie en berne. Comment voyez-vous tout cela ?
Tout ceci constitue autant de facteurs de faiblesse, de vulnérabilité du pouvoir chinois. Mais cette évolution est relative. Certes, l’économie va moins bien, il y a de vrais problèmes dans le secteur immobilier dus à un endettement colossal ; le secteur privé est moins favorisé qu’auparavant et le régime est inquiet pour son avenir. Une forme de découplage est en train de prendre forme, une sorte de démondialisation qui n’est pas dans l’intérêt de la Chine et à laquelle d’une certaine manière la Chine a aussi contribué avec sa politique dite de « double circulation ». Ceci explique d’ailleurs que la Chine entend réduire sa dépendance avec le monde extérieur, tout en évitant que le monde extérieur ne réduise sa dépendance à son égard. Ce qui est assez paradoxal. La démographie est aussi un problème. Le vieillissement de la population est un facteur de ralentissement économique et de vulnérabilité. Quant à la réduction des investissements occidentaux, elle constitue moins un problème pour la Chine car d’autres pays peuvent y investir. En outre, la Chine a elle aussi des ressources pour compenser cette chute des investissements directs étrangers. Le fait que les pays occidentaux aient tendance à partir n’est pas forcément une mauvaise chose aux yeux du PC. Ce qui est certain depuis 2014-2015, c’est que les investissements étrangers sont moins bien accueillis, sauf s’ils apportent des hautes technologies. Aujourd’hui, la Chine pense qu’elle n’a plus besoin de nous et qu’elle peut elle-même acquérir les technologies qui lui manquent. Elle cherchera à les acquérir par d’autres moyens, attirer les cerveaux, en achetant les cerveaux chinois ou étrangers, en volant de la technologie là où il est possible de la voler et en augmentant son autonomie scientifique et technologique à travers un investissement massif en recherche et développement. Pour l’heure, les succès chinois dans ce domaine sont inégaux. On voit bien que dans le domaine des semi-conducteurs ou des réacteurs, ils n’en sont pas encore là. Mais cette autonomisation va se poursuivre.
Comment voyez-vous le XXème congrès du PCC à l’automne ?
Je le vois se profiler derrière un épais brouillard où il reste néanmoins une figure tutélaire qui est celle de Xi Jinping. Il va se succéder à lui-même. On voit mal qui pourrait le mettre en danger. Je sais qu’il y a des critiques contre lui qui se précisent et qui s’affirment et qu’il est davantage contesté qu’il a pu l’être avant. Que la gestion de la pandémie à Shanghai, Pékin et ailleurs ne l’aide pas beaucoup. Et même clairement le dessert. Les tensions avec l’Occident sont, elles aussi, un problème, tout comme son alignement avec la Russie qui est un sujet de discussion. Plus largement, le durcissement du régime ainsi que la place plus réduite du secteur privé, tous ces sujets font débat. L’avenir à long terme du régime semble s’obscurcir quelque peu. Mais il y a là une vraie contradiction. Celle de continuer de s’appuyer sur le secteur privé comme principal moteur de la croissance et donc de laisser une plus grande autonomie aux chefs d’entreprises privées, alors que cette autonomie représente un danger politique pour le régime. Nous avons vu que Xi Jinping a réagi à ce phénomène en rappelant à l’ordre des figures importantes du secteur privé comme Jack Ma. Lors de ce XXème Congrès, Xi Jinping va probablement promouvoir certains de ses poulains mais je ne pense pas qu’il choisira un successeur. Ce serait une erreur de sa part de le faire et il va plutôt mettre en compétition un certain nombre de responsables de la sixième génération.
Considérerez-vous que le régime chinois est désormais en bout de course ?
Je ne le pense pas. Évidemment, je comprends bien la question. Il y a là une certaine paranoïa croissante du régime. La mise au pas de Hong Kong est à la fois une manifestation de sa puissance mais aussi un aveu de faiblesse, car considérer Hong Kong comme une base de subversion montre bien que ce régime n’est pas très sûr de son avenir, que la moindre critique est considérée comme une menace pour sa stabilité. Mais d’un autre côté, je vois mal là encore les forces qui pourraient déstabiliser ce régime et proposer une alternative démocratique. La structure du parti, son influence sur la société et son fonctionnement sont tels que le régime et la société de la République populaire se sont soviétisés, favorisant l’apparition d’un nouvel homo sovieticus qui aura du mal à évoluer vers autre chose. Dis autrement, il y a depuis soixante-dix ans un tel déficit de culture démocratique qu’avant que ce régime se démocratise, il se passera encore pas mal de temps.
Propos recueillis par Pierre-Antoine Donnet
Lire l’article sur me site Asialyst
https://asialyst.com/fr/2022/05/28/jean-pierre-cabestan-nul-ne-sait-quelle-forme-engagement-americain-defendre-taiwan/

Patrick Achi: “La Côte d’Ivoire a désormais repris sa place sur le continent”

Patrick Achi lance un appel aux acteurs de la lutte contre la désertification
Par David Yala
Publié le 21 mai 2022 

La 15e Conférence des des Parties à la Convention des Nations-Unies sur la Lutte contre la Désertification et la Sécheresse (COP 15) a pris fin le vendredi 20 mai 2022. Présent à la cérémonie de clôture de cet évènement au Sofitel Hôtel Ivoire, le Premier ministre ivoirien Patrick Achi a envoyé un message aux acteurs de la lutte contre la désertification et la dégradation des sols.

Clôture de la COP 15 à Abidjan: Patrick Achi lance un appel aux acteurs de la lutte contre la désertification

« Les priorités étant déterminées, la mobilisation réalisée, j’invite désormais toutes les parties, à faire preuve d’efficacité et de célérité dans la mise en œuvre des projets déjà identifiés et de ceux qui émergeront demain, afin d’améliorer de manière significative le bien-être des populations de la sous-région et, par ricochet, de celle du continent et du monde entier », a déclaré le chef du gouvernement.

Le Premier ministre ivoirien s’est par ailleurs félicité de l’adhésion des participants et des partenaires à l’Initiative d’Abidjan, projet porté par le président Alassane Ouattara contre la désertification et pour la restauration des sols. Il s’est félicité de ce que les partenaires et bailleurs de fonds aient décidé d’accompagner la Côte d’Ivoire « sur un financement de plus de 2,5 milliards de dollars sur 5 ans ».

« L’Initiative d’Abidjan, autrement appelée « Programme Héritage d’Abidjan », adoptée par les Chefs d’État et de Gouvernement, le 9 mai dernier, est un modèle d’approche holistique pour une gestion efficace des effets dévastateurs de la désertification sur nos terres, sur nos peuples, sur notre avenir », a rappelé Patrick Achi qui a souhaité voir ce programme être « amendé et dupliqué ailleurs sur le continent et dans le monde ».

Outre les résolutions et décisions prises lors de ces 11 jours dédiés à la lutte contre le désert, Patrick Achi s’est félicité de l’organisation sans accrocs de ces travaux en Côte d’Ivoire. « Le pari et la réussite de l’organisation par la Côte d’Ivoire de la COP15, a poursuivi le Premier ministre, constituent, en réalité, un double symbole d’avenir. Il est d’abord celui de la renaissance de notre nation, après une décennie d’efforts inouïs, menés sous le leadership du Président de la République, Alassane Ouattara et grâce à la mobilisation extraordinaire de tout un peuple ».

« La Côte d’Ivoire a désormais repris sa place sur le continent et sa marche vers l’avenir. Notre croissance économique, nos progrès humains, nos capacités d’organisation et d’accueil, des investissements comme des événements internationaux, sont là pour en témoigner », a-t-il ajouté. Le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), Ibrahim Thiaw s’est exprimé dans le même sens. Il a félicité l’Etat ivoirien pour la qualité de l’organisation des assises.

« Je suis fier de ce que je vois, de ce que j’entends de ce que j’entrevois pour l’avenir de ce pays. Le chemin a été parsemé d’embûches. Que d’obstacles franchis que d’efforts déployés pour mettre tout le monde dans de bonnes conditions de travail et de sécurité », a-t-il dit.

Organisée autour du thème « Terres. Vies. Patrimoine : d’un monde précaire vers un avenir prospère », la COP 15 a réuni plus de 5000 participants venus de tous les continents. Plusieurs décisions ont été prises par les délégués. Il s’agit notamment de l’objectif de restaurer un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030. Au cours des deux prochaines années, la Côte d’Ivoire et son président Alassane Ouattara vont porter la voix des zones arides devant les Nations Unies.

Lire l’article sur le site de Afrique sur 7.

«La grande clarification stratégique américaine»

Joe Biden. JONATHAN ERNST/REUTERS

CHRONIQUE – Joe Biden est le premier président des États-Unis à lancer une politique claire, sans équivoque ni ambiguïté, d’arrêt de l’expansion stratégique chinoise.

Parce qu’elles ne relèvent pas toujours de décisions rationnelles, les relations internationales sont imprévisibles.

En août 2021, alors que les Américains, sans avoir pris la peine de consulter leurs alliés, quittaient Kaboul dans une panique qui rappelait leur évacuation de Saïgon en avril 1975, rares étaient ceux qui n’avaient pas conclu à un retrait stratégique des États-Unis. Jake Sullivan, le nouveau conseiller à la Sécurité nationale, n’avait-il pas annoncé, peu avant l’intronisation de Joe Biden à la Maison-Blanche, que sa politique étrangère viserait avant tout à «satisfaire les aspirations de la classe moyenne américaine»?

Emmanuel Macron, à l’automne 2021, présentait sa réponse à un tel retrait: «l’autonomie stratégique européenne». C’était le programme que le président français souhaitait vendre à ses homologues de l’Union européenne, que la France s’apprêtait à présider à compter du 1er janvier 2022.

Lire la chronique sur le site du Figaro.

« La Russie livre en Ukraine une guerre coloniale sous protection nucléaire »

Les Occidentaux doivent redéfinir des buts de guerre réalistes pour contrecarrer durablement l’agressivité de Moscou et trouver des modalités de coexistence acceptables, explique le directeur de l’Institut français des relations internationales, Thomas Gomart, dans un entretien au « Monde ».

Propos recueillis par Marc Semo

Directeur de l’Institut français des relations internationales, l’historien Thomas Gomart, dont le dernier ouvrage Guerres invisibles (Tallandier, « Texto Essais », 352 p., 10,50 euros) vient de sortir, analyse la nouvelle donne stratégique mondiale et dresse un premier bilan des ruptures entraînées par l’agression russe en Ukraine.

Qu’est-ce que ce conflit a déjà changé dans l’ordre du monde ?

Cette guerre est un ressac de la « guerre civile européenne » pour reprendre le titre d’un ouvrage d’Ernst Nolte (1923-2016). L’historien allemand établissait un « nœud causal » entre la révolution bolchevique et le surgissement des fascismes à l’Ouest. On a oublié que la question ukrainienne fut un des enjeux cruciaux de la première guerre mondiale, à l’Est. Et on a ignoré à quel point la victoire de l’URSS contre le nazisme était devenue la religion d’Etat de Vladimir Poutine. Depuis presque vingt ans, la Russie et l’Occident sont engagés dans une confrontation cognitive pour imposer leur modèle. En trois mois, est apparue une double fracture ouverte : entre l’Ukraine et la Russie d’une part ; entre la Russie et l’Occident d’autre part. Avec le retour de la guerre de haute intensité, le continent européen perd un de ses avantages comparatifs dans la mondialisation, celui de la stabilité stratégique. Par rapport aux enjeux globaux, cette guerre apparaît anachronique à ceux qui font rimer mondialisation et démilitarisation depuis 1991, c’est-à-dire fondamentalement les Européens. Elle ne l’est pas pour ceux qui voient le monde à travers les rapports de force militaires, c’est-à-dire les Russes, les Chinois et les Américains.

Est-ce un tournant sur le plan stratégique ?

Sans aucun doute. La Russie livre une guerre coloniale sous protection nucléaire. Le déclenchement de « l’opération militaire spéciale » s’est accompagné d’une rhétorique nucléaire explicite. Vladimir Poutine est passé à l’acte pour assujettir l’Ukraine et inhiber les Occidentaux. Le tournant stratégique, c’est moins l’agression russe, qui ne fait que prolonger celle de 2014, que la capacité ukrainienne à la mettre en échec. C’est aussi la mise en œuvre d’une posture de sanctuarisation agressive grâce au nucléaire, qui rompt avec la prudence en la matière observée par Moscou et Washington depuis la crise des missiles de Cuba en 1962. Ce sont enfin des mécanismes d’alliance, qui produisent des effets militaires et économiques de grande ampleur.

Lire l’entretien dans son intégralité sur le site du Monde.

How the EU Must Change

For many decades after World War II, the European order rested on the belief that shared institutions, common markets, and other forms of integration would ensure peace on the continent. But now that Russia has unilaterally shattered that vision, the European Union will have to rethink its modus operandi.

BERLIN – Though we still don’t know when – and, more importantly, how – Vladimir Putin’s war of aggression in Ukraine will end, it is already clear that the conflict will dramatically transform the European Union.

The EU was Western Europe’s answer to the explosive violence of the two world wars, which were themselves the products of industrialization and nationalism from the nineteenth century onward. These historical processes led to the complete destruction of the traditional European order. After World War II, the European continent came to be dominated by two non-European powers: the United States and the Soviet Union.

Read the entire article on Project Syndicate.

Se mobiliser pour la santé des femmes

CHRONIQUE. Chaque année, dans le monde, 121 millions de femmes vivent une grossesse non programmée. Pourquoi l’IVG reste un enjeu majeur de santé publique.

Manifestation le 25 septembre 2021 a Paris pour reclamer un allongement du delai legal de l'IVG de 12 a 14 semaines.

Manifestation le 25 septembre 2021 à Paris pour réclamer un allongement du délai légal de l’IVG de 12 à 14 semaines. © HUGO PASSARELLO LUNA / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Publié le 

Dans les tout prochains jours, le droit à l’avortement risque d’être profondément remis en cause aux États-Unis. C’est pourtant le seul pays développé où la mortalité maternelle augmente déjà. En Pologne, depuis 2020, des conditions très restrictives sont requises pour pouvoir interrompre une grossesse, il en est de même en Hongrie. En Europe, les associations homophobes et antiavortement collectent de plus en plus de fonds et se font entendre, non seulement sur les réseaux sociaux mais aussi à Bruxelles. Ailleurs dans le monde, comme nous allons l’illustrer, le droit des femmes est bafoué et leur santé est aussi sacrifiée. Avec la fondation Médecins du monde, il est nécessaire de rappeler que le droit à l’avortement n’est ni un luxe ni un privilège, mais un droit et une nécessité.

Lire la chronique dans son intégralité sur le site du Point.

Global Virus Network (GVN) Launches Task Force to Combat Monkeypox Global Outbreak

While the transmission of monkeypox from animals to humans is well known, an increase in global community transmission may represent an urgent pandemic threat

The GVN is concerned about the recent growing number of monkeypox cases, given that the chain of transmission is still unknown.”

— Dr. Christian Bréchot

BALTIMORE, MARYLAND, USA, May 20, 2022 /EINPresswire.com/ — A higher incidence of human-to-human monkeypox transmission in varying geographical regions is alarming global health officials. While the transmission of monkeypox from animals to humans is established and known, the growing number of community transmission cases worldwide is a potential pandemic threat. The Global Virus Network (GVN), representing 69 Centers of Excellence and 11 Affiliates in 37 countries, and comprising foremost experts in every class of virus causing disease in humans and some animals, today announced the formation of the GVN Monkeypox Task Force. The new GVN Task force, which is expected to grow, will urgently bring together GVN researchers to explore the growing number of monkeypox cases worldwide. The announcement was made today by Christian Bréchot, MD, PhD, President of the GVN, Associate Vice President for International Partnerships and Innovation at University of South Florida (USF), and Professor, Division of Infectious Disease, Department of Internal Medicine at the USF Health Morsani College of Medicine, the GVN Southeast U.S. Regional Headquarters.

“The GVN is concerned about the recent growing number of monkeypox cases, given that the chain of transmission is still unknown,” said Prof. Bréchot. President of the GVN, and a Professor at the University of South Florida. “Although the virus is known to rarely cause human-to-human transmission, its potential growing spread in the community is a major concern. Our critical response to this outbreak is a rapid identification of viral infection to prevent further transmission. We support current organizations such as the World Health Organization and stand ready to serve as global first-responders to this dangerous virus and operate as an international clearinghouse to educate, inform and disseminate critical information to governments, health organizations, healthcare practitioners and the public-at-large.”

Today, Germany was the latest to report its first case of the virus, in addition to numerous cases detected in the U.K., Spain, Portugal, France, Belgium, Italy, Sweden, the U.S. and Australia. While we can identify cases linked to travel from Africa, where monkeypox is endemic, more recent infections are thought to have spread in the community, giving serious concern for broader global outbreak.

According to the World Health Organization (WHO), Monkeypox is a viral zoonosis (a virus transmitted to humans from animals) with symptoms very similar to those seen in the past in smallpox patients, although it is clinically less severe. With the eradication of smallpox in 1980 and subsequent cessation of smallpox vaccination, monkeypox has emerged as the most important orthopoxvirus for public health. Monkeypox primarily occurs in Central and West Africa, often in proximity to tropical rainforests and has been increasingly appearing in urban areas. Animal hosts include a range of rodents and non-human primates.

Read the article on the website Newswires

https://www.einnews.com/pr_news/573353325/global-virus-network-gvn-launches-task-force-to-combat-monkeypox-global-outbreak

How committed is the world to a stronger WHO?

The World Health Assembly (WHA), the top decision-making body of the world’s top global health agency, the World Health Organization (WHO), is meeting in person from May 22nd in Geneva. It has one week to better prepare the world for the next pandemic.

This content was published on May 22, 2022 – 10:00

“If there were a new pandemic threat this year, next year, or the year after, we would be largely in the same place as we were in December 2019,” Helen Clark, former co-chair of the Independent Panel for Pandemic Preparedness and Response (IPPPR), said at a press briefing earlier this month.

The IPPPR was established in 2020 to draw lessons from the pandemic and to suggest reforms to the WHO that would allow it to better address future health threats. Its former co-chairs published a report this month to assess the progress made.

“In terms of reforms, there have been some small steps, but to us, they remain very insufficient,” says Michel Kazatchkine, a former member of the IPPPR.

The pandemic has shone a spotlight on the WHO’s role as a scientific guide on health-related issues. It has also laid bare the discrepancy between the world’s sky-high expectations towards the WHO and its underfunded budget.

The WHA is expected to approve a reform of the WHO’s funding. It will also try to move ahead on a much-awaited pandemic treaty. How far they will get though, will depend on how much the 194 members can align their sometimes conflicting priorities.

More money

One of the main lessons of the pandemic was the inadequate level of funding for the WHO.

Currently, assessed contributions – the membership fees of the WHO’s member states – only cover about 16% of the organisation’s budget. The rest is financed through so-called voluntary contributions from countries, other international organisations, and private actors that are largely tied to specific programmes.

These contributions are unpredictable and, some argue, compromise the WHO’s independence, because it has to rely on a small number of influential donors. The Bill and Melinda Gates Foundation, for example, is the second largest contributor to the WHO after Germany and ahead of the United States. But its funding is mostly funnelled towards polio eradication.

“The world will not be safe until we have a better financed WHO,” says Björn Kümmel, deputy head of the global health division at Germany’s Federal Ministry of Health, and chair of the WHO’s Working Group on Sustainable Financing. Especially, he believes, because investments to prevent health crises from happening have repeatedly been neglected in the past.

The Working Group on Sustainable Financing was established in 2021 by the Executive Board of the WHO to find solutions to the organisation’s financial problems. But until recently, member states could not agree to increase their contributions.

The group has now produced a draft resolution – that still needs to be adopted by the WHA – to gradually increase their mandatory fees to cover 50% of the WHO’s budget by 2030-2031. Experts say such an agreement would be historic, but the timeline remains an issue. Financial uncertainty will remain the norm for years to come.

“We’re discussing a huge increase in percentage, but we are not asking for a huge increase in absolute terms,” says Kümmel, who adds that the increase will amount to $1.2 billion (CHF1.17 billion) over eight years. The bill will be split between 194 member states, with larger and richer countries such as the US, China, Japan, and Germany supporting most of the increase.

A small investment when compared to the price countries have had to pay to respond to the pandemic, Kümmel points out.

Binding rules

Another big step to better prepare the world for a future global outbreak was the WHA’s decision last year to start negotiating what could become a pandemic treaty. But this too has been a slow process.

“The treaty is moving at a snail’s pace,” says Kazatchkine. “Negotiations are not progressing at the same pace as the virus is or the next epidemic will.”

Drawing up an international agreement is a notoriously complex and time-consuming process. The current Intergovernmental Negotiating Body will not produce a draft text for another two years. At the earliest, an agreement could be reached at the WHA in May 2024. But more time is likely be needed until it comes into force.

To this day, countries have only agreed to establish a legally binding WHO treaty once. That is the 2003 Framework Convention on Tobacco Control (FCTC), which oversees the global sale and marketing of tobacco products.

Details about what a pandemic treaty would cover remain unknown. Experts have recommended that it gives the WHO the power to send experts to investigate new outbreaks without having to ask for countries’ permission. But some fear that the current process is not the right approach.

“I don’t think at this stage that there is enough evidence that we need a new pandemic treaty,” Nicoletta Dentico, head of the global health programme at the Society for International Development (SID), told the Inside Geneva podcast.

According to her, updating the current International Health Regulations (IHR) – a set of legally-binding rules that address health emergencies – would be a more productive approach.

This view is shared by countries that have proposed amendments to the IHR, but some experts fear that these are attempts to avoid giving more power to the WHO through a pandemic treaty.

The US has put forward a draft amendment that the WHA will consider. It proposes to shorten the amendment process, which currently takes two years, so that future revisions can come into force more quickly. But the revisions themselves are not currently on the agenda.

Time is running out

More than 2.7 billion people in the world are still waiting for their first vaccine dose. In low-income countries, less than 15% of the population has been fully vaccinated. This failure to vaccinate the world is a “collective moral stain on our history,” says Joanne Liu, a former IPPPR panel member.

Some experts argue that a pandemic treaty should also consider the fair distribution of vaccines and other medical supplies. But this too is going to be difficult. At the World Trade Organization (WTO), member states have been haggling over a waiver on intellectual property rights for Covid-related technologies for almost two years, but have not been able to reach an agreement.

“And that’s just for one waiver for one disease. […] You can imagine, trying to get an agreement on the types of difficult issues like intellectual property that we have to address in a broader pandemic treaty, that’s going to be tough,” says Suerie Moon, co-director of the Global Health Centre at the Geneva Graduate Institute.

Vaccines were developed in record time but were not all well suited for lower income countries as mRNA vaccines had to be stored at very low temperatures. Meanwhile, the COVAX mechanism, which aimed to ensure a fair and equitable access to vaccines for every country, showed its limitations. Richer countries used it to dispose of surplus doses – it was too little too late.

“When we start researching and developing vaccines, we must already think about access for everyone and not about access for the richest people and then subsequently look for mechanisms so that it also goes to the poorest,” says Kazatchkine.

The WHA will take place at a time when many countries consider the pandemic to be behind them. The war in Ukraine has polarized the world and made international cooperation harder. Health experts urge WHA member states to not give up on the fight against Covid.

“The clock is ticking. As high-income countries pull themselves out of this pandemic, it becomes invisible. And when it becomes invisible to the high-income countries, it means it doesn’t exist anymore, even if low-income countries are still fighting it,” says Liu.

Read the article on the website swissinfo.ch

https://www.swissinfo.ch/eng/politics/how-committed-is-the-world-to-a-stronger-who-/47608160

Économie de guerre et planification écologique

ANTOINE REVERCHON

Voici venu le temps des économistes dans ce débat et dans cette journée pour traiter du sujet en titre qui est « Économie de guerre et planification écologique ». De prime abord, ce sont deux termes qui ne devraient pas avoir de rapport. Cependant, comme vous avez pu le constater, Bruno Latour a déjà mis en relation ces deux termes lors de son exposé. L’idée est de passer du règne du risque à celui de l’incertitude, ce qui correspond à un des titres de publication de Magali Reghezza ici présente et qui participera à ce débat.

Pourquoi ce rapprochement ? Pourquoi dire qu’on passe du règne du risque à celui de l’incertitude ?

Pour répondre brièvement à ces questions je dirai que ce  que la violence de la guerre et celle des catastrophes climatiques ont en commun, c’est de remettre en cause les existences, des vies individuelles, de ceux qui sont dans la violence de guerre.

Pierre Charbonnier dans les colonnes du Grand Continent. Il poussait ce rapprochement jusqu’à parler d’écologie de guerre. L’écologie de guerre sera d’ailleurs un des sujets débattu aujourd’hui. Mais je laisse Joe Stiglitz, dans la même revue, analyser la triple crise de la pandémie, du climat, de l’Ukraine comme les signaux d’un interrègne que connaîtrait l’Occident contraint à nouveau de se battre pour faire vivre son modèle. On sait aussi, comme l’a montré l’économiste Jean-Luc Gaffard,  à quel point le temps est une dimension essentielle du fonctionnement de l’économie capitaliste puisque ce sont les instruments économiques qui permettent de gérer le risque, de lui donner une valeur qui décide à la fin qui va dépenser quoi, qui va investir dans l’espoir d’un gain futur. C’est alors qu’on rejoint le terrain de l’économie.

Comment, donc, passer d’une gestion du risque à une gestion, si l’on peut dire, de l’incertitude ?

Il y a de nombreux exemples historiques puisque notre histoire ne manque pas de guerres terribles, d’épidémies, de catastrophes naturelles. Cependant il est nécessaire de changer de règne et pour changer de règne il faut modifier sa carte de pensée. Il faut admettre que ce qu’on a pu croire jusqu’ici en économie en particulier ne fonctionne plus, qu’il y a de nouveaux paradigmes qui doivent être inventés pour se retrouver face à une situation d’incertitude. La main invisible des marchés a eu les doigts coupés et maintenant ce dont il est question c’est le retour d’une puissance publique active, planificatrice. Il s’agit justement de cette transition, des limites de cette possibilité, de ce changement de règne dont nous allons débattre.

Éric Monnet est professeur à l’École d’économie de Paris, directeur d’études à l’EHESS et qui a été longtemps économiste à la Banque de France, historien de la planification économique des Trente glorieuses et qui a publié récemment La Banque-Providence, à propos duquel il a été interviewé par Shahin Vallée dans les colonnes du Grand Continent.

Magali Reghezza-Zitt est maître de conférence en géographie à l’École normale supérieure ou elle co-dirige le centre de formation sur l’environnement et la société qui a déjà beaucoup publié justement sur les crises, sur les questions de résilience et d’adaptation des territoires et des sociétés – et donc de ce passage du risque à l’incertitude.

Michel Aglietta est économiste, conseiller scientifique au centre d’études prospectives et d’informations internationales, le CEPII. Il a signé de nombreux ouvrages sur la monnaie bien sûr et récemment La course à la suprématie monétaire mondiale, livre sur la rivalité sino-américaine en matière monétaire. Il a travaillé également sur la planification économique en Chine et sur les politiques macro-économiques européennes.

Jean Pisani-Ferry, professeur d’économie à Sciences-Po à l’Institut universitaire européen de Florence, chercheur à Bruegel et au Peterson institute à Washington. Commissaire général de France Stratégie, il est un des auteurs du recueil Politiques de l’interrègne.

Massimo Amato est professeur d’histoire économique à la Bocconi, spécialiste d’histoire monétaire et financière et a publié L’Énigme de la monnaie et d’autres ouvrages en italien et en anglais.

ERIC MONNET

Je vais faire quelques points de définition sur cette notion d’économie de guerre comme vous avez pu l’employer ici, à la fois dans un sens littéral de guerre telle qu’elle a lieu en Ukraine et en Russie pour qualifier les conséquences économiques dans ces pays, puis dans un sens plus métaphorique, qui s’applique à notre pays et à l’Europe plus généralement. Ce sens que l’on peut qualifier de métaphorique qualifie des économies qui ne sont ni en guerre d’un point de vue légal ou diplomatique, ni matériel – personne ne ressent la guerre aujourd’hui dans son corps.

En quoi est-ce que cette utilisation métaphorique d’économie de guerre, pour qualifier l’économie actuelle, peut-être pertinente ?

Il faut d’abord distinguer trois manières différentes d’utiliser cette notion.

Je vais d’abord les énumérer et ensuite jeter un regard assez sceptique, émettre quelques doutes quant au recours à cette notion pour qualifier la situation politique et économique actuelle.

La notion d’économie de guerre est souvent utilisée pour qualifier le basculement géopolitique actuel, une reconnaissance sans doute trop tardive de l’ennemi que constitue la Russie. On peut aussi mettre en avant les conséquences économiques que possède cette reconnaissance avec les nouvelles demandes d’adhésion à l’OTAN. Nous pouvons ainsi le voir sur les nouveaux plans d’approvisionnements énergétiques pour l’Europe.

Cette notion qualifie également un choc économique qui renvoie aux conséquences de la guerre sur l’économie mondiale, à la fois sur les exportations et sur les prix. On le conçoit comme un choc de court terme lié à cette guerre et qui modifie les chaînes d’approvisionnements.

Le troisième sens, bien différent des deux premiers, le plus débattu aujourd’hui, qualifie les conséquences d’une rupture et d’une transition à long terme écologique. Le prix de l’énergie causé par la guerre rencontrerait un autre besoin politique qui serait celui de la transition écologique. C’est de cette coïncidence historique qu’il faudrait se saisir.

Je vais d’ailleurs principalement discuter de ce troisième point. Il faut revenir sur la façon dont s’est formée cette notion d’économie de guerre. Quelles ont pu être les utilisations modernes et de justifications politiques ? L’économie de guerre est une chose très simple, mais intéressante à souligner. Elle se distingue assez fortement des notions « d’économie de la guerre » ou des « économies en guerre ». Par exemple, on qualifie très rarement des périodes du XVIIème ou du XVIIIème où les États européens sont continuellement en guerre et que les dépenses militaires représentent quasiment l’intégralité des budgets des États, d’économie de guerre. Si on ne les qualifie pas vraiment d’économie de guerre, c’est que la guerre est constante.

Cette notion d’économie de guerre est forgée non pas pour caractériser une économie où le militaire est prédominant mais en opposition à une économie libérale de paix.

Les critiques de la planification après la seconde guerre mondiale utilisaient la notion d’économie de guerre dans un sens péjoratif car elle montrait que l’État avait un poids trop dominant et que nous devrions revenir à une économie libérale normale.

Au contraire, les fervents défenseurs de l’intervention de l’État pensaient que l’on était sorti de l’économie de guerre et que l’intervention de l’État suivait une logique de long terme. Il est donc essentiel de souligner que l’économie de guerre est toujours associée au court terme. Les politiques qui sont mises en place pendant la guerre sont justifiées par un horizon court et l’espoir continuel d’un retour à une situation différente, celle de la paix. La légitimité de l’inflation pendant la guerre comme celle du rationnement ne peut se faire que parce qu’il y a un retour espéré dans une logique de trop court terme.

Le texte de Keynes, Comment financer la guerreest toujours recommandé pour comprendre ce qu’a pu être l’économie de guerre. Cette phrase célèbre « l’économie de guerre, c’est le passage de l’abondance à la pénurie » illustre parfaitement le concept.

La pénurie n’est ni la décroissance, ni la sobriété. Dans l’idée de pénurie, il n’y a pas d’adaptation des besoins. Pendant un temps court, les besoins ne sont pas rassasiés. À mon avis, cette notion d’économie de guerre n’est donc pas forcément adaptée par rapport à d’autres comme celle du Green New Deal, car elle a toujours été liée à un horizon de court terme et de non transformation des besoins.

ANTOINE REVERCHON

Oui effectivement et il y a d’autres risques. Quelles sont les autres confusions possibles ?

MAGALI REGHEZZA-ZITT 

Nous avons pas mal échangé autour du texte de Pierre Charbonnier.

Nous avons ainsi remarqué qu’il se passe quelque chose autour de la sobriété. J’ai travaillé sur la question des catastrophes naturelles et des risques et j’ai ressenti un malaise sur le fait que l’écologie de guerre venait finalement, dans sa traduction la plus médiatique, à parler d’individu.

Il existe une injonction assez caricaturale qui nous demande de baisser le chauffage et de mettre un pull. Cette injonction, qui pose la question de la place de l’individu dans cette transition, était intégrée d’un point de vue moral au nom de l’effort de guerre – cette idée de solidarité avec le peuple ukrainien.

En même temps, la question même de la transition et de ses causes était posée. L’hypothèse de Pierre Charbonnier était finalement que la guerre allait réussir à avoir un véritable levier d’action et que les individus allaient pouvoir y participer au nom de la résilience.

Ce qui est très intéressant quand on travaille sur cette notion de résilience, c’est qu’au départ elle a un sens très particulier, global – utilisée dans des approches assez radicales pour décrypter la capacité des individus. Les individus n’étaient pas seulement des éléments passifs. Cette « capacitation », c’est l’idée que l’on allait redonner aux individus les capacités de faire face, d’agir, de répondre en tirant soit vers plus de liberté, soit en travaillant sur la réduction des inégalités. Or cette injonction allait faire porter sur l’individu le coût et la responsabilité de l’inaction.

Alors que le rapport du GIEC, qui a trente-deux ans, montre que les infrastructures présentes épuisent déjà nos budgets carbone, il est évident que nous ne venons pas juste de découvrir que l’on dépendait du gaz russe.

Toutes ces politiques de l’inaction sont invisibilisées. Et derrière cette idée, il y a aussi une manière de transformer ce qui relève de la contrainte, « je n’ai pas le choix », en obligation morale. À partir du moment où l’obligation morale est là, la situation est très différente car nous devons agir et donc pouvoir arriver à cette fameuse acceptabilité. En effet, si vous ne coupez pas le chauffage, vous en venez à être considéré comme pro-Poutine et donc non-patriote.

La complexité de la transition est occultée alors qu’en réalité, la question du gaz relève de l’atténuation. Nous allons devoir réduire les émissions pour régler le réchauffement climatique. On bascule alors vers l’adaptation car à partir de ce moment on se situe en réaction par rapport à la crise qui va se produire du renchérissement des matières fossiles.

Pour la première fois dans les rapports du GIEC, dans un résumé aux décideurs, la question de la sobriété a été posée. Cela signifie que l’ensemble des pays a accepté cette idée. Pour le GIEC, je le rappelle, la sobriété signifie que l’on va poursuivre le développement humain dans les limites planétaires. Il ne s’agit ni de décroissance, ni de retour en arrière, mais simplement de garantir le bien-être des individus dans le respect des limites planétaires. Cette sobriété devient non plus un événement pour l’atténuation mais pour l’adaptation.

Cette adaptation se fait par des petits gestes réactifs et non plus par les transformations structurelles nécessaires qui doivent toucher l’ensemble des leviers de la transition. C’est ainsi que cette question d’écologie de guerre montre justement la nécessité de re-situer l’individu et ses mesures structurelles. Si on veut qu’elles soient un jour acceptées, on ne peut pas se contenter d’en faire simplement des injonctions morales.

ANTOINE REVERCHON

Dans une table ronde d’économie, on ne parle pas seulement d’économie. Nous allons maintenant traiter du sujet des transformations structurelles. Elles nous conduisent à nous poser la question de la  nécessité et de la possibilité d’organiser une planification de cette transition. Quelle forme pourrait-elle avoir ?

MICHEL AGLIETTA

Il est nécessaire de repartir du GIEC car sa sixième évaluation d’avril 2022 n’est pas comme les précédentes. Elle met en avant une alerte profonde. La limitation du réchauffement de la planète dans les deux scénarios, que la limite soit à 1,5 ou 2 degrés, implique un pic d’émission de gaz à effet de serre au plus tard en 2025. Nous sommes déjà loin en 2022.

La modélisation conduit à un réchauffement médian de la planète qui à la fin du siècle atteindrait au moins 3,2 degrés, c’est-à-dire qu’on ne sait pas si les conditions permettront à  l’humanité de perdurer au cours de ce siècle. De plus, le réchauffement climatique repose sur une incertitude radicale. La neutralité carbone est incompatible avec la neutralité de marché. Nous sommes donc devant un problème fondamental qui implique évidemment une planification stratégique.

Nous devons considérer cette planification comme une démarche de viabilité fondant un pacte social sur un principe supérieur de préservation de la permanence intergénérationnelle des sociétés car ce sont les générations futures qui vont être les plus impactées.

La notion qui a été introduite par les scientifiques est celle de la limite planétaire à ne pas dépasser. Ces limites planétaires ont été conçues par un groupe scientifique dès 2009 et, en 2015, il y a eu un approfondissement dans Science qui met en avant quatre limites déjà dépassées. Ce sont le changement climatique, l’érosion de la biodiversité et la perturbation des cycles de l’azote et du phosphore. La conférence de Rio l’a dit. Il est nouveau pour le GIEC de relier très étroitement le changement climatique et les problèmes d’inégalités sociales. Le besoin de seuils sociaux minimaux, principalement d’éducation et de santé pour que nul ne soit privé de ses biens communs fondamentaux permettent une société juste. Le GIEC met en rapport les problèmes climatiques et la question de l’égalité sociale. C’est là la nouveauté. Une fois que l’on a dit cela, on sait que l’on a devant nous des problèmes fondamentaux. Ces problèmes concernent la planification stratégique et par conséquent le rôle des États. Il y a une incertitude radicale et il est donc fondamental à la fois de protéger et d’inciter. Protéger contre les risques de transition avec le danger de processus qui soient chaotique et inciter à produire des investissements bas carbone.

Protéger est à l’égard des risques transition et au problème que l’on appelle les biens qui deviennent impossible à tenir.

Inciter, c’est inciter à des investissements bas carbone. Pour cela, il faut une double valorisation du carbone. Cela n’est pas compris du tout par les politiques, ce qui veut dire que le prix du carbone incorporé aux biens polluants est un malus. Il doit progresser régulièrement pour réguler le risque de transition. Le risque de transition entraîne des acquis échoués dont les conséquences peuvent être des faillites d’entreprise qui créent du risque systémique. Il faut donc introduire le prix du carbone dans le prix de marché.

Le second est le prix du carbone qui est évité. C’est un bonus mais qui n’est pas un prix de marché, c’est un prix fictif, « shadow price« , qui doit définir la valeur sociale d’évitement des émissions pour inciter les entreprises à des investissements qui abattent les effets de serre. Ce prix sert à créer une politique d’investissement bas carbone. Il doit être fixé suffisamment élevé pour que les rendements des investissements des entreprises qui s’engagent dans cette difficulté liée à l’incertitude énorme, puissent investir quand même dans le bas carbone.

Il faut que le rendement soit suffisamment élevé pour se rapprocher du rendement marginal d’abattement d’émission que la société considérera comme la valeur du carbone évité, à la neutralité carbone. Cette double valorisation entraîne deux prix et ces deux prix doivent converger à la neutralité carbone. C’est ce qui est en cause mais cela ne suffit pas car les entreprises peuvent faire du greenwashing. Il faut donc qu’il y ait des experts indépendants qui doivent pouvoir mesurer la quantité de carbone abattue par un investissement d’entreprise. La quantité de carbone multipliée par la valeur d’évitement définit quelque chose de monétaire qui a un certificat carbone. Ce certificat carbone va mesurer la valeur de l’investissement et permet de rembourser le prêt que la banque a fait.

Il reste une chose importante à faire qui est de transformer le système financier. Dès lors que les certificats carbones arrivent aux banques, ils peuvent être titrisés et donc transformés en obligation carbone. Ces obligations carbones sont certifiées, ce ne sont donc pas de faux investissements verts. Les investisseurs institutionnels à long terme auraient intérêts à les prendre car ils ne sont pas corrélés avec les actifs qui existent déjà. Ce sont de nouveaux investissements que l’on appelle les investissements verts. Les obligations carbones vont être prises par les investissements institutionnels et vont avoir un prix qui évolue dans le temps et qui doit s’approcher voire s’égaliser par la banque centrale dans son quantitative easing et qui mettrait une égalisation entre la valeur du carbone évitée. La banque centrale peut donc réguler le prix pour qu’en 2050, les deux prix nécessaires, c’est-à-dire le bonus et le malus, s’égalisent au moment de la neutralité carbone.

ANTOINE REVERCHON

La question du cadre institutionnel se pose. La question est de savoir qui met en œuvre ce type de mesure. Les acteurs jouent-ils le jeu ? Existe-il une institution et des contraintes ?

JEAN PISANI-FERRY

Je voudrais signaler deux points de désaccord sur lesquels il nous faudra revenir. Je ne comprends pas l’idée selon laquelle nous serions sous des injonctions fortes.

Pour moi, la caractéristique de la crise énergétique, c’est précisément qu’il n’y a pas d’injonction. C’est-à-dire qu’on ne dit pas économiser de l’énergie, rouler moins vite, économiser du chauffage.

J’ai aussi un point de désaccord  avec Michel Aglietta car à mon avis, il n’existe pas d’impératif en 2025, c’est seulement une manière de communiquer l’urgence. Pour moi, c’est une mauvaise communication de la part du GIEC.

Ce qui me frappe dans la crise écologique et la crise énergétique, c’est qu’on se trouve dans une situation inséparable. Le prix de l’énergie est très élevé alors même que la dette mondiale est à peu près 3 points en dessous du niveau où elle aurait dû être si la crise Covid n’avait pas eu lieu. On a une question qui n’est pas due à la guerre en Russie et des décisions récentes mais qui renvoie exactement à ce que Michel Aglietta vient de décrire. Une situation dans laquelle on n’investit pas assez dans le vert. L’économie privée est profondément perturbée. On pensait cette planification écologique comme quelque chose d’organisé, de prévisible – or ce n’est pas le cas. Il n’y a donc pas assez d’investissement et on se retourne vers les acteurs du système énergétique en leur disant  : « on a besoin d’énergie, donc investissez ». Or on leur a dit le contraire pendant plusieurs années. Les injonctions contradictoires sont donc là et peuvent nous conduire dans des situations très perturbantes dans l’économie. On a une très forte tension entre ces deux dimensions, non seulement une tension sur l’horizon mais aussi sur le fond.

Quelles sont les actions à mettre en place ?

Il y a plusieurs manières de l’aborder.

La première serait de dire qu’on a un nouveau système à construire et  des instruments pour cela. Simplement, ce que Michel Aglietta vient de dire montre bien la difficulté entre l’articulation, par les prix, les normes. La difficulté est que nous sommes dans un système dans lequel on ne peut pas fonctionner avec un seul prix. Il faut que la puissance publique prenne sa responsabilité et fixe des normes. Deuxième chose, c’est un changement d’une rapidité phénoménale. La première voiture électrique, la première Tesla, a été vendue en 2013. En 2030, les Britanniques ont annoncé qu’ils allaient interdire la vente de modèles thermiques. En l’espace de 17 ans, on va passer du prototype à la généralisation, c’est phénoménal.

La puissance publique impose de nouvelles normes, ce n’est donc pas l’innovation qui arrive et la population qui choisit si elle veut l’adopter ou non. On fait appel en partie à des technologies qui n’existent pas encore. Si on regarde à projection de 2050 sur quoi on repose, on se rend compte qu’un tiers des technologies n’ont pas dépassé le stade des démonstrateurs.

En abordant le sujet en technocrate, je dirai qu’on a besoin de cohérence entre les deux prix mais aussi entre les instruments réglementaires et économiques.

Nous avons face à nous tout ce travail de coordination administrative et il y a pour cela un besoin de mettre en place de vrais processus. Aujourd’hui nous sommes très forts sur la définition des prix implicites. Un rapport fait référence à l’international mais cette valeur sociale du carbone ne sert à rien dans des décisions concrètes.

Nous avons fait quelque chose de très beau intellectuellement mais malheureusement aucune action n’est mise concrètement en place. À aucun moment, quand on prend une réglementation, on ne vérifie que l’on est en accord avec cette contrainte de cohérence. Cela peut être le premier impératif, il faut s’assurer qu’entre la programmation et la réalité il y a des rouages qui fonctionnent de manière cohérente. Il y a aussi une dimension très importante qui est toute la dimension sociétale.

Les sociétés ne changent pas par les instruments économiques, les normes et les prix. Elles changent car les citoyens se convainquent de la directive. Il faut pour cela que la directive soit assez claire pour que la population puisse mener des actions. Aujourd’hui, il y a une partie des acteurs qui est désemparée car elle ne sait pas comment s’inscrire concrètement dans cette direction et qu’elle n’est pas en mesure de dire si les politiques que l’on a sont crédibles ou non. Nous sommes face à un problème massif de crédibilité des politiques climatiques. Il existe différentes échelles des articulations, locales, régionales, nationales, internationales qui sont extraordinairement compliquées. Il y a à la fois une espèce de volonté et de paralysie, qui est liée à la complexité de chacun d’inscrire son action dans une perspective.

Posez-vous la question de savoir pourquoi on mange moins de viande.

En partie parce qu’on a moins envie de manger de la viande mais en partie aussi car on s’est convaincus que la viande a un impact négatif sur la planète. Il n’y pas une seule réglementation ou incitation monétaire qui nous le montre. Simplement, la société change car elle est persuadée qu’il y a une direction. On sait que la viande va devenir un bien de luxe. On mangera de la viande mais rarement et avec plaisir car ce sera de la très bonne viande. C’est un changement de comportement collectif. Ainsi, chacun change car il règne une volonté de contribuer à la cause.

Nous sommes loin d’atteindre notre but, mais attendons cinq minutes, de voir ce que la Première ministre – nommée hier – mettra en place. Le rapport de France Stratégie est très intéressant de mon point de vue car nous constatons qu’une série de tuyaux ne mène en fait nulle part.

MASSIMO AMATO

Je trouve que les questions avec lesquelles le colloque a été introduit sont très bonnes. Comment comprendre cette crise inédite entre endettement, inflation et planification ? Quelles seront les places de la France et de l’Europe dans cette course géopolitique ?

Ces questions exigent un encadrement général.

La nouvelle situation bouleverse tout. On pourrait dire que nous sommes arrivés à un point de non-retour dans une nouvelle tectonique du temps. Peut-être que le point de non-retour est une bonne chose car les trente années qui sont derrière nous n’ont rien de glorieux.

On a cru à la fin du bipolarisme, que le monde technicisé et que la mondialisation technique était une chose dans laquelle on aurait pu rentrer en mettant de côté tous les éléments d’incertitude. La situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement est une ré-explosion de l’incertitude. En Europe, on a cru que l’intégration européenne était inéluctable et on s’est aperçu qu’elle ne l’était peut-être pas et qu’il fallait lutter si on voulait la mettre en place.

Il existe deux transitions essentielles à mes yeux. D’une part la transition écologique, si je peux dire néo-énergétique, et puis la transition budgétaire et financière.

On dit qu’il faut décarboner. Il faut donc redéfinir les bouquets énergétiques. Cependant, nous savons bien que les ressources renouvelables sont intermittentes. Elles sont présentes quand elles le veulent et non pas quand on en a besoin. Il faudrait donc construire une banque où l’on dépose de l’énergie pour la reprendre quand on en a besoin. Il y a donc une dimension financière fondamentale, c’est un modèle bancaire. Si l’on veut passer au renouvelable, il faut investir massivement dans le stockage et c’est là un problème car si on imagine même des transitions douces au renouvelable, la production actuelle des batteries va créer des contraintes d’offre assez importantes. Je parle de la production d’énergie. Si on ne veut pas alimenter les voitures électriques avec de l’électricité faite avec le gaz ou le carbone, l’on se retrouve avec plus encore de contraintes d’offre. Il faut aller de l’avant, mais il faut aussi que l’intendance suive.

Deuxième problème, nous sommes aussi dans une transition néo-énergétique. En effet, on peut faire une transition de façon souple car on va utiliser le gaz pour gérer les besoins de pointe. Le ministre des finances allemand a d’ailleurs dit que « les énergies renouvelables qui sont le penchant positif de l’affranchissement à l’égard du gaz russe sont le socle de la liberté à venir ». Cela revient à fonder notre liberté sur la disponibilité d’énergie. Il faut sortir du gaz, c’est un impératif géopolitique – mais il est nécessaire de se demander à quel prix.

Le risque est de passer d’une dépendance vis-à-vis de la Russie à ceux qui produisent les batteries, c’est-à-dire la Chine, qui exerce un quasi monopole sur les terres rares. Si l’on veut s’éloigner de Poutine, le risque est de devenir dépendant de la Chine. Dans les deux cas, ce qui est évident c’est qu’il faut investir dans la production et la recherche car peut-être que la frontière de la  batterie n’est pas celle de lithium et qu’il y a une autre solution, les investissements publics – ce qui mettrait en avant la question de la planification.

Keynes parlait de socialisation de l’investissement. Cela signifie qu’on socialise avant tout le temps d’attente qui est lié à l’investissement, c’est-à-dire qu’on trouve des manières pour acheter du temps. Les investissements ont besoin de temps pour avoir des retours.

L’Europe est confrontée avec la capacité de coordonner des plans publics mais aussi énergétique. Comment financer ces plans ?

En Europe, on a utilisé une logique de compétition entre Etats pour accéder au marché financier. L’hypothèse était l’efficience des marchés, la discipline des marchés. Les dépenses publiques vont dans la bonne direction et je pense qu’il faudrait aujourd’hui passer à une logique de coordination des marchés. Il faut qu’un point de repère soit donné de façon crédible de la part des autorités d’institutions publiques, imaginer une forme de coordination dans la gestion de la dette. Le 23 décembre, Macron et Draghi ont écrit une tribune sur le Financial Times, dans laquelle ils parlaient d’une constitution d’une agence européenne de la dette pour la dette Covid, et les dettes exceptionnelles.

Je défends quant à moi le projet d’une agence européenne de la dette qui serait à la fois non mutualiste et coopérative, capable d’absorber toute la dette de la zone euro et qui peut aider à la constitution d’une capacité fiscale centrale. Une agence de ce type nous donnerait, à nous Européens, un titre européen sur les eurobonds. Nous relevons alors un double avantage : le positionnement géopolitique de l’Europe et l’intégration du marché bancaire, de l’union bancaire, en Euro.

ANTOINE REVERCHON

Ce qui est inquiétant, si j’ose dire, c’est qu’il y a des niveaux très techniques : un niveau financier, un niveau institutionnel pas réellement au point. Il est alors difficile d’imaginer l’articulation des outils capables de relever les défis de la planification écologique. Comment peut-on articuler vos propositions ?

MICHEL AGLIETTA

Je ne serai pas si pessimiste par rapport au projet de la Commission.

D’une part, la Commission dispose maintenant à travers le système d’échange des permis d’émission la possibilité de monter le prix du carbone. Le point fondamental est que tous les produits importés ne puissent pas être considérés comme une concurrence déloyale vis-à-vis des pays européens. C’est une question politique. La Commission a  les moyens si elle augmente le prix du système d’échange d’émission et si elle introduit la taxe aux frontières d’inciter à un certain nombre de dépenses.

Elle cherche actuellement à développer un ensemble de dispositifs qui soient des dispositifs d’investissement assez détaillés. Éviter que la biodiversité soit étouffée par les ressources budgétaires qu’elle gagnerait par la taxation carbone. Elle a une stratégie vaste : biodiversité, économie circulaire, énergie renouvelable offshore, rénovation thermique des bâtiments généralisée et restauration des forêts et lutte contre l’artificialisation des sols. On sait ce qu’il faut faire, ce ne sont pas des choses extraordinaires. Je dirai que la Commission veut renforcer le financement pour que tous les pays soient englobés dans la même politique, c’est-à-dire un fond social pour le climat qui devrait fournir 25 % de l’accroissement des recettes fiscales que permettent les échanges de quotas unifiés, et compléter cette taxe aux frontières. De façon à permettre aux pays qui ont le PIB le plus faible et la plus grande part d’énergie fossile d’avoir des aides. La commission cherche à unifier l’Europe.

JEAN PISANI-FERRY

On a eu une loi climat et résilience très difficile à expliquer. On peut critiquer le plan européen sur de nombreux aspects mais il est doté d’une architecture et d’objectifs précis avec une série d’instruments de premier rang. Il a une dimension distributive. Voilà tout ce qui a manqué dans l’architecture française.

MAGALI REGHEZZA-ZITT

Je dirai deux choses. D’abord, il existe en France des outils, comme la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Vous disiez que, pour emporter les individus, il faut un chemin. Après le troisième rapport sur la SNBC, il a été dit que nous ne suivions pas le cap.

Il est inconcevable de demander à la population de faire des efforts alors que nous même n’en faisons pas. Le deuxième point consiste à apporter une vision globale, transversale et donc une stratégie au sens le plus fort du terme. Nous savons quels sont les risques de transition. Le chemin n’est pas tracé et, de fait, en fonction des territoires, nous serons face à des arbitrage différents. C’est pour cela qu’il y a peut être un point qui manque dans ce débat, qui est la dimension démocratique.

Nous avons besoin de donner des chemins clairs. La question de la rénovation thermique n’est pas un problème de comportement de la population. Nous n’avons pas la main d’œuvre nécessaire et qualifiée, car il faudrait développer des filières de formations continues et initiales. La transition se passe donc aux ministères de l’éducation nationale, de la recherche, de la santé et de l’agriculture. En fait, partout sauf au ministère de l’énergie, de la transition écologique. Sans cela, nous continuerons à faire de la tactique.

A-t-on assisté à la mise en place d’instruments, d’outils qui permettent d’articuler l’ensemble des dimensions dont on parle aujourd’hui pendant les Trente Glorieuses ?

ERIC MONNET

Le point qui vient d’être rappelé est fondamental. Si on veut revenir à l’histoire c’est important de savoir pourquoi elle a échoué et qu’on a changé. Cela pointe un problème, celui des actifs échoués. Il y a des activités qu’il va falloir détruire. C’est aussi lié à ce que Jean Pisani-Ferry a dit sur les voitures. Aujourd’hui la transition est assez lente sur les voitures électriques par rapport à la mise en place de l’aviation par exemple. Nous possédons actuellement un stock de voiture thermique énorme. En d’autres termes : la technologie existe mais la question porte maintenant sur la gestion des stocks.

Cela est vrai aussi pour les centrales à charbon. Que va t-on faire de ce que l’on a déjà ?

Gérer une faillite et la destruction de capital. La planification des années 1970  a été la désindustrialisation. La fermeture sectorielle. On assiste en ce moment à une demande de vraie transition. Cela a un coût budgétaire énorme qu’il faut assumer. Il faut assumer l’idée qu’à court terme il y a aura un coût très fort qui peut s’estomper à long terme. Il faut être capable de gérer cette mise à l’arrêt d’une partie de l’économie.

MASSIMO AMATO

Mais il y a la question d’une transition et du rythme de cette transition en lien avec la question du coût de désinvestissement. La question d’organisation et des politiques industrielles doit nous interroger. À quel niveau voulons-nous faire cette transition ? Est-ce une question de politique nationale ou de coordination et d’intégration ?

Il y a des investissements que l’on peut faire seulement si on raisonne au niveau européen. Le fait que les réseaux européens soient intégrés est important. Tout cela coûte environ entre 375 milliards et 425 milliards à l’horizon 2030. Est-ce qu’on peut se permettre de penser avec cette envergure vers le futur sans une politique d’investissement public ? Les marchés ne savent pas faire les gardiens, ils ont besoin d’être aidés.

On a vaguement l’impression que l’on a des solutions et des instruments mais que rien ne se met en place. J’ai un peu de mal à projeter ce qui vient de se dire dans une réalité concrète.

MICHEL AGLIETTA

On a créé une dette européenne qui permet un début d’intégration dans l’ensemble des pays et qui est non négligeable.

JEAN PISANI-FERRY

Votre ressenti vient sûrement du fait que nous avons essentiellement mis en avant les problèmes que nous rencontrons – mais la réalisation de toutes nos idées est parfaitement faisable. Il faut comparer avec ce qu’on a réussi à surmonter, le problème du vieillissement par exemple. Nous avons absorbé la crise financière, donc ne nous disons pas que tout cela est impossible. C’est juste compliqué et nouveau. Il faut se mobiliser pour affronter cette nouvelle crise.

Read the article on the website Le Grand Continent

Économie de guerre et planification écologique

Biden continuing wrongheaded Trump-era policy on Iran: MSNBC

TEHRAN – In a commentary on May 20, the MSNBC criticized Joe Biden’s policy toward the Iran nuclear deal which is on life support, saying 18 months into his presidency he is “continuing wrongheaded Trump-era policy on Iran”.

Trump unilaterally quit the 2015 nuclear deal in May 2018 in line with his “maximum pressure” campaign against Iran. A year after Trump rescinded the nuclear deal, Iran gradually started to remove bans on its nuclear program. Trump suffered from the illusion that by abrogating the nuclear deal, Iran would give in to his illegal demands.

Based on the nuclear agreement, Iran was obliged to put limits on its nuclear activities in exchange for termination of economic and financial sanctions.

The American cable channel is asking: “How long can Biden stick to Trump’s failed Iran policy.”

Following is an excerpt of the article:

Biden heavily criticized former President Donald Trump’s decision to withdraw from the nuclear deal and opposed his “maximum pressure” strategy seeking to force Iran to capitulate by crushing its economy through unprecedented sanctions. Yet, 18 months into his presidency, Biden has yet to shift away from Trump’s sanctions policy. A combination of factors — from not wanting to spend political capital on this issue to seeking to avoid an open political conflict with Israel — appear to explain Biden’s malpractice on this issue.

The question is: How long can Biden stick to Trump’s failed Iran policy without having to take ownership and responsibility for its continued failure?

Another example of Biden continuing wrongheaded Trump-era policy on Iran is the debacle over the current listing of the Iranian Revolutionary Guard Corps, a branch of the Iranian Armed Forces, as a terrorist organization. It has become the key sticking point for the U.S. to rejoin the nuclear agreement, but completely needlessly.

Back in 2017, Antony Blinken, who is now Biden’s secretary of state, penned an op-ed in The New York Times arguing against designating the IRGC as a terrorist organization, pointing to the escalatory potential of such a decision. He told CNN then that this was precisely why both the Bush and Obama administrations had rejected this move.

“We see a pattern in which the Biden team blasts Trump’s moves, yet refuses to undo them.”

But after withdrawing from the Iran deal, the Trump administration put the IRGC on the U.S. list of Foreign Terrorist Organizations anyway, in a cynical and transparent move to render any U.S. return to the Iran nuclear deal more difficult. Since the IRGC was already sanctioned under U.S. law, the designation had only the symbolic effect of further stigmatizing and angering Iran. Proponents of the move admitted as much publicly. In 2019, the National Security Action group — which was co-founded by Jake Sullivan, who is now Biden’s national security adviser — blasted the decision as a “dangerous and self-defeating tactic that endangers our troops and serves nothing but the Trump administration’s goal of destroying the Iran deal, which is all that stands in the way of Iran’s pursuit of a nuclear weapon.”

Now Tehran wants the IRGC to be taken off the list before the resumption of the nuclear deal with Biden, but Biden has refused to do so out of fear of looking weak.

Both Tehran and Washington have unnecessarily painted themselves into a corner on this issue. Both sides believe it is too costly for them politically to back down, even though the collapse of the nuclear deal will create far greater headaches for both. Neither side is being reasonable; both sides would benefit from withdrawing their demands on this matter.

But here again, we see a pattern in which the Biden team blasts Trump’s moves, yet refuses to undo them.

After largely continuing Trump’s Iran policy for almost 18 months, Biden has begun to own it.

Even some of the U.S. strongest allies in Europe are losing their patience with Biden. Former Swedish Prime Minister Carl Bildt and former EU foreign policy chief Javier Solana accused Biden of “passivity vis-a-vis Iran” in The Washington Post this week. “It’s puzzling,” they wrote, “that, after running on a return to the nuclear deal and promising that ‘America is back,’ Biden has been slow-walking diplomacy that U.S. allies strongly support.”

One of the people who shared the hard-hitting Washington Post op-ed on Twitter was Enrique Mora — the current EU negotiator who has acted as a mediator between Biden and Tehran for the past year and a half.

The message to Biden was crystal clear: You will soon own this policy.

Read the article on the website Tehran Times

https://www.tehrantimes.com/news/472847/Biden-continuing-wrongheaded-Trump-era-policy-on-Iran-MSNBC

Marie-Roger Biloa dans “Élections au Liban : le point de rupture ?”

Le bloc chiite formé autour du Hezbollah a perdu sa majorité à l’issue des élections législatives au Liban, marquées par une forte abstention et l’entrée au Parlement d’une douzaine de députés issus de la société civile. S’agit-il du changement que les manifestants appelaient de leurs voeux ? “On va plus loin” avec Marie-Roger Biloa et Bruno Daroux. Regards croisés aussi sur le tentative de coup d’État “avec l’aide d’une puissance occidentale” dénoncée par les putschistes au Mali.

Regarder l’émission sur le site de France 24.

“West needs to accept India’s neutrality on Ukraine war”

China’s security threat binds New Delhi to Moscow

Indian Prime Minister Narendra Modi: India remains reluctant to join the effort to punish Russia over its invasion of Ukraine.

TOKYO — The leaders of the U.S., Japan, Australia and India are slated to meet in Tokyo in late May for a summit under the Quad security cooperation framework.

Read the entire article on the Nikkei website.

Otan : la Turquie s’oppose à l’adhésion de la Finlande et de la Suède

Le président Erdogan profite d’un changement de géopolitique majeur en Europe, avec la demande d’adhésion de la Finlande et la Suède à l’Otan, pour tenter de faire avancer des dossiers au cœur des intérêts d’Ankara.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, devant le Parlement à Ankara, le 18 mai 2022.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, devant le Parlement à Ankara, le 18 mai 2022. (AFP ADEM ALTAN)

Par Virginie Robert

Publié le 18 mai 2022

Le feuilleton de l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan ne fait que commencer. Les deux pays ont formellement remis, mercredi, leur candidature à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord – rompant, à cause de l’agression russe en Ukraine, avec des décennies de neutralité et de non-alignement militaire – mais la lumière s’est aussitôt déportée sur la Turquie.

Devant le Parlement turc, le président turc Recep Tayyip Erdogan a redit son opposition à l’entrée de deux pays qui refusent, selon lui, d’extrader des personnes accusées d’appartenir aux groupes terroristes du PKK ou du YPG. Helsinki et Stockholm ont de surcroît participé à un embargo sur les exportations d’armes vers la Turquie en 2019. « Nous ne pouvons dire oui », a-t-il répété, « soutenir le terrorisme et demander (notre) appui est un manque de cohérence ». Ce faisant, il fait obstruction à un processus requérant l’accord de tous les membres et qui devrait durer un an.

Marchandage

Ces dernières années, Ankara a profité du mandat de Donald Trump, qui a désorganisé l’Otan, et du Brexit, qui a distrait les Britanniques, pour conforter ses assises au sein de l’Alliance atlantique, malgré des dissensions nombreuses. Le régime turc cherche aujourd’hui à prouver son autonomie et à obtenir des avancées espérées depuis longtemps.

Il veut faire valoir « ses intérêts » , notamment dans sa guerre totale contre le PKK, qui pousse aujourd’hui les Turcs à des opérations très risquées en Irak. Ils veulent que la lutte contre le PKK soit classée dans les objectifs de l’Otan. « Aucun de nos alliés n’a jamais respecté ces inquiétudes, je ne parle pas de soutien », a insisté le chef de l’Etat.

« La Turquie estime être en passe de prendre des positions très importantes à l’Otan. Elle remet donc sur la table tous les dossiers qui comptent pour elle », explique Dorothée Schmid, chercheuse à l’Ifri (Institut français des relations internationales).

Face-à-face avec la Russie

« La Turquie contrôle les détroits et se situe sur tous les dossiers de désengagement américain au Moyen-Orient : elle avait négocié la sécurisation de l’aéroport de Kaboul avec les Américains jusqu’à ce que les talibans s’interposent, poursuit-elle. C’est encore la Turquie qui est face à la Russie en Mer noire, ce qui va devenir un énorme sujet, comme elle l’est en Syrie, où elle reproche la trahison des Américains, proches des Kurdes. Et elle s’est engagée dans une lutte d’influence avec la France en Méditerranée. »

Il y a déjà eu un précédent de blocage avec les pays scandinaves quand la Turquie s’était opposée au choix du Danois Anders Fogh Rasmussen comme secrétaire général de l’Otan. Cela s’était soldé par un accord une fois qu’un adjoint turc avait été nommé.

« Le fait qu’ils ciblent la Suède, alors qu’elle est le pays ayant le plus constamment soutenu la Turquie dans son adhésion à l’Union européenne, montre que l’alliance atlantique a plus d’importance que l’UE pour la Turquie aujourd’hui », poursuit Dorothée Schmid.

Si les émissaires suédois et finlandais ne sont pas les bienvenus, plusieurs sources soulignent que la Turquie pourrait, in fine, favoriser l’adhésion de la Finlande aux dépens de la Suède.

Le ministre turc des affaires étrangères était à Washington, mercredi, pour évoquer ces sujets avec Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain. Il devait également faire valoir le désir d’Ankara d’accélérer la vente de F16, qui doit être approuvée par le Congrès. La Turquie a été exclue du programme des F35 après l’achat de missiles russes sol-air S-400 en 2019. D’autres marchandages devraient avoir lieu d’ici le sommet de l’Otan à Madrid fin juin.

Lire l’article original sur le site des Echos.

“All eyes are on Ukraine, but another crisis is brewing in Iran”

By Carl Bildt and Javier Solana
 
May 17, 2022

Enrique Mora, the European Union coordinator of talks to revive Iran’s nuclear accord with world powers, right, speaks with Iran’s top nuclear negotiator Ali Bagheri Kani, in Tehran on May 11. (Iranian Foreign Ministry via AP) (AP)

Carl Bildt, a Global Opinions contributing columnist, is a former prime minister of Sweden. Javier Solana, a former secretary general of NATO and E.U. high representative for foreign affairs and security policy, is president of the Esade Center for Global Economy and Geopolitics.

Even as the Ukraine war rages in the heart of Europe, we should not forget about another flash point threatening Western security: Iran and its expanding nuclear program. Unless we can get the 2015 nuclear deal back on track, we are headed to a new conflict with Tehran. President Biden and European leaders have acted swiftly and decisively on Ukraine; now they must take steps to prevent Iran from becoming a nuclear threshold state.

To this end, Enrique Mora, the European Union’s coordinator for Iran nuclear deal negotiations, recently visited Iran to help salvage a deal stuck in the political quicksand in both Washington and Tehran. Earlier this month, the U.S. Senate, including members of Biden’s Democratic Party, passed a measure asking that a deal with Iran should also cover non-nuclear-related issues — an almost-certain dealbreaker. Meanwhile in Tehran, appetite for an agreement is dwindling as hard-line President Ebrahim Raisi boasts about doubling oil sales since he took office last August, despite U.S. sanctions.

Though negotiations on the essence of the deal are effectively concluded, the Europeans are trying to break a deadlock on the issue that continues to snarl the works: the U.S. designation of the Iranian Revolutionary Guard Corps as a foreign terrorist organization. This designation is a largely symbolic measure with little or no relation to the dispute over the nuclear program. Washington and Tehran would be foolish to allow domestic ideological positions to sabotage a nuclear deal that managed — against heavy odds — to survive the presidency of Donald Trump.

Europeans supported President Barack Obama’s diplomatic efforts in Iran, protested Trump’s withdrawal from the Joint Comprehensive Plan of Action, and have now again been at the forefront of diplomatic efforts to end the nuclear crisis with Iran and avoid another disastrous war in the Middle East. So it’s puzzling that, after running on a return to the nuclear deal and promising that “America is back,” Biden has been slow-walking diplomacy that U.S. allies strongly support. The common refrain is that he is “playing it safe” on Iran ahead of the upcoming midterms. But frankly, being the president under whose watch efforts to contain Iran’s nuclear efforts succeeded would be a much bigger hit for Biden and the Democrats in advance of the 2024 elections.

Tehran’s intransigence is also an ongoing problem. Though Raisi brags about increased oil exports, the Iranian people remain under increasing economic pressure. The unjust imprisonment of Europeans, even during Mora’s visit, is yet another affront to Europe. Iran’s regional position continues to undermine Western security interests. Yet all these problems will become more difficult to manage if we are dealing with an Iran not bound by the restraints of a nuclear deal.

The West did not make arms control agreements with the Soviet Union because we endorsed the country’s leadership or sought to normalize relations. We did it because it benefited our national security. The same is true with respect to Iran. Biden must seriously consider the costs of his passivity vis-a-vis Iran and find a way forward — or we may find ourselves in another conflict that no one asked for.

Read the original article on the site of The Washington Post.

The End of Europe’s Clean-Energy Evangelism

Europe’s pleas to energy producers in the Global South to help it reduce its dependence on Russia have probably prompted more than a few eye rolls. After all, countries across the developing world have endured years of proselytizing from Europe about the importance of making rapid progress toward a carbon-free energy future.

MADRID – Russian President Vladimir Putin’s war against Ukraine has served Europe a heaping dose of energy realism. While the European Union was touting a “no pain, all gain” transition to renewable energy, many of its industries – particularly in Germany – had developed a debilitating dependence on cheap Russian gas. This revelation should be the first step toward a more realistic – and less dogmatic – European approach not only to its own energy transition, but also to that in the Global South.

The EU has an action plan for weaning itself off Russian fossil fuels. But, while the details of REPowerEU are still being finalized, it is already clear that, like so many European “solutions,” the plan is an exercise in muddling through, exemplified by the fact that it will not be completed until 2030.

Though REPowerEU aims to accelerate the rollout of renewables and replace gas in heating and power generation, it also depends significantly on the diversification of energy supplies. Already, energy producers in the Global South have received desperate pleas to help meet the EU’s energy needs, which has probably prompted more than a few eye rolls. After all, countries across the developing world have endured years of European proselytizing about the importance of rapid progress toward a carbon-free energy system.

If the EU cannot achieve this in the short term – in order to avoid funding an unjust war, no less – the Global South most certainly cannot. Europe is worried that economic growth and local livelihoods will suffer if it attempts to move too rapidly to renewables. Developing economies are worried that they will have no path to sustained economic growth and poverty reduction at all.

They are right to worry. The positive correlation between baseload power and prosperity clearly shows that a reliable energy supply is essential to economic progress. But, globally, 770 million people – mostly in Africa and Asia – lack access to electricity. In Sub-Saharan Africa, the pandemic worsened energy poverty, with 77% of the region’s people now living without electricity, compared to 74% in 2019.

Given that future population growth – and, thus, growth in energy demand – will be concentrated in the Global South, this problem is set to get much worse. And, for now, renewables cannot solve it, because they do not represent a sufficiently reliable power supply. A scale-up in hydrogen fuel could change this, though this remains a stretch for emerging-market and developing economies.

United States Special Presidential Envoy for Climate John Kerry, for one, has now recognized the folly of attempting to force developing economies to go fully renewable. On March 7, following the Russian invasion of Ukraine, he acknowledged that gas would be crucial to economic development in African countries. Even the World Bank – without much fanfare – has reversed its moratorium on financing gas projects.

Yes, this new realism implies a near-term increase in African emissions – but starting from a very low level. The 48 countries that comprise Sub-Saharan Africa (excluding South Africa) represent 0.55% of global carbon dioxide emissions. As a whole, Africa consumes less energy than any other continent – far less than Europe, especially if one takes into account historical consumption.

Rich countries are well aware of this discrepancy, which is why developing countries have been increasingly critical of the developed world’s climate hypocrisy: constant pressure to cut emissions coupled with prolonged refusal to finance climate mitigation and adaptation in the Global South.

The Green Climate Fund embodies this hypocrisy. At the United Nations Climate Change Conference in 2009, developed economies pledged to channel $100 billion per year for mitigation and adaptation efforts in developing countries by 2020. As of January 2022, participating countries’ pledges amounted to a measly $10 billion.

Sustainability is vital to our planet’s future. But the green transition must be just. And justice demands that the Global South receive the same opportunity to develop as the North had. That will be possible only with energy security for all.

That is why this week’s Sustainable Energy for All Forum is so important. Stakeholders from both the public and private sectors will gather in Kigali, Rwanda, to find ways to accelerate progress toward UN Sustainable Development Goal 7: ensure access to affordable, reliable, sustainable, and modern energy for all.

This year’s Forum comes at a pivotal time in the global energy transition. Moreover, this is the first time since the Forum was launched in 2014 that it will be held in Africa. One hopes that the continent’s centrality to the event – and the harsh realizations that the war in Ukraine has imposed on Europe – will be reflected in its conclusions, which, given the current crisis, will be more consequential than ever.

Europe has always prided itself on being a leader in the green-energy transition. This should not change. But, rather than allowing its vision to become clouded by idealism and ideology, the EU must ensure that its energy ambitions – for itself and for developing economies – are firmly grounded in reality. Europe must support developing countries’ efforts to adapt to climate change and achieve net-zero emissions. But it must also help them to achieve energy security. As one African minister succinctly put it, “We will decarbonize, but first we have to carbonize.”

Read the original article on the site of Project Syndicate.

Louise Mushikiwabo : “L’OIF veut que la langue française soit enseignée à un large public”

Louise Mushikiwabo
PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI

Le premier ministre François Legault et la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, Louise Mushikiwabo.

NICOLAS LACHANCE

Même si elle refuse de se prononcer sur le projet de loi 96, la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, souhaite que «la langue française soit enseignée au plus large public possible». Il s’agit d’une des missions de la nouvelle représentation qui prendra racine à Québec.

La secrétaire générale de la Francophonie a confirmé ce matin, en compagnie du premier ministre François Legault, la création à Québec d’une représentation extérieure de l’organisation pour les Amériques.

Lors de son discours, Mme Mushikiwabo a fait un vif plaidoyer pour faire la promotion de l’enseignement du français sur les territoires membres de l’organisation.

Les États membres de l’OIF devraient-ils légiférer pour protéger la langue et encadrer l’enseignement, comme le propose le projet de loi 96? En marge de la cérémonie, Mme Mushikiwabo a refusé, comme représentante d’une organisation internationale, de s’ingérer directement dans les affaires internes de l’État.

Elle a toutefois signalé que le nouveau bureau de l’OIF à Québec aurait pour mission de promouvoir l’apprentissage du français.

«Dans ce cas précis, avec le bureau qui va représenter notre organisation à Québec ayant comme une des deux missions principales l’enseignement, le rayonnement et la veille de la langue française. Ce sont des sujets qui nous intéressent. Et nous voulons bien évidemment que la langue française soit enseignée au plus large public possible», a dit la secrétaire générale. «Après, les sensibilités à l’intérieur de la structure politique canadienne, nous [les] laissons aux autorités canadiennes et québécoises.»

Maison de la francophonie

Selon Mme Mushikiwabo le Québec est la «maison» de la francophonie en Amérique.

«C’est important, pour moi, dans cette francophonie de l’avenir, d’avoir cette mission diplomatique, politique et symbolique qui s’occupera de la langue française à partir de Québec», a-t-elle déclaré, soutenant que l’absence d’une représentation visible en Amérique était anormale. «C’était une lacune qui est aujourd’hui comblée.»

L’ouverture de ce bureau est une belle annonce pour le Québec, a indiqué le premier ministre François Legault lors du passage de la secrétaire générale à l’Assemblée nationale. «Ce sera une dizaine de personnes. Alors, très content d’avoir les employés de l’OIF qui vont avoir des responsabilités importantes ici», a-t-il dit.

La ministre des Affaires internationales et de la Francophonie, Nadine Girault, estime que cette représentation sera «en cohérence avec les priorités québécoises en matière de francophonie économique et numérique».

Cette nouvelle structure aura, selon la ministre, d’importantes retombées économiques pour le Québec.

Lire l’article originale sur le site du Journal de Québec.

« La réponse au choc inflationniste est aujourd’hui prioritaire »

Pour limiter les effets pervers de l’inflation, les deux économistes, Olivier Blanchard et Jean Pisani-Ferry, proposent, dans une tribune au « Monde », d’établir une tarification duale de l’énergie et de suspendre certains mécanismes d’indexation des prix et des salaires.

La hausse des prix de l’énergie et la guerre en Ukraine imposent de poursuivre simultanément trois objectifs individuellement clairs mais contradictoires entre eux : protéger le pouvoir d’achat des ménages, contenir l’inflation et accentuer la pression économique sur la Russie.

Le premier objectif s’impose, si l’on sait qu’entre 2019 et aujourd’hui le poids de la facture énergétique dans le revenu national est passé d’un peu moins de 2 % à plus de 4 % du PIB. C’est un prélèvement très lourd, particulièrement pour les faibles revenus (l’énergie pèse directement ou indirectement pour un peu plus de 10 % du budget des 20 % de ménages les plus modestes).

Le deuxième objectif résulte de ce que plus l’inflation monte, plus elle s’enkyste et plus il est socialement coûteux de la réduire. Si, demain, les anticipations de hausse des prix s’ancrent sur 5 % d’inflation, nous serons obligés de passer par un douloureux épisode de hausse du chômage pour la ramener à 2 %. La France, heureusement, connaît aujourd’hui une inflation nettement plus basse que ses partenaires de la zone euro. Mais du fait de mécanismes d’indexation (smic, minima sociaux, retraites) plus protecteurs, elle n’est pas à l’abri d’une spirale inflationniste.

Le troisième objectif est de diminuer les recettes d’exportation de la Russie. L’Union européenne a fait le choix de riposter prioritairement à l’agression sur le terrain économique, et ses sanctions – gel des réserves de change et restrictions aux exportations, notamment – ont eu des effets puissants. Jour après jour, cependant, la hausse des prix de l’énergie finance la guerre de Moscou.

Un contexte extrêmement incertain

Toutefois, les moyens mis au service de ces objectifs se contredisent entre eux. Les mesures de transfert sous condition de ressources, comme le chèque énergie ou l’indemnité inflation, améliorent le pouvoir d’achat des bénéficiaires, mais n’abaissent pas le prix des consommations énergétiques. Elles sont donc traitées par l’Insee comme de purs transferts.

 

Lire la tribune entière sur le site du Monde.

Supplying the Green Transition Must Be Fast and Fair

Achieving global climate goals will require a quantum leap in investments to secure sufficient supplies of key minerals needed for clean-energy technologies. But while these inputs can greatly accelerate emission-reduction efforts, protecting human rights when extracting them is an essential condition for climate justice.

DUBLIN – Can we avert climate catastrophe without unleashing a tsunami of human-rights abuses? Policymakers, investors, CEOs, and the boards of mining firms should be seeking – and delivering – positive answers to that question. Instead, the failure to engage with human-rights concerns could derail our  to a low-carbon world.

At the United Nations Climate Change Conference (COP26) in Glasgow last November, governments and much of the investment community reaffirmed their commitment to the 2015 Paris climate agreement. Breaching that accord’s global-warming threshold of 1.5° Celsius above pre-industrial levels will expose current and future generations to the deadly effects of climate breakdown. To avoid a collision with Earth’s ecological boundaries, we need a warp-speed acceleration in the transition to a zero-carbon pathway, starting with halving carbon dioxide emissions this decade.

Achieving that target will require a quantum leap in investments to secure sufficient supplies of so-called transition minerals. Clean-energy technologies such as solar plants, wind farms, and electric vehicles are mineral-intensive. Motors and turbines need nickel, chromium, manganese, and rare earths. New electricity networks require vast quantities of copper wire. Electric-vehicle batteries need lithium and nickel. The International Energy Agency estimates that reaching net-zero emissions by mid-century will require a six-fold increase in mineral inputs, and a 40-fold increase in lithium supply.

Read the rest of the article on the website of Project Syndicate
https://www.project-syndicate.org/commentary/transition-minerals-respect-for-human-rights-by-mary-robinson-2022-05?barrier=accesspaylog